vendredi 17 juillet 2020

Les mangeurs de lotus de l’Odyssée.


      Les mangeurs de lotus de l’Odyssée.
L’Odyssée 9, 83-84  évoque ces mangeurs énigmatiques de lotus ;  Ulysse est à Cythère (Kuthèra), selon Vinci, p . 51,  le même mot que Agdèr, ou Aghdir en Norvège, (a)k° dher) . Après dix jours , le voilà au pays des mangeurs de lôtos (vers 83), vers interpolé  tardivement: » chez ce peuple qui  n’a pour mets qu’une fleur…     On prépare en hâte le repas que l’on prend sous le flanc des croiseurs. Quand on a satisfait la soif et l’appétit, j’envoie trois de mes gens reconnaître les lieux,  à quels mangeurs de pain (c’est-à-dire de vivants) appartient cette terre,  deux hommes de mon choix, auxquels j ’avais adjoint en troisième un héraut. Mais, à peine en chemin, mes envoyés se lient avec des lotophages qui, loin de méditer le meurtre de nos gens, leur servent des lotus ( c’est le Léthé, fleuve de l’oubli, de lanthanô, mais même racine apparente que Lôtos). Or, sitôt que l’un d’eux goûte à ces lôtos  de miel (c’est un effet magique), il ne veut plus rentrer ni donner de nouvelles . Tous voudraient se fixer chez ces mangeurs  de lôtos  et, pleins d’oubli, ils ne songèrent plus, ni à leur mission, ni à leur retou. (« être mort, c’est se désintéresser », a dit un philosophe).  Ils  voulaient rester avec les Lotophages et manger du lôtos. Je dus les ramener de force, tout en pleurs, et les mettre à la chaîne, allongés sous les bancs, au fond de leurs vaisseaux ;Puis je fis rembarquer mes gens restés fidèles : pas de retard ! à bord ! et vogue la galère ! J’avais peur qu’à manger de ces fruits, les autres n’oublient aussi la date du retour. Bérard  croit qu’il s’agit de dattes, d’autres du fruit du jujubier. En effet, on a souvent traduit par trèfle , nourriture pour chevaux , le mot lôtos : Iliade, 2, 776, 14, 348, 21,351 et Odyssée, , 4, 603  Dans l’Iliade, 2, 776, le mot lôtos est utilisé pour  parler des chevaux d’Achille, qui broutent  le « trèfle », lôtôn ereptômenoi. Les fleurs du lôtos homérique sont  dites  sucrées  comme le miel, melièdéa,cf.le grec mélilôtos, mélilot, Melilotus officinalis  .
Mais  je préfèrerais traduire l’expression lôtôn ereptômenoi par broutant l’avoine. En effet, lôtos vient d’un radical yaw, nourriture pour chevaux, donnant  en grec lawtos, anglais oats de yoats , avoine, grec aôtos, de (y)awotos , français ouate,d’abord  wadda,  italien ovatta  (à remarquer l’élargissement en - tos, comme dans oats,  lôtos, ou roitos) cf. le pluriel arabe bata’in, de wota,arabe koton , coton, fourrure de vêtements,mais a d’abord désigné le fruit du cotonnier d’Egypte implanté à partir de Tartessos et de l’Atlantide et qu’on retrouve dans les momiers, ce qui a fait croire à une importation américaine , ensemble de graines pouvant évoquer celles de la grenade entourées  de « coton », d’où par métonymie de voisinage le sens de flocons ou de graines   d’avoine, latin avena, de yawena (avec changement de suffixe, en –n),  grec homérique zéiai, de yewya- , épeautre, grec zeidôros, de yewey -  , (terre) qui rapporte de l’épeautre, lituanien  au pluriel javai, blé,  sanskrit yavah, orge.  D’où vient le l initial de lôtos? Du r de roia, ou rôta, de raw°ta, à l’origine un collectif (neutre pluriel) grains de grenade ou  grenadier .
En effet, à l’origine, les mangeurs de lôtos étaient des mangeurs de grenades, car Ulysse , qui s’est rendu en Espagne, va interroger les morts (la nékuia du chant XI) dans ce que Homère appelle le Tartare.  Dans l’antiquité déjà on disait du nom de la ville de Tartessos, au nord de Cadix à l’embouchure du Guadalquivir,  qu’il sonnait comme celui du Tartare.
En Espagne Ulysse s’est peut-être rendu à la ville ibère, Liberis,  de  Grenade . Dans l'Antiquité, à l'époque ibère, la ville de Grenade en Espagne  se nomme Granata, grenade . Le nom arabo-juif est  Garnata al-yahud, qui est très semblable au nom de la ville que nous connaissons de nos jours : c’est une altération de Granata et non le contraire. La barbadine tire son nom des Barbades, la christophine de Saint-Christophe  ( on l’appelle encore chayote : le mot « chayote » est un emprunt à  l'espagnol chayote qui désigne le fruit et la plante. Chayote  vient du nahuatl chayotli qui désigne son fruit épineux. Le nahuatl chinchayote désigne  en espagnol sa racine comestible. []
Elle est appelée saosety ou chaochety à Madagascar, chouchou au Brésil, labu siam  en Indonésie, chow chow en Inde, chouchou à La Réunion à partir de la dénomination indienne chouchou de chinchayote, chouchoute en Nouvelle-Calédonie de chinchayote, pimpirela , de pipinella, cf. piper, poivre, pimprenelle,à Madère, choko en Nouvelle-Zélande et en Australie.
En Amérique du Sud, elle est connue sous les noms de chayote, chayota, tayota (par analogie avec la chair du taro), guatilla, guatila, pataste, etc ... ) .
 La grenadine, avec ce même suffixe en -ine,était consommée sur  l’île de Grenade aux Antilles, d’où son nom. Ce fut d’abord   un vin de grenades (adjectif masculin grenadin , vin grenadin par conséquent , d’où au féminin la grenadine , pour l’alcool comme pour le jus ou le sirop) macérées et fermentées appelé encore  sang-gris. La grenadine a une couleur rose-orange et non pas grise, malgré le nom  sang-gris, ce qui explique  le nom de  sang-gris (qui vient de sang du Christ, cf.  le nom de  Lacryma Christi , larme du Christ, pour un vin napolitain cher à Musset)  donné aussi au thé fort consommé sur les bateaux du nord . C’est une sangria coloniale, largement consommée jadis sur place ;
Quant aux   îles  voisines  appelées Grenadines, il s’agit de l’archipel des Grenadines ou de l’état de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, car les Grenadines sont un archipel du sud des Antilles, dans la mer des Caraïbes, partagé entre les États de Saint-Vincent-et-les-Grenadines et de la Grenade.
Leur nom grenadine pourrait  être ausi une altération du français grenadille : à Haïti , on trouve une même forme créole   grenadia ou grenadine  pour désigner le fruit de la passion. Le mot grenadille est attesté en 1598 et vient   de l’espagnol granadilla, qui désigne le fruit de la passion (nom savant ) ou pomme-liane (nom créole) en Calédonie, ou maracudja , mot  ]venant du tupi mara kuya, utilisé au Brésil, encore  appelé  au Venezuela parchita . C’est [une passiflore spontanée sur l’île, nommée grenadille, petite grenade,  à cause de sa forme qui rappelle celle d’une petite grenade et à cause des ses  graines qui rappellent celles de la  grenade , même si les botanistes, pour la distinguer d’une variété à coque très  dure et vert –jaune, la qualifient de  pourpre et évoquent la grenade, mais il s’agirait  alors d’une pourpre  plutôt violette que écarlate.

Les quatre  noms de la grenade.
1 Roïtès (génitif singulier) oinos, vin de grenade , avec des grenades fermentées comme le vin de pêche,en vente aujourd’hui sur Internet , comme le vinaigre de grenade, chez Diosc., 5,34, roïnos, qui appartient à un grenadier, où l’on trouve l‘élargissement d’appartenance en  –n .   Roïa (roiè) vient de la racine indo-européenne gwragh, briser, donc être fragmentaire, grain, et nil faut la rapprocher du latin  granum et du  latin racemus , de gwragh+num , et qui désigne la grappe de raisin (racemus donnant  le mot français  raisin) .La confusion plus ou moins volontaire entre la grenade et l’avoine pour les chevaux  a eu lieu entre lawtos, lôtos, mélilot ou trèfle, et  rowitos, grenade, de (gw )ragh- + suffixe en yod et en t, attesté dans grec  roîtè, de rowi- , grenade.
2 Malum granatum ou granata, pomme à grains , dont ,le nom, en apparence clair, vient de gratana et signifie en réalité pomme d’Agdère ou d’Agadir  en Norvège : de grata + suffixe d’origine en –n, de gadira, gratana , granata.  
3 Malum  Punicum  a subi l’attraction de malum phaenica, pomme pourpre,  du grec  phoinika, pourpre , couleur d’un palmier  («  Tu sais, ma passion que , pourpre et déjà mûre, chaque grenade éclate et d’abeilles murmure »),mais vient  dAgadir en Norvège en réalité, de (k)agadir  avec suffixe d’appartenance en –n, pakadir-nos,puis métathèse de la nasale panika(dos). Le u de Punica vient d’une étymologie populaire (la pomme de Tunisie).
4 Sidè, grenade en grec,  vient de sidèron, Le nom du fer, en grec sidèros, en latin ferrum (de (si)dhérrum), vient de  gadeiros (Agdère  ou, en ancien norse Agdhir, forme actuelle, de Gadès- Agadir ,  en Norvège, à partir de agdisos , puis , avec prolepse du s et du i, sadisos , puis  déplacement du a, sidaros. Le è de sidèros est analogique des formes ioniennes. Le fer se présentait sur l’Atlantide  sous l’aspect de grenaille, d’où le  nom  sida, les grains, pour la grenade.
La grenade et la mort : mythologie indo-européenne.1Perséphone ; la nourriture pour les chevaux et l’apparition de l’avoine 2 le prêtre persan.
Le grenadier est lié à  la mort parce qu’il pousse à Tartessos , donc auTartare , aux enfers, à date plus ancienne chez Hadès , à Agadès en Norvège-Atlantide (le nom de Hadès vient de Gadès) .
1)Perséphonè en grec ou Proserpina en latino-étrusque .
Hadès ou Phorcus , le dieu des Enfers était amoureux de Perséphonè,  la fille de Dèmèter . Il  l’enleva  et la séquestra aux enfers. A la fin, Zeus ordonna à Hadès de rendre la fille à sa mère, Mais cela n’était plus possible car, nouvelle Eve, celle-ci avait rompu le jeûne
alors qu’elle était aux enfers. Tentée par Hadès, comme Eve par le Serpent, elle avait croqué un grain de grenade, ce qui suffisait à la lier à tout jamais à Hadès. Zeus décida d’adoucir la peine et décida qu’il y aurait un temps de garde alterné : un tiers de l’année sur la terre au printemps et en été, ou la moitié  selon les auteurs, et l’autre moitié ou les deux tiers sous terre en automne et en hiver.
2) Ceci doit représenter un mythe aryen , car nous retrouvons chez les Perses le même lien entre la mort et  la tige de grenadier.
 Le baresman du prêtre du Feu (la forme moderne du mot est  barsom ) est un  mot venant d’une racine signifiant croître,   destiné aussi à favoriser magiquement la croissance des moissons et de la végétation en général. Il  se présente sous la forme d’une sorte de fourreau empli de tiges fleuries. Le prêtre du feu, Agni, ne s’en  séparait jamais. Les créateurs ibères des menhirs avaient représenté  la mort préalable du grain, nécessaire à sa germination, par la dalle horizontale qui  surmontait les menhirs comme à Göbekli en Turquie actuelle  il y a quelques 10000 ans et aux Baléares, à Minorque (voir mes différents blogs sur les menhirs).Qu’en était-il avec le baresman ?Où la mort nécessaire comme préalable à la germination était-elle figurée symboliquement ? Même le barsom des Parsis,  forme moderne du baresman et qui est constitué d’herbes  nouées en faisceau au moyen d’un rameau de grenadier, réelles d’abord, puis métalliques, comporte  un accessoire de nature à évoquer la mort préalable, nécessaire à toute germination dans  l’esprit des hommes du néolithique,  car le grenadier évoque les enfers et la mort. A défaut de tige de grenadier, le prêtre du feu pouvait utiliser une hache de pierre polie, le chermadion homérique (Iliade,XVI, 733-740), puis, plus tard,  à l’âge de bronze,une arme en bronze rituelle coupante :  serpe, stylet ,poignard ou épée.
3) L’introduction plus tardive du mélilot ou trèfle officinal dans le mythe.
Göbekli en Turquie et  Gebelg-ol  sur l’îlot englouti près de Malte signifient    le sanctuaire de la Jument divine, savoir un avatar de Cérès, et göbelkl est parent du grec kobalos, en latin cavallus de kabalkos, qui nous a donné le français cheval. La jument  ou plutôt la déesse Cérès , en grec Perséphone , en latin  Proserpina , est associée aux céréales et aux menhirs, si bien qu’ on retrouve ce radical dans des noms de lieux préhistoriques riches en mégalithes  comme Gavarni , ou  l’îlot Gavrinis en Bretagne.  La déesse gauloise Epona, au nom  correspondant au  latin equina, jument,  dont, selon Juvénal (Satires, VIII, v. 155),  on peignait l’image dans les écuries devant des mangeoires emplies d’orge,  est un avatar de la déesse  Göbekli ou de  sa fille.   . Ajoutons que, le cheval portant le mort dans les cortèges,  il n’est  pas étonnant  que la déesse ait également des rapports avec le monde souterrain des morts,
 Selon la tradition,  Mars , en grec  Arès , poursuivit Cérès ou en grec Dèmètèr de ses importunités. Celle-ci se métamorphosa en jument pour lui échapper,  mais Mars se transforma de son côté en cheval de labour   et il  naquit de cette union deux enfants à l’aspect de  pouliche  et  de poulain : une fille  dont il était interdit de prononcer le nom  véritable (peut-être Epona, la pouliche ) et qu’on appelait seulement la jeune fille, la Dame ou la Maîtresse, savoir la femme du dieu des morts Orcus ou Phorkus.  Perséphone (le nom,  de Pherkus -éponè, signifie la jument d’Orcus ou Phorkus),  et un cheval nommé Aréion qui tire son  nom de son père Arès, dieu de la guerre grec ou Mars.
Toutefois,  l’engloutissement du sanctuaire  de la Jument, Gebelg-: ol Bahar, au large de l’île de Malte, ayant été interprété comme la  manifestation  du mécontentement de Poseidon, le dieu de la mer et des mouvements sismiques,  ce phénomène  amena à modifier ces croyances : on retira à Arès la paternité d’Aréion et de Perséphone  pour en faire honneur à Poseidon, dans l’espoir de l’apaiser,  en interdisant de surcroît de prononcer le nom de Perséphone. En ce qui nous concerne ici, la cavale de couleur blanche qui est un avatar de Persèphone, étymologiquement « la cavale de Phorkus », amenèrent les mythographes à remplacer la grenade, souvenir d’Agadès en Norvège et de Tartessos-Tartare  et de Grenade en Espagne,  le grenadier dont ils ne comprenaient plus la signification, savoir rawtè  en son paronyme lawtè, avoine, nourriture  pour les chevaux et les cavales comme la jument de Hadès. Persèphone.





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