mardi 21 juillet 2020

Où habitaient les Centaures ?


 Où habitaient les Centaures ?



Hommage à  Georges Dumézil ,  dont , à 20 ans,  j’ai admiré la  thèse annexe sur le sexe des Centaures (mais j’en ai plus de 80 aujourd’hui ! ), lui qui m’écrivait à la rue d’Ulm, sur un papier dont l’en –tête m’éblouissait :
« COLLEGE DE FRANCE
CHAIRE DE CIVILISATION- INDO-EUROPEENNE »
une lettre  où il me disait : « Je ne veux pas de disciples….
J’espère que vous n’êtes pas de ceux qui ne se préoccupent que des voyelles et consonnes et autres mesquineries ». J’étais à l’époque un étudiant en sanskrit à la Sorbonneà l’institut d’Etudes Indiennes  avec le professeur Minnart.


          
Que sont en réalité les Centaures ou Gandharva ? Des Finnois Fervir engoncés dans leurs fourrures de martre noire ou martre zibeline. sous-espèce Martes zibellina zibellina (Linnaeus, 1758).
Le  nom en français  de la martre ou marte.
Il vient du  germanique  marthor , à rapprocher  des Myrmèkes d’Hérodote , de mur , rat , et de thormeikès, la taupe homonyme de la fourmi d’Hérodote . L’allemand Marde en dérive par sonorisation de l’aspirée au contact du r ; l’ anglais marten , de mur ,rat ,  et d’un autre nom de la taupe, smintheus ,de mur(mi)nthe , avec métathèse murthen,  à rapprocher du nom  des Myrmidons,  de mus , rat , et de sminthiones  donnant midones , qui désigne à l’origine la taupe d’Achille.  L’énigme  résolue de la fourmi chercheuse d’or chez Hérodote ( 3, 102-105)  , murmèks, murmèkos, de mus pek, rat-taupe.  
Les zoologistes ont trouvé aujourd’hui l’espèce en voie de disparition qui a tant fait jaser sur Hérodote. Il s’agit du Rat taupe géant d'Ethiopie, encore appelé rat taupe nu, Tachyoryctes macrocéphales ; c’est le myrmex fouisseur d’ Hérodote qui, dit-il, cherche de l’or, parce qu’il n’a pas compris l’humour des prêtres Ethiopiens : si tu as la chance de   trouver un myrmex qui est si rare,  tu trouveras des pépites d’or, ce qui est aussi rare que le myrmex.
Cet animal devenu mythique (dans les Ethiopiques de Héliodore, livre 10, 1, 26, l ’ « or des fourmilières » (trad. Grimal, la Pléiade,
p . 777) est un présent des ambassadeurs des Troglodytes offert à Hydaspe, roi d’Ethiopie)  a été un totem religieux ; ainsi, Achille est  dit roi des Murmidones, des guerriers qui ont pour totem le rat –taupe (et non pas la fourmi, latin formica). Le mot myrmidones   vient de mur-(s) mi(n)don, mur au lieu de mus  (anglais , sanskrit muh, latin mus ) qui s’explique par un s intervocalique
comme en latin, comme dans  le grec murmèks, anglais mole , néerlandais mol, français  mulot qui désignent  le rat,
et   sminthiones  donnant midones , qui désigne à l’origine la taupe, puis le  rat, animaux fouisseurs tous les deux. Un  Apollon maigre est appelé Smintheus en Troade.
Le nom de la  taupe est ainsi associé au nom du rat ; la taupe, grec  (a)spalax , latin  talpa, métathèse de spalakwa donnant palta, par métathèse consonantique : talpa . Un variante grecque  pour désigner la taupe ‘existe :  skalôps, de spalakwa pareillement.
Quant à notre murmèks, rat -taupe,  le mot vient de  mur, rat, et d’un autre  nom de la taupe, pek., devenant -mek par assimilation du m initial ;
Le mot latin formica avec i long, fourmi, comme le grec murmèks, murmèkos, au sens de fourmi, s’expliquent en partant pour le latin de thormeika donnant formica comme pour le grec  avec r voyelle, noté or, hètacisme du ei et  avec assimilation par prolepse   en grec du th en m : mormika . Une confusion avec le nom des fourmis blanches ou  termites produisant la chaleur (therm-, avec influence du persan kermès) lorsqu’ils dévorent  est envisageable, à partir de thermika, qui chauffe.



Les Centaures ou Gandharva, nous dit Vinci, p.  224, 225, 226 344, dans L’origine baltique … , habitaient d’abord une région très froide , ce qui les obligea à émigrer  vers le sud, plus chaud, en particulier vers les îles Féroè.Vinci, p.  224, 225, 226 344,  rappelle que l’Iliade, 2, 711-715, cite « les habitants de Pherae,  près du marais  de Boibé (qui signifie le marais des  castors ou martres, à rapprocher de l’anglais beaver, latin beber d’origine gauloise, ancien français bièvre) ». Les femmes, elles,  portaient peut-être des fourrures de castors et non de martre noire réservée aux hommes.
Pherae  (qui vient du radical dher- , écorcher ) , nous dit Vinci, p. 224, dans Les origines baltiques… , peut être identifiée en Finlande, près de Jolkla , qui rappelle le nom des l’argonaute Iolcus cité par Homère, sur la côte entre Vaasa et Oulu , avec la moderne Vora,située près de la rivière  du Centaure Chiron , Kiron joki, non loin du lac Lappa (de lakwkwa ,grec lakkos latin lacus, lacuna , lac)   jarvi (jarvi de dherw -  signifiant peau de martre, le lac des martres), analogue au marais Boebian. Peut-être le nom de Pherae   se retrouve  dans le nom actuel de la rivière Pehro (Perhonjoki)qui coule près de Jollka. A noter que dans les mares c’est le castor et le ragondin qui souvent pullulent, tous les deux à fourrure.
Les Centaures sont  appelés habitants de Phères  , de dher- ,  peau écorchée, dans l’ Iliade,2,611. Jordanès, dans son Histoire des Goths (du VI e siècle), mentionne parmi les peuples scandinaves les Fervir , dont le nom est à rattacher au radical signifiant écorcher la peau, dhewr, et vqui seb retrouve dans Feroé, deb dherw-oié. qui vivent près des Finnaith, c’est-à-dire les Finns de Finlande, les Finnois. Homère les qualifie de lachnéentas dans l’Iliade , 2, 743, 9,548, terme qui peut signifier engoncé dans un manteau de fourrure,  lachnè , de vlakhsna, en grec désignant le poil épais d’un animal, lâna de vlakhsna en latin, vellus , de velnos , grec  lènos  , sanskrit urna, vieux slave vlasu,   sa fourrure , sa crinière ou sa queue comme celle d’un cheval (de là le mythe du centaure à corps de cheval) ,  ce qui , étant donné la latitude, paraît tout à fait normal.
Juste avant de citer les Finnois et les Fervirs, Jordanès mentionne les Suethans, ancêtres des Suédois, « qui approvisionnent les Romains de fourrures de martres par leurs exportations à travers d’autres peuples, chap. 3; ils sont célèbres, dit-il, pour le merveilleux noir de leurs fourrures (famosi pellium decora nigretudine).
 Il faut décomposer gandharva  en
1)   dharva=fervir, de dherw- , écorcher la peau d’un animal, à fourrure , latin pellis, de dhelwis ,  nom de ce  peuple  Fervir des îles Féroé (même radical dherw- fourrure que dans Fervir ) qu’on retrouve sous le nom de Fenier (Fionach, Fingal) dans le pays des Picts et des Ecossais, et aussi sous le nom de  Finnaith, de  khsinidoi, , martre ,    et qui originellement signifiait , par un reste de totémisme,  les porteurs de fourrure de martre  ;
2)   et en  gan  qui signifie martre , à rapprocher du grec  galéè, de gan- li avec un n voyelle vocalisé en a  en grec (ou en i en latin et en sanskrit, comme le l ou r voyelle , li , ri  à rapprocher du sanskrit girih , du  latin gliis, archaïque gliris,  loir , lérot, de ganlis , du latin canis  , de gsan- pour gsin - (voir ci-dessous) ,  de l’espagnol   perro,  de dherw-us  ,   chien,  zorro, renard, venant aussi  de dherw-, fourrure, comme mus –tele , ce dernier élément venant de dherw-, fourrure , littéralement rat à fourrure , donc martre , comme le rat gondin  pour gandin, rat -martre  ou myocastor..
3)    ksin , de gsin , de dhser-, fourrure , grec  iktis, iktidos, martre , différent de iktinos,  loup , de i prothétique et de l’ indo-européen ksyeinos,  arménien cin, sanskrit cyenah,  , de ksieina . Le nom grec des  Centaures,  de ksen tharva,  est  un assourdissement du même radical.
4)   Donc les peaux de martre.
Les Finnaith, c’est-à-dire les Finns, tel est le nom de ces peuples ,  nom  qui signifiait ceux qui portent des   fourrure de  martre, de  khsinidoi , animal qui avait une signification religieuse comme le montre l’euphémisme belette, la petite belle, et le nom de finnaith   ressemble au grec  iktinos  , martre. La consonne indo-européenne ks a donné  p (pek) ou  f  (finnaith) dans les langues  du Nord. Les femmes, elles,  portaient peut-être des fourrures de castors et non de martre noire ou  martre zibeline , italien zibellino, ksinidoi, par métathèse syllabique ksidoini, sidoini, de l’hypocoristique  sidoini-bulum,  sidwoibolni, sibolini,   russe sobol,  polonais sabol,  latin médiéval sabellum, sable en français au sens héraldique de noir.

1 Pek , de ksein- , dhwein-
Le nom grec du renard, alopek-s, sanskrit lopacah, latin pecu, pecus, petit bétail, anglais fox  est à relier au mot pekan qui désigne une  martre du Canada ou un putois de Virginie réputé pour sa fourrure, ainsi qu’au mot maya pek,  chien, avec , dans alopeks,  alo venant de salvo-, forêt, le composé signifiant chien sauvage. Les sceptiques pourront se récrier qu’il ne s’agit de ma part que d’une hypothèse ; mais elle est confirmée par le quechua du Pérou allpaca, dont nous avons fait alpaga et qui désigne un mammifère parent du lama. De même,  pecari, de pek-alies avec postposition  du alo du grec alopex, désignant un  sanglier du Brésil, est un  mot de Guyane et du Venézuéla.
Le nom du Sphinx égyptien vient peut-être  de pek (de ksein ), de spink au sens de martre , ce qui confirme l’importance religieuse totémique de ce rongeur , car c’est lui et non un lion (dont les noms grecs  léaina de leyaina et  lis (homérique, lion) ont été rapprochés  du latin glis et du sanskrit girih , qui est représenté selon moi par le monument, comme ses oreilles en font foi.
Le mot semble ainsi panaméricain. . Le nom de la chauve-souris domestique en Océanie, d’origine ibère, signifiant renard- volant,  contient souvent cette racine pek .

2 Fin , de ksein- , dhwein, écorcher, peau de martre.L
J’emprunte à Bessmertny , L’Atlantide, dans son  résumé des théories de Karst, les rapprochements suivants. :
En Amérique les peuples Esquimaux modernes  portent le nom ethnique caucasique  du type Inuk [de Finuk, cf .le nom de la fouine, car  le mot  fouine , bien qu’on prétende que les fouines recherchent les fruits des hêtres, fagi,  les faînes,  faginae,  et que le mot provient peut-être de fagina meles ou mustela, , avec un o analogique de fou , dérivé de fagus, me semble ressembler par trop au français fennec, qui vient de  l’arabe fanec, de finuk ) ] ,
 Ainuk (Ainou du Japon), Inach et qu’on peut suivre jusqu’au mot maya ninik. Dans le nord-ouest de l’Europe, nous lui trouvons comme équivalence le nom breton-gallois  Veneter, dérivé de Venet=innuit (esquimau) et nous trouvons dans l’Italie du Nord la même dénomination chez les Vénitiens. Nous trouvons aussi le peuple primitif des Fenier (Fionach, Fingal) dans le pays des Picts et des Ecossais… La population primitive de l’Irlande et de l’Ecosse était constituée de rameaux primitifs de la race humaine dolichocéphale esquimau-inachidienne dont le nom national était  viunit, fuinik, vinachi, venachi, enachi, simples variantes du thème général qui caractérisait les membres de la race inachidi -ainukiche. »
 Les femmes portaient peut-être des fourrures de castors et non de martre noir ou  martre zibeline , italien zibellino, du polonais sabol, russe sobol, du latin médiéval sabellum
N. B . L’île de Santorin, l’île en forme de centaure
Le nom antique de l'île est Théra, de même que la ville antique fondée à l'époque archaïque. Selon les auteurs anciens Hérodote  ,4,147, et  Pindare, Pyth. 4, 258, []son premier nom aurait été Kallisté, en français « la très belle » ou « la plus belle » , l’île de beauté qui, anciennement n’est pas la Corse. Elle aurait été rebaptisée Théra à l'époque archaïque, en l'honneur du colonisateur dorien Théras, fils d'Autésion, héros thébain mythique et descendant de Cadmos, dit Internet .Mais il est possible que Thèra soit une variante phonétique de Phéra, le nom de l’île des Centaures , avec attraction sémantique de thèr,latin fera,  lituanien zveris, de ghwer, bête sauvage.
[]
Elle aurait aussi été appelée Strongylé (en grec ancien Στρογγύλη / Strongýlê, « la ronde », en raison du grand cercle que forme l'archipel de Santorin., dit  Internet, mais selon Thucydide, 3,88, c’est le nom de ce qui est devenu aujourd’hui le volcan de Stromboli.
Le nom de Santorin, dérivé de celui de sainte Irène, est attesté dès le milieu du XIIe siècle (la première mention connue du nom est faite par le géographe Al Idrissi vers 1154[ toutefois , selon moi, il s’agit , comme pour le nom de Thèra, du nom des Centaures ou Gandharva, avec un a originel : c’est l’île Cantaurine.]
Après l'indépendance de la Grèce , l'île reprend officiellement le nom antique de Théra mais le nom de Santorin est toujours largement utilisé. Le nom officiel (depuis 1940[]) d'une des anciennes capitales de l'île, Pyrgos Kallistis, en français « Tour-de-Kallisté » fait référence à l'ancien nom de Kallistē.



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