mardi 1 décembre 2020

QUELLE ÎLE MÉDITERRANÉENNE EST LA VÉRITABLE ITHAQUE ULYSSE?

 

QUELLE ILE MÉDITERRANÉENNE  EST LA VÉRITABLE ITHAQUE ULYSSE?

 

 

Résumé :

L’auteur de ce blog se fonde sur la généalogie d’ Ulysse  pour identifier l’Ithaque d’Ulysse à Taphos ou Tapha  près de Leucade,  comme le faisait déjà Strabon, Méganissi aujourd’hui , la grande île, et balaie les identifications de Bérard et de

Cuisenier avec Theaki,  l’Ithaca actuelle.

 

Bibliographie par ordre chronologique, avec entre parenthèses la solution retenue pour l’identification d’Ithaque :

1 Strabon (Tapha, île près de Leucade selon Pline, la Meganissi des modernes, la grande île) ;

2 W.  Doerfeld et H. Rueter, Homer odyssee, Muenchen, 1925  (Leucade);

3 Victor Bérard, Ithaque et la Grèce des Achéens, Librairie Armand Colin, Paris, 1927 (l’« Ithaque »actuelle) ;  

4 Gilles Le Noan , A la recherche d’Ithaque : essai sur la localisation de la patrie d’Ulysse, Edition Tremen, Quincy-sous-Sénart, 2001( Céphallénie)  ;

5 Jean Cuisenier, Le périple d’Ulysse, Paris, Fayard, 2003 (l’« Ithaque » actuelle).

 

 

Un peu de généalogie concernant les ancêtres d’Ulysse et quelques étymologies pour les noms de certaines  îles.

Tèléboas ou Taphios,le Taphien ,    s’empare de l’île de Leucade ,  à partir de l’île voisine de Taphos, ou Taphè,  Ithaque selon Strabon, soit pour nous Meganissi, en grec : Mεγανήσι, de mega, grand,  et de nèsidion  , îlôt ) la grande île,  à 800 mètres de Leucade,  qui fait partie des Echinades, les îles du Serpent sacré. Parti de Leucade, il conquiert les régions voisines, tant l’Ithaque actuelle que Leucade,  et s’installe avec sa famille sur Méganisi à  Vathi  , cité par Homère, de l’indo-européen  vastu, ville,  port.

Le père de Téléboas  est Taphos , de  taphè, l’île royale , dont le nom est à rapprocher de l’étrusque Tarquinius , de tarkw-, et du grec wanaks, grand roi , au-dessus des simples petits rois ou basileis  (de basi , en grec souvent kasi, titre de courtoisie et de laos, roi.  Taph- vient de tankhw-,l’île du  roi, le t s’expliquant comme venant d’un khw , devenu dv ,  devenu d’abord l, comme dans Laërte , le père d’Ulysse , qui vient de lankhw-+suffixe .

Ithaque ,  grec Ithakè, comme  Utique, Attique  ou en Syrie Lattaquié , viennent , avec vocalisation du n en a et prothèse i ou u, de thankw-.  roi.  Képhalènia ou Képhalonia,  cf.  Latin caput grec Képhalè, égyptien Kephren ou Kheops,s’expliquent à partir de khephwn  + suffixe -alè , avec vocalisations du n et du l et métathèse syllabique. Pourquoi Céphalonie est-elle qualifiée , à en croire cette étymologie, d’île royale ? Probablement parce qu’elle fut conquise très tôt par la dynsatie des Téléboas.

 Le nom de Leucade est à mettre en rapport avec celui de la déesse qui sauve Ulysse de la noyade à son arrivée chez les Phéaciens,  Leukothéa, analogue à la déesse gauloise Lukotétia. Son nom, de lekwo- ,  vient de Lelex , le héros éponyme des Lélèges, de teleg-. De même celui de Tèléboas , de lèlegwo-as , le père d’Ulysse  , doublet de Laërte,    ou Ptérelas ,le grand –père d’Ulysse, avec métathèse de la labio-vélaire gwselela +-aos  . Teleboas  a pour père Ptérélaos , que citent  Apollonios de Rhodes, dans les Argonautiques, 1, 747,  scholie,   et Apollodore, dans sa Bibliothèque, 2, 4,5 et suivants. 

Voici ce que nous apprend Wikipedia au sujet de Taphos : « Les Taphiens (Τάφιοι) étaient de redoutables pirates, pilleurs de villes et vendeurs d'esclaves, et qui sont mentionnés dans l'Odyssée[1].

« Du temps d'Euripide, ces îles étaient identifiées avec les  Echines ou Échinades ( de eskanadu,  du basque Eskaldun,   serpent, cf. le grec Fechidna, Wechinos,  vipère, Fechis, Fophis, latin anguis, sanskrit naja et ahih, anglais snake,vieux haut allemand igil,  grec aspis, lituanien skyda ; toutes les îles ainsi nommées auront des noms de serpent.   ) [2]. Les auteurs modernes identifient Taphos avec l'île de Méganissi (à l'est de Leucade).

« Les Taphiens disaient descendre de Persée, car leur fondateur éponyme Taphios était l'arrière-petit-fils de Persée par sa mère, et avait Poséidon pour père. Une autre tradition fait de Taphios un Lélège, petit-fils de Lélex, ou encore Pélasge », de kwelasgw -.et le nom même du blond Ulysse, Ulixes en latin, de kwolkws-es ,   Odysseus en grec , de kwolukseus , en provient, comme une lointaine colonie Odessa. Le nom de Polyxène vient comme celui

 d’Ulysse  de Kwolksèn. Celui d’Alexandre de

 Alashiya , nom de la Chypre ibère pré-égyptienne,  Alashiya , de vanak+-ya  + titre de courtoisie andere , cf.grec  anèr, andros, anthropos, drôps, latin Nero,sanskrit nar,    maîtresse  .

 « Le roi le plus notable des Taphiens fut Ptérélas, rendu immortel par Poséidon en le dotant d'un cheveu d'or dans sa chevelure. Lorsqu' Amphitryon vint à Taphos pour venger les Mycéniens, sa fille Cométho  arracha ce cheveu pour donner la victoire à Amphitryon dont elle était tombée amoureuse.

« Apollonios de Rhodes évoque le sanglant combat qui opposa les fils d'Électryon aux Téléboéens venus de Taphos, pour enlever leurs troupeaux[]. Il y a peut-être une confusion entre deux peuples, les Taphiens et les Téléboéens, car le Bouclier d'Héraclès évoque une histoire mettant en scène des Taphiens et des Téléboéens [4].

Notes

1.   Homère, Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne [archive]], XIV, 452 ; XV, 427 ; XVI, 426.

2.   Euripide, Iphigénie à Aulis [détail des éditions] [lire en ligne [archive]].

3.   Apollonios de Rhodes, Argonautiques [détail des éditions] [lire en ligne [archive]], I, 749.

4.   Pseudo-Hésiode, Bouclier d'Héraclès [détail des éditions] [lire en ligne [archive]], v. 19.

 

Îles   Ioniennes

Îles principales

Céphalonie · Corfou · Cythère · Ithaque · Leucade · Paxos · Zante

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Îles secondaires

Anticythère · Antipaxos · Doulichion · Kalamos · Kastos · Lazaréto · Méganisi · Pontikonísi · Skorpios · Vido

Groupes d’îles

Îles Échinades (Drakonera · Makri · Oxia · Petalás · Provati · Vromonas· Îles Diapontiques (Érikoussa · Mathraki · Othoni· Strophades · Taphos

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le nom de l’Ithaque actuelle, Ithakè , Theaki , de Pheaki, la basque, pas forcément  la phéacienne , a donné un homonyme  , l’Ithakè homérique , patrie d’Ulysse, savoir Meganissi près de Leucade, dont le nom a une autre origine.    

« [Nommée Ithaca à l’époque romano-byzantine, l’île, nous dit le Net,  apparaît durant le Moyen Âge (période vénitienne) sous les noms de Itacha, Thiaki, Dulichia ou Val di Compare[].   À partir des années 1830, les lettrés de l’île utilisent de préférence « Ithaki », tandis que pêcheurs et marins continuent à utiliser le nom de « Thiaki ».

« Hormis les golfes de Brostaetou et de Skinou desservant le port de Vathy [ du grec  vastu,  mais le même  radical vastum, (cf. sanskrit Angkor Vat  , de Nagara Vastu , la ville du Serpent ),  qui signifie port, ville, a donné aussi un autre  Vathi ,  de Vasty : ce n’est donc aucunement une preuve de l’identité de l’Ithaque homérique et de l’Itaque  actuelle, quoi qu’en disent Bérard et,   à sa suite,   Cuisenier ) ,  la côte orientale de l’Ithaque actuelle présente des falaises assez abruptes et rudes alors que la côte occidentale, face à Céphalonie, est plus basse et verte. L'île semble être constituée de deux presqu’îles reliées entre elles par l’isthme de Pissaetou. L’intérieur d’Ithaque est montagneux , avec le mont Niritas (784 m) au centre (là encore, Nèriton , a un quasi homonyme Nèrikos  sur Leucade, il est vrai que le nom signifie simplement les lauriers-roses et le poète précise d’ailleurs «  au feuillage qui bruit harmonieusement dans le vent »,  einosiphyllon .

 « Dans ce cas, le nom populaire de « Thiaki » pourrait venir de Φεάκια (Pheákia) : il ne serait alors pas une déformation d’Ιθάκη—Ithaque, mais le nom originel de l’île.

« Si ces localisations sont exactes, les Phéaciens d’Homère (Φεάκοι-Pheákoi) ne seraient pas pour autant les habitants de l’actuelle Corfou (ils étaient , à mon avis, plutôt les habitants de  Tartessos  à  l’embouchure du Beto ou Guadalquivir , voir mon blog sur la terre des Phéaciens) , mais peut-être ceux du nord d’Ithaque, autour de l’actuelle Platithrias, où s’élevait un village du nom de Pheákoi

« Des astronomes ont estimé que la date de retour d’Ulysse vers Ithaque serait -1178 avant notre  ère, bien que cette historicité reste encore à démontrer et repose sur des postulats encore incertains, tels que l’inclinaison de l'axe de la Terre à l’époque donnée. »

 

N. B sur les Phéaciens de l’Ithaque actuelle , ou Pélasges , qui ne sont pas les Phéaciens de l’Odyssée .

Du nord au sud, terre de  Duracchium, Doulichion,  ou Dolicha, Durazzo aujourd‘hui en Epire, puis Corcyre (aujourd’hui Corfou), enfin l’Ithaca actuelle (celle de Bérard).   

Les Phéaciens, qui sont des Pélasges et dont le nom est le même que celui des Pélasges,   de phailasges, Phai(l)askes , vaiaskes, Basques ou avec suffixe en -on Gascons, avaient pour héros éponyme Phaeax.  Il eut lui-même trois fils : 1Croton qui fonda une colonie grecque dans l’Italie du sud, Crotone ,2 Locros (cf. Teucer) qui émigra en Italie du sud et y fonda une colonie, celle des Locriens Epizéphyriens, près de la chaîne du Zéphyrion dans l’Italie du sud, ainsi que trois colonies en Grèce, et 3 Alcinoos qui lui succéda et régna en Epire, mot signifiant en grec la terre ferme, le continent par opposition aux îles et parent du breton aber, de l’anglo-saxon ufer, de l’allemand ufer, hafen,du  néerlandais haven (français havre ), de l’arménien ar’n avec suffixe en - n ou en -yo. Mais, harcelé par les Cyclopes en Epire  , à Duracchium,  Durazzo aujourd’hui ,grec Durrachion, même mot que  Doulichos, l’ancien nom de l’Ithaque actuelle (celle de Bérard),  Alcinoos s’expatria d’abord…au nord de l’Ithaque actuelle où s’élevait un village du nom de Phéacoi (aujourd’hui Plalithrias, métathèse de pelikathry -as). «  Les gens de Crocylée  (l’île au safran, krokos,  Korkuros , Corcyre, pour l’île appelée Ithaca aujourd ’hui , ce qui prouve que ce n’est pas l’Ithaque d’Ulysse puisque celle-ci est expressément nommée (Ithaka)  ) , ceux de l’escarpée Aigilips (traduction de l’adjectif aigylips qui signifie escarpée comme l’est Céphallonie ) .

La véritable Ithaque homérique , Taphè.

Taphos, Odyssée, I, 417, Taphios , Odyssée, 15, 427 ; 16,426, ; i, 181 ; 17,426 , ou selon Strabon  Taphè  est l’Ithaque homérique, la patrie d’Ulysse, pour nous Meganissi , de megan  nèsidiion , Meganisia au jourd’hui et selon Pline l’Ancien, 4,53, il s’agit  d’ îles près de Leucade qu’il nomme Taphiae au pluriel,  ou pour la région en latin  Taphiusa,  36, 1 et pour l’habitant Taphiusius.

 

Mais d’abord rectifions un contresens sur le mot néion, au vers 1,  185-186, traduit par : «   sous le Neion boisé », comme si Néion était un toponyme. Mais il y a contradiction entre les bois,  les forêts et  le mot néion qui signifie jachère, terre défrichée, champ comme le vieux slave nijva. En réalité, il s’agit de l’équivalent de l’adjectif connu d’Homère,néiaira,  Iliade, 5, 539 et 616,   et signifiant au-dessous, si bien que le passage signifie au-dessous de la forêt . Adieu le Néion ! Le texte doit être corrigé, par exemple  avec  l’adjectif  néiarion . qui est au-dessous , à l’extrémité.     

Selon le Net, « l’ethnologue et navigateur Jean Cuisenier, a refait en 1999-2000, au terme de longues recherches et de nombreuses navigations en Méditerranée, tout le périple d’Ulysse : il a acquis la certitude que plusieurs ports et mouillages de l’Ithaque homérique correspondaient « exactement » ( !) à des ports et mouillages de l’Ithaque moderne,  [, , ] en accord, la plupart du temps, avec les conclusions de l’helléniste Victor Bérard, passé en ces lieux un siècle avant lui. Il dresse ainsi la liste de ces localisations :

  • le port de Phorkys, Φόρκυνος λιμήν (Odyssée, XIII, 96-104) = Dexia, Port de Vathy
  • le port de la Ravine ou Rheitron, Ῥεῖθρον λιμήν (Odyssée, I, 186) = Frikès / Kioni

Il faudrait pouvoir consulter une carte d’état-major de Méganissi avec tous les lieux-dits, tandis que je n‘ai que les maigres cartes du Net, peu lisibles au demeurant.

 Toutefois je réponds dès maintenant point par point à Cuisenier :

1 Spartochori, du grec chôros , lieu, et de Parto de Phorkos,   l’emplacement de Phorkus répond mieux que Dexia de Cuisenier,  au  port de Phorkys, Φόρκυνος λιμήν (Odyssée, XIII, 96-104)  et quant à son port de Vathy nous avons aussi bien sur Méganissi le port de Vathi,  de Vasty [ du grec  vastu, radical vastum, qui signifie port, ville).   

2 Nous avons à Meganisi un autre port , Ryanna,   le principal port d‘Ithaque Ry(thr)anna pour le port homérique de Ῥεῖθρον λιμήν,  Rheithron ou Ryanna, d’où Ulysse a dû partir pour Troie.  Reithron  désigne, non une ravine comme le veut Bérard, mais un cours d’eau ou plus exactement une aiguade, un  lieu d’approvisionnement en eau pour les navires. Le rapprochement que je fais me semble plus vraisemblable à tous points de vue que celui de Cuisenier de Reithron avec Frikès / Kioni.

3  Pourquoi  Homère ne nomme-t-il pas la ville, polis, la capitale d’Ithaque ? C’est que  ce village de l'intérieur des terres s’appelle , de nos jours encore ,  Katomeri , du pluriel neutre  ta  kala-neria , par métathèse (ta)kata-meria , kata meri devenu kaloi  nèrioi , ce qui  du temps d’Homère, était interprété comme signifiant  « aux beaux lauriers –rose », et qui nous donne le nom du  le lieu de naissance d’Homère qui connaissait si bien cette région . Faute de comprendre ce nom, les Vénitiens au Moyen Age l’ont interprété Kalèméra, Bonjour ou Au-revoir et l’ont traduit par  « Vale «  , appelant l’île « Vale di compare », le bonjour des compagnons,  et le Net s’est trompé, donnant ce nom à l’Ithaque de Bérard ! Autre étymologie populaire sur Homère : en grec Homèros signifie aveugle  et on a fait du poète un aveugle !

 

  3 Homère appelle l’Ithaque de Bérard du nom de son point culminant, le Mont Niritas (784 m) au centre de l’île, au vers  633 : «  ceux qui possédaient Ithaque , ceux du  Nèrite ( to Nèriton, de nèris laurier-rose  ou nard. Homère le qualifie de « au mouvant feuillage », épithète due au sens que donne le poète , étymologiste à ses heures,  au mot  laurier-rose, même s’il y a de fortes chances que le nom du laurier –rose  dérive de celui du nard, et même,  plus anciennement,  d’un  nom du  serpent  anguillula ). « Le Laurier-rose (Nerium oleander) est une espèce d'arbustes ou de petits arbres de la famille des Apocynacées. Cette espèce est présente sur les deux rives de la Méditerranée mais de façon plus éparse sur la rive nord. Il s'agit de la seule espèce du genre Nerium. Cette plante est parfois appelée Oléandre et plus rarement Rosage, Nérion ou Lauraine », de naurdine, avec métathèse du d et transformation en l .Le n initial est labile, comme le montre le latin laurus, laurier-rose, de navros. Le grec nèrion avec èta  s’explique à partir de navrion ou de nardvion, navrdion. »

Le nom du nard, Nardostachys grandiflora , vient du sanskrit naladam (Indian spikenard ), grec  nardos .

Il ne faut pas confondre le Nèriton de Méganissi avec le Nèrikos de Leucade.

4La pierre aux corbeaux Ag(ia , homérique , sacrée ) Korek , le dolmen du corbeau sur Méganissi.

Nous avons justement   à Méganissi le  dolmen Korakos pètrè  cité par Homère comme présent dans la patrie  grecque d’Ulysse , Ithaque-Méganessi,  Odyssée, XIII, 407,  sous le nom actuel de ag(ios) korak, la pierre sacrée du corbeau .

  Nous avons à  Leucade deux autres dolmens :   le premier est appelé agios petros , la pierre sacrée .Mais de qui ? De Leucadios probablement. Selon Strabon, X, 452, 461, il était le frère de Pènélope, la femme d’Ulysse,   qui, selon Aristote, Poétique, 25, était elle-même la fille d’un homme de Corcyre (Corfou aujourd’hui) appelé Icadios. Icadios demeura en Acarnanie, où il s‘était constitué un petit état. C’est son fils Leucadios qui donna son nom à la ville de Leucade sur l’île du même nom.

Le second dolmen de Leucade est appelé agios Ilias (la pierre sacrée d’Ilion, de wilusa, Ilion,  ou simplement de Leucade, du Serpent,  ilgw  ou Aigilips , cf., mais sur  l’Ithaque de Bérard, ce qui est aujourd’hui l'anse de Péra Pigadi , de  petra perigiali , de aigialion , la pierre du serpent..

Mais on peut  interpréter autrement le nom de ce dolmen ; le jeune  Homère, né à Katoméri, ne savait pas le sens de Ilyus, serpent, et, coutumier des étymologies comme celle de  son lieu de naissance  et de  celle de Nérite , il a pu lier cette pierre et Ilion . Il aurait pu écrire alors son premier ouvrage,  la Petite Iliade, du Vè ou du  VI è siècle, avant d’écrire la Grande Iliade ou Iliade qui  relate  la colère d’Achille et l’Odyssée. Homère lui-même , selon moi,dans la   (Petite) Iliade [détail des éditions] [lire en ligne [archive]], arg. 4 ; Apollodore, Épitome, V, 13 ; papyrus Rylands 22)  raconte en hexamètres dactyliques comment  Ilos avait fondé Ilion, ville appelée ainsi de son nom. La  statue de Pallas Athèna, qui  la représentait avec l’aigide (le serpent)  et qu’on appelle Palladion,   tombée miraculeusement du ciel,  passa pour un signe que les dieux approuvaient la fondation de cette ville par Ilios , puisqu’elle  était tombée du ciel , comme souvent les mégalithes , dans le temple d’Athéna qui était alors en construction (ou bien , selon moi , on y avait découvert ce mégalithe  en fouillant le sol). « Lors du siège de Troie, dit le Net, le Palladium devint un enjeu majeur. Hélénos, capturé par Ulysse, révéla que Troie ne tomberait pas tant qu'elle abriterait la statue[]. Selon la tradition grecque, elle fut alors dérobée par Ulysse et Diomède  [originaire d’Argos, qui recueillit le palladium, selon Pausanias ],  qui la rapportèrent à leur  navire » Cette pierre , selon moi, est un menhir de type archaïque, comme ceux de Cappadoce et des Baléares , c’est- à dire en deux parties, dont la partie supérieure consiste en une grosse boule de pierre, qui symbolise la mort préalable du,grain enfoncé dans la glèbe avant sa renaissance (voir mes blog sur le sujet .Diomède a pu la ou les faire rouler car , paraît-il, il y en avait deux)à jusqu’au navire à la fin de la guerre et la transporter à Leucade. Mais Leagros offrit ensuite le palladium aux rois de Sparte, qui le placèrent  auprès de la ville , au sanctuaire des Leucippides . Les rois de Sparte, conseillés par l’oracle de Delphes, élevèrent à côté un temple  à Ulysse.  La déesse Athéna tire son nom de Pallas d’un nom de la pierre , selon moi, khwalkw-as , forme troyenne, correspondant au latin calc- et  au  grec chalch-. Il y avait dans la citadelle , Pergame,d’Ilion à Séleucie (Lycaonie)   en Turquie , en face de Chypre, selon moi , et non  près des Dardanelles (vpoir mon blog surTroie) , à côté du temple d’apollon , un temple dédié à Pallas .  

Homère trouva les éléments du mythe troyen et la langue poétique traditionnelle dans les Hymnes homériques (cf . les Hymnes védiques aux dieux) et dans les Chants cypriens , œuvre d’un habitant de Chypre Stasinos de Chypre , corrigée par Hégésias de Chypre : en 11 livres  , l’œuvre partait des événements antérieurs à ceux de l’Iliade et pouvait appeler une suite. Avantage, pour Homère, des Chants cypriens : leur auteur habitait Chypre et était donc  près d’Ilion –Troie sur le continent, en face très exactement (voir mon blog sur Troie qui la localise bien  loin d’Hissarlik), dont il avait pu visiter les ruines ou au moins en avoir entendu parler par des témoins dignes de foi. Pour ceux qui s’intéressent au sujet, il faut lire  de  François Jouan, Euripide et les légendes des Chants Cypriens ,  aux Belles Lettres, 2009, 516 pages .

Il y a,   en beaucoup d’endroits  de par le monde, des dolmens   de ce nom, en ces régions où ont habité des constructeurs de mégalithes.

 J’en citerai deux : en France et au Danemark, avant d’en donner mon explication.

Le nom du  dolmen du Corbeau, près de Doué-la-Fontaine, commune de Louresse -Rochemenier, dans le Maine -et-  Loire ,  vient de kouros, de kowr- , donnant korbellus , jeune homme, adolescent non encore initié,  et on retrouve le même nom dans l’ Odyssée, XII, 407,  la pierre du « corbeau », korakos lithos,  de kouros , jeune homme : c’est le plus ancien nom de   dolmen connu . Ce toponyme est commenté par Plutarque, Moralia, 776e, et  le dictionnaire Bailly le  localise sur un  cap d’Ithaque nommé aujourd’hui Koraka Petra, non pas  sur l’Ihaque de Cuisenier et Bérard, Péra Pigadi , de  petra perigiali , de aigialion , la pierre du serpent , mais bien, selon moi,  ag(ios) korak(petra), la pierre sacrée du corbeau,sur Méganissi.

   F. Vinci, dans The Baltic origins of Homer’s epic tales, The Iliad , The Odyssey, and the migration myth, 2006, Inner Traditions, Rochester, Vermont, qui,  p 34 , a trouvé sur l’île danoise Lyë    un dolmen appelé Klokkesten sten signifie pierre et où, selon moi, klokke  vient de kolkw, cf .  kouros de korkvos, donnant corbellus .  La même incompréhension a fait passer du dolmen des Jeunes hommes, futurs initiés, kouroi, attendant leur  tatouage au fer chaud sur la poitrine d’une déesse Serpent  , au dolmen du Corbeau, tant sur l’île danoise que sur Ithaque- Méganissi et sur  Leucade. Nous avons dans  Korakos lithos  ,  le dolmen du Corbeau , un curieux singulier antéposé à lithos , où korakos vient en réalité  de kworakos avec un r voyelle donnant ra.   

Trois textes fondamentaux

1) Le roi Mentès à Taphos (la véritable Ithaque ,

Méganissidia aujourd’hui, de Mégannissi (dion), le grand îlot, où se trouve Télémaque), Od. , I, 181 : «  Je me nomme Mentès ; j’ai l’honneur d’être fils du sage Anchialos  [tué par Hector pendant la guerre), et je commande à nos bons rameurs de Taphos. Je viens de débarquer (à Taphos Meganissi), tu vois ; j’ai mon navire, et j’ai mon équipage ; sur les vagues vineuses, je vais à Temesa [Lemessa à Chypre] chez les gens d’autre langue (assyrien, puis égyptien à Chypre au XIVe siècle av. J. – C.), troquer mon fret de fer brillant contre du cuivre.  Du temps le plus lointain nous sommes l’un pour l’autre, et nous nous en vantons, des hôtes de famille. Interroge plutôt le vieux héros Laërte… »

Où se trouve Témesa ? Chypre, grec kuparis,  était une île  riche en cuivre, dont l’ancien nom égyptien était Alashiya, en assyrien Latnama (qui a donné le nom de la ville chypriote  Tarnaca avec un  passage de l à t que nous retrouverons dans Temesa.   

Témésa est une ville portuaire  de l’île de Chypre.  Le nom venait de l’assyrien Latnamasa  et il est devenu Lemossos , de lemosos, en turc Limasol . Avec un neutre pluriel, comme pour ta Kuthera, Cythères,  on a ta  Lemésa , puis notre homérique ta  Temésa .  

Où allait s’approvisionner notre Taphien en  fer ? A l’époque,   en Grande Grèce, dans le sud de l’Italie,  à Sybaris (de sidèros, fer,  ou à Barium , de dhèrium, cf. latin ferrum, fer,  dans le golfe de Tarente.

2) Le royaume d’Ulysse .

Iliade, chant  II, vers   625 : «  Puis ceux de Doulichion (Duracchium ) et ceux des ces îles saintes  des Echines , 626  qui font face  à l’Epire  (èpeiron)   au-delà de la mer. »  . anta èlidos du vers 626 est fautif et il faut lire anta èpeirou , car l’Elide se situe au Péloponnèse ! !!

 Iliade, II, 631 : « Ulysse conduisait les Céphalléniens au grand courage,

632 :   vers 634  à déplacer en 632 et il faut inverser les hémistiches  pour suivre un ordre géographique du nord au sud : » kai Krokulèn enemonto kai Aigilipâ trècheian ,

 

« les gens de Coryclée (Corcyre, Corfou ),   ceux de l’’escarpée  Aigylips (Leucade) » ,

 

633  ceux qui possédaient Ithaque , ceux du  Nèrite (sommet au centre de l’Ithaque de  Bérard , aujourd’hui le Niritas (784 m) ,« au mouvant feuillage », épithète due à une étymologie populaire rattachant le nom du sommet au nom du laurier-rose, nèrite , alors qu’il vient en réalité d’un nom du serpent, par métathèse de  cf .  latin anguis et grec echidna,  vipéra , de ngwidna , nagwid- , par dissimilation Nèrite de navirite ;

634 hémistiches à inverser : èdè oi Samoi amphemonto,   oi te Zakunthon  echon,

« ceux de Samos (Céphalénie) et de Zakunthe (Zante aujourd’hui )  », ,  

635  ceux du continent  aussi et des rives  qui sont en face de ces îles.

Voici le texte sous une forme  plus facile à lire, sans commentaire  et où les îles sont dans l’ordre géographique : « Puis ceux de Doulichion et ceux des ces îles saintes  des Echines ,  qui font face  à l’Epire    au-delà de la mer... Ulysse conduisait les Céphaléniens au grand courage: les gens de Coryclée , ceux de l’âpre Aigylips  , ceux qui possédaient Ithaque , ceux du  Nèrite au mouvant feuillage,  ceux de Samos  et de Zakunthe ,  ceux du continent  aussi et des rives  qui sont en face de ces îles. »

Ou bien, si l’on préfère : « ceux de la côte de Durazzo  et ceux des ces îles saintes  des Echines , qui font face  à l’Epire    au-delà de la mer, les gens de Corfou ,   ceux de l’âpre Leucade  , ceux qui possèdent  Méganissi  , ceux d’ Ithaque dont les lauriers –rose balancent leur feuillage au vent, ceux de Céphalénie et de Zante  , ceux du continent acarnanien  aussi et des rives  qui sont en face de ces îles,celles de  l’Acarnanie. »

Il nous faudra commenter le nom de ces îles et leur identification, lorsque cela n’a pas été fait précédemment dans ce blog ,  savoir pour Crocylée, pour Leucade ,  pour Samos et pour Zakunthos.

1 La  Krokyleus homérique est l’île que nous appelons aujourd’hui Corfou, autrefois Corcyre. Le nom de Krokyleus  est à rattacher au latin colubra, couleuvre, cobra, latin crotalis  , au grec  krokodeilos.

 2 Le nom homérique de Leucade, de lelekws , cf. leukothéa, Leukadès devenu  Nikosie à Chypre et   Leucate en Gaule du sud, est  Aigylips ,l’escarpée Aigilips  dit Homère,qui rattache  là le  nom à   l’adjectif aigylips qui signifie escarpée, mais en réalité le nom

d’ aigilips vient de silngh  , par métathèse snghl  , snaighw ° li p, avec vocalisations et prolepse,-un nom du serpent à nouveau, vieux haut allemand igil,  de sigil , allemand schlange , grec  echidna , anglais snake. Les Ioniens doivent leur nom au serpent, cf. grec ios, venin, de wisos  latin virus ,de weisus  ,  vipera de kwisa sanskrit visam, poison,.

3 Le nom de Samos , de saghn- ,  nom aujourd’hui d’un u mouillage  de Céphalénie, vient d’un nom du serpent qu’on retrouve dans Samothraikeia   et dans le nom d’une île du même archipel, Drakoneira , de ksakundhrak+-aria, avec prolepse du k. 

4 Zakunthus  , aujourd’hui Zante,   est à rattacher aux noms  de Sagonte en Espagne , Saguntum en Tarraconaise, de Sagone en Corse  ainsi qu’à  celui des îles  Sanguinaires , de sagin –aria, en Corse , toutes signifiant dragon, serpent.

 

 

3) Asteris pour Fasteridon  avec digamma , Viscardo

aujourd’hui. 

Porto Viscardo , de wasteridon, vastu , cité, port,  et aèris , (île) sous le vent, Cf.  Astyalos, ville maritime chez Homère : Viscardo est aujourd’hui l’héritier de Wasteris , Wasteridon.

 Télémaque est en pleine mer, « dans la passe entre Ithaque

( celle d’Ulysse , Taphè , Meganissi ) et la Samé des roches (mouillage de Céphalonie aujourd ’hui ) , un îlot de rocher, la petite Asteris  dans  les ports jumeaux  avec leurs bons mouillages. Odyssée,  IV, fin.  Bérard, dans Ithaque et la Grèce des Achéen, p. 307,   cite  Les miroirs et guides de la mer d’après Grasset  Saint-Sauveur  (III,  p.15) : « après le mouillage nommé Samos , en continuant de ranger (longer) la côte orientale de Céphalonie et en  allant au nord, on trouve un autre mouillage  [ après  le premier  mouillage de Samos, c’est le second des ports jumeaux]  , nommé Viscardo ; c‘est une petite anse qui ne peut recevoir que des bâtiments marchands de peu de portée,des galères et des galiotes. A un tiers de lieue, il y a un petit écueil nommé  D’Ascalio (de scoglio, écueil).

 « On mouille  très près de la côte, portant même des amarres à terre  pour empêcher les ancres de chasser.  L’inclinaison du fond  rend ce mouillage peu sûr [pour les gros bâtiments], et l’on risque en dérapant d’être jeté à la côte de Thiaqui  (Ithaque actuelle). On voit sur le sommet  et à la pente de la montagne  de l’île  [de Céphallonie,  Port Viscardo] un village assez considérable. »

 

 

 

 

 

 

 

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