samedi 19 mai 2018

DU NOUVEAU SUR UNE ÎLE DE PÂQUES AINSI ARRACHÉE A SON ISOLEMENT.


DU  NOUVEAU SUR UNE ILE DE PAQUES AINSI ARRACHEE A SON ISOLEMENT.
Quand j’étais adolescent, je lisais avec passion les deux ouvrages de Thor Heyerdahl consacrés à son expédition du Kon- Tiki, dont l’un était avec des dessins, et j’imaginais les Vikings à la conquête de l’Amérique,  du Pacifique et de l’île de Pâques, parachevant l’exploit du fils du norvégien Erik le Rouge,  Eriksen,  explorant le Groenland (Greenland, la terre verte, -plus chaude à l’époque ), l’Islande (Thulé ), Terre-Neuve  (Vinland, la terre de la vigne sauvage),  et au-delà , en empruntant le mythique « passage du nord-ouest » débarrassé de ses glaces. En effet, on ignore trop souvent que Thor Heyerdahl était un disciple de Paul Rivet et de sa théorie des blancs océaniens et que dans ses premiers livres, non traduits en français du norvégien (American Indian in the Pacific, London, Stockholm, 1952, pp.217-345, ) il s’épanchait sur les blancs barbus, blonds, au nez aquilin et aux yeux bleus, fondant l’empire incas au Pérou et  ciselant les statues de l’île de Pâques. L’auto- censure du politiquement correct l’amena, certes, à modifier,- en apparence,- ses théories géniales, mais je ne suis nullement tenu à des considérations de carrière ou de réputation, et je puis chercher librement la vérité et la dire sans masque. Prodeo non larvatus, je m’avance sans masque, pourrais-je dire en parodiant la devise de Descartes.
   Je me suis intéressé au sens des menhirs en marteau découverts à Göbek-li en Turquie et vieux de 10000 ans, ainsi qu’aux menhirs appelés taulas à Minorque aux Baléares. Selon moi, les fûts de ces menhirs sont liés aux débuts de l’agriculture préhistorique et représentent, par magie imitative, la pousse souhaitée des céréales nouvellement domestiquées ; quant au « chapeau » qui pare  leur sommet,-se souvenant que pour les mentalités premières et comme le Christ  s’en fait encore l’écho , si le grain ne meurt, il ne donne pas de fruit, -autrement dit qu’il faut une mort préalable du grain pour qu’il germe ,  le linteau qui surmonte les menhirs de Göbek-li et de Minorque symbolise le grain « allongé », étendu , mort. Voir,  pour plus de détails , mes blogs sur les menhirs de Beauce et sur les véritables  Colonnes d’Hercule aux Baléares.
Or, les statues de l’île de Pâques ainsi que  leurs  « chapeaux »  ont les  mêmes significations selon moi : la stèle proprement dite invite magiquement à renaître  ces palmiers royaux dont l’île était peuplée avant sa déforestation et nécessaires pour la construction des bateaux. Les archéologues ont mis au jour des fosses carrées qui ont  contenu des graines de palmiers indigènes (Paschalococos disperta) proches de la variété chilienne. Le cœur servait de nourriture et le bois était  le matériau nécessaire pour la construction des barques. Le « chapeau », lui, représente  la mort de la graine du palmier, nécessaire pour que sa germination soit possible. Telle est l’hypothèse qui semble la plus vraisemblable, bien qu’on puise songer aussi à une amarante de variété rouge  appelée au Pérou kiwicha (Amaranthus Caudatus ) fournissant des graines, analogue au quinoa.  « Ressemblant à une céréale, c'est pourtant une herbe aux graines très nutritives comme la quinua, riche en protéines, aminoacides, fer, calcium, phosphore, potassium, zinc, vitamine E et complexe B.De la variété rouge, on extrait la bétalaïne, un colorant non toxique. » La kiwicha se trouve surtout dans les Andes.
Dans son remarquable ouvrage, L’art de l’île de Pâques, les Editions du Pacifique, Tahiti, 1977, 340 p. ,   illustr. ,  dans  une partie composée de planches et prudemment intitulée « comparaisons », nous avons (planche 302)   la surprise de voir une photographie de deux menhirs à chapeaux analogues aux statues de l’île de Pâques  au Pérou à Tiahuanaco. La plante dont la croissance était souhaitée par l’édification de ces menhirs était le quinoa, ou quinua (Chenopodium Quinoa),  cultivé en altitude depuis 5000 ans, ce qui permet de dater les menhirs en cause de – 5000 ans.
Ces deux menhirs, il faut le souligner, sont vierges de toute sculpture,  ce qui nous permet de supposer que le visage anthropomorphique a été rajouté aux statues longtemps après par les Marquisiens , à une époque où l’île avait été abandonnée depuis longtemps par ses premiers habitants que  la stérilité de l’île, qu’ils avaient involontairement provoquée,  avait chassés vers l’Amérique du Sud. Les Polynésiens ne comprenaient pas la signification magique liée à la fécondité agricole des statues et s’imaginaient qu’ils représentaient de grands ancêtres divinisés, d’où leurs ajouts anthropomorphiques.
Quand les Polynésiens  trouvèrent la carrière abandonnée où avait été pris le tuf des statues, ils voulurent en faire autant à leur tour,  mais ils s’y prirent mal : ils voulurent modeler les traits humains de deux  statues qu’ils avaient ébauchées dans  la roche et s’aperçurent alors que l’endroit où ils avaient commencé leur travail rendait impossible de les terminer sans immenses efforts  et de les extraire, sans parler des difficultés de  leur transport (Voir l’émission de France 5, mardi 27 février 2018,  Ile de Pâques  l’heure des vérités).On comprend dès lors qu’ils renversèrent ces statues qu’ils les jugèrent responsables du « mauvais œil «  et de la stérilité de leur île.
Mais,  pour les cultures autres que celles des arbres, les premiers habitants disposaient d’un autre moyen magique de favoriser la pousse des tubercules comme les ignames ou les taros : c’étaient des blocs de  pierres analogues à nos pseudo- polissoirs européens (voir mon blog sur les pseudo- polissoirs), hauts d’une cinquantaine de centimètres, que les Polynésiens ont appelés  moai kava- kava et qui ont donné lieu à de nombreux contresens.
 L’une des caractéristiques de ces blocs est la sculpture  d’un buste d’homme avec un bouc (alors que les Polynésiens, on le sait, sont pratiquement imberbes),  avec un nez aquilin prononcé  et surtout avec les côtes saillantes Thor Heyerdahl, dans  L’art de l’île de Pâques, p.  179, planche 302, écrit : «  [Le Polynésien] Tuu-ko-ihu est honoré comme l’artiste  qui sculpta le premier moai kava-kava et le récit des circonstances dans les quelles il trouva son modèle est toujours le même. Allant faire une promenade à la carrière à « coiffure » de Puna Pau, il découvrit deux personnages faméliques qui dormaient à l’intérieur du cratère [l’ incarnation des premiers habitants pour les Polynésiens]. Ils semblaient n’avoir que la peau sur les os lorsqu’ils se réveillèrent et se montrèrent capables de marcher et de parler. Madame Routeledge ne voit en eux que de simples aku-aku ou fantômes.   Brown recueillit d’autres informations détaillées : il s’agissait d’ « aborigènes » [les premiers habitants]  chassés dans les montagnes par les envahisseurs et que la famine a ensuite réduits à la folie ».Quelle que fût la cause de cette famine, les archéologues expliquent ce motif des côtes saillantes par une disette qui frappa l’île.
  Pour moi en revanche, ces côtes n’en sont pas en réalité et ces traits en relief pris pour des côtes  représentent des sillons dans lesquels les graines ou les tubercules doivent « mourir » avant de pouvoir germer, donc le monde de la mort et du dieu des morts Animam, altéré dans l’homérique ès Haidès
(domon), dans les demeures d’Hadès,  de hadi- mon.   De même, le motif des deux mains jointes sur les cuisses est un idéogramme qui joue sur l’homophonie du mot  « mains » (manus)  dans la langue des auteurs de ces monuments  et du nom du dieu des morts Animan ou Agnimam, -comme à Göbek-li le porc (porkos) avec des sillons sur le corps  représente le dieu des morts Orcus(voir mon blog sur les polissoirs). Il est intéressant de relever que dans la civilisation de Mohendjo Daro et d’ Harappa nous trouvons une statue  qui a aussi les deux mains sur les cuisses et que les habitants du coin appellent le shaman, par altération du nom du dieu des morts  Animam.
Thor Heyerdahl observe , loc. cit., que deux des grandes statues de Tiahuanaco  ont des côtes saillantes, comme dans les statues de bois ou de pierre du Mexique au Pérou , ainsi
qu’ en Polynésie une statue trouvée  aux îles Chatham et transportée au musée de Dunedin. Dans ces traits communs, il range la circoncision, la barbe en forme de bouc, les lèvres minces et l’allongement rituel du lobe de l’oreille que les Polynésiens ont reproduit sur  les statues. On trouvera toutes les illustrations souhaitables dans les planches de l’ouvrage cité, à commencer par les  planches 302 et  303.
Je citerai encore comme point de comparaison une technique agricole préhistorique méconnue et qui se retrouve aussi bien à l’île de Pâques qu’au Pérou, celle des jardins empierrés .Voici ce qu’en a écrit Jared Diamond à propos de l’île de Pâques et de sa technique des jardins de pierre dans Effondrement ou Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie, Gallimard, Paris, 2005, p.  132  : « les zones d’agriculture extensive étaient partiellement recouvertes de pierres placées en surface à proximité les unes des autres afin que les cultures puissent pousser entre les pierres ; d’autres vastes zones furent modifiées par ce qu’on appelle des « mulchs lithiques », c’est-à-dire que l’on ajoutait au sol , sur une profondeur d’environ trente centimètres,  des pierres qui étaient, soit prélevées sur des affleurements rocheux environnants , soit obtenues en creusant jusqu’au substratum rocheux pour briser les roches qui le composaient. ».[On appelle mulch en anglais un paillis, une couche protectrice faite d’éteules  et de déchets de moisson laissés à la surface du sol pour le protéger avant et pendant la mise en culture.]
 «  Dans les fermes du nord-est des Etats-Unis, […] les agriculteurs se donnaient beaucoup de mal pour évacuer les pierres de leurs champs et ils auraient été horrifiés à l’idée d’y apporter délibérément des pierres .On retrouve […] l’agriculture de mulchs lithiques dans de nombreuses parties du globe, comme dans le désert du Néguev en Israël, dans les régions sèches du Pérou, de la Chine, de l’Italie antique et en Nouvelle-Zélande maorie. Les pierres rendent le sol humide en le recouvrant, réduisent l’évaporation d’eau due au soleil et au vent et empêchent la formation à la surface du sol d’une croûte dure qui favorise  le ruissellement des eaux de pluie [en  ne laissant pas l’eau de pluie pénétrer en profondeur]. Les pierres réduisent les fluctuations diurnes dans la température du sol en absorbant la chaleur du soleil au cours de la journée et en l’évacuant pendant la nuit ; elles protègent  le sol contre l’érosion car les gouttes de pluie viennent s’écraser à leur surface ; des pierres sombres sur un sol plus clair réchauffent le sol en absorbant une plus grande quantité de chaleur solaire ; et elles peuvent également servir de pilules fertilisantes à diffusion lente […],  car elles contiennent des minéraux indispensables qui pénètrent progressivement dans le sol ».
 Des chercheurs américains comme Christopher Sevenson ont expérimenté ce système agricole dans le sud-ouest américain et prouvé que la quantité d’humidité était ainsi doublée et  les températures maximales des sols au cours de la journée abaissées,  tandis que les températures minimales durant  la nuit étaient augmentées ; le rendement  était de quatre à cinquante fois supérieur selon les espèces.
Enfin, dans l’émission citée plus haut de  France 5, datant du mardi 27 février 2018,  Ile de Pâques  l’heure des vérités, des personnages de l’émission trouvent une grotte méconnue avec des dessins pariétaux  qui , pour moi, sont liés à la pratique de la  circoncision (voir mon blog sur la circoncision). 
 Jeune aspirant à bord de la Flore, navire amiral de plus de cent hommes, Julien Viaud, qui devait plus tard choisir le pseudonyme de Pierre  Loti, passa à l’île de Pâques  le 3 janvier 1872.Il  raconte dans Reflets sur la sombre route, 1899, comment,  sur ordre de l’amiral, il assista au sciage, au « massacre » dit Pierre Loti,  de la tête d’une des célèbres statues que la France voulait rapporter à Paris « L’opinion admise, nous dit encore Pierre Loti, p. 293, « est que les statues de l’île de Pâques n’ont pas été faites par les Maoris, mais qu’elles sont l’œuvre d’une race antérieure, inconnue et aujourd’hui éteinte. Cela est vrai, peut-être, pour les grandes statues de Rano [mot signifiant lac de cratère] Raraku […]… » Et, p. 324 : «   vraisemblablement, les personnages représentés par les statues du Rano Raraku  ne sont point l’oeuvre des Maoris, ceux-là. D’après la tradition que les vieillards conservent, ils auraient précédé l’arrivée des ancêtres ; les migrateurs de Polynésie, en débarquant de leurs pirogues il y a un millier d’années, auraient trouvé l’île depuis longtemps déserte, gardée seulement par ces monstrueux visages. Quelle race, aujourd’hui disparue sans laisser d’autres souvenirs dans l’histoire humaine, aurait donc vécu ici jadis, et comment se serait-elle éteinte ?...  » C’est à ces questions que nous allons tenter de répondre.
L’itinéraire des Ibères.
Leur odyssée dans le Pacifique, de la Micronésie jusqu’à l’île de Pâques et à la côte d’Amérique du sud.
1 Micronésie
En Micronésie , près de Pohnapé,  Tawache (Touache) est  le nom d’une presqu’île de l’île de Temwen  où se situe le plus  fameux ensemble mégalithique du Pacifique, mais hélas ! les autorités ont interdit toute visite et toute photographie. 
il y existe un extraordinaire complexe mégalithique,  parent de celui de l’île de Lelu.et de sa cité d’Insaru, ainsi que des ruines de Palau ou, un peu plus loin, des colonnes [des monuments comparables à ceux de l’île de Pâques] des îles Marianne sur l’île Tinia.  Au total il y aurait 92 îlots carrés  artificiels  et quelques îles supplémentaires  sur le récif qui entoure Pohnapé. Ce complexe  de Nan Madol  et son  site de Nan Dowas, sur l’île de Temwen,  ont été décrits par Jacques de Rosamel qui l’observa en 1840  (Pohnpeï Micronésie 1840, p. 102), mais la description la plus éclairante  du site me semble avoir été donnée par James F. O’Connell, dans A residence of eleven years in New Holland and the Caroline Islands, being the adventures of James F. O’Connell, 1836, réédition américaine, p. 210 sqq. , que je traduis librement : « La muraille extérieure ferme un espace d’environ un mille de circonférence. Cette aire n’est pas vide, mais à environ vingt  pieds de distance du mur extérieur, il y en a un autre, exactement parallèle au premier ; ensuite,  à la même distance,  un autre, et encore un autre, au nombre de cinq ou six [cinq en réalité]. Le mur de l’enceinte centrale ne renferme qu’un espace d’environ quarante pieds de côté et il est parfaitement carré … Sur le mur extérieur, quatre piliers carrés, partie autrefois  d’un portique ou d’un élément d’architecture comparable [à comparer avec l’étonnant portique en pierre de Tonga, savoir deux menhirs surmontés d’une pierre représentant comme ici la mort préalable du germe de coco ou de la graine de fruit d’arbre à pain], traversent le fossé plein d’eau [seulement à marée haute]. L’entrée, ou l’ouverture pratiquée dans le mur, était d’environ quatre pieds de haut. En entrant, aucune ouverture ne se présente dans le mur suivant, mais, après avoir remué des broussailles, nous avons découvert une entrée au coin du mur, à droite de la première entrée. Après l’avoir empruntée,  nous avons trouvé une ouverture dans le mur suivant, mais à gauche cette fois ; et ainsi de suite : nous avons trouvé les portes alternativement à droite et à gauche avant de pénétrer dans l’enceinte centrale. En marchant à l’intérieur de cette enceinte, grâce à la chute accidentelle d’une pièce de bois, nous avons découvert une crypte »
Ces pierres carrées et ces portiques sont destinés à être des catalyseurs pour favoriser magiquement la pousse aussi bien des arbres à pain que des cocotiers.
L’ensemble est tabou et a été créé par Animan , mot proche de Anita aux îles Mariannes .  «  Les bras de mer étaient autrefois des passages secs, que l’eau  a envahis, en raison de la proximité de l’île par rapport au récif de terre… Dans l’un des arroyos  sur cette île des Ruines,  se trouve une énorme pierre carrée ». Cette « pierre carrée est située,  non sur les murs, mais dans l’arène ou canal  qui se trouve entre les bras, seul endroit où les prêtres sont autorisés à  marcher.
  Les mystérieuses sphères de pierre de toute taille qu’on voit encore en ces lieux ont pu servir, à mon avis, comme moyen de traction des très lourds blocs de pierre qui étaient remorqués à terre et qui étaient  plus faciles à pousser grâce à ces sphères. Mais on peut aussi songer à des pierres magiques destinées à favoriser la pousse de plantes, comme les pierres -lyres ou pierres en H  avec deux pieds symbolisant les deux pousses souhaitées de cocotiers (voir mon blog sue les menhirs). 
Rapprochons ces sphères  de  l’existence, encore en Micronésie, dans l’île de Yap, d’une prétendue monnaie géante en pierre avec un trou au milieu, en aragonite importée de l’île Palau. Cité p 56 dans L’histoire commence à Bimini, on a trouvé à Andros,  dans une excavation artificielle sous-marine profonde ,  des pierres discoïdales au centre troué, d’un diamètre de 2 à 5 pieds, semblables à celles de Yap. 
La crypte est plus mystérieuse encore. J. O’Connell y a trouvé un squelette de chef, mais très récent, et  il ne pense pas qu’elle ait eu à l’origine la moindre destination de conservatoire de  squelettes. Nous devons la comparer avec d’autres cryptes en voùte  de pierre, plutôt rares dans le  Pacifique, comme celles de  l’île de Pâques. Thomson,  p. 81, découvrit dans cette dernière  « un immense dallage en ruines, de type non polynésien, qui comportait des maisons de pierre à double pointe et qui s’étendait sur près de 2 kms,  le long de la haute falaise de la côte nord- ouest. Chaque demeure était pourvue d’une crypte qui,  parfois, était couverte d’une arche soutenue par une belle pierre en clef de voûte et qui était destinée à abriter les statuettes représentant les morts.  Beaucoup de ces maisons ont malheureusement été emportées par l’érosion et les tremblements de terre ». La crypte a une voûte à 3  ogives et 4 voussoirs. 
2Ticopia
Les premiers habitants de Ticopia, -des migrateurs Ibères, -   étaient  des « magiciens » qui, selon J. Guillou,  faisaient appel « à un esprit mythique surnaturel qui, la nuit, se chargeait de la mise en place de ces énormes pavés » qu’on voit encore sur l’île.   Une tradition hawaïenne, rapportée par G. Coquilhat, nous confirme que  les premiers habitants de Ticopia « avaient une réputation d’habiles artisans de la pierre, capables d’édifier un temple [ahu] en une seule nuit grâce à des  procédés magiques qui leur  permettaient de se passer de la main à la main de gros blocs de rocher. » Ils ont ainsi inventé le travail à la chaîne sous les yeux  des natifs médusés ! « Une curiosité remarquable de l’île, décrit encore dans Peter Dillon, capitaine des mers du sud, p. 186 Jean Guillou qui  m’a dit  être allé à Ticopia  en personne,  « une longue route pavée de blocs de basalte qui ceinture le cratère. Ce travail colossal serait l’œuvre d’une population pré -lapita [entendons ibère] qui, selon les habitants de l’île, faisait appel à un esprit mythique surnaturel [Animam ] qui, la nuit, se chargeait de la mise en place de ces énormes pavés. Un cyclone aurait anéanti cette civilisation. » Selon moi, ces blocs de basalte sont des ahu funéraires analogues à ceux de l’île de Pâques et des Touamotous.
  Les Ibères  quittent Ticopia, que ce soit à cause d’un cyclone ou d’un tsunami et  émigrent  alors  aux Fidji.  
3 A Fidji, la blondeur surprenante d’ enfants non métissés est une trace du passage de cette population à l’ADN nordique. Voir le professeur Jean Poirier (qui n’était pas plus blond lui-même que ne l’était  sa fille), dans  L’élément blond en Polynésie et les migrations nordiques en Océanie, Paris, 1953, cité par Paul Rivet dans le chapitre VII , L’élément blanc et les Pygmées en Amérique , in Les origines de l’homme américain, nrf, 1957. Il faudrait aussi s’interroger sur certains  faux albinos (Nouvelle-Calédonie, etc .), des blancs à cheveux roux ,  à taches de rousseur et aux yeux clairs , bien mal adaptés au climat tropical . Est-ce un type récessif issu d’un métissage ancien ?
4 Aux Tonga,  existe un curieux portique de pierre évocateur de l’antiquité classique et qui, en réalité, est , selon moi, un double menhir destiné à favoriser la pousse des cocotiers importés par les populations ibères à date très ancienne  comme en Micronésie. La dalle les surmontant représente la mort,  préalable et nécessaire, du coco pour qu’il germe. 
5 L’Ile de Pâques et l’Amérique du sud.
Continuant leur « sombre route », nos migrateurs pêcheurs de baleines s’installent à l’île de Pâques, mais l’île , suite à sa déforestation ,  devient inféconde et stérile, malgré le rite magique des statues qui s’était révélé inefficace; aussi nos navigateurs l’abandonnent –ils pour la côte américaine ; ils s’y  métisseront avec les indigènes pour créer au Pérou les stèles  de Tahuanaco. Les deux expéditions inca (dont l’une , la seconde, celle de Tupac  Ypanquui vers 1470, diffusera dans le Pacifique la patate douce et son nom amérindien, kumara,  traduisent non un véritable désir d’exploration de terres nouvelles, mais le désir d’un retour à une patrie originelle dont subsistait le souvenir.. Pour ceux qui douteraient, citons F. W . Christian, Early Maori migrations as evidenced by physical geography and language, cité par Rivet, op. cit. , p. 165 : « Les Mangaréviens [qui ont donné ces Polynésiens venus à l’île de Pâques après nos Ibères] ont une tradition d’un chef nommé Tupa, un homme rouge [blanc], qui vint de l’Est, avec une flotte d’embarcations de type non polynésien, en forme de radeaux [de balsa]. »
De l’Europe du nord jusqu’au Turkestan chinois :  
l’Ibéria (le pays des Ibères, l’ Irlande) , la péninsule ibérique, la   Méditerranée (Afrique jusqu’au Sénégal, Baléares, Corse, Malte, Sicile, Asie mineure) .
A  l’ouest du Turkestan chinois, les «  Tokhariens »  se subdivisent en deux dialectes : A ou agni ou Agniman (nom du dieu des morts), B ou koutchéen .Est-ce des Ibères ?  En  tout cas, au nord du Tibet, dans l’immense désert de Taklamakan , peuplé de Ouigours,  dont le nom est une variante du mot Ibère,  des archéologues chinois ont eu l’étonnement de découvrir une nécropole, avec des momies aux traits européens, aux cheveux châtains et au nez long et aquilin , datant d’il y a 4 000 ans et enterrés dans des bateaux retournés recouverts de peaux de vache , avec un mât de bois situé à la proue , de 4 mètres de haut et dont la sculpture varie selon le sexe : pour les hommes , le sommet est effilé, symbolisant,selon les archéologues chinois, des phallus,  tandis que , pour les femmes, le sommet serait plat et  peint en noir et rouge, évoquant des vulves. On peut toutefois se demander s’il ne s’agit pas, pour les femmes de  la navette ou de  la quenouille (O’Connell,  en Micronésie,  décrit cette habitude funéraire en précisant qu’il s’agit de fuseau ou de quenouille ,  attributs de leur sexe que les Chinois n’ont pas compris,  et pour les hommes, d’une perche servant de  godille  et permettant de se diriger  dans les eaux de l’au-delà.
Signalons aussi la civilisation de Moendjo Daro et d’Arappa avec sa statue de chaman semblant avoir les mains jointes sur les cuisses comme certaines statues  pascuanes.  
 D’autre part, le fondateur de l’hématologie, Jacques Ruffié,  alla observer, en 1978, les derniers Ainous d’Hokkaido. Il  nota qu’à Nibutani les tombes étaient  surmontées « d’un curieux poteau de bois dont la partie supérieure sculptée variait  avec le sexe du mort ».






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