vendredi 7 août 2020

Version complétée : De Jean le Baptiste et de quelques faux –sens du Nouveau Testament (texte écrit dès l’origine en grec).

 

Version complétée : De  Jean le Baptiste et de quelques faux –sens du Nouveau Testament  (texte écrit dès l’origine en grec).

L’existence de Jean le Baptiste est mentionnée par l’historien d’origine juive et écrivant en grec au Ier siècle  Flavius Josèphe.   Influencé  par le brahmanisme, le prophète  était végétarien et même vegan, ainsi que non-violent,  c’est-à-dire  qu’il refusait tout contact avec les animaux morts ou vivants : cuir, miel, etc. Or, Marc 1, 6 nous dit : Jean avait un vêtement de poils de chameau et une ceinture de cuir autour des reins. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage ; à rapprocher de Matthieu qui l’a copié : sa nourriture était de sauterelles et de miel sauvage (3, 4).

La confusion par Marc et Matthieu de egkris, accusatif pluriel en grec  egkridous, galette à l’huile,  avec l’accusatif pluriel grec akridas, sauterelle.

Saumaise, Dictionnaire français et latin, article « Manne », 1704, cité par Moghadam, p. 126 , dit que  «les arabes et les Chaldéens  appelaient manne une espèce de rosée ou de miel sauvage dont saint Jean se nourrissait dans le désert . »  Il avait lu l’Evangile des Ebionites, apparemment.

  L’Evangile des Ebionites ou des Douze Apôtres, qui  nous parle du végétalisme du Christ,   nous dit pour sa part que Jean  «  ne se nourrissait que  d’un miel sauvage qui avait le goût de la manne, comme nos gâteaux à l’huile » (accusatif pluriel egkridas de egkrisegkridos, mot utilisé dans l’Exode, 16, 4-31 : Dieu dit à Moïse : «Je vais faire pleuvoir du pain du haut du ciel. »…. Apparut sur la surface du désert quelque chose de menu, de grumeleux, de fin, comme du givre sur le sol. « Cuisez ce que vous voulez cuire, faites bouillir ce que vous voulez faire bouillir, et,  tout le surplus , mettez-le en réserve jusqu’au lendemain.  » Ils le mirent en réserve jusqu’au lendemain, comme Moïse l’avait ordonné ; ce ne fut pas infect et il n’y eut pas de vers dedans. La maison d’Israël donna à cela le nom de manne. On eût dit de la graine de coriandre, c’était blanc  et cela avait le goût de la galette au miel (egkris), -ainsi que Nombres, 11, 7 : la manne ressemblait à de la graine de coriandre et avait l’aspect du bdellium (gomme-résine blanchâtre d’une variété de  baumier) ;   Le  mot  labdanum, métathèse de bdalanum, de bdellium, désigne la résine de certains cistes, Le labdanum, également appelé ladanum (à ne pas confondre avec le laudanum, du pavot, mot qui en vient aussi), est une gomme produite par les feuilles et les rameaux de Cistus ladaniferus et de Cistus cyprius (ciste de  Chypre) et labdanum  dérive aussi du mot bdellion. Le ladanum du ciste proviendrait, non d’un insecte (et on voit que le mot «  manne » désigne aussi des exsudats venant, pense-t-on, de l’arbuste lui-même),  mais de la plante elle-même.

Autre occurrence de egkris ;

 Nombres, suite : « Le peuple s’égaillait pour la récolter; puis on la broyait à la meule ou on l’écrasait au pilon ; enfin on la faisait cuire dans un pot pour en faire des galettes. Elle avait le goût d’un gâteau à l’huile », en grec au génitif egkridos ; le mot se trouve aussi  dans les comiques (Athénée, 645 e).

Le mot manne, d’origine égyptienne, se retrouve dans l’exsudation du lentisque, le mastic , de man (nalen)tisc(us) , avec prolepse du s.

Le mot egkridon , à l’accusatif, prononcé anklidon ,  est l’altération probable du persan Tarandjabine, andjabine signifie  miellat  , et qui a donné , outre le suffixe –inè, le grec  terebenthinè (rèsinè), la résine de térébenthe,  qui désigne l’alhagi Maurorum ou Tarandjabine de  Perse, man pour les Arabes andjabine signifie  miellat  , qui a donné , outre le suffixe –inè, le grec  terebenthinè (rèsinè), la résine de térébenthe,  et qui désigne l’alhagi Maurorum ou Tarandjabine de  Perse, man pour les Arabes = kharé -chotor en Perse (épine de chameau), Hedysarum Alhagi selon Moghadam. ; le mot tar andjabine andjabine signifie  miellat , Terengébil au Sinaï, a donné notre mot térébenthine, résine de térébinthe  aujourd’hui.

Cette étymologie de egkris est importante, car elle nous prouve que ce type de galette était sucré  grâce à la manne dite de Perse, l’Alhagi Maurorum, alhagi (des Maures) signifiant herbe, p .79. La manne de Perse est l’exsudat d'une fabaceae nommée Alhagi Maurorum commune dans  la péninsule arabique Elle est récoltée dans les déserts d’Arabie par les moines du Sinaï et vendue sous le nom de térengébil, mais rien ne prouve que ce soit la manne tombée du ciel, qui est un lichen SDF. , Aspîciola esculenta ou plutôt  affinis. C’est cette dernière , Aspîciola affinis,  que Jean devait manger.

 

 

 Citons encore la manne de Sicile : exsudat du frêne à manne, Fraxinus ornus[8], par suite de la piqûre du puceron Gossyparia ulmi ou de l’incision de l'écorce. La manne de Sicile est encore de nos jours utilisée pour sucrer les pâtisseries et dans les cosmétiques. Elle est produite dans la région de Cefalu à Castelbuono après incision du tronc du bois. Une sève élaborée est ensuite récoltée. Cette manne était connue des anciens apothicaires qui comme Nicolas Lémery la prescrivait au XVIIe siècle : « La manne purge doucement les humeurs bilieuses et séreuses, on s’en sert pour évacuer la pituite du cerveau » (Cours de chymie).

On distinguait autrefois trois qualités de manne de Sicile : la manne en larme la plus pure, la manne en sorte constituée de petites larmes agglutinées entre elles par un liquide collant, et la manne grasse qui était mêlée de débris végétaux et dont l'odeur était désagréable [9] . J’ai pu acheter 50g de poudre blanche de frêne à manne à l’Herboristerie Valmont et la consommer dans un verre d’eau tiède où elle se dissout facilement (1 cuiller à café, 3. fois par jour, goût sucré dû au mélézitose).

]

 Le nazir  Jean  le baptiste ne pouvait manger que de la manne, comme les hommes et femmes de Moïse pendant leur sortie d’Egypte et leurs randonnées dans le désert, et celle qui tombait du ciel, le pain de Dieu. Voir mon blog sur les pluies de mannes et les cailles de l’Ancien Testament, donc  Aspiciola esculentus ou affinis (mot latin signifiant voisine, -de  esculentus, soit comestible)

pourrait bien être celle qui se vendait encore à Jérusalem il n’y a pas si longtemps (nom local dans l’ouvrage de 146 pages sur les  mannes de  Perse, de Sadegh Moghadam , nom repris dans l’article de Cosson sure la manne de Bagdad), c’est-à-dire la manne des Hébreux ou du Sinaï: exsudat du tamarix (Tamarix mannifera ou gallica ) par suite de la piqûre de la cochenilleTrabutina mannipara,

Mais  le mot n’a pas été compris par Marc  et a été confondu avec l’accusatif pluriel grec akridas, sauterelles).

Voici ce que nous dit Internet à ce sujet, en précisant que le peuple a toujours cru que l’exsudation venait de la plante elle-même, au printemps, comme moi-même en Corse. Mais   Jean Baptiste, non seulement ne mangeait pas de sauterelles, vivantes ou tuées par ses soins, ce qui l’aurait plongé  dans une sainte horreur, mais il ne mangeait même pas de miel. Il se contentait de la manne antique, c’est-à-dire de galettes , roussettes ou  beignets à l’huile faites sans miel, à partir d’un végétal,  mais  qui sentaient comme les galettes au miel  parce que le miel  de ces galettes était  butiné à partir des exsudats des cochenilles présents sur les  tamaris   .  Jean le Baptiste croyait  que les tamaris eux-mêmes  produisaient cette  exsudation sucrée. En réalité, il nous faut restituer le texte suivant : 

Jean se nourrissait simplement de gâteaux à l’huile  sans miel (accusatif pluriel enkridas confondu avec le mot grec signifiant sauterelle, akridas ) ( sucrés et parfumés grâce à la manne)  « qui rappelaient le parfum  du miel sauvage butiné à partir des exsudations des tamaris.

Quelle est cette manne ?

L’insecte  à partir duquel  étaient  fabriqués ces gâteaux à l’huile d’olive.

C’est une cochenille, Trabutina mannipara .

Citons d’autres insectes mieux étudiés capables de piquer des plantes voisines.  Internet : « L'espèce la plus commune est Philaenus spumaria, sorte de petite cigale de l’ordre des Hémiptères qui, au stade larvaire, produit une bave blanche très caractéristique Les cicadelles écumeuses (en Corse, à Mezzana par exemple, sur une variété du Cistus creticus qui ne produit pas de labdanum et s’appelle le Cistus corsicus Loisel) sont des insectes piqueurs et suceurs possédant un rostre leur permettant de pomper la sève des végétaux. De petits amas de bave blanche mousseuse apparaissent alors sur les végétaux, servant à la fois d'isolant climatique et de protection contre les prédateurs pour la larve jusqu'à ce qu'elle atteigne le stade adulte. Cette bave mousseuse est communément appelée « crachat de coucou ». Voir mon blog sur les mannes et les cailles dans l’Ancien Testament.

 

 « Jean avait un vêtement de poils de chameau et une ceinture de cuir autour des reins ». Ce vêtement de  Jean le Baptiste est également curieux pour un nazir et pour un végétarien ; c’était en réalité une sorte de robe blanche en coton  sans couture, « inconsutile »,  portée également par le Christ et que les soldats après sa crucifixion se disputèrent au jeu, faute de pouvoir se la partager en plusieurs morceaux indépendants.

 Il y a  ici une confusion, signalée par le Bailly, entre le nom du chameau, en grec kamèlos , génitif pluriel kamèlôn, prononcé kamilôn  et   kamilos  , le nom du  cordon, sacré , kusti en sanskrit.   

La ceinture de Jean le baptiste,  loin d’être en peau de chameau (kamèlos prononcé kamilos) mort, matériau impur s’il en était,  devait être en réalité le légendaire cordon (kamilos) de coton (taxilôn , proche de kamilôn) blanc des prêtres brahmanistes.

Le coton était  peut-être inconnu de Marc. Le coton se dit en grec   ta (apo tôn) xulôn (éria), littéralement la laine provenant de certains arbres,  devenu taxulôn  prononcé par iotacisme  taxilôn , proche de kamilôn.

 Le cordon sacré, mekhala  en sanskrit , dont kamilos est une métathèse d’évitement .

Mekhala en sanskrit est l’équivalent indo-européen du latin capilum , corde  ,de mikhala,  bikhala, kapilum,  qui nous donné le mot français câble  , et du grec kalôs, cordon   de kalawos , de mikhala,  bikhala , avec métathèse du b, bikhalabos, kalawos, et de kalôdion, de kalawoybon, kalawodwion, cordelette. Le dérivé latin populaire, rudens, câble, vient de  mikhalodwyon , (mika)rudens par abréviation. ,

 

L’initiation brahmaniste comporte l’investiture du cordon sacré,  qui s’appelle le mekhala en sanskrit, voir p .  150  Orion ou Recherches sur l’antiquité des Védas de Bal Gangâdhar Tilak  . c’est la métathèse pour des rfaisons d’évitement religieuses de Kamilos, de kamélos est une différenciation du mot signifiant chameau. On l’appelle aussi  de nos jours  kusti, fait de 6 fils de coton blanc noués. Cette cérémonie précède de peu le choix d’un guru ou précepteur. Renou : « C’est le guru  qui, après avoir lavé le cordon, l’avoir tordu et détordu avec des récitations sacrées, le passe autour du bras droit  et de la tête du jeune initié, de manière que le fil repose sur l’épaule gauche. » Le kusti  est l’équivalent du cordon ombilical donné par la mère, car le jeune,  grâce au guru,  est maintenant deux fois né, dvi-ja. 

 Les 6 brins du cordon  sont un indice révélateur.Varenne explique que  la symbolique du nombre 6 est très importante car  les 6 brins  du cordon appelés Amesha Spenta sont les 6 Immortels Bienfaisants et  sont : Bonne Pensée, Vohû Manah , Justice, Asha, Empire guerrier, Khshastra, Dévotion, Armaiti, Intégrité, Haurvatât, Immortalité, Ameretâr.

 

2) Encore deux  histoires de chameau !

A) Matthieu, 19, 24 : « Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguiller qu’à un riche  d’entrer au royaume de Dieu ». Tant pis pour cette métaphore ! Il faut comprendre, avec la même confusion entre chameau et cordon : « il est  plus facile de faire passer par le chas d’une aiguille  mon cordon de six brins de coton (kamilos) que pour un  riche d’entrer au royaume de dieu ».

B) Matt. 3, 24 : « Conducteurs aveugles, qui coulez le moucheron et avalez le chameau !  »  ( trad.Segond , 1968 ) ;  « s’ils filtrent leur breuvage, ils y arrêtent le moucheron, mais engloutissent le

chameau «  (Guillemin, p.49, L’affaire Jésus) et, selon moi : «  Buveurs  aveugles, qui,   dans votre breuvage,  arrêtez un simple brin de coton , mais   laissez filer à travers le filtre  le cordon  de six brins! » 

3) La tire-lire , Matt. 17, 24-27 :

  On trouve dans Matthieu, 6,11,  et dans Luc, 11, 13 : « Pour ne pas scandaliser les percepteurs des deux drachmes  [ ajout par incompréhension :  va à la        mer, jette l’hameçon, et ] tire le premier poisson qui viendra ; ouvre-lui la bouche et tu trouveras un statère. Prends-le et donne-le leur pour moi et pour toi. »

Il s’agit d’une parole de Jésus que Matthieu n’a pas comprise : de même que de nos jours les tirelires ont parfois la forme d’un cochonnet, à date ancienne, en Galilée,   elles avaient la forme d’un poisson.

On trouvera dans un article de Th . Murcia dédié à ce pseudo-miracle toutes les indications relatives à ce curieux poisson endémique au lac Tibériade , Chromis tiberiadis Lortet 1883, 2 variétés dont l’une a nom Chromis Flavii Josephi Lortet pour rendre hommage à Flavius Joseph (voir notre blog) . Le mâle  élève dans sa cavité buccale les alevins issus des œufs pondus par la femelle, environ 200,  jusqu’à la maturité des alevins. La symbolique était claire : de même que les alevins vivent protégés dans cette bouche, de même les pièces d’argent « feront des petits » en quelque sorte et produiront des intérêts  si elles sont conservées dans cette bouche incubatrice.

 

4  « Donne-nous chaque jour notre pain quotidien », prière qui signifie en réalité, comme l’avait déjà  dit saint Jérôme : « Donne-nous aujourd’hui notre pain de l’au-delà, notre pain azyme de la vie futuremahar en hébreu , parent de manna , la manne céleste, hérité de l’hostie mithraïque , cf . Jean, 6,27 : Travaillez, non pour la nourriture qui  périt  (le pain),  mais pour la nourriture  qui subsiste dans la vie éternelle (le pain de vie, l’hostie), celle que vous donnera le Fils de l’Homme (Jésus), car c’est lui que le Père, que Dieu a marqué de son sceau (pour en faire un nazir). »

 5 LA BOISSON AMERE BUE PAR JESUS SUR LA CROIX.

Le Christ n’entendait pas souffrir inutilement. Aussi avait-il chargé un disciple d’acheter de l’essence naturelle d’amande amère, contenant, comme les noyaux de pêche, de l’acide cyanhydrique à l’effet foudroyant : Jean, XIX, 29 : « Jésus dit : J’ai soif. Il y avait là un vase rempli de vinaigre. Ils mirent au bout d’une branche d’hysope une éponge imbibée de vinaigre et la portèrent à sa bouche. Quand Jésus prit le vinaigre, il dit : C’est fini. Il baissa la tête et rendit l’esprit. ».

 Or, jamais, contrairement à ce que racontent les commentateurs, ni les Romains ni les Juifs n’ont bu de vinaigre, ils buvaient seulement un verjus pétillant (comme les Italiens de nos jours), verjus dont on ne voit pas pourquoi on aurait placé un vase près de la croix. Mais le mot vinaigre désigne en réalité une boisson plutôt amère qu’aigre, le poison conférant cette amertume au vin malgré le miel dont il est mêlé (cf. le fiel en Marc, 15,23 et en Matthieu : 27,34)  , L’intervention de l’hysope ici est due à une confusion, javelot se disant hyssos en grec et ayant fait penser à hyssopitès, vin médicinal à base d’hysope, hébreu hesob,  comme l’élixir de la Grande Charteuse dont la recette est donnée par le docteur Valnet dans Aromathérapie pour calmer les dyspnées . D’ailleurs, ni Marc, plus ancien, ni Matthieu ne parlent  d’hysope, car  cette herbe ne saurait servir pour élever fût-ce une éponge à la hauteur de la bouche du crucifié ; ils parlent d’une tige de roseau, une canne donax (Arundo donax Linné), un mot akontion, javelot, d’une autre version ayant pu faire songer à schoinos , jonc, roseau  en grec, mais ce n’est pas non plus la leçon correcte  hyssos ,javelot.

De cette euthanasie, résulte l’étonnement de Ponce Pilate lorsqu’il apprend la survenue rapide de la mort.

Un censeur a voulu rectifier ce fait : dans Matthieu : 27,34 : ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel, mais i quand il l’eut goûté, il  ne le prit pas  Marc, 15,23 : ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel, mais il ne le prit pas.

 

La mer Rouge et son franchissement : d’une confusion pour expliquer le nom rouge entre le latin rubra ou le grec eruthra rouge et le nom du dieu Rudra, avatar de Shiva

1) A propos de, roseau ou de jonc, le passage de la mer Rouge par Moïse 14) n’est pas dans le texte hébraïque, mais résulte d’une fausse localisation par les traducteurs grecs appelés les Septante., à comparer avec en France la localisation  d’Alésia à Alise-Sainte-Reine  au lieu de Novalaise, en Savoie (Sadubia) chez les Mandubiens, voir mon blog   sur ce sujet.

Il s’agit en réalité, non de la mer Rouge, mais du lac Menzaleh qui est une lagune salée de plus de 180 000 hectares de superficie et d'à peine un mètre de profondeur, isolée de la mer par un petit cordon littoral. Il est parsemé d'îles sableuses, débris de cordons littoraux plus anciens et reçoit les eaux des branches orientales du Nil .  Anciennement le lac était appelé la mer des Joncs, ou la mer des Roseaux (hébreu יַם־סוּף, yam-souf) . Telle est l’étendue d’eau traversée par les Hébreux lors de leur sortie d’Égypte.

La traduction grecque ancienne des Septante l'a identifiée à tort à la mer Rouge (grec ἐρυθρὰ θάλασσα, érythra thalassa], rouge indiquant un  point cardinal, savoir le sud, ce qui s'est répercuté plus tard sur diverses éditions des bibles chrétiennes. Diverses localisations ont été proposées depuis, dont le ka du delta du Nil, le Grand Lac Amer, un bras de mer dans le golfe d’Eilat ou le lac Menzaleh (ou « lac de Tanis »),

 

2) L’étendue de la désignation  mer Rouge anciennement : notre océan indien.

Dictionnaire Bailly : « l’océan indien ( non seulement la mer Rouge, mais en outre la partie de  l’Océan de l’Afrique à l’Hindoustan) ; et par extension, le littoral, d’où toute la région voisine de la mer Rouge

Avec  l’Atlantique du  vers 11, nous restons dans le golfe persique car, le toponyme vient du nom d’Atlas, au pluriel, d’après Denys le Périégète , 66, dont l’Atlas africain bordant la mer Rouge. et cf . Larroutis « Une  énigme nervalienne : Erythraea », R. H.L., juillet 1959, pour qui Mer Atlantique, d’après Bailly et Bau1er,  n’est qu’un autre nom de la mer Erythrée. Mer Erythrée, Erythareum mare, nom sous lequel les Anciens comprenaient, outre, le golfe Arabique ou mer Rouge actuelle, le golfe Persique, plus le golfe Avalite et toute cette mer qui va de la côte d'Afrique à Taprobane (Sri-Lanka). Arrien a donné un Périple de la mer Erythrée. 191 Avec  l’Atlantique du  vers 11, nous restons dans le golfe persique car, le toponyme vient du nom d’Atlas, au pluriel, d’après Denys le Périégète , 66, dont l’Atlas africain bordant la mer Rouge. et cf . M. Larroutis « Une  énigme nervalienne : Erythraea », R. H.L., juillet 1959,

 

3 L'écrivain latin Quinte-Curce dans l'Histoire d'Alexandre le Grand, en décrivant le paysage que ce dernier traverse durant le périple qui le mènera jusqu'en Inde, parle de la mer Rouge en expliquant ce qui suit : « Son nom lui vient du roi Erythrus [sanskrit rudrah] . C'est pourquoi les ignares croient que ses eaux sont rouges ». Selon lui, le nom de la mer provient du roi des contrées avoisinantes, tandis qu'en grec le terme erythros signifie rouge, d'où confusion.Et il est exact que,  même en sanskrit il y a eu attraction et confusion entre rudra, racine ruds-  campagne, et rudhiras, rouge.

4  p198 : d’Eckstein a publié dans La Revue indépendante du 10 mai 1847 un article intitulé  «  Recherches historiques sur l’humanité primitive. Théogonies et religions des anciens âges » : « La mer Rouge prend son nom [de mer Erythrée] de la victime ou de l’Erythras [rudhiras], qui, en sanskrit, est Roudhiras [rudhiras] ou Rohitas, le Rouge, le Sanglant. » Roudhiras [rudhiras]  continue Richer, p. 198, Roudra [Rudra ] le Rouge, appelé aussi le Hurleur, est un des cinq grands dieux  du panthéon hindou, il représente l’orage dévastateur. Mais Creuzer (Religions de l’Antiquité, tome I, p. 161,) le décrivait aussi  comme identique à Siva-Mahadeva et en faisait la personnification du souffle de la vie universelle. »

Dès 1847 on savait donc que la mer Rouge ou mer  Erythrée, aujourd’hui l’ Océan indien, tirait son nom du dieu indien Rudra. Mais on  peut aller plus loin , car le nom du dieu rudrá- se superpose exactement à l'adjectif latin rullus (de rudlus,  dérivé de ruds, la campagne) , rustre. La forme adjectivale sanskrite raúdra- renvoie à « ce qui est sauvage », c'est-à-dire « non ordonné », « in-culte ». Il s'agit « de ce qui n'appartient pas au domaine arya, ce qui n’a pas été dompté, ce dont on n'a pas pris possession en l'ordonnant comme la terre étrangère conquise et qui deviendra propice au clan lorsqu'elle sera sacralisée par les rites d’ordonnancement, en la délimitant, en la fertilisant puis en la cultivant, lui faisant ainsi perdre sa nature sauvage, non maîtrisée, dangereuse, sa nature rudraïque. » La mer Erythrée ou le pays appelé l’Erythrée  peut se traduire par la mer des Sauvages et renvoie donc, à l’origine, à la notion de sauvage, non civilisé pour les Aryens, entendons les populations noires qui habitent le littoral jusqu’à Ceylan . [

4 Quant à l’hypothèse du symbolisme par les couleurs des points cardinaux, rouge indiquant  le sud, c’est inverser les choses et  en réalité c’est la mer prétendue rouge par confusion quoi a inspiré l’attribution de la couleur rouge au sud dans la convention.

Rudra

Rudra, dessin d'un livre sur l'hindouisme du XIXe siècle.

Rudra (devanagari: रुद्र) est un dieu du Rig-Véda, associé à la nature sauvage, au vent, à la tempête et à la médecine[1]. Maître des animaux, il est à la fois chasseur de gibier (mriga-vyadha) et maître du bétail (Pashupati)[2].

Il est l'archer divin avec comme attribut principal l'arc d'Indra.

Sommaire

Étymologie

Le nom du dieu rudrá- se superpose exactement à l'adjectif latin rullus,  de rudlus, dérivé de ruds, la campagne, rustre. La forme adjectivale sanskrite raúdra- renvoie à « ce qui est sauvage », c'est-à-dire « non ordonné », « in-culte ». Il s'agit « de ce qui n'appartient pas au domaine arya, ce qui n’a pas été dompté, ce dont on n'a pas pris possession en l'ordonnant comme la terre étrangère conquise et qui deviendra propice au clan lorsqu'elle sera sacralisée par les rites d’ordonnancement, en la délimitant, en la fertilisant puis en la cultivant, lui faisant ainsi perdre sa nature sauvage, non maîtrisée, dangereuse, sa nature rudraïque. »[4]

Le nom a été traduit par « Le Rugissant », « Le Hurleur », le « Furieux[5] ». Rudra est une figure primitive de Shiva, un des dieux majeurs de l'hindouisme[6]. En effet, le théonyme Shiva provient d'une épithète de Rudra, l'adjectif shiva « gentil, aimable » utilisé par euphémisme pour ce dieu qui, dans le Rigveda porte également l'épithète ghora « terrible ». L'utilisation de l'épithète a fini par dépasser le théonyme d'origine et dans la période post-védique (dans les épopées sanskrites), le nom de Rudra a fini par être considéré comme un synonyme du dieu Shiva et les deux noms ont été utilisés de façon interchangeable.

Mythe

Le mythe central de Rudra qui illustre sa position dans le panthéon védique est le sacrifice de Daksha : tous les dieux y ont été conviés, sauf lui. Il se venge selon les versions soit en le perturbant ou en mutilant plusieurs divinités.

Une version précise que Rudra crée de sa bouche un monstre nommé Vīrabhadra , « bénéfique aux héros » ,  qui jette des flammes. Selon la version des Puranas, Rudra désormais nommé Shiva mutile plusieurs participants et est qualifié de Bhagahārin- « qui a frappé Bhaga ».

L'identification de Rudra à Agni dieu du feu sacrificiel et du foyer jointe à son qualificatif de vāstavia- « resté sur place » fournit une explication au mythe : le feu a permis aux dieux de monter au ciel grâce à sa flamme et à sa fumée, mais ses braises restent liées au foyer. L'Inde présente une variante du mythe indo-européen que l'on retrouve dans les Sarcasmes de Loki ou la légende de Syrdon où le Feu divin n'est pas agressif parce qu'exclu (injustement) du banquet des dieux mais exclu du banquet en fonction de son agressivité verbale (le « feu de la parole »). L'agressivité est naturelle au feu qui peut se muer en ennemi[7].

Nature et fonctions[modifier |

Les hymnes déprécatifs qui lui sont dédiés dans le Rig Veda tentent de le maintenir éloigné du clan, des hommes comme des bêtes. « Ces suppliques à son adresse et cette mise à distance expriment la terreur que ce dieu engendre chez les arya et surtout le caractère redoutable de la puissance maléfique par laquelle il peut foudroyer tout être vivant »[4].

Le mythe indien le présente comme un démon ásura-, ennemi des dieux. Néanmoins, ce terme qui signifie initialement « seigneur » s'applique d'abord aux grandes divinités[8]. Il est ainsi dit « maître du monde ». Mais il ne règne que sur la part sauvage, forestière, montagnarde et nocturne du monde. Pour cette raison, il est le chef naturel des jeunes hommes et des Maruts. Il préside à l'initiation des garçons qui s'effectue dans la nature sauvage et partiellement la nuit. L'activité de la chasse s'y rattache. Ces bandes représentent le Männerbund aristocratique[8]. Plus largement, il a pour séides tous ceux qui vivent en dehors de notre monde ou qui en sortent : les malfaiteurs, les marchands ambulants, les chasseurs, les pêcheurs, les éleveurs de chiens qui sont priés d'exercer leurs activités loin du village. Comme Hermès, Rudra est le dieu des voleurs et la formation au vol fait partie de l'initiation des jeunes garçons lors du Männerbund[8].

Il est le père des Rudras, un groupe de divinités qui sont les correspondants divins des jeunes hommes soumis à l'initiation dans la nature sauvage que Rudra a reçue en partage.

En dépit de sa nature agressive et malveillante, il peut aussi être miséricordieux, guérissant et apaisant. Il est celui « qui emporte au loin le mal physique apporté par les dieux. Cette nature ambivalente fait tout autant de lui un chasseur redoutable qu’un guérisseur, médecin des médecins, portant en main les mille remèdes apaisants »[4].

Rudra est mṛgavyādha, « chasseur de gibier », mais aussi par ambivalence, paśupati, « maître du bétail [sacrificiel] ». Ceci explique les formules qui l'exhortent de rester éloigné du bétail, de ne pas le frapper de maladie et ainsi de faire acte de bienveillance[4].

Sa couleur est le rouge sombre, mais en tant que sanglier céleste, il est qualifié de « fauve », « rouge clair »[9].

Archer divin, il a comme attribut principal l'arc d'Indra. Son arme, la flèche, s'identifie à l'éclair[10].

Vers Shiva.

Avec le développement du shivaïsme, la figure divine de Rudra s'estompe pour laisser la place à son ancienne épithète Shiva. Mais, « si Rudra fut chasseur des bêtes sauvages et maître du bétail sacrificiel, le nouveau dieu sera maître d'un troupeau bien plus particulier : celui des hommes qui, prisonniers du cycle des transmigrations, sont enchaînés par Yama, dieu de la mort, qui les traîne de renaissances en renaissances telles des bêtes domestiques que l’on tire sur l’aire sacrificielle. Le pouvoir yogique permettra alors aux sectateurs shivaïtes de parvenir à la délivrance (mokșa) du saṃsāra. Dans la cosmologie épico-puràňique, Shiva a conservé le pouvoir redoutable de Rudra, puissance destructrice qui enflamme à chaque fin de cycle cosmique la Création afin de l'anéantir et de laisser place à une nouvelle création à partir du reste de l’ancienne (Śeșa), rebut renvoyant à celui accordé à Agni-Rudra dans le système sacrificiel védique »[4].

Rudra est la deuxième facette de Shiva, appelé parfois Shiva-Shankar, la face sombre de Shiva ; dieu des animaux, de la mort, des orages. Dieu hurleur effrayant et dieu des tempêtes. Il représente le côté le plus mystérieux du grand dieu, il n'intervient que dans certaines incarnations (avatars de Krishna) pour rappeler à Shiva qu'il n'y a pas de dualité en lui (puisque Shiva est une conscience pure)

Modernité

C'est encore un des nombreux noms de Krishna. Par ailleurs, Rudra est le nom choisi par le chorégraphe Maurice Béjart pour son école de jeunes danseurs, basée à Lausanne (Suisse): l'École-atelier Rudra, fondée en 1992.

Bibliographie

  • Bernard Sergent, Le dieu fou. Essai sur les origines de Siva et de Dionysos, Paris, Les Belles Lettres, 2015
  • (de) Ernst Arbman: Rudra. Untersuchungen zum altindischen Glauben und Kultus. Akademiska Bokhandeln, zugl.: Univ. Uppsala, Diss. 1922
  • (de) Manfred Mayrhofer: Der Gottesname Rudra [archive] In: Zeitschrift der Deutschen Morgenländischen Gesellschaft, Bd. 103, Harrassowitz, Wiesbaden 1953, p. 141–150.

Références

1.   The A to Z of Hinduism par B.M. Sullivan publié par Vision Books, pages 185 et 186, (ISBN 8170945216)

2.   Guillaume Ducœur. Conquérir sa part sacrificielle en Inde ancienne : le pouvoir rudraïque. In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 35 N°1, 2009. pp. 41-59.

3.   Jean Haudry, Le feu dans la tradition indo-européenne, Archè, Milan, 2016 (ISBN 978-8872523438), p.493

4.   Revenir plus haut en : a b c d et e Guillaume Ducœur, Conquérir sa part sacrificielle en Inde ancienne : le pouvoir rudraïque, Dialogues d'histoire ancienne, 2009/1 (35/1), pages 41 à 59

5.   Gérard Huet, Dictionnaire Héritage du Sanscrit (lire en ligne [archive]).

6.   Catherine Clément, Promenade avec les dieux de l'Inde, Points, 2005, p. 36.

7.   Jean Haudry, 2016, p.494-495

8.   Revenir plus haut en : a b et c Jean Haudry, 2016, p.494

9.   Jean Haudry, 2016, p.493

10.                    Patrice Lajoye, Perun, dieu slave de l'orage. Archéologie, histoire, folklore, Lingva, 2015, p. 258-259

rme erythros signifie rouge, d'où confusion.

Avec  l’Atlantique du  vers 11, nous restons dans le golfe persique car, le toponyme vient du nom d’Atlas, au pluriel, d’après Denys le Périégète , 66, dont l’Atlas africain bordant la mer Rouge. et cf . Larroutis « Une  énigme nervalienne : Erythraea », R. H.L., juillet 1959, pour qui Mer Atlantique, d’après Bailly et Bau1er,  n’est qu’un autre nom de la mer Erythrée. Mer Erythrée, Erythareum mare, nom sous lequel les Anciens comprenaient, outre, le golfe Arabique ou mer Rouge actuelle, le golfe Persique, plus le golfe Avalite et toute cette mer qui va de la côte d'Afrique à Taprobane (Sri-Lanka). Arrien a donné un Périple de la mer Erythrée. Dictionnaire Bailly : « l’océan indien ( non seulement la mer Rouge, mais en outre la partie de  l’Océan de l’Afrique à l’Hindoustan) ; et par extension, le littoral, d’où toute la région voisine de la mer Rouge. 191Le

 

Louis Pirot renvoie à la thèse du P. Cré, missionnaire d’Afrique, quicomplète ainsi l’interprétation précédente∞∞: «∞∞l’

 Hemichromis sacra

, enarabe

le chien (kelb)

 ou

le petit chien (kleib)

, vulgairement

le poisson deS. Pierre

, loge sa progéniture dans sa cavité buccale […] Quand le pro-grès des alevins les rend trop encombrants, le poisson les expulse enmettant dans sa bouche un caillou qui prend toute la place∞∞: le poissonde l’Évangile y aurait mis un statère au lieu d’un simple caillou.∞∞»

4

 LeP. Prat donne du miracle la même explication∞∞: «∞∞La mer de Galiléenourrit un singulier poisson dont les naturalistes, qui l’ont observé deprès, racontent des prodiges. Il prend dans sa bouche des œufs ponduspar la femelle […] et, quand ils sont éclos, y garde les alevins jusqu’à

 

cequ’ils puissent se suffire. Alors sa gueule démesurément enflée restetoujours béante et peut engloutir des objets plus volumineux qu’unesimple pièce de monnaie. En souvenir du miracle évangélique, on l’ap-pelle maintenant, à tort ou à raison, le poisson de Pierre.∞∞»

5

Ce poisson singulier a fait l’objet d’une description précise par ledocteur Louis Charles Émile Lortet, un éminent savant de la fin du

XIX

e

siècle∞∞: le

Chromis paterfamilias

 «∞∞protège jusqu’à 200 alevins dans lagueule et les branchies […] Le 29 avril 1875, j’ai pêché cette intéres-sante espèce à l’épervier, dans une eau peu profonde, au milieu des ro-seaux, au bord du lac de Tibériade, à la localité appelée Ain-Tin, l’an-cien Capharnaüm […] C’est dans ces eaux que vivent les

Chromis

.∞∞»

6

Ce poisson, signalé par plusieurs chercheurs

7

, est une espèce endémiqueau lac de Tibériade. Il porte différents noms savants dont

Tristramellasacra

(Günther, 1864) est le plus officiel. H. Van Der Loos qui, dans sa

4

 Pirot, 1935, p. 233. Ce poisson ne doit pas être confondl’on rencontre en Méditerranée, le saint-pierre encore appelé poule de mer, zée ou zéide.

5

 

 Jésus-Christ, sa doctrine, son œuvre

, t. I, Paris, 1932, p. 452-455 (cité par 

M. G

OGUEL

,

 Jésus

, Paris, 1950

2

, p. 142-143).

6

 L. C. E. L

ORTET

, «∞∞Le Chromis pater-familias du lac de Tibériade∞∞», dans

 La Nature. Revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l’industrie

 136, 1876,p. 81-82.

7

 Voir H. V

AN

 D

ER

 L

OOS

,

The Miracles of Jesus

, Leyde, 1965, p. 685.

 

364

THIERRY MURCIA

volumineuse monographie sur les miracles de Jésus consacre huit pagesau miracle du statère, signale dans une note de bas de page qu’un em-ployé du Département de l’agriculture et de la pêche qui a bien observéle

Chromis

 pendant la période de frai est convaincu qu’une pièce peuteffectivement être trouvée dans sa bouche

8

.Le miracle se ramènerait en somme à une forme d’omniscience. Cetteexplication, quoique séduisante, suppose déjà une série de coïncidencespeu probables∞∞: Jésus aurait su à l’avance qu’un poisson bien précisavait dans sa bouche – et non dans ses entrailles – une pièce de monnaiebien déterminée (un statère), que Pierre allait prendre aussitôt ce poissonà l’hameçon, que ledit poisson n’aurait pas encore avalé ni recraché lapièce engloutie.Admettons qu’un

Chromis

 

(Tristramella sacra)

 ait effectivementavalé une pièce de monnaie. Il devient alors difficile d’imaginer qu’il aitpu mordre à l’hameçon sans la rejeter. Il s’agit, de plus, d’un poisson depetite taille∞∞: sa longueur varie entre 4,5 et 20,2 centimètres

9

 et sa hau-teur n’excède pas quelques centimètres

10

. Vu sa taille et celle de l’objet(2 à 3 cm de diamètre pour un poids de 20 g environ), il lui aurait fallumordre à l’hameçon avec une bouche déjà pleine

11

. Qui plus est, si le

Chromis

 est contraint d’avaler un caillou pour se débarrasser de son en-combrante progéniture, c’est qu’il se trouve être, en période de frai dumoins, dans l’incapacité totale de refermer la bouche, y compris sur unhameçon. Notons enfin qu’au début du printemps (mars-avril), époque àlaquelle avait lieu en Judée et en Galilée la perception du didrachme, le

Chromis

 se nourrit quasi-exclusivement (à hauteur de 99%) de phyto-plancton, particulièrement abondant dans le lac à cette période de l’an-née

12

. Des études scientifiques menées pendant 2 ans et portant sur 126spécimens

13

 ont en outre montré que l’alimentation du

Chromis

étaitexclusivement composée de particules organiques en suspension, dephytoplancton et de zooplancton. Les seules proies qu’il absorbe sontmicroscopiques∞∞: c’est la raison pour laquelle cette espèce si particulièrene peut être pêchée qu’au filet ou au moyen d’une senne.

Ce poisson singulier a fait l’objet d’une description précise par ledocteur Louis Charles Émile Lortet, un éminent savant de la fin du

XIX

e

siècle∞∞: le

Chromis paterfamilias

 «∞∞protège jusqu’à 200 alevins dans lagueule et les branchies […] Le 29 avril 1875, j’ai pêché cette intéres-sante espèce à l’épervier, dans une eau peu profonde, au milieu des ro-seaux, au bord du lac de Tibériade, à la localité appelée Ain-Tin, l’an-cien Capharnaüm […] C’est dans ces eaux que vivent les

Chromis

.∞∞»

6

Ce poisson, signalé par plusieurs chercheurs

7

, est une espèce endémiqueau lac de Tibériade. Il porte différents noms savants dont

Tristramellasacra

(Günther, 1864) est le plus officiel. H. Van Der Loos qui, dans sa

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5

 

 Jésus-Christ, sa doctrine, son œuvre

, t. I, Paris, 1932, p. 452-455 (cité par 

M. G

OGUEL

,

 Jésus

, Paris, 1950

2

, p. 142-143).

6

 L. C. E. L

ORTET

, «∞∞Le Chromis pater-familias du lac de Tibériade∞∞», dans

 La Nature. Revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l’industrie

 136, 1876,p. 81-82.

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 Voir H. V

AN

 D

ER

 L

OOS

,

The Miracles of Jesus

, Leyde, 1965, p. 685.

 

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THIERRY MURCIA

volumineuse monographie sur les miracles de Jésus consacre huit pagesau miracle du statère, signale dans une note de bas de page qu’un em-ployé du Département de l’agriculture et de la pêche qui a bien observéle

Chromis

 pendant la période de frai est convaincu qu’une pièce peuteffectivement être trouvée dans sa bouche

8

.Le miracle se ramènerait en somme à une forme d’omniscience. Cetteexplication, quoique séduisante, suppose déjà une série de coïncidencespeu probables∞∞: Jésus aurait su à l’avance qu’un poisson bien précisavait dans sa bouche – et non dans ses entrailles – une pièce de monnaiebien déterminée (un statère), que Pierre allait prendre aussitôt ce poissonà l’hameçon, que ledit poisson n’aurait pas encore avalé ni recraché lapièce engloutie.Admettons qu’un

Chromis

 

(Tristramella sacra)

 ait effectivementavalé une pièce de monnaie. Il devient alors difficile d’imaginer qu’il aitpu mordre à l’hameçon sans la rejeter. Il s’agit, de plus, d’un poisson depetite taille∞∞: sa longueur varie entre 4,5 et 20,2 centimètres

9

 et sa hau-teur n’excède pas quelques centimètres

10

. Vu sa taille et celle de l’objet(2 à 3 cm de diamètre pour un poids de 20 g environ), il lui aurait fallumordre à l’hameçon avec une bouche déjà pleine

11

. Qui plus est, si le

Chromis

 est contraint d’avaler un caillou pour se débarrasser de son en-combrante progéniture, c’est qu’il se trouve être, en période de frai dumoins, dans l’incapacité totale de refermer la bouche, y compris sur unhameçon. Notons enfin qu’au début du printemps (mars-avril), époque àlaquelle avait lieu en Judée et en Galilée la perception du didrachme, le

Chromis

 se nourrit quasi-exclusivement (à hauteur de 99%) de phyto-plancton, particulièrement abondant dans le lac à cette période de l’an-née

12

. Des études scientifiques menées pendant 2 ans et portant sur 126spécimens

13

 ont en outre montré que l’alimentation du

Chromis

étaitexclusivement composée de particules organiques en suspension, dephytoplancton et de zooplancton. Les seules proies qu’il absorbe sontmicroscopiques∞∞: c’est la raison pour laquelle cette espèce si particulièrene peut être pêchée qu’au filet ou au moyen d’une senne

Louis Pirot renvoie à la thèse du P. Cré, missionnaire d’Afrique, quicomplète ainsi l’interprétation précédente∞∞: «∞∞l’

 Hemichromis sacra

, enarabe

le chien (kelb)

 ou

le petit chien (kleib)

, vulgairement

le poisson deS. Pierre

, loge sa progéniture dans sa cavité buccale […] Quand le pro-grès des alevins les rend trop encombrants, le poisson les expulse enmettant dans sa bouche un caillou qui prend toute la place∞∞: le poissonde l’Évangile y aurait mis un statère au lieu d’un simple caillou.∞∞»

4

 LeP. Prat donne du miracle la même explication∞∞: «∞∞La mer de Galiléenourrit un singulier poisson dont les naturalistes, qui l’ont observé deprès, racontent des prodiges. Il prend dans sa bouche des œufs ponduspar la femelle […] et, quand ils sont éclos, y garde les alevins jusqu’à

 

cequ’ils puissent se suffire. Alors sa gueule démesurément enflée restetoujours béante et peut engloutir des objets plus volumineux qu’unesimple pièce de monnaie. En souvenir du miracle évangélique, on l’ap-pelle maintenant, à tort ou à raison, le poisson de Pierre.∞∞»

5

Ce poisson singulier a fait l’objet d’une description précise par ledocteur Louis Charles Émile Lortet, un éminent savant de la fin du

XIX

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siècle∞∞: le

Chromis paterfamilias

 «∞∞protège jusqu’à 200 alevins dans lagueule et les branchies […] Le 29 avril 1875, j’ai pêché cette intéres-sante espèce à l’épervier, dans une eau peu profonde, au milieu des ro-seaux, au bord du lac de Tibériade, à la localité appelée Ain-Tin, l’an-cien Capharnaüm […] C’est dans ces eaux que vivent les

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Ce poisson, signalé par plusieurs chercheurs

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, est une espèce endémiqueau lac de Tibériade. Il porte différents noms savants dont

Tristramellasacra

(Günther, 1864) est le plus officiel. H. Van Der Loos qui, dans sa

4

 Pirot, 1935, p. 233. Ce poisson ne doit pas être confondu avec sl’on rencontre en Méditerranée, le saint-pierre encore appelé poule de mer, zée ou zéide.

5

 

 Jésus-Christ, sa doctrine, son œuvre

, t. I, Paris, 1932, p. 452-455 (cité par 

M. G

OGUEL

,

 Jésus

, Paris, 1950

2

, p. 142-143).

6

 L. C. E. L

ORTET

, «∞∞Le Chromis pater-familias du lac de Tibériade∞∞», dans

 La Nature. Revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l’industrie

 136, 1876,p. 81-82.

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 Voir H. V

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,

The Miracles of Jesus

, Leyde, 1965, p. 685.

 

364

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volumineuse monographie sur les miracles de Jésus consacre huit pagesau miracle du statère, signale dans une note de bas de page qu’un em-ployé du Département de l’agriculture et de la pêche qui a bien observéle

Chromis

 pendant la période de frai est convaincu qu’une pièce peuteffectivement être trouvée dans sa bouche

8

.Le miracle se ramènerait en somme à une forme d’omniscience. Cetteexplication, quoique séduisante, suppose déjà une série de coïncidencespeu probables∞∞: Jésus aurait su à l’avance qu’un poisson bien précisavait dans sa bouche – et non dans ses entrailles – une pièce de monnaiebien déterminée (un statère), que Pierre allait prendre aussitôt ce poissonà l’hameçon, que ledit poisson n’aurait pas encore avalé ni recraché lapièce engloutie.Admettons qu’un

Chromis

 

(Tristramella sacra)

 ait effectivementavalé une pièce de monnaie. Il devient alors difficile d’imaginer qu’il aitpu mordre à l’hameçon sans la rejeter. Il s’agit, de plus, d’un poisson depetite taille∞∞: sa longueur varie entre 4,5 et 20,2 centimètres

9

 et sa hau-teur n’excède pas quelques centimètres

10

. Vu sa taille et celle de l’objet(2 à 3 cm de diamètre pour un poids de 20 g environ), il lui aurait fallumordre à l’hameçon avec une bouche déjà pleine

11

. Qui plus est, si le

Chromis

 est contraint d’avaler un caillou pour se débarrasser de son en-combrante progéniture, c’est qu’il se trouve être, en période de frai dumoins, dans l’incapacité totale de refermer la bouche, y compris sur unhameçon. Notons enfin qu’au début du printemps (mars-avril), époque àlaquelle avait lieu en Judée et en Galilée la perception du didrachme, le

Chromis

 se nourrit quasi-exclusivement (à hauteur de 99%) de phyto-plancton, particulièrement abondant dans le lac à cette période de l’an-née

12

. Des études scientifiques menées pendant 2 ans et portant sur 126spécimens

13

 ont en outre montré que l’alimentation du

Chromis

étaitexclusivement composée de particules organiques en suspension, dephytoplancton et de zooplancton. Les seules proies qu’il absorbe sontmicroscopiques∞∞: c’est la raison pour laquelle cette espèce si particulièrene peut être pêchée qu’au filet ou au moyen d’une senne

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