dimanche 18 avril 2021

Le cheval de Troie et son explication probable.

 

Le cheval de Troie et son explication probable.

Homère dans l’Odyssée n’appelle jamais le prétendu cheval de bois hippos , cheval en grec , et il lui attribue encore moins la qualité d’être de bois, xulinos. Il l’appelle toujours doru (sanskrit dâru , tronc d’arbre  sur pied , Cf .  avec redoublement ,initial grec dendros (dendrewon) ,  arbre, drus , non pas chêne, mais primitivement , tout arbre, le génitif sanskrit droh, de d°reu-, gaulois   druide) : c’était donc  un madrier, un bastaing , une poutre,  doru Epeios ou Epeiou,  Odyssée, traduction Bérard,   p. 184, chant 11,523 « Et quand on s’embarqua dans le   cheval de bois qu’avait fait Epeios ». Traduction Leconte de Lisle , p. 164: « Et quand nous montâmes, nous les Princes des Akhaiens, dans le Cheval qu’avait fait Epêios ».  Pour moi, le texte devait originellement porter : «  Et quand nous poussâmes, nous, les princes des Achéens, le  bélier (doru, lance) épéien… (Epeios,  l’Epeien, peuple d’Elide  cité dans l’Iliade , 2, 609,qui donne son nom à un guerrier de l’Iliade, 23,665,Epeios, à qui on prêtera gratuitement l’invention et la fabrication du cheval de Troie ). L’usage du bélier était utilisé par les Epeiens pour enfoncer les portes des maisons ou des villes lors de siège.

 Ce tronc d’arbre a  eu la tête coupée,  raccourcie (rectification kolon, et non koilon)  de façon à  offrir plus d’épaisseur et de résistance , Odyssée , 8 ,507 Bérard: les uns auraient voulu, d’un bronze sans pitié , éventrer le bois creux (doru koilon,le bois , le tronc creux, ce qui n’a pas beaucoup de sens,  à rectifier en doru kolon, cf. Iliade, 16, 117) , le fût de l’arbre  ,  doru,  kolon, tronqué.

 

D’où vient  l’apparition du cheval ? Le cheval se dit en latin equus, en grec ippos ou éolien ikkos , mais on attendrait phonétiquement epos (déesse gauloise  Epona), ce qui est poche de Epeios qui certes tire son  nom de sa patrie, mais dont la patrie tire son nom du cheval (epeidwos): l’Epire ,était la patrie des chevaux comme ,  en Asie mineure , la Pisidie  de peisidia,de peidwsia par transfert  de la labio-vélaire à sifflante -ksw  c’est- à -dire le pays des chevaux, ou Pise en Italie dont Epeios est supposé être le fondateur et  qu’il appela du nom de la ville de la ville d’Elide homonyme, Pise . Ce vassal de Nestor  avait en effet l’Elide pour pays d’origine  et les Eléens qui étaient ses sujets prirent le nom d’Epéiens. Il fonda aussi les cités de Métaponte et de Lagaria où il consacra à la déesse Athéna les outils qui avaient servi à tailler le madrier.

De là , lors d’un remaniement, de l’Odyssée,  la métamorphose par contresens ,  appelée à tant de riches développements , du bélier, du madrier  épeien , doru epeios , en « cheval de bois que fit Epeios » (à travers la compréhension comme : bois sculpté par Epeios)  :  Ulysse, hôte anonyme d'Alcinoos, demande dans l’Odyssée à l'aède Démodocos de chanter (VIII, 492-49, traduction de Leconte de Lisle : « (...) l'histoire du cheval
qu'Épéios, assisté d'Athéna, construisit,
et traquenard qu'Ulysse conduisit à l'acropole
surchargé de soldats qui allaient piller Troie ».

Traduction Bérard : p. 130 : « dis-nous l’histoire du cheval de bois que fit avec Epeios Athèna ».

Connaissez-vous  maintenant l’étymologie du mot français truie ? Il vient du bas latin troja, féminin tiré de porcus trojanus, porc troyen, c’est-à-dire farci (Macrobe),  par une allusion plaisante au cheval de Troie dont le ventre était empli  de 50 guerriers.

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