jeudi 2 avril 2020

Jean le Baptiste : analyse de quelques confusions.


                Jean le Baptiste : analyse de quelques confusions.
L L’existence de Jean le Baptiste est mentionnée par Flavius Josèphe.   Influencé  par le brahmanisme, il était végétarien et même vegan, ainsi que non-violent,  c’est-à-dire  qu’il refusait tout contact avec les animaux morts ou vivants : cuir, miel, etc. Or, Marc 1, 6 nous dit : Jean avait un vêtement de poils de chameau et une ceinture de cuir autour des reins. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage ; à rapprocher de Matthieu qui l’a copié : sa nourriture était de sauterelles et de miel sauvage (3, 4).
La confusion de egktis, egkridos, galette à l’huile  ,  avec l’accusatif pluriel grec akridas, sauterelles , sauterelle , par Marc et Matthieu.
  L’Evangile des Ebionites ou des Douze Apôtres, plus véridique (il nous parle du végétalisme du Christ) nous dit pour sa part que Jean  «  ne se nourrissait que  d’un miel sauvage qui avait le goût de la manne, comme nos gâteaux à l’huile » (accusatif pluriel egkridas de egkrisegkridos, mot utilisé dans l’Exode,16, 4-31 : Dieu dit à Moïse : «Je vais faire pleuvoir du pain du haut du ciel. »…. Apparut sur la surface du désert quelque chose de menu, de grumeleux, de fin, comme du givre sur le sol. « Cuisez ce que vous voulez cuire, faites bouillir ce que vous voulez faire bouillir, et,  tout le surplus mettez-le en réserve jusqu’au lendemain.  » Ils le mirent en réserve jusqu’au lendemain, comme Moïse l’avait ordonné ; ce ne fut pas infect et il n’y eut pas de vers dedans. La maison d’Israël donna à cela le nom de manne[ manna, cf. grec murikè, myrte et hébreu  mahar, de mannar,  nourriture qui se conserve bien). On eût dit de la graine de coriandre, c’était blanc  et cela avait le goût de la galette au miel (egkris), -ainsi que Nombres, 11, 7 : la manne ressemblait à de la graine de coriandre et avait l’aspect du bdellium (gomme-résine blanchâtre d’une variété  de  baumier, arbre à baume ou balsamier,    Dacryodes macrophylla,  qui est un arbre fruitier d'Afrique de la famille des Burseraceae. ; le nom bdellion se retrouve dans les noms vernaculaires (avec métathèse) atom(bo) de bdo(to-ng)tyom ou bdollone tombomuga-tsi donnant boto(nga)tyon ), puis bdellion. Le  mot  labdanum, métathèse de bdalanum, désigne la résine de certains cistes, Le labdanum, également appelé ladanum (à ne pas confondre avec le laudanum, du pavot, qui en vient aussi), est une gomme produite par les feuilles et les rameaux de Cistus ladaniferus et Cistus cyprius et  dérive aussi de bdellion.    « Le peuple s’égaillait pour la récolter; puis on la broyait à la meule ou on l’écrasait au pilon ; enfin on la faisait cuire dans un pot pour en faire des galettes. Elle avait le goût d’un gâteau à l’huile », en grec egkridos ; le mot se trouve aussi  dans les comiques (Athénée, 645 e). Mais  le mot n’a pas été compris par Marc  et a été confondu avec l’accusatif pluriel grec akridas, sauterelles).
    La manne,  manna en hébreu,  est une exsudation sucrée  qui se voit sur les  tamaris du Sinaï, sorte de bruyère ou de ciste,  muriké en grec, provoquée par des insectes voisins des cicadèles..
Voici ce que nous dit Internet à ce sujet, en précisant que le peuple a toujours cru que l’exsudation venait de la plante elle-même, au printemps, comme moi-même en Corse.  Sans le savoir, Jean mangeait donc quelque chose qui était en réalité d’origine animale. Mais   Jean Baptiste, non seulement ne mangeait pas de sauterelles, vivantes ou tuées par ses soins, ce qui l’aurait plongé  une sainte horreur, mais il ne mangeait même pas de miel. Il se contentait de la manne, c’est-à-dire de galettes à l’huile faites sans miel,  mais  qui sentaient comme le miel  provenant des tamaris parce qu’elles-mêmes étaient  faites à partir des exsudats des cicadèles présents sur ces  tamaris et dont Jean le Baptiste croyait  qu’elles-mêmes  produisaient cet exsudation, comme le baume de certains arbres. En réalité, il nous faut restituer le texte suivant : 
Jean se nourrissait simplement d’une   manne qui avait le goût de nos gâteaux à l’huile » (accusatif pluriel enkridas).
L’insecte  à partir duquel  sont fabriqués ces gâteaux.
Internet : « L'espèce la plus commune est Philaenus spumaria, sorte de petite cigale de l’ordre des Hémiptères qui, au stade larvaire, produit une bave blanche très caractéristique Les cicadelles écumeuses (en Corse, à Mezzana par exemple, sur une variété du Cistus creticus qui ne produit pas de labdanum et s’appelle le Cistus corsicus Loisel) sont des insectes piqueurs et suceurs possédant un rostre leur permettant de pomper la sève des végétaux. De petits amas de bave blanche mousseuse apparaissent alors sur les végétaux, servant à la fois d'isolant climatique et de protection contre les prédateurs pour la larve jusqu'à ce qu'elle atteigne le stade adulte. Cette bave mousseuse est communément appelée « crachat de coucou » (les prétendues « cailles « de l’Ancien Testament).
On peut en rapprocher pour l’usage, très méditerranéen, dans les pâtisseries,  la manne de Sicile , exsudat du frêne à manne, Fraxinus ornnus  ,  par suite de la piqûre du puceron Gossyparia ulmi ou par incision de l'écorce. La manne de Sicile est encore de nos jours utilisée pour sucrer les pâtisseries et dans les cosmétiques. Elle est produite dans la région de Cefalu à Castelbuono après incision du tronc. Une sève élaborée est ensuite récoltée. On distinguait autrefois trois qualités de manne de Sicile : la manne en larme , la plus pure, la manne en sorte constituée de petites larmes agglutinées entre elles par un liquide collant, et la manne grasse qui était mêlée de débris végétaux et dont l'odeur était désagréable.  
 Mais on ignore la nature précise du végétal qui alimentait les cicadèles de Jean, peut-être des tamaris ou des cistes , ou encore une légumineuse commune de la péninsule arabique et des environs, une fabaceae nommée Alhagi maurorum  qui produit ce qu’on appelle la manne de Perse .

« Jean avait un vêtement de poils de chameau et une ceinture de cuir autour des reins ». Ce vêtement de  Jean le Baptiste est également curieux pour un nazir et pour un végétarien ; c’était une sorte de robe blanche en coton  sans couture « inconsutile »,  portée également par le Christ et que les soldats après sa crucifixion se disputèrent au jeu, faute de pouvoir se la partager en plusieurs morceaux indépendants.
 Il y a  ici une confusion, signalée par le Bailly, entre le nom du chameau, en grec kamèlos , génitif pluriel kamèlôn, prononcé kamilôn  et   kamilos  , le nom du  cordon, sacré , kusti en sanskrit.   
La ceinture de Jean le baptiste,  loin d’être en peau de chameau (kamèlos prononcé kamilos) mort, matériau impur s’il en était,  devait être en réalité le légendaire cordon (kamilos) de coton (taxilôn , proche de kamilôn) blanc des prêtres brahmaniste.
Le coton était  peut-être inconnu de Marc. Le coton se dit en grec   ta (apo tôn) xulôn (éria), littéralement la laine provenant de certains arbres,  devenu taxulôn  prononcé par iotacisme  taxilôn , proche de kamilôn.
 Le cordon sacré.
L’initiation brahmaniste comporte l’investiture du cordon sacré, le kusti, fait de 6 fils de coton blanc noués. Cette cérémonie précède de peu le choix d’un guru ou précepteur. Renou : « C’est le guru  qui, après avoir lavé le cordon , l’avoir tordu et détordu avec des récitations sacrées, le passe autour du bras droit  et de la tête du jeune initié, de manière que le fil repose sur l’épaule gauche. » Le kusti  est l’équivalent du cordon ombilical donné par la mère, car le jeune grâce au guru est maintenant deux fois né, dvi-ja. 
 Les 6 brins du cordon  sont un indice révélateur. Varenne explique que  la symbolique du nombre 6 est très importante car les 6 Immortels Bienfaisants   les 6 brins  du cordon appelés Amesha Spenta sont les 6 Immortels
Bienfaisants et  sont : Bonne Pensée, Vohû Manah , Justice, Asha, Empire guerrier, Khshastra, Dévotion, Armaiti, Intégrité, Haurvatât, Immortalité, Ameretâr.

2) Encore une histoire de chameau !
Matthieu, 19, 24 : « Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguiller qu’à un riche  d’entrer au royaume de Dieu ». Tant pis pour la métaphore ! Il faut comprendre, avec la même confusion entre chameau et cordon : « il est  plus facile de faire passer par le chas d’une aiguille  mon cordon de six brins de coton (kamilos) que pour un  riche d’entrer au royaume de dieu ».
3) La tire-lire , Mat. 17, 24-27 :
« Pour ne pas scandaliser les percepteurs des deux drachmes (un statère), 5ajout par incompréhension, va à la      mer, jette l’hameçon, et tire] le premier poisson qui viendra ; ouvre-lui la bouche et tu trouveras un statère. Prends-le et donne-le leur pour moi et pour toi. »
Il s’agit d’une parole de Jésus que Matthieu n’a pas comprise : .de même que de nos jours les tirelires ont parfois la forme d’un cochonnet, à date ancienne , en Galilée,   elles avaient la forme d’un poisson.
On trouvera dans un article de Th . Murcia dédié à ce pseudo-miracle toutes les indications relatives à ce curieux poisson endémique au lac Tibériade , Chromis tiberiadis Lortet 1883, 2 variétés dont l’une a nom Chromis Flavii Josephi Lortet pour rendre hommage à Flavius Joseph (voir notre blog) . Le mâle  élève dans sa cavité buccale les œufs pondus par la femelle,environ 200,  jusqu’à la maturité des alevins. La symbolique était claire : de même que les alevins vivent protégés dans cette bouche, de même les pièces d’argent « feront des petits » en quelque sorte et produiront des intérêts  si elles sont conservées dans cette bouche incubatrice.

4) On trouve dans Matthieu, 6,11,  et dans Luc, 11, 13 : « Donne-nous chaque jour notre pain quotidien », prière qui signifie en réalité, comme l’avait déjà  dit saint Jérôme : « Donne-nous aujourd’hui notre pain de l’au-delà, notre pain de la vie futuremahar en hébreu hérité de l’hostie mithraïque .cf . Jean, 6,27 : Travaillez, non pour la nourriture qui  périt  (le pain),  mais pour la nourriture  qui subsiste dans la vie éternell ( le pain de vie, l’hostie), celle que vous donnera le Fils de l’Homme (Jésus), car c’est lui que le Père, que Dieu a marqué de son sceau (pour en faire un nazir). »
Louis Pirot renvoie à la thèse du P. Cré, missionnaire d’Afrique, quicomplète ainsi l’interprétation précédente∞∞: «∞∞l’
 Hemichromis sacra
, enarabe
le chien (kelb)
 ou
le petit chien (kleib)
, vulgairement
le poisson deS. Pierre
, loge sa progéniture dans sa cavité buccale […] Quand le pro-grès des alevins les rend trop encombrants, le poisson les expulse enmettant dans sa bouche un caillou qui prend toute la place∞∞: le poissonde l’Évangile y aurait mis un statère au lieu d’un simple caillou.∞∞»
4
 LeP. Prat donne du miracle la même explication∞∞: «∞∞La mer de Galiléenourrit un singulier poisson dont les naturalistes, qui l’ont observé deprès, racontent des prodiges. Il prend dans sa bouche des œufs ponduspar la femelle […] et, quand ils sont éclos, y garde les alevins jusqu’à

cequ’ils puissent se suffire. Alors sa gueule démesurément enflée restetoujours béante et peut engloutir des objets plus volumineux qu’unesimple pièce de monnaie. En souvenir du miracle évangélique, on l’ap-pelle maintenant, à tort ou à raison, le poisson de Pierre.∞∞»
5
Ce poisson singulier a fait l’objet d’une description précise par ledocteur Louis Charles Émile Lortet, un éminent savant de la fin du
XIX
e
siècle∞∞: le
Chromis paterfamilias
 «∞∞protège jusqu’à 200 alevins dans lagueule et les branchies […] Le 29 avril 1875, j’ai pêché cette intéres-sante espèce à l’épervier, dans une eau peu profonde, au milieu des ro-seaux, au bord du lac de Tibériade, à la localité appelée Ain-Tin, l’an-cien Capharnaüm […] C’est dans ces eaux que vivent les
Chromis
.∞∞»
6
Ce poisson, signalé par plusieurs chercheurs
7
, est une espèce endémiqueau lac de Tibériade. Il porte différents noms savants dont
Tristramellasacra
(Günther, 1864) est le plus officiel. H. Van Der Loos qui, dans sa
4

5

 Jésus-Christ, sa doctrine, son œuvre
, t. I, Paris, 1932, p. 452-455 (cité par 
M. G
OGUEL
,
 Jésus
, Paris, 1950
2
, p. 142-143).
6
 L. C. E. L
ORTET
, «∞∞Le Chromis pater-familias du lac de Tibériade∞∞», dans
 La Nature. Revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l’industrie
 136, 1876,p. 81-82.
7
 Voir H. V
AN
 D
ER
 L
OOS
,
The Miracles of Jesus
, Leyde, 1965, p. 685.
 
364
THIERRY MURCIA
volumineuse monographie sur les miracles de Jésus consacre huit pagesau miracle du statère, signale dans une note de bas de page qu’un em-ployé du Département de l’agriculture et de la pêche qui a bien observéle
Chromis
 pendant la période de frai est convaincu qu’une pièce peuteffectivement être trouvée dans sa bouche
8
.Le miracle se ramènerait en somme à une forme d’omniscience. Cetteexplication, quoique séduisante, suppose déjà une série de coïncidencespeu probables∞∞: Jésus aurait su à l’avance qu’un poisson bien précisavait dans sa bouche – et non dans ses entrailles – une pièce de monnaiebien déterminée (un statère), que Pierre allait prendre aussitôt ce poissonà l’hameçon, que ledit poisson n’aurait pas encore avalé ni recraché lapièce engloutie.Admettons qu’un
Chromis

(Tristramella sacra)
 ait effectivementavalé une pièce de monnaie. Il devient alors difficile d’imaginer qu’il aitpu mordre à l’hameçon sans la rejeter. Il s’agit, de plus, d’un poisson depetite taille∞∞: sa longueur varie entre 4,5 et 20,2 centimètres
9
 et sa hau-teur n’excède pas quelques centimètres
10
. Vu sa taille et celle de l’objet(2 à 3 cm de diamètre pour un poids de 20 g environ), il lui aurait fallumordre à l’hameçon avec une bouche déjà pleine
11
. Qui plus est, si le
Chromis
 est contraint d’avaler un caillou pour se débarrasser de son en-combrante progéniture, c’est qu’il se trouve être, en période de frai dumoins, dans l’incapacité totale de refermer la bouche, y compris sur unhameçon. Notons enfin qu’au début du printemps (mars-avril), époque àlaquelle avait lieu en Judée et en Galilée la perception du didrachme, le
Chromis
 se nourrit quasi-exclusivement (à hauteur de 99%) de phyto-plancton, particulièrement abondant dans le lac à cette période de l’an-née
12
. Des études scientifiques menées pendant 2 ans et portant sur 126spécimens
13
 ont en outre montré que l’alimentation du
Chromis
étaitexclusivement composée de particules organiques en suspension, dephytoplancton et de zooplancton. Les seules proies qu’il absorbe sontmicroscopiques∞∞: c’est la raison pour laquelle cette espèce si particulièrene peut être pêchée qu’au filet ou au moyen d’une senne.
Ce poisson singulier a fait l’objet d’une description précise par ledocteur Louis Charles Émile Lortet, un éminent savant de la fin du
XIX
e
siècle∞∞: le
Chromis paterfamilias
 «∞∞protège jusqu’à 200 alevins dans lagueule et les branchies […] Le 29 avril 1875, j’ai pêché cette intéres-sante espèce à l’épervier, dans une eau peu profonde, au milieu des ro-seaux, au bord du lac de Tibériade, à la localité appelée Ain-Tin, l’an-cien Capharnaüm […] C’est dans ces eaux que vivent les
Chromis
.∞∞»
6
Ce poisson, signalé par plusieurs chercheurs
7
, est une espèce endémiqueau lac de Tibériade. Il porte différents noms savants dont
Tristramellasacra
(Günther, 1864) est le plus officiel. H. Van Der Loos qui, dans sa
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