samedi 18 septembre 2021

COMPLEMENTS A MON BLOG SUR LES AINOUS

 

  COMPLEMENTS A MON BLOG SUR LES AINOUS

Les Aïnou appartiennent au groupe des Ibères, comme le prouve leur poteau funéraire qui, loin d’être un symbole phallique comme le veut Batchelor,à qui , pourtant, les autochtones avaient dit  (Montandon, La civilisation aïnou p .150), qu’il s’agissait d’un symbole de la rame, chère au dieu de la mer. Dans l’Odyssée il n’est que de voir le tombeau d’Elpènor ou dans l’Enéide celui de Palinure : Elpènor demande à Ulysse de planter une rame sur son tombeau. Pour les femmes, c’est le fuseau des fileuses qui était mis sur leur tombe. 

De même, le nom de la maison (dans les langues indo-européennes, racine dhwom-, latin domus, anglais home,tchoum en Sibérie cité p . 150 dans Montandon, op. cit.  , a probablement été emprunté en même temps que le bâtiment,  puisqu’on le retrouve en Afrique noire, ‘uma et même à Lifou (près de la Calédonie, venant de Fidji) ’uma aussi.

Il y a aussi, peu connu, un objet qui atteste de l’influence aïnou : le berceau enforme de petit brancard de Hienghène . Il a été par un collectionneur de mes amis qui  l’a payé  fort cher et qui voulut avoir l’opinion de B. Brou et la mienne sur son authenticité car personne n’avait vu de berceau canaque. Brou était fort dubitatif car ni lui ni moi n’avions lu l’ouvrage de Montandon, p.80 et 173.  Certains ont rapproché le berceau aïnou de berceaux similaires de  Célébès (Sulawesi), en Indonésie.  Ce serait une influence indonésienne sur les Aïnou.

 A Célébès , des traces  du peuplement denisovien  ont été trouvées  dans l’ADN  d’un squelette vieux de 7000 ans en 2015 dans une grotte, avec des ancêtres différents de ceux qui sont présents dans le sud de la Sibérie  (grotte Denisova).

Selon les chercheurs, en arrivant dans les îles des Philippines, il y a environ 53000 ans, les ancêtres des Negritos (constituant 25 groupes ethniques sur 118  groupes philippins analysés) se seraient métissés avec les hommes de Denisova , déjà arrivés sur place des milliers d‘années auparavant , leur laissant 5% d’ADN denisovien chez les Négritos Ayta Magbukon qui vivent à l’écart sur la péninsule de Bataan , au centre de Luzon, la principale île de l’archipel des Philippines. Les   Papous , les habitants de l’Australie et de la Tasmanie ainsi que les Canaques de Nouvelle-Calédonie  ,  leurs plus propres parents, sont aussi issus de l’homme dénisovien qui a donné les Aïnou.. . Il y a  plus de 2300 ans, les Negritos ont reçu l’apport de populations asiatiques  venues de Thaiwan (Formose). 

Toujours dans le cas de cette influence indonésienne sur les Ainou,  les écailles qui figurent sur de nombreux objets aïnou peuvent symboliser le  varan de Comodo en Indonésie, comme celles qui ornent les talés de Hienghène, avec une influence possible d’un crocodile préhistorique aperçu en Australie et à Ouvéa .

De plus, la représentation d’objets de vannerie (Montandon, p .97 et suivantes) sur les poteries aïnou et  lapita expliquerait leurs mystérieuses figures géométriques.

 Mais ce blog entend surtout souligner certaines parentés entre l’énigmatique flèche faîtière  calédonienne et certains  symboles aïnou, en faisant intervenir la représentation du  calmar colossal (Mesonychoteuthis hamiltoni), à 8 tentacules + 2 bras cher à  Bernard Heuvelmans  (Dans le sillage des monstres marins, 2 tomes).

 La flèche faîtière est l’équivalent de la baguette à libation aïnou et présente une figuration semblable.

Montandon écrit , p.162, que « la baguette de libation 7 de la Planche 7, p .57, de Nieptani, [en bois , à la différence de la baguette paléolithique si ressemblante qui, elle, est en bois de cervidé]  présente,dans sa partie supérieure, en-dessous du lambda aïnou (représentation, selon Pilsudski, d’un hameçon, ou plutôt d’un harpon double aïnou selon moi  un poisson (calmar colossal en réalité, selon moi ) en relief , la tête en bas, dont sont visibles la tête  avec les yeux, le corps et la nageoire caudale[les deux nageoires soudées du calmar colossal] La prédilection qu’ont les Aïnous pour les champs symétriques se manifeste dès qu’ils disposent de l’étendue suffisante, comme dans le cas des robes ;  par contre, la nageoire caudale [les deux nageoires soudées du calmar colossal] est presque toujours présente  et ,même  très  fréquemment, elle est répétée, inversée, à l’extrémité antérieure du corps, de sorte que les deux extrémités du poisson (calmar colossal selon moi ) sont semblables … La même planche 7 fournit dans sa baguette 4 ces deux façons habituelles de représenter ce qui ne peut guère être interprété que comme poisson (calmar colossal selon moi) : dans la moitié  supérieure, deux poissons affrontés ne présentant que la nageoire caudale normale, et, dans la moitié inférieure un poisson unique, mais avec nageoire caudale [les deux nageoires soudées du calmar colossal] aux deux extrémités .  fond d’écailles.

Les deux ovales intrigants  caractéristiques de la flèche faîtière  représentent, le premier (bas du calmar, haut de la flèche), le plus volumineux, les deux ailerons du calmar  presque soudés ensemble, avec la « plume » « osseuse » entre ces deux nageoires dorsales, plume qui se  prolonge en flèche,   l’autre le ventre du calmar, sous la tête aux yeux placés latéralement, avec les deux bras ou fouets.

 Parmi les monstres marins et calmars géants, cités les premiers , se trouvent  les  arbores dont le correspondant phonétique en japonais est le divin akkoro, peut-être le calmar géant  (Architeuthis  dux), différent du calmar colossal .  Pline l’Ancien , IX, 3,1,9,8 et 32,144   parle aussitôt après d ’hôtes de l’Atlantique  appelés «  roues » (rotae) à cause de leur configuration.  Ces « roues » se distinguent par quatre rayons, tournoyant comme des ailes de moulins à vent autour du moyeu formé par chacun des deux yeux. La description s’appliquant  à un animal doté de 4 tentacules  de chaque côté de la tête, où les yeux, nous y reviendrons, frappent par leur grandeur.  « On n’a pas de peine à reconnaître un céphalopode aux huit tentacules toujours en mouvement », conclut Heuvelmans : « Apparent et Rotae  appellatae a similitudine, quaternis distinctae radiis, modiolos eorum oculis duobus utrinque   claudentibus Ixionis ». Ixion était un roi des  Lapithes condamné par Jupiter à être attaché à une roue  qui  tournait sans fin autour d’un moyeu (modiolus). Ma traduction :Parmi les plus grands monstres marins, il y a aussi (et) les « roues » qui, apparemment, ont reçu leur nom par analogie avec celle d’Ixion,roues  qui se distinguent   par quatre rayons  de chaque côté  , enfermant leurs  moyeux (modiolus) par deux yeux à droite  et à gauche. » 

Ce que Pline appelait « rota », chez Montandon

« l’ ornement en forme de virgule, p. 159 :

 « Si l’on divise, écrit-il, un cercle  par un S fortement cambré (normal ou retourné),   on obtient deux grosses virgules opposées (normales ou retournées) ; si le S (ou le S retourné) est à trois branches, on a le mitsutok japonais,  et parfois , au Japon, deux S se coupant 

perpendiculairement, on a une  sorte de svastika à branches larges. » Le cercle est , soit à deux « virgules » , qui alors représentent les deux bras du calmar colossal, soit parfois à quatre virgules , 

dans ce dernier cas rectifiées en ove  pour signifier leur doublement et figurer les 8 tentacules. Que dire des cercles à trois virgules seulement ? Il s’agit d’un autre monstre que le calmar colossal, le calmar géant (Architeuthis dux).Ce sont les deux bras et le pénis du calmar géantn car Wikipedia « Chez les mâles, comme chez la plupart des autres céphalopodes, le testicule postérieur produit des spermatozoïdes qui se déplacent dans un système complexe de glandes qui fabriquent les spermatophores. Ceux-ci sont stockés dans des sacs allongés, appelés sac de Needham, ils passent par le pénis d'où ils sont expulsés au cours de l'accouplement. Le pénis est préhensile, atteignant plus de 90 cm de long et se prolongeant à l'intérieur du manteau. » .« Il arrive fréquemment que le cercle disparaisse, que les virgules  soient ainsi libérées et que l‘une soit représentée seule ; un bel exemple est fourni par la poignée du coutelas e de la Planche 6 (avec un œil dans la tête de la virgule) ; la gaine du coutelas représente, par contre  deux fois la double virgule , chaque double virgule étant incluse dans un cercle. »

Le problème des oreilles ou ce que Montandon appelle la « tête à pseudo-cornes » , P ; 158, et où il veut voir une tête d’ours, n’y ayant pas de bête à cornes chez les Aïnou.

Pour Montandon , chacune des régions de la tête : yeux,  pseudo-cornes, nez , bouche,  est représentée par des dessins en spirale ou tourbillon. Les pseudo-cornes sont p^pour lui les oreilles, maisd kle camar colossal n’a pas d’oreille s ; il a des vyeux  quin curieusement sont latéraux.

 

P .  158 :  L’ornement du haut de la c de gauche deb la planche 19, P.81,  robe  présente une paire d’yeux , à spirales  tracées de haut en bas, avec oreilles (les yeux latéraux selon moi) sur les côtés,et avec répétition du même motif des yeux à partir du nez, puis de la bouche. Le même motif  se retrouve, si l’on retourne la figure, dans le bas de la robe ; mais ici les spirales représentant les yeux sont tracées de bas en haut, elles sont à segments rectilignes et de plus grand rayon ; les oreilles (les yeux selon moi) sont appendues à des lignes en accolade, tracées dans la région frontale, nez et bouche formant le bas de la figure.

 

P.159 : Le dessin des oreilles  (desyeux) est répété, soit de façon similaire…, soit, beaucoup plus fréquemment,  de façon renversée ,tandis que d’autres parties du motif ne sont plus du tout figurées ...  On peut trouver des têtes d’ours (des calmars colossaux selon moi)  avec  répliques et simplifications simultanées .

P. 159 : L’accolade qui  domine toujours cette tête signifie la tête complète de l’ours (du calmar colossal selon moi) ... Les dessins censés représenter la tête de l’ours (du calmar colossal ) sont toujours également symétriques de part et d’autre d’un axe médian vertical… »

 

 

P .163 :

 « De même que la tête de l’ours (du calmar colossal , selon moi ) peut être figurée en finale par une accolade, la foudre (le double harpon , selon moi )  par une sorte de  lambda, le poisson (le calmar colossal , selon moi ) peut être synthétiquement représenté par deux nageoires caudales , à savoir deux triangles ou losanges affrontés (ou même par un seul ?[les deux nageoires caudales soudées]), et sans tenir compte des champs d’écailles, le poisson (le calmar colossal , selon moi  ) aura donné lieu aux figures suivantes :

-peut-être les petites  figures, à fond quadrillé,

accompagnant les grands motifs relevant de la tête d’ours (du calmar colossal selon moi) des plateaux de la planche 4, p.49 ;

-les poignées des coutelas c et d, la gaine f de la Planche 6, p.56 ;

-les baguettes 4, 6,7, 11 de la Planche 7, p. 57 ;

-les baguettes 19,20 et 21 de la Planche 8, p. 57 [la moitié supérieure  montre un petit corps de poisson (de calmar colossal selon moi) muni, par des filaments, de deux très grosses nageoires caudales, le corps du poisson (du calmar colossal selon moi) étant d’autre part flanqué de petits signes du lamba » aïnou, c’est-à-dire , selon moi,  du harpon double aïnou.

 

Le calmar colossal (Mesonychoteuthis hamiltoni), à 8 tentacules + 2 bras, différent du calmar  géant (Architeuthis dux  ) .

« Ce céphalopode a trois cœurs, deux pour le fonctionnement des  branchies et un pour celui du  corps entier, un bec à la mâchoire inférieure dépassant la mandibule supérieure et longue de 5 cm, des tentacules armés de griffes, composés de chitine et dotés de la particularité de pouvoir effectuer des rotations afin d’agripper les proies… Son corps est doté de deux ailerons d’un mètre de long sur un de large, de deux longs bras et de 8 tentacules . Pour partir en chasse, le calmar place ses bras au-dessus de sa tête

Le problème des deux yeux

L’artiste aïnou  a ajouté deux yeux sur le front, si bien que les deux yeux  latéraux ,  représentés sur son modèle et conformes à  la  réalité , faisant dès lors double emploi,  sont devenus  des oreilles , curieusement percées pour qu’on les identifie comme telles , oreilles qui sont absentes chez  le calmar.Les yeux du calmar colossal sont énormes  et situés de chaque côté de la tête : ils mesurent 27 cm de diamètre, soit la taille d’une citrouille.

 

Le problème de l’œil .

L’oeil figuré est la représentation des photophores qui sont dispersés sur les tentacules du calmar.

Les 8 tentacules du calmar colossal sont pourvus  de photophores : ce sont des structures bio luminescentes  situées en bordure de rétine et qui, telles des lampes torches, émettent une lumière suffisante pour éclairer à  100 mètres devant l’animal et pour suppléer à la déficience de la vue bilatérale du calmar

La hache ostensoir

La hache- ostensoir, avec sa forme sphérique et ses huit «  tentacules »,  représentait, si l’on en croit son nom dans les  parlures de Canala (na-kweta, na-est l’article),  le corps du  calmar  et ses huit tentacules. Le nom de la carangue et celui de la hache- ostensoir (toki, de tigwo, racine  kwigwa calmar, d’où kweta, cf le toponyme  de Koutio ), qui signifient tous les deux « à la forme rebondie » , sont souvent identiques. 

 

En conclusion, même si on peut hésiter sur l’identité du calmar monstrueux (calmar géant fortement présent dans les mers voisines des villages aïnou) et sur la signification de tel détail des dessins aïnou et de la flèche faîtière canaque par rapport à l’anatomie de ces  calmars  très récemment découverts par les européens,  

Il est indubitable que la flèche faîtière canaque représente bien un méga-calmar, comme les motifs aïnou.On ne s ‘étonne plus d’apprendre que les Mélanésiens ignorent le sens de cette flèche, car sa sculpture n‘est pas le fait de leurs ancêtres directs et ils bn’ont jamais vu de leurs yeux l’animal représenté .

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