mardi 21 juillet 2020

Les tribus perdues des migrateurs indo-européens


Les tribus perdues des migrateurs indo-européens
 Je me suis préoccupé de savoir quels étaient les  noms du blanc en Afrique noire, qui sont autant d’altérations de ngozi :  neunggéy , neunggé gnambé nambé, nama  , langui ,lambi, ambi et dans le Pacifique animam, ignama . C’est à propos des statuettes de zébus trouvées à Zimbabwé (voir mon blog sur le sujet)  qui avaient une finalité magique  et faisaient  espérer que les zébus  se reproduiraient, enrichissant leurs propriétaires que j’ai rencontré .le mot ngozi et son étymon grec ,  dagys,  qui désigne ce genre de  statuette en argile ou en cire ( dagus, dagudos ,avec a long et u long), une poupée de cire qui servait en Sicile dans les opérations de magie et d’envoûtement  et  dont le nom est attesté par Théocrite, 2, 110, comme plaggôn chez Callimaque Cérès , 10,92 . Tel était le mot qui devait les désigner au Zimbabwé, d’autant que le mot daga  qui désigne le torchis, le pisé dans les langues locales africaines  est d’origine indo-européenne comme cette méthode de bâtir, du radical  dheigh, façonner de la terre, osque feihuss,   teichos, rempart, sanskrit dehm- , en   latin figura, correspondant à dagu, de daguds ).
Le mot a été repris  en arabe sous la forme toubib, sorcier, puis par les Africains sous la forme de doghi ou toghi ,  le diable, dans le culte vaudou (de la répétition de dou comme dans douk-douk en Papouasie et comme dans le nom de ruines rhodésiennes moins connues , celles de Dhlo-Dhlo qui signifie les ruines des blancs)  ), dopi à la Jamaïque,  et de  zombi, à quoi correspond au Zimbabwé le mot   ngozi, cité dans le livre de Summers, Zimbabwé, mystère rhodésien, p.158 comme désignant les fantômes , les esprits de ceux qui ont péri de mort violente . Autres noms du blanc en Afrique noire, qui sont autant d’altérations de ngozi :  neunggéy , neunggé gnambé nambé, nama , animam , langui ,lambi, ambi.
Or, Paul Rivet parle d’une  vieille race blanche océanienne qui m’a toujours intrigué.  Ceylan est appelée Taprobane du nom d’une tribu indo-européenne,  dont on retrouve le nom dans celui de l’Azerbaidjan ou dans celui de l’Atropatène, contrée de Médie. Ce peuple migrateur se retrouve en Afrique noire , avec ses troupeaux de zébus et ses mégalithes surprenants, au Zimbabwé  (voir mon blog sur les deux sujets) et au Sénégal ainsi qu’en Sénégambie. Au Sénégal, le blanc est appelé toupab, qui vient de Taprobane (Ceylan, Cinghalais), de  t(a)p(r)obap, avec métathèse du o et du  p et par assimilation du p. Le français toubib , médecin, en argot militaire nous est venu par l’arabe d’Algérie, tbib,  sorcier, peut-être de toupab avec attraction sémantique de ngozi. Dans le Pacifique, on connaît le toupap haou cher à Gauguin, qu’on retrouve dans les noms Tua (Tuamotou) et celui de l’Incas Tupak ou Tupa, tous venant pareillement de l’ethnonyme Taprobane, de  t(a)p(r)obap.
Les Taprobanes sont des Ibères ou Ouigours dont nous allons suivre la piste de par le vaste monde.
Les Esquimaux primitifs, p.114, dans Bessmertny , L’Atlantide, résumé des théories de Wirth sur l’Atlantide. 

 Entre 2500 et 120000  ces civilisations  sont des civilisations  purement arctiennes de l’os , de la corne et du bois. Suivant les traditions des Esquimaux relatives à un peuple primitif légendaire, Wirth considère les Tornmit , Tornrin, Tunmit ou Tungit, race d’hommes de grande taille qui chassaient la baleine et qui ne peuvent pourtant pas avoir été les Indiens Sadlermiut éteints en 1903, comme étant les porteurs de cette civilisation thuléenne arctique américaine. Les « Esquimaux cuivrés »blonds, connus depuis peu, et que Jennes, Stefanson et Rasmussent trouvèrent dans le domaine septentrional deb la civilisation thuléenne, race dont l’aspect est foncièrement européen, de teint clair,  de haute taille, aux yeux bleus et aux cheveux blonds (de race blanche) , paraissent être les véritables et derniers résidus de cette race primitive arctique-atlantique, d’où descendent  « aussi bien  la race nordique des homo europaeus  avec ses formes primitives (dont les races d’Aurignac et de Cro-Magnon) que ses congénères  plus anciens, les Indiens clairs de l’Amérique du Nord (voir ci-dessous les pseudo-Grecs, des Ibères en réalité]. » A la colonisation arcto-atlantique  s’ajoute  la survivance des tribus chinoises blondes  aux yeux bleus [les Ouigours, autre nom des Ibères]. »
Des Ibères appelés Grecs,  la tribu des   Grallaïques, se sont installés en Amérique.
Plutarque, selon Vinci, The Baltic origins , p.272, dans De facie quae in orbe lunae apparet,  observe : « Il y a d’autres îles au-delà d’Ogygie [les îles Féroè] qui sont à la même distance les unes vis-à-vis des autres  que Ogygie vis-à-vis des îles Britanniques, à cinq jours de voile ; au-delà de ces îles on atteint le grand continent qu’entoure l’Océan Atlantique.  La côte de ce continent est habitée par des Grecs le long des rivages d’un golfe [golfe du Saint -Laurent] qui a au moins la taille du Meotide  [grec  Maeiôtidès latin Palus Maeotis qui s'étend sur une superficie de 37 600 km2, aujourd’hui la mer d’Azov] et qui se situe  dans la mer à environ la même latitude que l’embouchure  [l’effluent  disparu, aujourd’hui la dépression de Manytch  qui la reliait à la mer d’Azov et à la mer Noire ] de la mer Caspienne  [qui est une mer résiduelle de l’océan disparu  ou mer Paratéthys] . Ils s’appellent eux-mêmes les Continentaux ». Le Méotis correspond aujourd’hui à la mer d’Azov qui est elle-même un bras peu profond de la mer Noire,  précise F. Vinci.
  Mais  est-ce bien des Grecs , Graïkoi  ?  Plutarque a été dupe d’un paronyme, le nom d’une tribu ibère , les  Grallaïques , ou Gralléciens, ou  Gallèque.  
Le   fretum Gallicum qui désigne le détroit entre Bonifacio et la Sardaigne (où il n’y a pas de Gaulois)  doit se traduire par le détroit gallèque,   et fait allusion à une tribu ibère, celle des Galléciens qu’on retrouve dans la Galice espagnole et dans la Galicie polonaise.
En Corse, le Promontoire Granicum vient de granikos, altération de grallikon.

Hercule en Amérique  
Plutarque, toujours  dans De facie quae in orbe lunae apparet, nous apprend  que les compagnons d’Hercule ranimèrent la flamme chez les « Grecs continentaux » d’Amérique du Nord qui avaient perdu en grande partie sur le continent américain leur langage, leurs coutumes, et leur style de vie pour adopter ceux des Barbares. Disons plus exactement  que leur langue ibère , parente du Grec parce que c’est une langue indo-européenne a paru du  grec dégénéré aux compagnons doriens d’Hértaklès.
Pour le langage, intéressons-nous aux quelques formes parentes d’Europe, d’Inde et d’Amérique.
Le nom grec du renard, alopek-s, sanskrit lopacah, latin pecu, pecus, petit bétail, anglais fox  est à relier au mot pekan qui désigne une  martre du Canada ou un putois de Virginie réputé pour sa fourrure, ainsi qu’au mot maya pek,  chien, avec , dans alopeks,  alo venant de salvo-, forêt, le composé signifiant chien sauvage. Les sceptiques pourront se récrier qu’il ne s’agit de ma part que d’une hypothèse ; mais elle est confirmée par le quechua du Pérou allpaca, dont nous avons fait alpaga et qui désigne un mammifère parent du lama. De même,  pecari, de pek-alies avec postposition  du alo du grec alopex, désignant un  sanglier du Brésil, est un  mot de Guyane et du Venézuéla. Le mot semble ainsi panaméricain. . Le nom de la chauve-souris domestique en Océanie, d’origine ibère, signifiant renard- volant,  contient souvent cette racine pek .
Le nom du  caribou est algonquin, et il  provient du  grec helaphos, de keraphos , cerf, parent du latin cervus, de kerphos .cf. ellos, de elnos, faon, vieux –slave jeleni, balto-slave elnis, donnant élan en français,  suédois ren islandais hreinn,  allemand Reen, donnant renne en français, moyen haut allemand elend , aujourd’hui Elentier, arménien eln, d’un radical elen donnant ela + élargissement en ph.

La civilisation de Harappa (Rapa du Périple de la mer Rouge , vers 60 ap. J. C.) et de Moëndjo Daro.
Ces Atrébates (Harappa vient de Atrébate par harmonisation vocalique en passant par Aréba[te]) utilisent la brique, plus exactement l’adobe,  et le torchis dans leurs constructions. Moendjo, vient de mau sen gau, les grands bœufs à bosse ou zébus (voir mon blog sur les zébus) et daro  signifie rivière (de la racine ibère adura).


Sur la route : le cimetière du désert de Gobi.

   Au nord du Tibet, dans l’immense désert de Taklamakan , des archéologues chinois ont eu l’étonnement de découvrir une nécropole, avec des momies aux traits européens, aux cheveux châtains et au nez long, datant d’il y a 4 000 ans et enterrés dans des bateaux retournés recouverts de peaux de vache , avec un mât de bois situé à la proue , de 4 mètres de haut et dont la sculpture varie selon le sexe : pour les hommes , le sommet est effilé, symbolisant,selon les archéologues chinois, des vulves, tandis que , pour les femmes, le sommet serait plat et  peint en noir et rouge, évoquant des phallus. On peut toutefois se demander si le mât renversé à la proue  des Ibères ne deviendra pas , pour les hommes,  une  godille (à la poupe du bâtiment) permettant de se diriger  dans les eaux de l’au-delà ; et , pour les femmes, une  navette ou une  quenouille, attributs de leur sexe que les Chinois n’ont pas compris. O’Connell, en Micronésie, décrit cette habitude en précisant qu’il s’agit de fuseau (spindle) ou de quenouille (distaffe). Les couleurs noire et rouge (rhodonite ou variolite) rappelleraient les maternels et les couleurs blanche et rouge (rhodochromite ou jaspe orbiculaire) les paternels.
Les  mégalithes étudiés ci-après sont pour moi agraires et magiques.
La fonction du menhir, catalyseur magique de la percée végétative.
James George Frazer, dans Le Rameau d’or,  Balder le Magnifique, Ed. Robert Laffont, collection Bouquins, Paris, 1984, 4 vol., vol .4,   p. 98,  écrit : « Dans plusieurs parties de la Bavière, on pensait que la hauteur des tiges de  lin dépendrait de celle des sauts des jeunes gens. » Au Vanuatu, sur l’île Pentecôte, le spectaculaire saut du gaul (mot signifiant plongeoir),  toujours pratiqué malgré les accidents mortels et consistant  à sauter du point le plus haut, est censé faire pousser les ignames  d’autant plus profondément  que le saut aura été accompli du plus haut plongeoir . En Nouvelle-Calédonie existaient de très précieuse pierres à ignames et pierres à taros, sur lesquelles les sorciers canaques faisaient encore, il n’y a pas si longtemps, leurs  conjurations secrètes. Ces pierres à ignames ou à taros sont les équivalents en miniature des pierres  pour l’orge, le  sésame ou le blé que sont  les menhirs en Europe ou en Asie. Dans le nord de la Nouvelle-Calédonie, à Arama,   il existe même une quarantaine de petites pierres levées : elles sont censées favoriser magiquement la pousse des cocotiers et, anciennement,  chaque clan avait la sienne, comme au Vanuatu chaque clan avait l’un des 56 plongeoirs. A Ambrym, au Vanuatu, les prétendus « tambours » en bois d’arbre à pain  qui sont réunis verticalement au centre du village représentent des tuteurs magiques destinés à faire pousser les ignames aussi profondément que monte le bois du prétendu « tambour ».
Quant à la « fente » du « tambour », elle symbolise la mort préalable du germe, nécessaire à sa germination, par analogie avec la pirogue renversée en signe de mort de son propriétaire.  
 En effet, le grain passe pour mourir dans le sillon, non pas la tranchée proprement dite, mais plus exactement dans sa crête nommée le billon, les bords du sillon étant formés de la terre écartée,   avant de pouvoir pousser, ce qui avait excité les railleries de Voltaire quant à l’ignorance botanique du Christ. Celui-ci dit en effet (Evangile de Jean, 12, 24) : « Si le grain de blé qui est tombé à terre  ne meurt, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit», ou, autrement traduit, le grain de blé doit être mis en terre et y mourir pour rapporter. L’invention de l’agriculture liée  au geste du semeur, aux semailles, procède du fait de mettre en terre,  à une certaine profondeur, des grains de blé ou d’orge, comme des cadavres.Le mégalithe aux sillons est une autre forme qu’a prise au fil du temps la barre transversale au sommet des  menhirs de Göbekli Tepe en Turquie ou au sommet des taulas de Minorque aux Baléares. Elle  représente la mort de l’orge divine, la mort provisoire et nécessaire  de la déesse de la végétation, dans l’Antiquité gréco-latine Perséphone ou Proserpine, l’épouse de Pluton, qui se retire sous terre  pendant la saison froide.
 Le pseudo- « polissoir »  européen (voir mon blog sur les pseudo-« polissoirs ») est un mégalithe bien négligé dont les sillons représentent,  au cours d’une lente évolution, la mort de l’orge et qui, comme  les menhirs en marteau de Göbek-li ou les taulas de Minorque, lesquels portent aussi des cupules, comportent aussi des trous,  artificiels ou naturels. Il est probable que ces trous des pseudo polissoirs « étaient les héritiers des piliers en forme de marteau porteurs  de cupules et qu’on  mettait  dans ces cupules, comme dans les gigantesques « jarres » laotiennes,  une ou plusieurs graines avec de la terre.


Les auteurs des mégalithes de la Plaine des « Jarres ».
On retrouve les mêmes mégalithes dans le nord de l’Inde et dans le nord de la Thaïlande, régions où ils ont encore été moins étudiés, si c’était possible.  On retrouve la trace de ces migrateurs  et de leur tombes  au nord du Tibet, dans l’immense désert de Taklamakan . Les Ouigours voisins revendiquent ces momies comme celles de leurs ancêtres et il faut rappeler que les mots ouigour,  ibère ou avar sont identiques phonétiquement.
La date du passage des migrations ibères au Laos. 
On a une datation certaine de -  4000 ans av. J. –C. au nord du Tibet. On peut extrapoler une date de 3000 av. J. C. pour nos « jarres ».
Le climat  du nord de l’Inde , de la Thaïlande et de la Corée ,  ainsi que des plaines du   Laos, ou  les aléas causés par la rareté des pluies sur la culture dans des sillons pleins d’eau.
C’est le climat,  caractérisé par des chutes de pluie peu abondantes et nuisible pour la principale plantation alimentaire, le riz, qui est responsable de ces étonnantes édifications de « jarres » magiques à riz  monumentales.
Un ensemble initialement constitué de deux éléments : un pseudo- « couvercle » circulaire et,  à proximité, d’énormes « jarres » de granit  de 2, voire 3 mètres de haut formant de nombreux sites  et au nombre de plusieurs centaines sur chacun de ces sites .
1 Le disque circulaire.
Trois indices nous rappellent, sur cet équivalent asiatique des pseudo-« polissoirs » européens,  que le disque représente la bonne mort préalable du riz :
1)d’abord, sa position horizontale sur le sol, comparable à celle du  linteau horizontal qui surmonte les menhirs en marteau de Göbekli d’il y a 12000 ans et les taulas de Minorque ; cette position étendue représente, conventionnellement,  le grain mort.
2) L’animal représenté est un  sanglier, qui représente la mort,  par suite d’une homophonie en tokharien entre ce qui correspondait au latin porcus, porc sauvage, et l’étrusco -latin Orcus ou le grec Phorkus, noms du dieu des morts. On a la même identification de la mort et du sanglier, -identification qui explique l’interdit alimentaire concernant la viande de porc,- sur le pseudo-« polissoir » de Tell Qaramel (cf. le nom du  Carmel) de Turquie, qui  date d’il y a 12000 ans et qui est le plus ancien pseudo-« polissoir » connu  (voir les illustrations du livre de K. Schmidt, Le premier temple, CNRS Editions, Paris, 2015, 420 pages et illustrations  , p.298 et p .382, avec la photographie,   p .382, d’une protomé de sanglier trouvée entre les piliers 39 et 28 de l’Enceinte C, près de Göbekli,  en Turquie actuelle).
3) La figuration des sillons (analogues à ceux des pseudo-« polissoirs » d’Europe) où sont plantées les touffes de riz  est celle du lieu où les grains de riz meurent avant de renaître.
 2 L’urne, dont la forme verticale représente la germination souhaitée du  plant de riz et dont la hauteur figure l’élévation espérée du riz , contenait jusqu’à une certaine hauteur  de la terre et  de l’eau dans laquelle baignaient les pieds de riz.
Strabon, dans sa Géographie, XVI, I, 5, à propos des Jardins suspendus de Babylone (voir mon blog sur les Jardins suspendus de Babylone), où se trouvent appliqués les principes archaïques de l’agriculture,  nous a donné un exemple des plantations dans les piliers : « Ce jardin, immense carré de quatre plèthres de côté [120 mètres environ] , se compose de plusieurs étages de terrasses supportées par des arcades dont les voûtes retombent sur des piliers de forme carrée. Ces piliers sont creux et remplis de terre, ce qui a permis d'y faire venir les plus grands arbres. »
Le souvenir qu’il s’agissait bien du riz à propos de ces « jarres » a été altéré, mais en partie conservé dans les légendes locales  qui évoquent l’alcool de riz conservé dans ces urnes pour le roi.
Le nombre des mégalithes.
On peut s’étonner du grand nombre de ces mégalithes. L’explication, comme pour le champ de quelque  3000 menhirs de Carnac, réside probablement dans la croyance magique que cette grandiose  multiplication aurait un effet majeur sur la croissance du riz.
Le processus magique.
Les urnes devaient être remplies de terre fine et d’eau sacrée jusqu’à une certaine hauteur.  De cette  façon ,  la pluie , si rare et si précieuse pour la santé du riz,  était  sollicitée magiquement par sympathie et abreuvait  enfin les sillons assoiffés et ensemencés des champs ; de cette  façon également,  les pousses vertes du riz émergeaient , au printemps pour nous ou du moins à la saison des pluies, dépassant les  bords de l’urne et  montrant magiquement l’exemple aux autre plants de riz  qui étaient , eux, en plein champ. 
Un site préhistorique extraordinaire en Micronésie, œuvre de blancs, appelés animam.
En Micronésie près de Pohnapé, sur l’île de Tembwen , il existe un extraordinaire complexe mégalithique parent de celui de l’île de Lelu.et de sa cité d’Insaru, ainsi que des ruines de Palau ou bien , un peu plus loin, des colonnes des îles Marianne sur l’île Tinia.  Au total ,  il y aurait 92 îlots carrés  artificiels  et quelques îles supplémentaires  sur le récif qui entoure Pohnapé.
 Ce complexe  de Nan Madol  et son  site de Nan Dowas, sur l’île de Temwen  ,  ont été décrits par Jacques de Rosamel qui l’observa en 1840  (Pohnpeï Micronésie 1840, p. 102), mais la description la plus éclairante  du site me semble avoir été donnée par James F. O’Connell, dans A residence of eleven years in New Holland and the Caroline Islands, being the adventures of James F. O’Connell, 1836, réédition américaine, p. 210, que je traduis et commente entre crochets librement : « La muraille extérieure ferme un espace d’environ un mille de circonférence. Cette aire n’est pas vide, mais,  à environ vingt  pieds de distance du mur extérieur, il y en a un autre, exactement parallèle au premier ; ensuite,  à la même distance,  un autre, et encore un autre, au nombre de cinq ou six . Le mur de l’enceinte centrale ne renferme qu’un espace d’environ quarante pieds de côté et il est parfaitement carré … Sur le mur extérieur, quatre piliers carrés, partie autrefois  d’un portique ou d’un élément d’architecture comparable [à rapprocher de l’étrange   porche en pierre de Tonga], traversent le fossé plein d’eau [seulement à marée haute]. L’entrée, ou l’ouverture pratiquée dans le mur, était d’environ quatre pieds de haut. En entrant, aucune ouverture ne se présente dans le mur suivant, mais,  après avoir remué des broussailles, nous avons découvert une entrée à l’angle du mur, à droite de la première entrée. Après l’avoir empruntée,  nous avons trouvé une ouverture dans le mur suivant, mais à gauche cette fois ; et ainsi de suite ;  nous avons trouvé les portes alternativement à droite et à gauche avant de pénétrer dans l’enceinte centrale. En marchant à l’intérieur de cette enceinte, grâce à la chute accidentelle d’une pièce de bois, nous avons découvert une crypte »
L’ensemble est tabou et a été créé par  les Animan , mot qui désigne les blancs et qui est proche de Anita aux îles Mariannes.  «  Les bras de mer étaient autrefois des passages secs, que l’eau  a envahis, en raison de la proximité de l’île par rapport au récif de terre… Dans l’un des arroyos  sur cette île des Ruines,  se trouve une énorme pierre carrée ».
  Cette « pierre carrée  est située,  non sur les murs , mais dans l’arène ou canal  qui se trouve entre les murs , seul endroit où les prêtres peuvent marcher. Elle  était peut-être un autel (aku devant  lequel se déroulaient offrandes et cérémonies.  
 La crypte est plus mystérieuse encore. J. O’Connell y a trouvé un squelette de chef, mais très récent, mais   il ne pense pas qu’elle ait eu la moindre destination de conservatoire de  squelettes. Nous devons la comparer avec d’autres cryptes de pierre, plutôt rares dans le  Pacifique ; il en existe à l’île de Pâques  où Thomson,  p. 81, découvrit « un immense dallage en ruines, de type non polynésien, qui comportait des maisons de pierre à double pointe et qui s’étendait sur près de 2 kms,  le long de la haute falaise de la côte nord-ouest. Chaque demeure était pourvue d’une crypte qui,  parfois, était couverte d’une arche soutenue par une belle pierre en clef de voûte et qui était destinée à abriter les statuettes représentant les morts.  Beaucoup de ces maisons ont malheureusement été emportées par l’érosion et les tremblements de terre ». La crypte a une voûte à 3  ogives et 4 voussoirs. Je pense que le trésor monétaire et sacré de la tribu y était entreposé. En effet, en Micronésie, dans l’île de Yap dont le nom se prononce Wa ‘ab , les observateurs ont été surpris par l’existence d’une monnaie géante en pierre avec un trou au milieu, en aragonite venant de l’île Palau. Cité p 56 dans L’histoire commence à Bimini, de Pierre Carnac,  on a trouvé à Andros,  dans une excavation artificielle sous-marine profonde ,  des pierres discoïdales au centre troué, d’un diamètre de 2 à 5 pieds, semblables à la monnaie de Yap .Cité par J.-Y. Cousteau et Y. Paccalet, p.174 dans A la recherche de l’Atlantide, le Russe Zirov a trouvé près des Açores  « une tonne d’étranges disques calcaires, d’un diamètre de 15 cm et d’une épaisseur de 4 cm, d’un côté bombés et de l’autre creux ». Rosamel, p.103 , op. cit., parle  d’ « une grande quantité de cercles en coquillages taillés probablement pour bracelets et des morceaux de nacre de perle [aragonite] imitant imparfaitement des poissons, … des fragments de corail spathisé avec lequel les naturels font leurs haches ». L’aragonite dont leurs monnaies sont faites rappelle l’œil du super-calmar qui est fait d’aragonite, comme celui d’un crustacé, le chiton, qui a 17 dents faites de magnétite passant pour porter bonheur. Quant à leur forme circulaire, elle évoque le globe de l’œil ou l’oursin. Le mot grec sphaira, sphère, oeil, oursin, est à rattacher au grec speira, spirale, anneau du calmar ou du serpent,  spargô, emmailloter dans des langes (lituanien spragti), sparton, tresse, corde, sphendonè ou en latin funda, la fronde, étrusque spuris, -idos, corbeille, et latin sporta, corse spontino, casse-croûte par métonymie du contenant, le panier, au contenu.
Pourquoi ce trou médian ? Parce que la nacre des   coquillages,  lorsqu’elle  est  trouée, possède l’étrange  faculté de se régénérer elle-même par des petits cristaux qui apparaissent dans le trou. Ces cristaux évoquent ceux qui constituent les dents du chiton et la pierre quadrata corse. La couleur est souvent blanche,  mais,  en descendant, elle devient brune. Elle peut être d’autres couleurs. Perle, nacre, corail, cristaux du minerai d’aragonite sont un symbole de résurrection et renvoient à l’œil du super-calmar divin.
On aura compris que, selon moi, il s’agit, dans ce site remarquable, de la représentation de la déesse Akkoro, c’est-à-dire d’un monstrueux calmar avec ses cinq bras (4 + 1 tentacule). C’est le symbole le plus ancien : le serpent lové et contenant de l’eau est une adaptation ultérieure, comme les opercules et les diverses croix.
Le mot canal dans Guadalcanal est à mettre en rapport avec arkhanal  et désigne tant le fossé des prétendues tarodières (des rizières souvent en réalité) que l’espace entre deux enceintes de pareil monument dont on  voit le lien avec la naissance de l’agriculture et de l’irrigation.

A noter , à l’appui de ce que nous disons de l’origine indo-européenne de ces ensembles mégalithiques , ce que dans Atlantis of North  Jürgen Spanuth dit des « Trojan towns », dont le  nom ,ne vient pas du nom de la ville de Troie (c’est plutôt le contraire), mais provient d’une racine indo-européenne strephw ou strebw qui signifie tourner, ici en spirales concentriques , latin tornare, grec strephô, moyen anglais throwen, gothique thruaian, celtique troian, ancien haut allemand draja  : d’où le nom de ces cités préhistoriques  qu’on appelle  en Angleterre  troy towns , en Allemagne Trojaburgen ou Walburgen (wall, le mur, vallum en latin, est à rattacher à la racine indo-européenne kwel, rond)  , en Suède trojeborg ou trelleborg. Au nombre de ces cités Spanuth compte Stonehenge et  Heligoland  qui est selon lui la cité de l’Atlantide mentionnée pâr Platon ; il cite des ensembles comparables en Afrique du nord et aux Canaries ), ainsi que sur les côtes et les îles de l’Europe du Nord. Nous pouvons ajouter,  entre autres, en Afrique noire Zimbabwé (voir mon blog sur le sujet) et notre  complexe mégalithique  de Micronésie.
L’auteur rapproche les danses en rond du labyrinthe de Crète et de Délos et date de -1800 ces ensembles, par conséquent de la fin de l’âge du bronze et du néolithique en Europe du nord. Le site micronésien  fait songer à un labyrinthe.
 L’interprétation de Spanuth est solaire et pour lui les sphères, sur le plan astronomique, renvoient à une conception antique  du monde comme celle de plusieurs sphères tournant harmonieusement les unes sur les autres. Le soleil, incarné dans des légendes par une jeune fille  prisonnière (Léto, Latone), est encadré  par ces cercles et ainsi forcé de suivre sa couse salutaire pour les hommes  lorsqu’elle n’est paqs troublée par un Phaéton imprudent.  Spanuth  cite , p.87, Diodore de Sicile, 2,47, résumant Hécatée ; ce dernier , vers 500 av. J. –C,   avait visité Stonehenge : « Dans les régions au delà du pays des Celtes (l’Espagne et la France aujourd’hui) ,  s’étend dans l’océan une île qui n’est guère plus petite que la  Sicile. Cette île, continue le Grec  Hécatée, est située au nord et ce sont les Hyperboréens qui ;l’habitent, ainsi appelés parce qu’ils se situent au-delà du point où souffle  le vent du nord , le froid borée (de ibère) [en réalité leur nom vient de huperboreos, siberbère ,ibère,  cf. berbère] ; et  les lieux sont à la fois fertiles  et produisent toutes sortes de récoltes,   deux récoltes chaque année grâce à un climat exceptionnellement tempéré [notation  qui confirme mon interprétation agraire de deux enclos de  pierres levées de  Stonehenge représentant les deux récoltes attendues dans l’année , voir mon blog sur le sujet.Les vers homériques,  X, 86,  placés à la fin de l’épisode d’Eole et avant celui des Lestrygons où ils n’ont que faire, sont intrigants. Les voici : 
« On y voit le berger appeler le berger ; quand l’un rentre, il en sort un autre qui répond ; un homme entreprenant gagnerait deux salaires, l’un à paître les boeufs, l’autre à paître les blancs moutons, car les routes du jour et celles de la nuit sont voisines ».  Ceci signifie que le temps d’éclairement dure si longtemps qu’on pourrait travailler presque 24 heures par jour.  Fin juin, dans le sud de la zone subarctique, mais non en Sardaigne chez les Laistrygons, le  soleil ne descend pas au-dessous de l’horizon pendant 73 jours, la durée du jour dépasse 19 heures. On est donc tenté d’accorder créance à Plutarque et de placer ces vers dans l’épisode de Calypso ou de Circé dans l’Atlantique nord .Les divers enclos de menhirs  peuvent symboliser, s’il s’agit d’une époque d’élevage précédant la naissance de l’agriculture sédentaire, les bœufs et les moutons afin de protéger et de stimuler magiquement  leur reproduction]. D’ailleurs , le mythe raconte que Latone [ la mère d’Apollon] est née sur cette île et que c’est pour cette raison que Apollon est honoré parmi eux  plus que les autres dieux ; et leurs mœurs font qu’on considère les habitants comme les prêtres d’Apollon, parce que chaque jour ils honorent ce dieu continuellement  dans leurs hymnes et qu’ils lui rendent les plus grands honneurs.
Et il y a aussi sur l’île à la fois une enceinte sacrée sublime en l’honneur d’ Apollon et un temple remarquable orné de nombreuses offrandes et  construit sur le motif de la sphère (sphairoeidèi tôi schemati)[Ceci signifie selon Spanuth que le temple, non pas était rond, mais représentait , par les larges cercles des enclos,    la  figure (schèmati) des sphères célestes. C’est peut-être la vision des aurores boréales qui aurait inspiré cette harmonie des sphères]. De plus , il y a là une cité consacrée à ce dieu, et la majorité de ses habitants jouent de la cithare ; et ils jouent continuellement de cet instrument dans le temple et chantent des hymnes à la  gloire du dieu, pour magnifier ses faits et gestes. »
Les Hyperboréens , reprend Diodore , ont leur propre langage et sont amicalement disposés en vers les Grecs, en particulier les Athéniens et les Déliens, qui ont hérité de cette bienveillance du passé. Le mythe raconte aussi que certains Grecs ont visité les Hyperboréens et laissé derrière eux de coûteuses offrandes votives qui portent des inscriptions en lettres grecques. En retour un hyperboréen nommé Abaris (l’Abare ou Ibère) vint jadis en Grèce pour renouveler la bienveillance et l’amitié de son peuple envers les Déliens. On dit aussi que la lune, vue de cette île,  apparaît comme à courte distance de la terre et présente des monts comme ceux de la terre , qu’on peut discerner à l‘œil nu. On raconte aussi que le dieu rend visite à l’île tous les 19 ans, période à laquelle le retour des astres à la même place est accompli ; et pour cette raison la période de 19 ans est appelée par les Grecs l’année de Méton [astronome athénien] »


L’ensemble (Stonehenge, etc.) daterait de -200.
La thèse de Spanuth est séduisante et ingénieuse. A  Zimbabwé les zébus étaient sacrés et représentaient peut-être les astres.
On connaît la solution de Gobekli ou de Minorque aux Baléares: placer sur le fût du menhir une dalle symbolisant le blé mort, en attente de sa  germination. De même à Stonehenge ou à Durrington .

L’évolution des  menhirs depuis Gobek-li jusqu’à l’Eure-et-Loir  et la Grande-Bretagne : les menhirs en forme de marteau  se joignant  dans des cercles ou crom-lechs et se divisant en leurs deux parties , le manche et le linteau.
La forme primitive du menhir  telle qu’elle apparaît à Göbekli ou à Malte et à Gozo,il y a quelque 12000 ans, était celle d’un fût surmonté d’une dalle horizontale. On la retrouve notamment aux Baléares, à Minorque. Une structure circulaire lui est très tôt associée.
A Göbekli Tepe, vers 9600  avant J. -C, on a déjà  des enclos circulaires de « menhirs » en tau , surmontés d’ une pierre horizontale dépassant de chaque côté, qui symbolise par son horizontalité le dieu  du  grain mort afin de renaître. Un cas d’évolution sémantique surprenant nous est donné par le latin populaire tutare  protéger, conserver,  mettre (le grain (sous terre  à l’abri des rongeurs et des oiseaux) ,enterrer (le blé), verbe  qui , en français,  a donné tuer au sens de faire mourir et a laissé cet étonnant  doublet :  tuteur et tueur.A Göbekli, Tepe,  il s’agit  d’un « cromlech » où les menhirs en tau, juxtaposés, sont prêts de se rejoindre comme ils le feront plus tard, vers  -2800,  à Stonehenge. Le second élément de Stone -henge  est, d’après Christopher Chippindale, dans son Stonehenge Complete , un mot signifiant potence, gibet, savoir en vieil anglais hen (c) en, plus tard rapproché à tort  dans l’esprit populaire du nom courant  du dolmen, stone hung, pierre suspendue. Hengen  doit être rattaché au grec phalang- qui, à l’origine, signifiait poutre, cf  vieux- haut- allemand balcho, poutre, tronc, bois , rangée d’arbres ,  et  en grec même, l’alignement, (que ce soit de gibets ou de menhirs en marteau disposés en cercle) la ligne droite ou circulaire. Son application aux lignes circulaires se retrouve dans le sens de fil ou de  toile d’araignée, grec arâchnion, de arak’snion, de pharakn- latin araneum,  puis d’araignée venimeuse en grec, cf. latin arânea , grec arâchnè, qui dérivent de phalang-. En tout cas, c’était le nom  de  ces curieux linteaux  comparables à ceux de Göbekli Tepe et analogues au tau égyptien, symboles de mort surmontée, de résurrection et de vie, qu’on retrouve à Malte en -5000.
A moins de 3 kilomètres de Stonehenge, sous le sol, à 1 mètre de profondeur, on vient de découvrir   un autre  site, celui de Durrington , de the hengen stone, , riche de 200 menhirs en cercle et antérieur, pense-t-on, au cercle de « pierre de sarsen  » avec ses 30 linteaux et 30 monolithes, daté de  -4500.
  La disposition en cercle des menhirs est peut-être inspirée  des ces « ronds de sorcières » qui, en une nuit, apparaissent soudain sur les prairies et donnent une  preuve de la fécondité de la nature ; ils sont composés de champignons souvent comestibles, mais l’imagination populaire, stupéfaite devant la régularité  du cercle et la soudaineté de son apparition, y voit l’œuvre de forces souterraines.
Quel était le but de cette disposition circulaire qui apparaît dès l’origine, à Gobek-li ? Il s’agissait de représenter le cycle de la mort du grain,  de sa germination et de sa mort à nouveau, sans solution de continuité,  en vue de sa  renaissance. Le  cercle des menhirs  visait  à  imiter et à favoriser , par magie sympathique, non pas selon moi le cours du soleil dans le ciel, mais  l’indispensable  mort des grains durant la saison froide, puis  leur germination au printemps,  ensuite  leur mort à nouveau dans un cycle sans fin rappelant la théorie du circulus de Pierre Leroux ou la métempsycose indienne. Il existait parfois,  au centre du cercle, un  ou deux menhirs plus grands, les chefs d’orchestre divins qui représentaient,  non pas le soleil et la lune,  mais la déesse du blé ou de toute autre céréale et sa fille , respectivement  Cérès ou Dèmèter et  Proserpine ou  Perséphone  : Perséphone , représentante du  grain de blé mort et enterré, était  capable de fléchir son époux  Hadès ou Pluton et de faire libérer des demeures  souterraines les grains morts comme de se  libérer elle-même des régions infernales au printemps.
L’évolution de ce cercle par ajout d’un deuxième cercle à l’intérieur, voire de plusieurs cercles, qui est à l’origine de la conception des labyrinthes, celui de Crète comme celui de Micronésie,  s’explique au départ, selon moi et toujours dans le cadre de ma théorie de la fécondité agraire, par le fait  qu’il y avait deux récoltes par an. Les 5 ou +6 enclos circulaires représentent une pratique d’assolement de diverses cultures : ignames, oualeïs, taros, sagoutiers, cocotiers , arbres à pain.

Les Salomon.
De Micronésie, les bâtisseurs de ce complexe micronésien sont chassés par l’éruption volcanique du Witori en Nouvelle-Bretagne en 1350 avant J.C.  et colonisent  aux  Salomon Ticopia.
Ces  « magiciens », selon J. Guillou,  faisaient appel,  à Tikopia, « à un esprit mythique surnaturel qui, la nuit, se chargeait de la mise en place de ces énormes pavés ».  Une tradition hawaïenne, rapportée par G. Coquilhat, nous confirme que  ces populations  « avaient la réputation d’habiles artisans de la pierre, capables d’édifier un temple [ahu] en une seule nuit grâce à des  procédés magiques qui leur  permettaient de se passer de la main à la main de gros blocs de rocher. » Ils ont ainsi inventé le travail à la chaîne sous les yeux  des natifs médusés ! « Une curiosité remarquable de l’île, écrit Jean Guillou dans Peter Dillon, capitaine des mers du sud, p. 186, consiste en une longue route pavée de blocs de basalte qui ceinture le cratère. Ce travail colossal serait l’œuvre d’une population pré-lapita (entendons pré-polynésienne, blanche) qui, selon les habitants de l’île, faisait appel à un esprit mythique surnaturel qui, la nuit, se chargeait de la mise en place de ces énormes pavés. Un cyclone aurait anéanti cette civilisation. » Selon moi, ces blocs de basalte sont des ahu funéraires analogues à ceux de l’île de Pâques et des Touamotous.
Je remarque qu’il s’agissait peut-être d’un enclos circulaire  avec le volcan (en éruption ?) au centre et la mer en enceinte extérieure. Pour des Persans prêtres du feu, la coïncidence était trop belle. La terre volcanique est très fertile  et les tubercules (ignames et taros) devaient croître et embellir. Il n’y avait pas besoin ici de pierres levées . Car  le volcan était là  qui représentait la déesse de la végétation nouvelle, ici le taro , plante qui aime l’eau. Plus l’éruption s’élève haut dans le ciel, plus le tubercule s’enfoncera profondément dans le sol.
  Ils  quittent Ticopia, que ce soit à cause d’un cyclone ou d’un tsunami et  émigrent  alors  au Vanuatu, d’où ils   partent à nouveau  et atteignent les Fidji.
Le portique de Tonga.
Le Haʻamonga ʻa Maui (« fardeau de Māui ») est un trilithe situé au Royaume des Tonga, près du village de Niutoua dans le nord de l'île de Tongatapu. Il s'agit d'un des monuments les plus célèbres du pays.
Il est composé de trois blocs de calcaire, et mesure environ cinq mètres de haut, deux mètres de large et six mètres de long. Le Haʻamonga ʻa Maui fut érigé au début du XIIIe siècle, à l'époque de l'Empire Tu’i Tonga, sous le règne du onzième roi de la dynastie Tu’i Tonga, Tuʻitātui. ] Un peu plus loin se trouve le ʻesi maka faakinanga -, pierre qui servait de trône.
D'après les légendes, le Haʻamonga aurait été bâti par le demi-dieu Māui, puisque les pierres seraient trop lourdes pour être transportées par des mortels. Le mot haʻamonga signifie plus précisément un bâton avec un fardeau à chaque bout, que l'on porte sur les épaules.
Ce souvenir traditionnel  nous laisse à penser que ce n’est pas d’un portique  qu’il s’agissait, mais d’un trilithe , c’est-à-dire d’un menhir à deux pieds (le dieu Mavi) représentant un plant   à double germe  et qui ,   métaphoriquement, est comparé à l’aiguille de la balance avec ses deux plateaux, trutina en latin trutanè en grec,  l’aiguille étant confondue avec le fléau de la balance, grec vulgaire  phalanga que l’on reconnaît dans ha’monga. En tout cas, c’ est la  dalle horizontale symbolisant la mort du tubercule, ici l’igname ou le taro, Māui aurait apporté les pierres aux Tonga depuis Uvéa. Toutefois, le type de pierre correspond à celui que l'on trouve dans les anciennes carrières sur les côtes proches du monument.

Ile de Pâques et Amérique du sud.
Selon moi, les fûts de ces menhirs sont liés aux débuts de l’agriculture préhistorique et représentent, par magie imitative, la pousse souhaitée des céréales nouvellement domestiquées ; quant au « chapeau » qui pare  leur sommet,-se souvenant que pour les mentalités premières et comme le Christ  s’en fait encore l’écho , si le grain ne meurt, il ne donne pas de fruit, -autrement dit qu’il faut une mort préalable du grain pour qu’il germe ,  le linteau qui surmonte les menhirs de Göbek-li et de Minorque symbolise le grain « allongé », étendu , mort. Voir,  pour plus de détails, mes blogs sur les menhirs de Beauce et sur les véritables  Colonnes d’Hercule aux Baléares.
Or, les statues de l’île de Pâques ainsi que  leurs  « chapeaux »  ont les  mêmes significations selon moi : la stèle proprement dite invite magiquement à renaître  ces palmiers royaux dont l’île était peuplée avant sa déforestation et nécessaires pour la construction des bateaux. Les archéologues ont mis au jour des fosses carrées qui ont  contenu des graines de palmiers indigènes (Paschalococos disperta) proches de la variété chilienne. Le cœur servait de nourriture et le bois était  le matériau nécessaire pour la construction des barques. Le « chapeau », lui, représente  la mort de la graine du palmier, nécessaire pour que sa germination soit possible. Telle est l’hypothèse qui semble la plus vraisemblable, bien qu’on puise songer aussi à une amarante de variété rouge  appelée au Pérou kiwicha (Amaranthus Caudatus ) fournissant des graines, analogue au quinoa.  « Ressemblant à une céréale, c'est pourtant une herbe aux graines très nutritives comme la quinoa, riche en protéines, aminoacides, fer, calcium, phosphore, potassium, zinc, vitamine E et complexe B .De la variété rouge, on extrait la bétalaïne, un colorant non toxique. »  La kiwicha se trouve surtout dans les Andes.
Dans le remarquable ouvrage de Thor Heyerdahl , L’art de l’île de Pâques, les Editions du Pacifique, Tahiti, 1977, 340 p.,   illustr. ,  dans  une partie composée de planches et prudemment intitulée « comparaisons », nous avons (planche 302)   la surprise de voir une photographie de deux menhirs à chapeaux analogues aux statues de l’île de Pâques  au Pérou à Tiahuanaco. La plante dont la croissance était souhaitée par l’édification de ces menhirs était le quinoa, ou quinua (Chenopodium Quinoa),  cultivé en altitude depuis 5000 ans, ce qui permet de dater les menhirs en cause de – 5000 ans.
Ces deux menhirs, il faut le souligner, sont vierges de toute sculpture,  ce qui nous permet de supposer que le visage anthropomorphique a été rajouté aux statues longtemps après par les Marquisiens, à une époque où l’île avait été abandonnée depuis longtemps par ses premiers habitants que  la stérilité de l’île, qu’ils avaient involontairement provoquée,  avait chassés vers l’Amérique du Sud. Les Polynésiens ne comprenaient pas la signification magique liée à la fécondité agricole des statues et s’imaginaient qu’ils représentaient de grands ancêtres divinisés, d’où leurs ajouts anthropomorphiques.

Nos migrateurs pêcheurs de baleines l’abandonnent –ils pour la côte américaine ; ils s’y  métisseront avec les indigènes pour créer au Pérou les stèles  de Tiahuanaco. Les deux expéditions inca (dont l’une, la seconde, celle de Tupac  Ypanquui vers 1470, diffusera dans le Pacifique la patate douce et son nom amérindien, kumara,  traduisent non un véritable désir d’exploration de terres nouvelles, mais le désir d’un retour à une patrie originelle dont subsistait le souvenir.  Pour ceux qui douteraient, citons F. W . Christian, Early Maori migrations as evidenced by physical geography and language, cité par Rivet, op. cit. , p. 165 : « Les Mangaréviens [qui ont donné ces Polynésiens venus à l’île de Pâques après nos Ibères] ont une tradition d’un chef nommé Tupa, un homme rouge [blanc], qui vint de l’Est, avec une flotte d’embarcations de type non polynésien, en forme de radeaux [de balsa]. »
Les Bolas  du Costa Rica
En Amérique centrale, au Costa Rica, sur la côte Pacifique, on trouve une centaine de mégalithes sphériques, constitués de des gabbros d’origine volcanique, soigneusement polis manuellement à la pierre, appelés las Bolas, nom qu’on comprend souvent comme signifiant les boules.
Mais une autre interprétation existe qui voit dans bola
un souvenir du nom tokharien de toute céréale, orge, blé, riz ou maïs. Bola  viendrait  de bora, de bridza,  maïs , et serait  à rapprocher du turc  khora-misan , de bhoran , qui désigne un blé primitif  à gros grains bosselés,   du tokharien parlé à  Malte il y a 6000 ans , bahar , orge, du  corse   Balagne , de     Balari en Sardaigne, de Baleares , du  latin  far, frumentum, blé, du  gaulois blato, du gallois blawd, du francique blad,  du grec pur,  génitif puramidos, du lituanien pûrai, du vieux- slave puro.
Le nom du maïs signifie gros grains de seigle et a consisté dans l’antéposition de ma- qui signifie grand, gros, au nom du seigle, en grec   bridza  , aujourd’hui encore appelé vrisa en Thrace et en Macédoine, à rapprocher du nom du riz en  grec et en  persan : oruza . Ainsi, le  nom du  maïs vient  de ma , gros grains et de vrisa ,qui désignait toute  céréale, le seigle en particulier.

On peut y appliquer la clé que nous avons utilisée pour interpréter le sens des menhirs et surtout des pseudo- polissoirs  (voir mes blogs sur le sujet). On peut donc  y voir des objets magiques censés faire croître jusqu’à la grosseur, exagérée bien sûr, de la pierre et jusqu’ à sa hauteur (2 mètres environ), certaines plantations, comme celle du maïs,  jugées de pousse difficile ( la culture demande beaucoup d’eau et le climat est très sec ici  aussi) et fraîchement importées dans la région par nos Ouigours. Les croyances et les pratiques en matière d’agriculture des Ouigours ont pu survivre  dans les cultures locales depuis longtemps disparues d’Aguas Buenas et de Chiriqui.
De plus, on peut discerner sur  la sphère des sillons analogues à ceux dont les pseudo-« polissoirs «  européens sont nantis, ce qui confirmerait le  rapprochement avec ces derniers.
 Quelle fut la plante en l’honneur de laquelle  ce mégalithe fut ouvré ? On peut songer aux grains de maïs (la  taula de Taliti à Minorque représente un grain d’orge par une énorme pierre ronde),  toutes cultures fraîchement introduites  dans la région par les Ouigours, le maïs au II e siècle av. J. –C.   Ces sphères de 2 mètres de haut,  pour nous bien  mystérieuses, dateraient, d’après l’environnement stratigraphique et d’après la date de l’introduction de la culture du maïs,  du IIe siècle av. J. –C.
L’Afrique noire. N’ont pas fait l’objet d’études sérieuses.
 Biblio. : Philip Allison , 1960 (archives toutes  conservées à la Bibliothèque Bodleian d’Oxford) .
Afrique occidentale 
Au centre du Sénégal et en Gambie .
Nigeria, 250 pierres  hautes de 1 à 2 mètres, appelées akwanshi  par les Nta, atal (pierres longues) par les Abanyom, du bakor  par d’autres, signifiant mort dans la terre ou pierres du génie ; exposition prévue  au British Museum en septembre 2020. Une stèle parvenue au Metropolitan Museum of Art of New York:
Cameroun, à Nkambé, dans les monts  Mandara, dans la haute vallée de la Bénoué, au Faro.
Tous ces mégalithes ou presque ont été surgravés par les autochtones.
Afrique orientale :les plus intéressants à mon avis :

Ethiopie (voir mon blog  et
au sud , alignement  de stèles de Tya).
Zimbabwé (voir mon blog).



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