samedi 30 mai 2020

Sur la piste des zébus : le sens premier des prétendus « polissoirs » fixes.


Sur la piste des zébus : le sens premier des prétendus « polissoirs » fixes.
Le Professeur Jean Bernard, dans Le sang et l’histoire, P.81 et 84, retrace la trajectoire des zébus en liaison avec les porteurs d’anémie particulière, du Moyen Orient à la Rhodésie et à Ceylan : « Le territoire où l’on trouve l’anémie à globules rouges en forme de faucille et le territoire du bœuf zébu sont à peu près les mêmes, avec la même limite méridionale, le fleuve Zambèze. Le zébu a dû accompagner fidèlement dans leurs migrations et dans leur établissement les populations portant l’hémoglobine anormale… Le berceau de l’anémie à globules rouges à forme de faucille ne serait (pourtant),  ni l’Afrique, ni le sud de l’Inde, mais dans la péninsule arabique le territoire correspondant au Yémen actuel. C’est dans le groupe de populations qui habitaient à la période mésolithique dans cette région du Proche-Orient que l’anomalie de l’hémoglobine serait apparue en premier. Ultérieurement surviennent deux séries de migrations :
1)    Les premières migrations vers l’Ouest,
a) soit en suivant cette côte méditerranéenne [ jusqu’à l’Atlantique [jusqu’au Maroc et à la Mauritanie actuels , maure , maurisque, moresque, venant de ma [grand]-aur et aur désignant l’aurochs] ,
b) soit en pénétrant directement au cœur de l’Afrique à travers l’Ethiopie ; de là les populations se seraient dispersées :
-vers l’Ouest jusqu’au Golfe de Guinée ;
-vers le sud jusqu’au Zambèze. Nous avons déjà noté la coïncidence frappante entre ces migrations humaines préhistoriques et celles de certains animaux domestiques, en particulier de plusieurs variétés de zébus, qui, venant eux aussi du Proche-Orient, paraissent avoir emprunté à la même époque les mêmes routes.
2)     Les deuxièmes migrations vers l’Est, vers l’Inde et vers Ceylan »


Les deux Ethiopies de l’antiquité : celle de l’ouest et celle de l’est  qui a gardé son nom, toutes les deux avec des zébus.
Dans son Histoire d’Attila, 1864,tome 1er , Amédée Thierry, p.  4 sqq, , parle des Fenn ou Finn, Finnois, qui s‘appellent eux-mêmes Suomi (cf. Samoïèdes, ceux qui ressemblent à des Suomi), Zoumi chez l’auteur grec Strabon, comme d’individus trapus, au teint basané, au nez plat, aux pommettes saillantes. Ils sont encore appelés Chounoi, Chounnoi, Ounnoi, en latin Chunni, Khounn, Hounn ou Huns. Ceux-ci se divisent en deux grandes branches : « le rameau oriental ou caspien portait le nom de Huns blancs (selon Procope, Bell. Pers., I, 3,  ils sont blancs, albi, de peau éclatante de blancheur, -cute candida, - et de beau visage) par opposition au rameau occidental ou ouralien, dont les tribus nous sont présentées comme basanées ou plutôt noires., ater, sombre, qui manque d’éclat, noir Et Thierry cite , P. 7, Jornandès ou Jordanès, un Alain, donc parlant une apparentée à ces Huns ouraliens, auteur au VIe siècle d’une Histoire des Gètes en latin,  qui les décrit comme  pavenda nigredine,8,  d’une noirceur à faire peur,  et encore taetro colore, 11, d’une couleur repoussante (on  songe aux Dravidiens ou Tamouls comme aux zimbawés). Thierry écrit : « la domination hunnique renfermait à l’orient  des populations de race turke, à l’occident des Finnois,et, … une tribu dominante,  de race mongole, offrant le caractère physique asiatique plus prononcé que les
Finnois. En effet, c’est avec l’exagération du type calmouk que l’histoire nous peint Attila., qui est plutôt leb type d’un Mongol que celui d’un Finnois. »


Après avoir admis comme incontestable l’affinité entre les langues parlées dans la famille des peuples oualo-altaïques, ajoute qu’ils parlent une langue parente des langues altaïco- ouraliennes dans lesquelles rentrent les langues que nous appelons caucasiques (Tatares, etc.), ainsi que le hongrois, l’este,   le finnois, le turc, le kirghiz,  l’aïnou à Hokkaïdo et le basque.Exemple emprunté à la toponymie des Asturies et de la Corse : -Gijon et en Corse Ghisoni en Corse, avec son ancien pluriel basque en –ak, Ghisonaccia.
Or, l’une de leurs tribus a donné les Ligures, encore appelés les Ibères ou les Ouigours, et le mot latin niger, noir, nègre en français,  est dérivé de ligur.
D’où vient cette couleur noire ? D’un métissage, bien évidemment, et il reste de l’aventure le nom d’un grand fleuve d’Afrique noire, le Niger, et d’un Etat voisin, le
Nigeria ou de l’herbe de nyger, Guizotia abyssinica,  si affectionnée des tourterelles.
Le grec bous, boeuf, vient de bôuse et est à rapprocher du sanskrit gauh, de gôr au Cambodge, de la racine
gw ôu-. Thème alternatif en a long ; sanskrit gâm, grec homérique  bôn, latin bôs ,;langue aryenne de Zimbawé sam-ga (m)  bœuf à bosse, zébu.
 Le zébu , autre graphie cébu ou gébu,  vient de la même racine gwôu- qui donne gwoov , avec prolepse du w,  gowo , et   se dit en grec Boûs en Suriai, le bœuf de Syrie, selon Aristote, Histoire des animaux, 9,28, ou boubalos , bœuf à bosse ( de bou, boeuf en composition, et de ngwen pour désigner la bosse caractéristique du zébu avec dans balos le transfert de la nasale  b +n voyelle noté an + n dissimilé en l ,
donnant bal +os, bl venant de bn du radical gwen, bosse)  et boubalos  désigne le buffle (mot qui en vient), encore appelé bous agrios, le bœuf sauvage, loc . cit. , 9,1.Le latin inguen  qui signifie   à l’origine tumeur, puis tumeur à l’aîne, comme le grec gagglion, tumeur sous-cutanée et non ganglion au sens moderne dit le Bailly,  de gawgluôn, d’un mot désignant une tumeur,grec goggros, ou goggulos, rond,  latin conger de gogger,  balanos ,  arm. kalin, latin glans ,de gwel°n-,  enfin aîne, est à rappocher du grec boubôn, génitif  boubôn-os, sanskrit gavini, même sens, tous trois de ngwen , boubôn s’expliquant par l’ajout de bou en composition, bœuf à bosse, zébu, + gwen .
Le nom de Göbek-li tepe est un pluriel  qui vient du radical gowo-, désignant le zébu, + pluriel retrouvé  en basque et en aïnou (aïnou kema, pied, pluriel kem-aki) en –ak, pour –li, morphème de génitif en l voyelle noté li rencontré aussi en hittite, et ,  pour tepe, de tempè,  radical désignant le temple, latin templum (de temehnum,temblum, temwlum), irlandais tamhnaïm,  grec temenos, endroit délimité. Quant à l’aurochs, urus en latin (cf. latin  taurus, taureau), d’une racine italo-celtique arw-, en  germanique auer,   le mot français vient  de l’allemand Auerochs, avec redondance ochs, bœuf (cf.l’ anglais ox, de auh+s, h étant une laryngale se transformant en k devant s).
 On retrouve le nom de Göbekli Tepe   à Malte pour un  sanctuaire  englouti à 2 kilomètres de la côte, le sanctuaire  de  Geb-elgol -Bahar, l’orge (bahar) du bœuf à bosse  (gebelgol  de gwovo+ngwen (donnant lgwol), ngwen  désignant  la bosse caractéristique du  zébu), bahar en tokharien , notation de bar avec a long, signifiant froment, cf. l’arménien hur,  le grec pur, l’ombrien pir, le latin far, le vieux haut allemand flur, l’anglais flour. L’historien grec du VIe siècle av. J. –C. Hérodote (IV, 94)  nous a conservé  le nom de la déesse Gebeleïdzis (où l’on reconnaît Göbekli au singulier Geb et au génitif Göb -el ,+ suffixe de composition –eï- , et avec un postfixe -dzis signifiant orge , à rapprocher du  grec homérique  zeia.  C’est une déesse dont on a la variante thrace Zamolxis, de gabol-dzis , la déesse Cérès à l’orge sacré porté par le  zébu,   et Hérodote attribue cette divinité  aux Gètes,  peuplade    installée sur le Danube, dont le nom est à rapprocher de celui de l’orge, vieux haut allemand gersta, , du nom de la   déesse latine des moissons Segesta, , de segersta, semences d’orge , ainsi que du nom du  Taygète,  de gresta. , grains d’orge. 

Les migrations ou les vestiges actuels du Zimbabwé.
Klaus Schmidt, dans Le premier  temple,  p. 206, évoque le Zimbabwé, ex-Rhodésie,dont le nom signifie  maison commune  (kamba) de pierre en karanga, la langue locale, région  riche en enceintes circulaires de pierre au sud du fleuve  Zambèze (voir Roger Summers, conservateur du Museum national de Rhodésie, Zimbabwé, a Rhodesian mystery, 1963, trad. en 1971 sous le titre Zimbabwé, mystère rhodésien :  « dans une Afrique noire aux huttes en argile couvertes de feuillage, ces monuments de pierre étaient vraiment quelque chose d’extraordinaire. .. Le Grand Zimbabwé  présente sans doute des similitudes avec  les constructions de Göbekli Tempe » [vieilles de 10 000 ans et situées  en Turquie aujourd’hui]. »
En onze mille ans, la fonction de ce qu’on appelé improprement des « polissoirs » a changé plusieurs fois. De même que la région de Göbek-li , le Croissant fertile, serait le lieu de naissance à l’état naturel de toutes les céréales (voir mon blog : du nouveau sur les mégalithes), de même l’élevage des bovins, des zébus en particulier, a pu apparaître dans le voisinage : le professeur Bernard affirme que les zébus sont originaires du Yémen. Il reste quelques traces de la primitive chasse ou plutôt de la capture des taureaux, les mâles des aurochs et zébus  (qui nous a laissé la corrida)  sur les représentations d’il y a dix mille ans dans le livre  de Klaus Schmidt, en particulier, page 308, ou symbolisé par un bucrane  ( grec bou, bœuf, crâne),  une paire de cornes au-dessus d’une tête,   comme p.244.
Première étape , il y a 10000 ans environ, à Göbek-li.
On est passé de la chasse alimentaire et du nomadisme qui lui est lié en raison de la raréfaction du gibier à l’apprivoisement plutôt qu’à la domestication proprement dite des aurochs et zébus, pour leur lait, ceci   antérieurement  à la naissance de l’agriculture qui est postérieure à ce début de  domestication. Or, le zébu montre sur une photo du net , à l’article qui lui est consacré, un  trait appelé à avoir une grande importance, savoir sur le jarret plusieurs  plis de graisse ,  pli se disant notamment lup , métathèse de ulb,  , de urv,le nom de l’ aurochs ou zébu, -c’est dire l’ importance de la métonymie (la partie, -les plis, -pour le tout, -le zébu. Homonymie capitale également : le nom du bœuf à bosse et de la bosse à l’aîne sont identiques. Le latin inguen  qui signifie   à l’origine bosse comme celle sur le dos du zébu,  tumeur, puis tumeur à l’aîne, enfin aîne, est à rappocher du grec boubôn, génitif  boubôn-os, sanskrit gavini, même sens, tous trois de ngwen ,- boubôn s’expliquant par l’ajout de bou-  en composition, bœuf à bosse, zébu, + gwen .
 L’aîne,  par métonymie de voisinage, désigne les organes de reproduction, tant femelles que mâles. Par suite, cet emblème constitué par les plis sur le jarret  ou  l’aîne, va être pris pour un symbole de la fécondité et de la bonne santé du troupeau de bovins.
La représentation des sillons sur  les roches , gage de fécondité des troupeaux de zébus.
Tel est le sens originel des pseudo-polissoirs.
On peut observer, op. cit.,  p. .382, une  protomé de porc cinq sillons  et, p. 308, sur la patte antérieure gauche du zébu capturé, pour son lait probablement,enfin, p. 167, un taureau avec cinq côtes saillantes , « étonnamment marquées », écrit K. Schmidt.
Je rapproche  le même phénomène de pseudo- côtes marquées et d’incompréhension des archéologues (qui les attribuent à la famine) de celui qu’on a observé à l’île de Pâques (voir mon blog : du nouveau sur l’île de Pâques). 


L’une des caractéristiques de ces blocs pascuans est la sculpture  d’un buste d’homme avec un bouc (alors que les Polynésiens, on le sait, sont pratiquement imberbes),  avec un nez aquilin prononcé  et surtout avec les côtes saillantes.  Thor Heyerdahl, dans  L’art de l’île de Pâques, p.  179, planche 302, écrit : «  [Le Polynésien] Tuu-ko-ihu est honoré comme l’artiste  qui sculpta le premier moai kava-kava et le récit des circonstances dans les quelles il trouva son modèle est toujours le même. Allant faire une promenade à la carrière à « coiffure » de Puna Pau, il découvrit deux personnages faméliques qui dormaient à l’intérieur du cratère [ c’était l’ incarnation des premiers habitants pour les Polynésiens]. Ils semblaient n’avoir que la peau sur les os lorsqu’ils se réveillèrent et se montrèrent capables de marcher et de parler. Madame Routeledge ne voit en eux que de simples aku-aku ou fantômes.   Brown recueillit d’autres informations détaillées : il s’agissait d’ « aborigènes » [les premiers habitants]  chassés dans les montagnes par les envahisseurs et que la famine avait  ensuite réduits à la folie ».Quelle que fût la cause de cette famine, les archéologues expliquent ce motif des côtes saillantes par une disette qui frappa l’île.
  Pour moi en revanche, ces côtes n’en sont pas en réalité et ces traits en relief pris pour des côtes  représentent des sillons dans lesquels les graines ou les tubercules doivent « mourir »selon les croyances des primitifs  avant de pouvoir germer, donc le monde de la mort et du dieu des morts Animam, dont le nom est altéré dans l’homérique ès Haidès (génitif pluriel  domon), dans les demeures d’Hadès,  de hadi- mon pour hadimon, corruption de Animam .   De même, le motif des deux mains jointes sur les cuisses est un idéogramme qui joue sur l’homophonie du mot 
« mains » (manus)  dans la langue des auteurs de ces monuments  et du nom du dieu des morts Animan ou Agnimam, -comme à Göbek-li le porc (porkos) avec des sillons sur le corps (représentation ,  op. cit., p.382) représente le dieu des morts Orcus(voir mon blog sur les polissoirs). Il est intéressant de relever que dans la civilisation de Mohendjo Daro et d’ Harappa nous trouvons une statue  qui a aussi les deux mains sur les cuisses et que les habitants du coin appellent le shaman, par altération du nom du dieu des morts  Animam.
Thor Heyerdahl observe, loc. cit., que deux des grandes statues de Tiahuanaco en Amérique ont des côtes saillantes, comme dans les statues de bois ou de pierre du Mexique au Pérou , ainsi qu’ en Polynésie une statue trouvée  aux îles Chatham et transportée au musée de Dunedin. Dans ces traits communs, il range la circoncision, la barbe en forme de bouc, les lèvres minces et l’allongement rituel du lobe de l’oreille que les Polynésiens ont reproduit sur  les statues. On trouvera toutes les illustrations souhaitables dans les planches de l’ouvrage de Thor Heyerdahl cité, à commencer par les  planches 302 et  303.
L’agriculture en terrain sec à l’époque de ses débuts et son sillon unique blanchâtre, appelé géoglyphe.
Je citerai encore comme point de comparaison une technique agricole préhistorique méconnue et qui se retrouve aussi bien à l’île de Pâques qu’au Pérou, celle des jardins empierrés .Voici ce qu’en a écrit Jared Diamond à propos de l’île de Pâques et de sa technique des jardins de pierre dans Effondrement ou Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie, Gallimard, Paris, 2005, p.  132  : « les zones d’agriculture extensive étaient partiellement recouvertes de pierres placées en surface à proximité les unes des autres afin que les cultures puissent pousser entre les pierres ; d’autres vastes zones furent modifiées par ce qu’on appelle des « mulchs lithiques », c’est-à-dire que l’on ajoutait au sol , sur une profondeur d’environ trente centimètres,  des pierres qui étaient, soit prélevées sur des affleurements rocheux environnants , soit obtenues en creusant jusqu’au substratum rocheux pour briser les roches qui le composaient. ».[On appelle mulch en anglais un paillis, une couche protectrice faite d’éteules  et de déchets de moisson laissés à la surface du sol pour le protéger avant et pendant la mise en culture.]
 «  Dans les fermes du nord-est des Etats-Unis, […] les agriculteurs se donnaient beaucoup de mal pour évacuer les pierres de leurs champs et ils auraient été horrifiés à l’idée d’y apporter délibérément des pierres .On retrouve […] l’agriculture de mulchs lithiques dans de nombreuses parties du globe, comme dans le désert du Néguev en Israël, dans les régions sèches du Pérou, de la Chine, de l’Italie antique et en Nouvelle-Zélande maorie. Les pierres rendent le sol humide en le recouvrant, réduisent l’évaporation d’eau due au soleil et au vent et empêchent la formation à la surface du sol d’une croûte dure qui favorise  le ruissellement des eaux de pluie [en  ne laissant pas l’eau de pluie pénétrer en profondeur]. Les pierres réduisent les fluctuations diurnes dans la température du sol en absorbant la chaleur du soleil au cours de la journée et en l’évacuant pendant la nuit ; elles protègent  le sol contre l’érosion car les gouttes de pluie viennent s’écraser à leur surface ; des pierres sombres sur un sol plus clair réchauffent le sol en absorbant une plus grande quantité de chaleur solaire ; et elles peuvent également servir de pilules fertilisantes à diffusion lente […],  car elles contiennent des minéraux indispensables qui pénètrent progressivement dans le sol ».
 Des chercheurs américains comme Christopher Sevenson ont expérimenté ce système agricole dans le sud-ouest américain et prouvé que la quantité d’humidité était ainsi doublée et  les températures maximales des sols au cours de la journée abaissées,  tandis que les températures minimales durant  la nuit étaient augmentées ; le rendement  était de quatre à cinquante fois supérieur selon les espèces »
Deuxième étape : - 10000.  De la naissance de l’agriculture  aux menhirs en marteau ou plutôt en joug  de Göbek-li et de son  influence sur les prétendus « polissoirs ».
Au fil des milllénaires, ,la fonction primitive des pseudo polissoirs s’est modifiée de diverses façons .
1) Les alignements comme en Corse ou à Carnac nécessitaient beaucoup de temps, d’espace et  de travail. Aussi eut-on l’idée de les remplacer par ces sillons gravés sur des roches : ils représentaient les
 champs et leurs germinations futures.

2) Les menhirs en marteau de Göbel-li et ceux des  Baléares, avec leur dalle au sommet qui représente la mort nécessaire du grain préalablement à sa renaissance (voir mon blog : Du nouveau sur les menhirs) étaient un catalyseur de la pousse des céréales et présidaient aux semailles printanières, tandis que ce qu’on appelle très improprement  « polissoir » se rapporte à la période antérieure à ces semailles,  celle du  creusement, au début de l’hiver, du sillon. Le sillon est le lieu de la mort présumée du grain, bien antérieurement à sa germination. Peut-être même l’existence simultanée des « polissoirs » avec leurs « sillons » gravés est-elle  la raison pour laquelle cette dalle horizontale a pu progressivement disparaître du haut des menhirs primitifs et de ces cupules emplies d’humus à Göbekli..  
Ces mégalithes, qu’on appelle à tort des  « polissoirs », et qu’il vaudrait mieux nommer des pierres à sillons  et qu’on néglige à tort,  ne peuvent être, comme on le dit parfois, le résultat accidentel de la taille d’outils ou d’armes, comme le sont les vrais polissoirs portatifs auxquels, à regarder de près, ils ne ressemblent pas véritablement.  Les «  polissoirs » dits fixes ne sont pas des polissoirs et ceci explique la gêne des archéologues qui préfèrent ne pas  parler de ces mégalithes gravés.
Le « polissoir » prétend reproduire sur la pierre les sillons qui, dans la réalité,  ont été profondément creusés parmi   les cailloux laborieusement  transportés pour faire pousser le blé, puisqu’on ajoutait au sol , sur une profondeur d’environ trente centimètres,  des pierres obtenues en creusant jusqu’au substratum rocheux qui était ainsi brisé soigneusement La magie imitative, une fois encore, vise à reproduire en miniature, sur une roche isolée,  ces sillons blanchâtres qui s’étendaient parfois sur deux  kilomètres comme à Malte et qu’on voir encore  en Amérique du sud (ce sont les lignes Naxa) . Peu avant le printemps et son équinoxe, des plantations faites  dans un peu d’humus et soigneusement arrosées dans les stries du pseudo- polissoir  poussaient sur la pierre, « hors sol » ,  avant la future plantation « réelle » du champ, donnant le gage, grâce à la magie imitative, que celles-ci lèveraient.
  De même, il fallut en appeler à la magie imitative  pour imiter la pluie et la faire se produire.  Albert Sidoisne, dans sa brochure Bonneval sur le Loir, 1965, Bonneval, Edition du syndicat d’initiative, p.50, a localisé un curieux polissoir immergé dans le Loir, visible uniquement avec un bateau : « Croteau : passer le Loir et, 100 m , plus loin , tourner à droite ; le chemin serpente entre les bois et les prés ; on atteint le gué Véronneau (1 kilomètre 700), ancien moulin; dans le lit même du Loir, petit polissoir, que l’on peut voir en s’aidant d’un bateau . »
Le Baignon, commune de Saint-Maur, comprend des dolmens et  des polissoirs qui étaient « baignés », immergés presque complètement,   à certaines époques. Ainsi le fait d’immerger dans l’eau du Loir les sillons figurés sur  la pierre, dans la magie imitative de l’époque, est-il censé  apporter la si précieuse humidité, car la Beauce était sans arbres et ventée, donc trop sèche pour l’agriculture néolithique et les mulch lithiques ne suffisaient pas toujours à pallier  cette hygrométrie défaillante. On comprend l’aide qu’était censée apporter les stries bien arrosées des »polissoirs ».

Dernière étape :   vers 300 av. J.- C.
Le créateur de l’empire   Maurya aux Indes ,   Chandragupta ,   est né en 323 av. J. –C. et  mort vers  260, av. J. C. Brahmaniste ardent, il désirait  fonder des missions évangélisatrices en Europe, comme son petit-fils au surnom révélateur :  Açoka le Pieux , qui  a pour surnom Chandragupta, que les Grecs ont transcrit Sand-racotos et qui a donné en latin Racotis.   De même, dans le Péloponnèse, le mont Gype doit son nom à ce second Chandra gupta.
Dans Le Bouddhisme, p118, Henri Arvon, écrit : «  Dès le IIIe siècle avant notre ère, [le pieux empereur Açoka] tâche d’étendre son apostolat jusque dans les royaumes grecs de Syrie, d’Egypte [Racotis], , de Cyrène et même de Macédoine…  Dans ses célèbres édits rupestres, il se glorifie  d’avoir fait dans ces lointains pays des « conquêtes de la foi »…C ‘est dans les Evangiles même que  [certains indianistes] décèlent des influences bouddhiques.  Ainsi saint Marc et saint Jean contiendraient, selon eux, des phrases d’inspiration bouddhique », ajoutons-y  l’Apocalypse de saint Jean qui reprend la bête aux dix cornes de Daniel  7,7 (Newton  a écrit un ouvrage sur la onzième corne de la bête… Ah ! Ces scientifiques !...). Mais précisons que, selon moi,  il s’agit plutôt d’influences brahmanistes, voire mazdéistes  ou mithraïstes (par exemple, le rite de l’eucharistie avec pain et vin).  Il ne faut pas oublier qu’Alexandrie est la plus grande ville juive de l’Antiquité, bien plus importante que Jérusalem, qu’elle compte de très  nombreuses religions et sectes comme le bouddhisme ou le mithraïsme, et que plus de la moitié de sa population est juive.
 Les 6 doigts des statues –menhirs du Tarn comme celles de Göbekli , ,au lieu de 5, sont un indice révélateur de  cette religion, et non comme le croit K. Schmidt, l’indice d’une poydactylie congénitale pathologique.
En effet, Varenne, dans Zarathusthra et la tradition mazdéenne , au Seuil,  , p. 51 , explique que  la symbolique des nombres 6 et 10 est très importante et que le nombre 6 de la main renvoie aux 6 Immortels Bienfaisants  qui seront les 6 brins  du cordon appelés Amesha Spenta, 6 qui, plus tard,-et cela peut être important pour la chronologie, - seront portés à 7 en distinguant Spenta Mayiniu de   Vohû Manah. Les 6 sont : Bonne Pensée, Vohû Manah , Justice, Asha, Empire guerrier, Khshastra, Dévotion, Armaiti, Intégrité, Haurvatât, Immortalité, Ameretâr.
 2 pieds, soit 10 orteils : ce sont les dix  divinités anciennes, les daevas (Mithra, Anahita, etc.) soumises à Ahura Mazda depuis Zarathoustra, et devenues des anges, 10 aussi comme les mois de l’année ancienne qui portaient leur nom, par exemple le mois d’ Avril, Aprilis, de Aphrodite ou Anahita, déesse de l’eau (apa, eau en sanskrit).
De même, le nombre 5 renvoie aux 5 grands sacrifices (dans  L’hindouisme, p. 82,  par L. Renou, Que sais-je ?) que symbolisent les cinq rangs du collier de perles porté par la Déesse –Mère et par ses adeptes. Ce collier porte souvent  un médaillon à l’effigie de Ap-sara, la déesse du feu et de l’eau.  
Enfin, il y a 12 sacrements.
Dernier point : le graal, d’un diminutif la      tin  du grec kratèr, cratellus, désigne une cupule dans le polissoir, où le lundi, -lundi de Pâques , jour de la résurrection,- puisaient les fidèles avec une coupelle appelée en sanskrit grahal…



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