jeudi 29 mars 2018

SIDO, PRINCESSE DU LAC DE VAN EN TURQUIE ACTUELLE


SIDO,  PRINCESSE  DU LAC DE VAN EN TURQUIE ACTUELLE
Parmi les chats « sauvages » qui  rodent autour de ma ferme et qui, pour une part d’entre eux,  ont dû s’échapper d’un élevage félin, comme telles chattes angora, existe un groupe de chats à part : une jeune femelle blanche avec quelques taches rousses, un jeune mâle que nous avons appelé Lulu, un autre mâle roux. Ma femme a  recueilli une petite chatte appartenant au même groupe  et qu’elle a appelée Sido : au départ, elle avait l’air promise à la mort, car elle était dévorée de tiques.
En l’observant, nous avons constaté qu’il s’agissait d’une chatte de race, plus exactement une chatte de la race orientale  du lac de Van (immense lac situé à l’extrême est de l’Arménie, actuellement en  Turquie) importée en France récemment (voir le net). .
Les caractéristiques de cette race.
D’abord, sur le front, il y a cinq sillons nettement marqués.
Puis, leur longueur et aussi leur taille sont  bien plus grandes que celles des chats qu’on rencontre couramment sous nos latitudes.
Leur couleur est à dominante blanche, avec quelques noires et rousses; leur queue  présente comme des anneaux noirs, gris et roux ; sous le ventre, à l’arrière, existe comme une poche. Les oreilles sont pointues comme celles du lynx. Le poil est bien plus doux que clui des chars courants.Ils ronronnent en permanence dès qu’ils sont contents. Le caractère est affectueux,  vif et enjoué,  et la domestication,  immédiate, démontre l’antiquité de la domestication par l’homme. .
On a découvert, par 10 mètres de profondeur, un palais  dont les murs s’élèvent jusqu’à 3 ou4 mètres de hauteur et qui s’étend sur un kilomètre carré environ .On rattacherait ce château,  englouti par quelque cataclysme sismique, à une culture  Urartu, métathèses  de rut carl ( la culture ) du chat sacré  du lac de Van, qu’on appelle aussi celle du royaume de Van, et qui a prospéré pendant trois siècles du 9e siècle avant J. –C. jusqu’au 6e  siècle avant J. C. Ce sont les Arméniens, des Indo- Européens, qui leur succèdent.
Or, le chat sauvage indigène d’Europe s’appelait en latin feles ou faeles , ou chez Cicéron felis (de ghailis  , de gale-  correpondant au sanskrit girih, au latin glis, archaIque gliris, loir [cf. grec classique ailouros,chat,  de ghailoros , au  grec galeya, loir ),. Mais à partir du Ve siècle après
J. –C. c’est le bas latin cattus (attesté par Palladius)  qui apparaît, ce qui coïnciderait avec l’introduction à Rome du chat domestique réfractaire à la peste qui avait exterminé le chat sauvage. Le mot cattus est un dérivé de ca(r)l(ru)t-us  et il à mettre en rapport avec le nom du  géoglyphe maltais de couleur blanche appelé à Malte  carl  ru (voir mon blog sur les prétendus polissoirs) et qui signifie sillon pour grains d’orge.  Ce composé  s’analyse en :
carl  , grain d’orge , de kardha, en grec kritha ,  en latin hordeum , en gaulois ksordheon ( donnant  en français escourgeon, orge d’automne),  allemand Gerstenkorn, du vieux haut allemand gersta , de kwr, grain, et de dhea, orge,  grec homérique dzeeai, épeautre , à rapprocher  du sanskrit yavah,  orge ;
et rut, de luk , sillon,  parent de la racine we/olk , gonfler, qui donne en latin ulcus, sillon. Les carl rut maltais sont à Malte des  sillons parallèles de plusieurs kilomètres. A noter qu’on trouve aussi  ces profonds sillons dans l’îlot englouti au large de la Sicile, dans  la Pantellaria vecchia .
Le nom cattus , celui qui présente des sillons  sur le front, mot qui nous a donné le nom du chat en français , l’espagnol et le corse gatto , l’anglais cat, l’allemand katze (féminin) , comme le grec  ailouros , ionien aeilouros,  d’une  prothèse a       - + luros donnant lioros, puis  leioros avec en ionien une prolepse de ei  , et où l’on reconnaît lura,ride, pli, comme dans pierre- lyre,  est la preuve qu’il s’agissait bien de ce chat du lac de Van, qui est très ancien , peut-être même la souche des chats d’Asie et d’Europe, et qui , à,travers divers métissages, s’est répandu en  Egypte  puis à Rome. Le chat d’Asie, -au Cambodge où j’enseignai au Lycée Descartes à Phnom Penh, on m’offrit des chats-tigres dont la queue était à bout carré et courte comme les chats de l’île de Man,- c’est sa queue carrée qui caractérise le chat. A noter qu’en espagnol le mystérieux nom du chien, qui n’a rien à voir avec le latin  canis ou l’anglais dog,  perro, de pserlutus , pourrait avoir une origine voisine, et avoir désigné un chien dont la face se caractérisait par des sillons également.
Les noms du  caracal , du serval,  du cattus cervarius ou chat-cervier ou  lynx , l’irlandais lug, le grec lugk, sont peut-être  apparentés à ce nom du sillon carlut- : ainsi serval ou loup –cervier  seraient à rattacher, non pas  au nom  du cerf ou du loup, mais pour loup à lu, sillon , et pour  cerv à car(l) u-, grains d’orge ; De même dans caracal on peut apercevoir cara, même si le turc qara kalaq, oreilles noires  a influencé le mot.

Le nom arménien du lynx,  lusanunk, nous donne le nom ancien de notre chat du lac de Van en Arménie vers le 9e siècle. Il signifie originellement sillon , –lugw , -pour sésame, -k°sanun, - avec métathèse  du k final. Mais rapidement le sens devint obscur et le nom du chat fut interprété comme blanc , leukos en grec signifiant blanc , cf le nom du lynx en grec lugk. Enfin nouvelle mauvaise compréhension, le lynx véritable n’étant pas blanc, à la différence du char du lac de Van,on rapprocha ce nom du verbe grec leussô, voir , et de là vint la légende de la vue perçante du lynx.


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