lundi 28 juin 2021

LA DÉCOUVERTE RÉCENTE D’UNE CITE ENGLOUTIE : L' HOMÉRIQUE PYLOS LA SABLONNEUSE DONT LA LOCALISATION ÉTAIT INCONNUE .

 

16-juin-21

LA DECOUVERTRE RECENTE D’UNE CITE ENGLOUTIE :PYLOS LA SABLONNEUSE  DONT LA LOCALISATION ETAIT INCONNUE .

Au chant II de l’Iliade, aux vers 591sqq . , nous avons : «  Puis les gens de Pylos et de l’aimable Arènè , de Thryos  où l’on passe l’Alphée, de l’escarpée Euktimenon , et ceux qui possédaient (imparfait) Cyparesseis , et Amphigeneia,  et Pteleon et Helos, et Dorion […]. Ceux-là obéissaient au vieux meneur de chars, Nestor. Il mettait, lui, en ligne,  90 nefs creuses. »

Avec sagesse, Leak, en 1915, déclare forfait pour les localisations des ces 10 toponymes . Quant à Allen, dans The Homeric Catalogue of Ships, p.79, il écrit que les sites de Helos et Pteleos sont inconnus , ainsi que la ville de Aipû que nous avons, avec Phérécydès, traduit par l’épithète escarpée, appliquée à la ville de Euktimenon, inconnue également. On devine  que toutes ces cités sont ou plutôt étaient près de la mer et proches de Pylos la sablonneuse (ionien èmathoessa), ainsi que des bancs de sable encombraient l’Alphée , permettant le passage à gué à Thryos.

Or, des fouilles sous-marines récentes ont livré d’intéressantes images au sud du Péloponnèse près de l’île de Paulopetri, dont il est facile de décomposer le nom en Pylos (Paulo) la rocheuse (petrèessa), par opposition à Pylos la sablonneuse  , engloutie pour sa part . On discerne facilement une cité mycénienne ou plus exactement minoéenne (elle est située non loin de la Crète à l’extrémité du Péloponnèse , près de la Laconie. Wikipedia écrit : « En 1967 ont été trouvés des bâtiments séparés, des rues, des routes, deux tombeaux et près de 40 cistes, datant de la période mycénienne (-1180 à -1680)1.

Les plongeurs ont découvert en 2009 des objets en céramique datant du Néolithique, ce qui démontre que Pavlopetri fut occupée dès le IVe millénaire avant notre ère, bien avant la période dite mycénienne à la fin de l'Âge du bronze, mais le développement du port semble en rapport avec la civilisation minoenne (époque palatiale), selon les correspondances de style des objets découverts et des traces de constructions. Lors des campagnes de fouille de 2009, 2010 et 2011, de nouveaux bâtiments, un mégaron et un pilier de crypte ont été identifiés. Le professeur Henderson et son équipe ont pu réaliser une cartographie numérique du site, grâce à un scanner acoustique mis en œuvre par l'université de Sydney, et proposer une restitution infographique 3D du site. Plusieurs tombes sont creusées dans la roche près du site, et des coffres-sépultures sous des maisons, contenant le plus souvent des restes d'enfants ont été découverts. Certaines des tombes hypogées sont encore hors de l'eau : elles se trouvaient en hauteur par rapport à la localité. »

La cité occupe une quinzaine d’hectares et a été ravagée par trois tremblements de terre accompagnés de tsunamis  vers l’an 1350, ce qui explique l’ignorance où l’on est d’elle à date historique et ce qui oblige peut-être à dater l’Iliade et même le Catalogue du chant  2 plus anciennement qu’on ne le fait généralement, de

-1400 environ plutôt que 1200.Il s’agit de la cité engloutie la plus ancienne. Les autres cités nommées par Homère ont dû suivre le même sort.

Indice intéressant, le fleuve Alphée, grec Alpheios ,  a laissé son nom à l’île d’Elapho -nisos (de nèsos,  île, et de l voyelle donnant ela+ph- ),l’île de l’Alphée,  à rapprocher du nom d’Alep,   située au nord-est du site de Pylos dont le nom signifie comme celui de l’Alphée  sable, de p[samb]ulos , cf . grec ammos, amathos,  psamathos , vieux haut allemand sant , anglais sand, psammos ,  la ville de Chypre Amatheous , aujourd’hui Limisso , ou encore le  grec alphi, faine d’orge se présentant comme du sable blanc, latin albus .  Thryos sur l’Alphée vient peut-être de [psama]thruw-os , le haut-fond, le banc de sable.

Voici enfin une autre localisation  : l’escarpée Euktimenon, qui signifie riche en belles constructions,  est  l’actuelle Paulopetri, qui est escarpée ;    et ceux qui possédaient (imparfait) Cyparissèeis , riche en troènes ,  Amphigenei, à rapprocher de ampelogenès  , ampelogeneèssa,ampelogeneissa , riche en plantes parentes de la vigne, grec ampelos,  (comme la vigne vierge ou la lambrusque) , Pteleon , l’île  qui est plantée d’ormes , ulmus campestris,  Helos, qui signifie le marécage , le haut fond. Quant à Arénè, son nom est peut-être à rapprocher du grec linon,  de ‘rinon , lin,et elle est   qualifiée d’aimable pour ses fleurs de belle couleur bleue. Dôrion,  pour daurion  ou laurion cf. le nom de Laurion  ,ou Laureion,  montagne près du Sounion en Attique, est à rapprocher du nom du laurier-rose, nèrion, ou du nard, grec nardos, et du  laurier, latin laurus, grec daphnè.  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire