dimanche 28 mai 2017

Les Boïens et leurs souterrains annulaires, ainsi que la prétendue « hache- charrue » de la table des Marchands en Bretagne, en liaison avec le rite de la circoncision primitive (version augmentée)

Les Boïens et leurs souterrains annulaires, ainsi que la  prétendue «  hache- charrue » de la table des Marchands en Bretagne, en liaison avec le rite de la circoncision primitive.
Lorsque je ne me suis penché sur la signification des pétroglyphes calédoniens et que je les ai liés à la circoncision, à la subincision et à la superincision (voir mon blog Le secret des pétroglyphes et le secret de l’homme en Calédonie), en utilisant les travaux de Bruno Bettelheim (Les blessures symboliques) et de Geza Roheim dans Héros phalliques et symboles maternel dans la mythologie australiennes, ainsi que, dans une moindre mesure ,  L’énigme du sphinx du même, et de Haddon, The decorative art of British New Guinea, J’ai découvert une clé pour déchiffrer les motifs des  dolmens de Bretagne. Par exemple, les supports gravés de Gavrinis représentent des canines la pointe tournée vers le bas et on peut supposer que l’avulsion de canines de la mâchoire supérieure pour les femmes   accompagnait, chez les Boïens,  la subincision ou la superincision pour les hommes,  comme cela est fréquent chez les peuplades archaïques (Vanuatu, etc). Voir mon  blog  sur
La prétendue   hache- charrue de la table des Marchands et le motif des souterrains annulaires d’Arfeuilles près de Vichy.
Voici la description donnée par le traducteur de  Roheim, Héros phalliques…, p. 18 ,  de la superincision australienne,que le traducteur français semble confondre dans son introduction « explicative » avec la subincision: « l’opérateur , à l’aide d’un couteau de pierre, fait une entaille dans l’urètre, généralement à la base du scrotum, près des testicules ; parfois  au voisinage du gland du pénis, zone moins douloureuse ; la fente pratiquée  finit par s’étirer sur toute la longueur de l’urètre : la fente varie de un à trois centimètres de long ; l’opérateur l’ouvre bien en tirant la peau qu’on entend « craquer ». Si le novice souffre trop ou s’évanouit, ses père et oncles le réconfortent et le raniment, et mettent des braises chaudes sous les organes génitaux…. Pour bien élargir le pénis, on l’appuie, aussitôt après l’opération, sur une pierre plate ; on introduit parfois dans l’ouverture une minuscule branche de pandanus rouge, pour que l’orifice, après cicatrisation, soit toujours rouge. Périodiquement, à l’occasion des cérémonies, les hommes refont saigner cet orifice et l’agrandissent: le pénis donne alors l’impression d’être dédoublé. Cette opération spectaculaire a été désignée sous des noms divers : urétérotomie pénienne, épispadias ou  superincision [pratiquée en  Bretagne, en Nouvelle- Calédonie et dans le  Pacifique], introcision, rite de Sturt [d’après Charles Sturt, un des premiers découvreurs de l’Australie] etc. » L’hypospadias ou subincision est l’ouverture pratiquée au-dessous de  l’urètre, tandis que l’épispadias artificielle ou superincision est le même  type d’ouverture, mais pratiquée au-dessus   de l’urètre.
La circoncision,  à proprement parler, c’est-à-dire l’ablation d’une partie du prépuce, est postérieure à ces rites et se pratiquait sur des jeunes âgés d’une vingtaine d’années., et non à) la naissance comme aujourd’hui dans certaines religions ;
 On pourrait reconnaître dans le dessin ci-dessous l’urètre de gauche à droite :
à la gauche  du dessin,  les testicules et la peau du scrotum avec une  incision ( de forme vaguement triangulaire ) au-dessus de l’urètre à la base du scrotum (épispadias ou superincision ); 
à  la droite du dessin , la verge avec une seconde incision sous l’urètre (le demi-cercle du dessin ci-dessous),hypospadias ou subincision proprement dite.




    
Ce dessin ainsi interprété  serait l’indice d’une forme particulièrement archaïque de double  « introcision » a)  la superincision b)  une deuxième   incision sous la verge, la subincision , qui aurait précédé dans le temps la circoncision proprement dite, moins douloureuse, semble-t-il ,avant que, au fil du temps,la superincision ne disparaisse elle-même , laissant la place à la seule circoncision. Le bel exemplaire de la Table des Marchands, loin, d’être unique, se retrouve, par exemple, sur les  dolmens de Penhape (commune de l’Ile aux Moines, près de Vannes dans le Morbihan), de Kercado (Commune de Saint- Caradec- Trégornel dans le Morbihan), du Mané- Rutual.
En Australie, remarquons qu’il y a deux cérémonies d’initiation : la subincision et la  circoncision du gland par ablation d’une partie du prépuce, qui souvent remplace la superincision, plus douloureuse et donc  plus archaïque…Dans le Pacifique (Ticopia, Calédonie, etc. .), on pratiquait  la superincision  ou épispadias .
Entre  Autriche et Bohême, à Pfaffenschlag en Moravie, dont les Boïens exilés par César au centre de la Gaule ont pu y importer  la coutume, on retrouve des souterrains qu’on appelés souterrains annulaires dont le plan imite les  motifs des dolmens  armoricains.. Etait-ce le lieu où se pratiquait, loin de  la vue des étrangers, des catholiques orthodoxes et des   femmes, la cruelle cérémonie ?   En France à Arfeuilles dans le Bourbonnais  et ailleurs (Forez- Liverdois, etc.), on trouve  les mêmes souterrains annulaires , étudiés par Jérôme et Laurent Triolet :
« Le plan particulier de certains souterrains biannulaires en « phi », rencontrés dans la montagne bourbonnaise (LeToquin, Guérande [commune d’Arfeuilles] ), écrivent les auteurs, p.85,  se rapproche étrangement des signes en « phi » gravés dans de nombreux sites rupestres d’Europe occidentale. »
Ci-dessous, j’ai choisi, à comparer avec le motif du dolmen ci-dessus, 
parmi d’autres plans symboliques  analogues,  le  plan d’un souterrain de la commune d’ Arfeuilles (de altum fodiculum, fouille profonde, comme Hautefeuille en Seine-et-Marne). dans l’Allier près des sources chaudes de  Vichy  Il existe de nombreux Arfeuilles ou Arfeuille  : commune d’Arfeuille- Châtain dans la Creuse  ;  lieu-dit Arfeuilles,commune de Saint- Pardoux d’Arnet; autre lieu-dit  Arfeuilles dans l’Allier , commune de Voussac ; lieu-dit Arfeuille dans le Cantal, commune de La Monseselie ;  Arfeuille dans la Creuse ; lieu-dit Arfeuille dans la Haute-Vienne , commune de Saint-Paul ; lieu-dit Arfeuilles dans le Puy –de -Dôme, commune de Prondines,. On connaît anciennement un  Arioli, de même signification : fouille (oli, pour  hodi , de [f]odi ) profonde.


Ci-dessus, plan du souterrain annulaire (ou bi-annulaire)  de Guérande, dans la Montagne bourbonnaise (Allier), à comparer avec le plan de celui  de Ruabourg dans le Blésois (op.  Cit. , p. 82).
L’axe vertical est l’urètre, dirigé vers le méat en bas du dessin ; à droite et à gauche les testicules, le diverticule au-dessus du demi-cercle gauche représente l’ouverture de la superincision à la base du scrotum ; enfin les deux demi-cercles à droite et à gauche de l’urètre,   représentent les deux pierres d’autel, qui  étaient les  lieux  des deux opérations rituelles successives.  Dans l’Allier, à la différence du dolmen de  Bretagne , qui avec sa subincision supplémentaire est plus archaïque (la gravure date peut-être du temps de l’invasion des Cimbres, - 108,  comme dans le sud-ouest), et comme dans le Pacifique, seule demeure la superincision,qui précède historiquement la circoncision . La construction de certains souterrains, comme ceux du Carrouer dans le Cher et de celui de Marcillat dans l’Allier, à en juger d’après les plans de la page 71, op. cit., ont pu rester inachevés , alors que le souterrain de Gross- Eberhards en Basse-Autriche ,op. cit., même page, est complet ;


LE PEUPLE MIGRATEUR DES BOÏENS A L’EPOQUE DE CESAR.
« Comment expliquer que deux paysans séparés par fleuves et montagnes entreprennent le même ouvrage, l’un dans la vallée du Danube, l’autre dans le haut Bocage vendéen [souterrains annulaires de la Combe et du Pin]? » se demandent J .et L. Triolet, p. 84 de leur ouvrage cité. Ils continuent : « Un lien de filiation pouvait les unir. La répartition en trois groupes [80 souterrains annulaires d’un développé moyen de 16 mètres, en Moravie, en  France avec le groupe occidental dans le sud du massif armoricain au Grand Bocage vendéen près de Bressuire, et le groupe central, localisé dans le Massif central, dans le Bourbonnais, notamment, à Arfeuille, à Aurouër  , à La Font-Chenard, et à Marcillat dans l’Allier] du phénomène souterrain annulaire  suivrait alors la trace d’une migration partie depuis le bassin du Danube. Les peuples migrants n’auraient creusé des ouvrages que dans leurs régions d’installation, d’où des discontinuités dans la répartition. »
Le nom des Boïens.
La démographie des Boïens les amena à émigrer :
1 en Afrique du nord , avec le roi Bogudos qui conquiert le futur Maroc (la Tingitane, près de Tanger) et la Tunisie près de Sfax, où l’on trouve des souterrains annulaires , dites les catacombes de Bou-Thadi, cités par J. et L Triolet, op. cit. , p.68, étudiés par le commandant Martignon en 1940, mais que la superstition interdit aujourd’ hui aux mécréants de visiter. Bou- Thadi vient de Bo-(gu) tiana (devenu Tingitana)  nom du royaume du roi boïen  Bogudos ; 
ils explorent les Canaries, Gomera, Madeira,les Açores1 ;  
2 en Anatolie, où l’on trouve les Talisboii qui sont des BoIens en Galatie dans la Tétrapole gauloise ; on trouve en Arménie une contrée, la Corduena, de ghor(go)bina  et un port du Pont ,Cordulè, de corduna, ainsi qu’un fleuve en Arménie du nom de Cyrnos , une ville de Mésopotamie appelée Korsôpè.  La Chalcidique, de gargud-
3 en Russie, Borodino,  de gor(g)oduina.
3 en Grèce, en Doride (ville de Boion), en Laconie (ville de Boea)et surtout en Béotie qu’ils conquièrent (grec Boiotis,génitif  Boiotidos), avec un groupe d’îles appelées Corseae près de l’Ionie une ville appelée Corsiae Thebae, la Thèbes corse.  ; on a aussi une. île du nom de Cyrnos près de  Carystos , aujourd’hui Caristo, ville de la côte sud de l’Eubée. Notons aussi  un groupe d’îles appelées Corseae, les îles Corses,  près de l’Ionie ;
4 en Italie, où l’on peut relever la ville de Gorgonzola, à rapprocher de la Gorgobina boïenne  citée par Jules César ;  le peuple émigré en Gaule transpadane et  cité par Tite –Live, 5, 35, 2 s’appelle les Boii.Ils ont laissé en Etrurie le nom de la ville de Cortona (cf pour le côté ibère la ville de Cortona en Espagne Tarraconaise) et de Crotona en Grande Grèce.
5 en Corse et en Sardaigne. Ils laissent en  Corse deux noms aisément  reconnaissables: (Sarrola , diminutif de Sari,valeur, prix, -Carcopino et Bavelle, cf. Bavière, qui signifiait d’abord  la patrie des Boïens, de bavaria , bavalia reconnaissables .
Surtout les Boïens laissent ses deux noms à la Corse , Corsica et Cyrnos. Le nom latin Corsica vient de ghorgsa, puis par métathèse du s avec développement d’une voyelle d’appui i,  ghorsgha, korska . Nous avons deux  variantes corses  avec le nom d’une commune corse,  Corscia, de gorghsia.,et avec le nom de Carghèse  Kurnos, le nom grec, vient du nom entier de Gorgobina,   ghor(bi)nos (voir mon blog le nom de la Corse). Le nom de la Sardaigne, latin, Sardinia, vient peut-être de ghsarbuna, ar étant un r voyelle et bu évoluant en d, cf  l’évolution inverse en latin duo et bis, de duis. Citons encore Cortè et Corticchiato, de ghorghobino, donnant gorgisano,  avec métathèse du i et du s, cf . Carchetto (-Brustico) , de Garghes(n)o.
 Liste d’autres noms corses d’origine boïenne : Vezzani, Rospigliani, Carbuccia, Orezza, Sari d’Orcini, Solacaro , Solenzara, Piana.
La finale corse ne se prononçant plus, la dernière syllabe est notée artificiellement en –o, sigulier, en i, puriel, ou en a, féminin , ou collectif , comme en ibère. .
Vezzani .
Les Boïens s’ y installèrent à cause des mines de cuivre, très anciennement (-800 peut-être). Sous la chaire de l’église, demeure enchaîné par le christ un géant (cf . Gargantua ), Borvos.
En Italie il existe une Vezzani en Sicile et une Vezzani Ligure (tel est bien son nom) dans le nord : c’est de cette dernière que les migrants boïens sont venus très tôt. Ligure ou ibère sont identiques et désignent les Boïens , qui avaient construit en Italie un ensemble de cités dont la capitale était Felsina ». Felsina vient de ghorgs(ob)ina , identique à Gorgobina. Felsina évolue en Bolonia, de volo(bi)na, volonia, Boulogne.  Volsinii , au  voisinage (aujourd’hui Belsena) , vient aussi de ghorgs(ob)ina , comme  Bolonia .Vezzani est à rapprocher de Felsina ou Volsinii,velsani.
Rospigliana, de ghorghobina, rosgbina, sp venant de sgi ;
Carbuccia, métathèse syllabique de (ghor)gharcciabu (na) ;
Sari d’Orcini, de (gh)orghsbini,sari signifiant un endroit de valeur ;
Orezza, site privilégié pour un dieu des eaux thermales, de ghorsghia ;
Corte, (Cuttoli) Corticchiato, métathèse syllabique de ghorghsiatina ; Carchetto (-Brustico) , de garghes(n)o.
 Solara, de (ghorgh)sobina , solira, solara ;
Solenzara,de gharasolena
Piana est apparenté à un mot espagnol d’origine ibère, signifiant la roche, peña, et désignant peut-être une roche dans laquelle la colère de Poseidon avait transformé le vaisseau des Phéaciens après avoir ramené Ulysse à Ithaque;
6 en Espagne, Corduba, Cordoue en Bétique, de Ghor(go)bina . Calagorris, de ghorghobi(-na) avec prolepse du r [aujourd’hui Calahorra, patrie de Quintilien], ainsi qu’une deuxième ville du même nom en Tarraconnaise devenue aujourd’hui Loharra, de (Ca)lahorra, avec métathèses syllabique et  vocalique , cf .  Cagliari en Sardaigne, de calari, de cara(go) ri
Selon le Net, « au début du IVe siècle av. J.-C., une partie du peuple boïen émigre en Italie, où il s'installe dans la région de Bologne en Émilie- Romagne[]. Les Boïens y construisirent un ensemble de cités dont la capitale était Felsina ». Felsina vient de ghorgs(ob)ina , identique à Gorgobina. Felsina évolue en Bolonia, de volo(b))na, volonia, Boulogne.  Volsinii (aujourd’hui Belsena) vient aussi de ghorgs(ob)ina , comme  Bolonia . « Les Boii avaient au nord les Lingons, et au sud l'Apennin qui les séparait de l'Étrurie. Ils furent soumis par les Romains en -193. Plusieurs nécropoles ont été fouillées au Monte Bibele, à Monterenzio Vecchio et à Casalecchio di Reno.
Par ailleurs, des fouilles réalisées à la fin du XIX e siècle, au sein d'un complexe funéraire sur le site de Certosa en Lombardie, ont permis d'attester l'établissement des Boïens dans cette autre région. Le corpus de sépultures, d'une remarquable richesse numéraire et matérielle, a délivré des artéfacts archéologiques témoignant de l'origine ethnique boïenne des défunts. La nécropole de Certosa est datée aux environs de la fin du Vie siècle av. J. C. ./début du Ve siècle av. J.-C.[ démontrant ainsi une évolution simultanément géographique et chronologique de l'implantation boïenne en Italie du Nord[]. »
7 en Allemagne, où le nom de la ville de Passau vient de Boiodorum ; 
8 en Gaule, avec les Cimbres en -110 (installation dans le massif armoricain  près de Vannes avec  gravure  de certains dolmens qui préexistaient à leur arrivée  et installation dans le  sud-ouest des Boïates (de boiodes ) de l'Aquitaine, dont le territoire est le ci-devant pays de Buch, de Boii,  en Gascogne, et à Boueysseix (de Boiodes ) en Dordogne, où il y a un souterrain annulaire , ainsi qu’en Bourgogne (de borgonos avec attraction de Burgondes) Aloxe- Corton où Corton vient de Gorgobina). . Ils ont laissé aussi  un souterrain annulaire au sud de la Garonne dans le Gers ainsi que la ville de Boii, où règne le peuple des Tarbelles, métathèse de avar-elli, varavelli, cf .  Tarbes (Hautes-Pyrénées), dont le nom ancien était Beorritania, le pays (tani) des Ibères, cf ; le nom du Béarn, de béor(rit)an(ia).    Puis, eut lieu une seconde émigration  avec les Helvètes à l’époque de Jules César. Ils creusent les souterrains circulaires du Bourbonnais qui nous occupent (16 dans le seul territoire d’Arfeuilles).
Ils ont pour divinité  Borvos ou Borbonos dont le nom est souvent devenu par métathèse ronobos, roniobos, qui donne la forme attestée  Rudiobos (cf. les toponymes de Rambeuil et Rambouillet) ou robonos,  rudianos,qui donne la forme attestée   Rudianos (cf. Rueil, Roanne et  Ruabourg, altération de Ruabos, pour la divinité  Rudiabos, et où se trouve un souterrain annulaire avec une source près de Blois, car Borvos est aussi le dieu des sources,  cf . Jérôme et Laurent Triolet, respectivement docteur et agrégé,  dans Souterrains et croyances, Mythologie,folklore, cultes,sorcellerie, rites initiatiques, Editions Ouest-France, Rennes , 2002 , 130 pages, p.65-88),  p. 82.
A La Chapelle-Saint- Amador (confins de la Sarthe et du Vendômois, commune de Sougé –sur-Braye)) et à Rocamadour, en lien avec le culte souterrain de la Vierge noire ibère , et à  Dennezé-sous-Doué.

1) Roc Amadour présente un cas de déglutination du k initial et de christianisation  : il faut partir de roc Camadour, de gorgoduima, par métathèse gar(go)madu(i), kamadour . On retrouve le même nom Amator, dans un lieu-dit de la commune de Sougé- sur- Braye près de Vendôme. Là on prétend qu’à la fin du XVII è siècle ce haut lieu sacré accueillit certaines reliques de saint Amadour qui aurait été incinéré.  Mais le nom préexistait, bien évidemment, et il y existait une pratique de circumambulation souterraine dans de vastes souterrains qui entourent sur trois côtés  la chapelle troglodytique (Op. cit. , p. 86). La Vierge noire ibère, comme au Puy –en- Vélay, à Pézenas dans l’Hérault,  et à Chartres  représentait, -souvenir d’un habitat polaire, -la jeune fille solaire au-dessous de l’horizon dans les ténèbres avec en son giron son jeune enfant, le futur Soleil, le 25 décembre, la circumambulation visait à aller chercher l’enfant et à l’accompagner  à la lumière du jour.
2 Le long passé de Doué –la- Fontaine et de Dennezé.
1 La préhistoire ibère.
A Doué –la- Fontaine, plus exactement à Dennezé, la Cave aux Sculptures n(est qu’un  réaménagement tardif  d’un souterrain boïen. Le nom de Dennezé, qui existe aussi pour une autre commune du département où l’on n’a pas encore cherché de caverne,   attesté sous la forme Danezio en 1055 et ecclesia de Daneze (l’église de Dennezé) en 1255, signifie le pays de  l’Hadès souterrain (Hadès, haidas en grec   métathèse de Ditis ou Dis , en latin dieu des morts ,ditus,ditas, avec prolepse du a et du i , haidas,   a même origine), et vient de tania ditis,  la région (tania) souterraine ,  donnant dani(ad)isi(s), danesi , denasi, denesei,  à rapprocher du nom de Dis avec i long , ou Ditis, équivalent de Pluton et d’Hadès, le dieu des enfers, ainsi que du nom indigène de l’Atlas, Dyris, de dutis, ditis. De même, dans le Bugey, Dis-Arar, signifie l’Arar souterrain et désigne une résurgence du Guiers (voir mon blog sur les Mabubii et Alesia).
 Quant à Doué, le nom vient du nom de la déesse boïenne (Gorgon)duina, et de dui,duei,  à rapprocher des noms de Doui ,de Droué, de Douai.  


2 Le Moyen Age : les « diableries  de Doué » (Rabelais).
A partir de la fin du XIV e siècle, apparaissent des confréries chargées de monter et de jouer  des mystères, du latin médiéval misterium, , cérémonie,office religieux, par confusion de mysterium (grec mysterion) , assemblée secrète, et de ministerium, sacerdoce, service sacré. C’étaient de vastes drames d’inspiration sacrée, mais mêlant des éléments bouffons et satiriques. Ce mélange de profane et de sacré souleva le scandale et, le 17 novembre 1548, le Parlement de Paris interdit aux Confrères de la Passion la représentation des « mystères sacrés ». Mais, apparemment, à Doué, l’interdiction n’est pas respectée et , avant la mort de Rabelais, qui survint vers1553, Doué était encore connu pour ses grandes diableries, des mystères à quatre personnages que dénonce Rabelais et qui se jouaient dans le souterrain, les statues ayant été exécutées dans le tufeau à cette époque d’interdiction (de 1548 à 1555) . La diablerie représentait  l’enfer où les âmes des damnés croupissaient dans l’attente du Sauveur. Les 4 personnages de la grande diablerie sont peut-être le Diable (le Calomniateur en grec), Judas, Madeleine, saint Paul. Pareillement, au gouffre de  Padirac, du nom de la déesse Gorgodina, (k)arkadira,krakadirak, radiral, vadirak,  existe une légende  qui présente  saint Martin sur son âne devant franchir le gouffre afin de libérer de Satan les âmes des êtres humains. Les statues mystérieuses de la caverne de Mousseau  pourraient, en partie ,  relever de ces confréries chrétiennes de comédiens : la fraise, le haut -de –chausse valois, le caleçon féminin l’ « époitrinement » (cf. le mot « espoitronné » au XII è  et au XIII è siècles , Roman de Renart, « une vieille espoitronnée qui ne peut plus[mes] ses seins[pies][re tenir ),dépoitraillée dirions-nous,  ou décolleté  valois à la vénitienne qui étaient à la mode à la cour de France durant la seconde moitié du XVIe siècle. Les deux femmes représentées semblent reprendre les amours et les  débauches  de Judas et la vie mondaine de Madeleine la pécheresse   qui figurent dans les 65000 vers du Mystère de  la Passion de Jean Michel,  mystère qui exigeaient dix journées (nous n’en connaissons plus guère  que le dialogue de Jésus et de sa mère qu’on apprenait encore par cœur de mon temps et qui se  termine sur le vers : « Accomplir fault les Escriptures »).
Le sens des églises souterraines.
On trouve, soit, le plus souvent, des souterrains près d’églises ou même sous elles, soit des églises souterraines seules. Je renvoie au livre déjà cité de Jérôme et Laurent Triolet. Mais , pour moi,le culte souterrain est lié à la Vierge noire qui représente le soleil disparu  au solstice d’hiver , souvenir de l’habitat nordique, voire arctique,  des Boïens.(voir mon blog sur la Vierge noire). L’enfant dans son giron représente le futur soleil naissant, et non pas le Christ., et le dies natalis qui adonné le mot noël est le jour de la naissance du futur soleil. A Dennezé, étymologiquement le pays de  l’Hadès souterrain (Hadès, haidas en grec   métathèse de Ditis ou Dis , en latin le dieu des morts ) ,  le souterrain était le lieu du culte du Soleil à la Noël notamment. Le christianisme accepta cette tradition païenne.  Les sculptures sont en grande partie l’œuvre de la confrérie des comédiens de Mousseau.
Quand  les représentations de cette  confrérie chrétienne  de comédiens tombèrent  en désuétude ,à partir du milieu du XVI è siècle, une  confrérie de maçons prit le relais.
3 La confrérie de maçons ou maçonnerie opérative de Dennezé  qui, à partir de la fin du XVII è siècle,  sera transformée en maçonnerie spéculative , la loge de Saint Paul à Mousseau(x).   
 Les confréries d’artisans maçons   furent frappées par  l’édit de Villers –Cotterets de 1559 qui interdisait les confréries de métiers, et celles des  maçons notamment .Dès lors, la confrérie de Dennezé   réutilisa   les souterrains de Mousseau  afin d’échapper aux foudres de la loi, s’y réunissant et y  procédant à ses  initiations. Est-ce cette confrérie qui créa les sculptures ou qui, du moins, en ajouta d’autres à celles que la confrérie de comédiens avait déjà créées ? A. Faucou a identifié dans les éléments vestimentaires le ruban de veuvage ou pointe de Médicis caractéristique des mythes ésotériques de l’histoire de la  maçonnerie : les enfants de la  Veuve, pour désigner les maçons, comme le tronc de la Veuve,pour désigner le coffre en forme de tronc pour les pauvres, la caisse de secours mutuel,  font allusion au meurtre d’Hiram, le constructeur du temple de Salomon,  et à la fraternité issue du meurtre du père, la veuve étant la veuve d’Hiram, le roi de Tyr au service de Salomon
4 Après 1688, le rite maçonnique écossais ancien.
En 1688, Jacques II est chassé du trône d’Angleterre et d’Ecosse par une révolution. Il  se réfugie en France à la cour de Louis XIV, entraînant dans son exil quelque 50000 militaires   écossais et irlandais qui répandent dans toute la France  la bonne parole de leurs rites.   Ils fondent peut-être la loge maçonnique Saint-Paul à  Dennezé- sous- Doué. « Dans la liste de ses membres  figurent des patronymes  que l’on retrouve dans les familles vivant au-dessus de la cave aux Sculptures » à Mousseaux (pour  Mousseau, singulier pris pour un pluriel, le u final ayant été lu x), commune de Dennezé (op .  cit. , p. 47) Aussi  J. et L .Triolet, op. cit, p. 46, citent-ils  les recherches en archives de la conservatrice de la cave aux Sculptures , A. Brethon , reprises par B. et A. Faucou , sur le village de Mousseau ( (du singulier misteriolum  , petit mystère, au sens de petite assemblée secrète, d’une métathèse  mosteriolum qui a laissé en toponymie  les noms moustiers, Mottereau , etc.   et laisse ici le toponyme moussel, de   moste(rio)l, mossel , moussel,moussea,la franc-maçonnerie de ite écossais ayant repris la tradition  . C’est là qu’est située  la mystérieuse cave dite aux Sculptures. « Cette localité regroupait un certain nombre d’hommes travaillant dans la pierre »   et , dans un texte de 1709,  on peut lire « carrie de vieils massones » pour désigner le lieu-dit de Mousseau , -une série d’anglicismes pour quarry,   carrière de pierre  en anglais,   lieu où l’on équarrissait les blocs de pierre,  à rapprocher du latin quadratarius,  tailleur de pierre, celui qui taille en carré, c’est-à-dire en cube pour nous, qui équarrit les pierres,  -au neutre  qua(d) r(ata)riu(m), quarrie,   carrière de pierre en anglais , le mot français carrière (de pierre) venant de qua(d)ra(ta)ria.  Les « vieils massons », autre anglicisme visible dans l’orthographe et surtout dans la notation de la prononciation « massone », sont la traduction de l’anglais ancient ou antient,  les  « Anciens » ,c’est -à- dire les  Ecossais de la Grande Loge d’Ecosse, les « antients » de la Grande Loge d’Irlande, les Maçons de Rite Ecossais Ancien et Accepté [accepté étant un anglicisme, accepted, qui,  comme en latin acceptus, signifie qui est admis universellement]). Les « vieils massones »  renvoient  aux Antients  francs-maçons  (anglais free massons ou massons tout court) de la Grande Loge d’Ecosse.

L’origine des Boïens.
Le mot boïen , latin Boii, vient de bovani, bavani, de Avar, autre nom de ce peuple provenant du nom  des Ibères ou Avars,  et se retrouve dans le nom de la Bohême, Bohiemum, ou Boiohaemum (d’où le français Boïen, en ajoutant que les Bohémiens au ses de Romanichels sont censés en provenir), dans le nom de la  Bavière, qui signifiait d’abord  la patrie des Boïens, de bavaria , ou dans le nom des Moraves, dans l’actuelle république tchèque ,métathèse  de ma baravi,  ma voulant dire terre et étant apparentée au sanskrit ksama, terre, à l’avestique zam, au phrygien zemelô, au grec chamai, à l’irlandais du, accusatif don, au latin humus etc. ,et  donnant ma  bavaria  . Ce sont toutes régions où l’on trouve des souterrains annulaires, dans la vallée du Danube, à Pfaffensclag, Kleinzwettl, Watzendorf, et en Basse-Autriche, à Gross- Eberhards, au nord-est de Linz, dans le sud de la Bavière et en Moravie, etc. A noter que, en Aquitaine, ils ont laissé une ville, Boii, où règne le peuple des Tarbelles, métathèse de avar-elli, varavelli, cf .  Tarbes.   
Au cours de la migration vers la Gaule, aidée par César (I, 5, 4) et leurs alliés  les Eduens,  ils vont s’installer dans le Bourbonnais , auquel ils vont donner le nom de leur dieu Borbon , féminin Bormona ou Damona , voire Pomona chez les Etrusques, Boand de la mythologie scandinave, (la Bourboule, Bourbonne-les-bains, Bourbon-l’Archambault, Bourbon Lancy, Barbotan –les-Thermes, et en Allemagne Worms de borvos et Burtscheid , de borgodos , puis dans le Berry (de ibéri),  où ils creusent le souterrain annulaire du Fourneau et fondent Avaricum (de avar), dont le nom survit dans le fleuve Auron,  de avar, -on,  dans celui de l’Yèvre ,de avara, dans lez nom  de Dun –sur-Auron , de avar-on, Plusieurs noms de villes : Gorgobina (César, Guerre des Gaules,7, 9,6 qui nous dit qu’il s’agit d’une ville fondée par les Boïens) qui tire son nom de la divinité  borbon  –iva, puis par métathèse borbobina (cf. la ville de Gorgonzola en Italie, de ghorghso(bi)na, où le z est la relique d’une consonne à appendice sifflant ghs , avec prolepse du n et du ghs, donnant gorgonsona, puis dissimilation ) ; enfin Sancerre et Sancergue .
Gorgobina, la cité des Boïens (apparentés aux tribus peuplant la Bohème) : chavignol et Gortona, près de Sancerre,  et  Sancergues
Voici ce que nous apprend le Net : « On sait que les Boïens ont été installés par César dans un territoire  qui comprend Saint- Parize,  Sancergues,  Sancerre et Saint-  Satur. Le nom de la localité est attesté sous la forme Gartona au Ier siècle .Gartona vient de Gorgobina [ par Gargo(bi) na ], capitale des Boïens chez les Héduens grâce à César. Mais la ville va changer de nom avec le transfert des reliques d’un saint africain  [du III e siècle, Saint Satyr, nom qui donne Sayre en ancien français]. Les formes latinisées apparaissent tardivement : [castrum] sancti Satyri en 1034[5], [castrum] Sanceri [le camp de saint Satyr ou Sayre orthographié cer au génitif] en 1129. »
« La hauteur primitive sur un plateau élevé à deux kilomètres sur la rive gauche de la Loire est associée à la légende du conquérant des Gaules, César. En 1146, sacro Cesaris en est d'ailleurs une dénomination de moine copiste. Ces sources érudites et historiques du XIX e  siècle sont reprises par Lalanne[6]. Selon, cette légende, le nom « Sancerre » serait tiré d'un hypothétique *Sacrum Caesaris … christianisé en *saint César ou saint Cère.Les études toponymiques modernes rejettent cette explication. Si le nom antique du site de hauteur gaulois est Gortona, l'oppidum est bien antérieur à la conquête des Gaules. L'occupation de cette hauteur remonterait au-delà de la période celtique de Hallstatt. Attirée par l'eau abondante, une petite cité gallo-romaine s'installe dans la plaine alors que le site de Gortona est abandonné. Un sanctuaire dédié à saint Satyrus, martyr africain du III e  siècle  s'élève à proximité des voies marchandes et d'un cimetière externes à la petite cité. Elle préserve le nom du martyr africain dont les restes auraient été apportés là[.]
Au VIII e siècle, est attesté un habitat de hauteur sur la colline, toujours dénommée Gortona, selon des fouilles archéologiques. Une partie des reliques y est mise fin IXe  siècle à l'abri des pillages..Sancerre est donc un *Saint-Satur[7] analogue à Saint- Satur (Cher, S. Satyrus 1104). « .Localisée dans la partie de la Gaule située entre la puissante tribu celtique des Biturige et celle des Éduens La colline de Sancerre surplombant l'un des rares endroits guéables de la Loire aurait intéressé Jules César qui y sédentarisa un peuple originaire de Bohême, les Boïens. La ville de Gordona, « cité capitale » de ce peuple, occupe aujourd'hui ce qui est devenu le quartier hors les murs de Saint- Romble de Sancerre et Saint-Thibault- sur -Loire, village marinier (commune de Saint- Satur)[Chavignol  est le seul nom qui nous teste de Gorgobina aujourd’hui dans les environs. Le nom   gharbina + un suffixe diminutif en –olum,  vient de Chaveneium mentionné en 1129 dans les archives de l'abbaye Saint-Satur : []Dans son ouvrage daté de 15474, Histoire mémorable du siège de Sancerre l'écrivain français Jean de Léry  parle du village de Cheueniol[].
]San cergues a profité de la disparition du nom de Gorgobina et de Cortone abandonné par Sancerre à la suite du transfert des reliques de saint Satur pour en reprendre le nom. Sancergues  vient d’une forme  Cirig , qui est attestée : on peut supposer  que Cirig  vient , comme Cortone, de Gorgobina , par une autre évolution, à partir de gorgobu(in)a, donnant gorgua , puis girgue , ensuite ,  par développement d’une voyelle d’appui i , girigue , enfin gergue.
Citons , bien sûr, Gergovie (les Côtes -de- Gergovie) de gorgobi(n)a, et Genabum,d’une métathèse de (gor) gobina , gonabium, genabium,  Giens , ainsi que les nombreuses cités qui ont des noms analogues comme Gênes, Genua,  de (gor)gebina , gevina, puis avec métathèse genavia, ou Genève (ou Mont-Genèvre , de grenève ), latin  Genava, de (gere)gobina, avec r voyelle donnant ere, puis avec métathèse gonabi + a , genava. Ou encore La Trebie, de g(e)er(go)bi (n) a, où le tr initial vient de gr , Trèves, Iéna, de (gorgo)bina .
Gorgo bina  signifie la redoutable Gorgô ou Borvo, de Gorgobina , gorgodvina, puis avec métathèse gordvo-duina , gorgavo, borbavo, ; et de bina , redoutable,  grec dveinos, latin bona dans Bona Dea , arménien erkncim, erk correspond au latin duo, deux (cf .  bis, deux fois , et bellum, guerre, de duellum).

On trouve nos souterrains annulaires dans le Bourbonnais, où l’Allier est le fleuve avar, Elaver en latin, de adura- avar, dans le Berry. Les Boii se situent entre l’Elaver (Allier) et la Liger (Loire), et leur territoire répond à une partie du Bourbonnais. Ils tiennent leur lieu d’installation  du fait que la tribu des Boïens, ayant accompagné la migration des Helvètes, battus par César en -58 et au nombre de 32 000 guerriers, a été confiée  aux Eduens (Bourgogne) qui les installent dans cette région.« À la demande des Héduens, les Boïens reçurent, à cause de leur grande réputation de valeur [souvenir du roi Boiorix, un chef des Cimbres, de Ki[m]bère] , la permission de s'établir sur leur propre territoire ; on leur donna des terres, et ils partagèrent plus tard les droits et la liberté des Héduens eux-mêmes. » Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre I, 28. C'est sur ce territoire qu'est située Gorgobina, ville qui, selon Jules César, résiste à Vercingétorix pendant la Guerre des Gaules[].Enfin, citons les Boïates (de boiodes ) de l'Aquitaine, dont le territoire est le ci-devant pays de Buch, de Boii,  en Gascogne, et à Boueysseix (de Boiodes ) en Dordogne, où il y a un souterrain annulaire  doivent être une autre branche , arrivée avec la migration des Cimbres et des  Teutons de -110   .Ils ont laissé aussi  un souterrain annulaire au sud de la Garonne dans le Gers.









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