mardi 21 septembre 2021

Roncevaux et sa localisation, ou le mythe de la Chanson de Roland.

 

Roncevaux et sa localisation, ou le mythe de la Chanson de Roland.

 

 

Wikipedia nous apprend que « Roncevaux en français, officiellement Orreaga en basque ou Roncesvalles en

 espagnol,  est une commune de la comarque d'Auñamendi, en Navarre, dans le nord de l'Espagne. Roncevaux est aussi le nom du principal village de cette commune. Il compte quelques maisons groupées autour d'un monastère dont la fondation remonte au xiie siècle. Ce monastère comprenait une hôtellerie pour les pèlerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle. Aujourd'hui, ce village des Pyrénées est aussi doté d'une église et d'un musée.

« Roncevaux est connu dans l'histoire par la bataille de Roncevaux. C'est là que l'arrière-garde de l'armée de Charlemagne, au retour d'une expédition à Pampelune, fut détruite,  le 15 août 778,  par un

guet –apens  vascon au cours duquel plusieurs personnalités du royaume franc furent tuées. L'histoire est relatée par le moine Eginhard dans la Vita Karoli Magni (chapitre IX3), mais a surtout été édulcorée dans la Chanson de Roland, une des plus célèbres chansons de geste, composée au xie siècle, dont le personnage principal est le chevalier Roland, et qui fait notamment porter la responsabilité de l'attaque aux Sarrasins [nom donné aux Basques espagnols ou Vascons parce qu’ils n’étaient pas convertis au christianisme à l’époque et étaient assimilés aux Berbères et aux musulmans en général]. Un mémorial célèbre aujourd'hui le fameux paladin dans la commune. 

 Luzaide-Valcarlos [vallée de Charlemagne] au nord,

·                    Auritz-Burguete au sud (premier village de la comarque nommée alors Burgo de Roncesvalles),

 

« Le col d 'Ibañeta ou de Roncevaux, situé à une cinquantaine de kilomètres au nord de Pampelune, correspond à l'ancien passage axial d'Ibañeta à 1 066 m d'altitude, voie de passage naturelle  utilisée depuis la préhistoire pour accéder à la péninsule Ibérique.

« Le point culminant de cette commune est le mont Ortzanzurieta avec ses 1 567 m.

« Les pèlerins de Saint-Jacques trouvaient des maisons et institutions religieuses à Roncevaux pour les accueillir, au pied d'Ibañeta, où se déroula vraisemblablement la très célèbre bataille contre les Carolingiens; l'arrière-garde de l'armée de Charlemagne y fut battue et mise en déroute par les Vascons.

« Au fil du temps, le village continue d'être une étape fondamentale pour les pèlerins du chemin de Saint-Jacques. Le Camino navarro, prélude du Camino francés , y passe, en venant d'Ibañeta.

L’origine du  toponyme Roncevaux est le basque « Erro-zabal », la « plaine [zabal en basque ] d'Erro », la vallée à laquelle Roncesvalles fut associée pendant plusieurs siècles.

Les successifs mouvements de pèlerins ont fini par franciser le nom : Rozabal, Ronzaval, Roncesvals, et enfin Roncevaux.

·                     Le nom de Roncevaux faisait ainsi originairement référence à la petite plaine d’Erro , et non au col rocheux   d'Ibañeta  ; puis, depuis le xiie siècle, à la commune d'origine de l'actuelle Auritz-Burguete (le « petit bourg », à cause de sa taille , par opposition au bourg ) ,  premier village de la comarque nommée alors Burgo de Roncesvalles, le bourg de Roncevaux.

 

 

Quelques décennies plus tard, après la fondation de l'Église Collégiale, on a différencié la commune et l'hôpital. La commune a été  connue comme « Bourg de Roncevaux » ou même « Roncevaux » tout cours pendant le Moyen Âge, et a finalement été  connue sous le toponyme « Burguete » (le « petit bourg »). Bien qu'il ait été fondé plus tard, l'hôpital s'est approprié le vieux toponym de  Burgo de Roncesvalles

Les toponymes latins et romains, employés depuis le Moyen Âge pour se référer à l'enclave pyrénéenne, sont nombreux et variés.Voici quelques-unes des graphies :  Errozabal, Roncidevallibus, Roncisdevalles, Roncisdevallis, Roncisvalle, Roncisvallis, Roncisvals, Ronsasvals, Ronzalsvals, Roscidavallis, Rozavalles, Runcevallis, Runciavallis, Runciavalle, Runzasvals, Rainchevaux, Rencelvals, Rencesvals, Renceval, Renchevax, Rescesval, Roncallis, Ronças, Ronçasvals, Roncavallis, Roncavalls, Roncavallus, Roncesvalls, Roncevall, Roncevallis, Roncesvalhes, Roncevax, Roncevaux.

Avec l’idée tardive de ronces  ou de genévriers (mais il n’y en a pas en cet endroit ) ou plutôt d’aubépines est apparu le nom basque  Orierriaga, qui désigne un lieu planté d’aubépines et qui est devenu devenu  le nom actuel de la commune : Orreaga 

 

Le col d’Ibañeta est appelé « Pyrenei jugo » (la montagne des Pyrénées), « Pyrenei saltus summitate » (le col du sommet des Pyrénées) « Summi Portus » (le col du sommet) « Vertex Pyrenei Wasconum »(la cime des Pyrénées des Vascons), « Vertice montis qui dicitur Ronsasvals » (la cime du mont qu’on appelle Roncevaux),   « Summi montis verticae »(les  cimes de la montagne la plus haute) , « Mons qui dicitur Ronsasvals », « Montis qui dicitur Runciavallis » (le mont qu’on appelle Roncevaux) « Capella Caroli »(la chapelle de Charlemagne), « Capella Rotolandi », « Hospital Rollandi », « Hospitale Rotolandi », « Hospital de Summi Portu »(le refuge  du col  du sommet), « Hospital Sant Salvador de Summi Port », « Monasterium Sant Salvador de Ybenieta » (le monastère de saint Sauveur d’Ibanieta) , « Monasterium Sanctus Salvator », « Hospitale de Sancti Salvatoris », « San Salvador de Ibañeta », « Ecclesia Sancti Salvatoris .

Le haut de Val Carlos [ la vallée de Charlemagne] a été connu comme « Portus Cisere »(le col des chervis ,chervis  en français venant  de l’arabe carvi, cf. latin sisara ou siser, siseris  , grec herix,fougère, et  sisaron .

Le chervis (Sium sisarum L.) est une espèce de plantes herbacées vivaces de la famille des Apiacées (Ombellifères), autrefois cultivée comme légume pour ses racines comestibles.

Noms communs : chervis,  chirouis, italien  : sisaro.

  « Puerto de Císera », « Portus Ciséreos » et « Porz de Sizer ».

« Le Valcarlos proprement dit dérive de « Vallis Caroli » , la vallée de Charlemagne, et on l’appelle aussi « Karlestal » (le campement de Charlemagne) : c’est l’ espace qui occupe la frontière internationale d'Arneguy et le col de Moccosalia, où la tradition suppose que Charlemagne a campé au milieu des Vascons qui étaient en train d'anéantir l'arrière garde.

« Roncevaux a toujours été un passage pour accéder à la péninsule ibérique. Par Roncevaux ont pénétré les Celtes, les Vandales (409), les Wisigoths qui s'établirent le long de la Ribera del Duero et, naturellement, Charlemagne avec la plus puissante armée du viiie siècle, en route vers Saragosse.

« Charlemagne, après l'échec de son expédition à Saragosse, décida de réduire en cendres Pampelune, la capitale du royaume de Navarre. Il rentrait en France, via les Pyrénées et, entre le col d'Ibañeta et le ravin de Valcarlos, il dut subir une embuscade des natifs basques de cette région. Ce fut la bataille de Roncevaux. LChanson de Roland, écrite quelque part en France à la fin du xie siècle, attribue le désastre, localisé entre Roncevaux et Burguete, aux Sarrasins, tandis que les historiens s'accordent aujourd'hui à dire que les attaquants étaient Vascons.

« L’ancienne chapelle(capella) et l'hôpital (hospitale) des pèlerins d'Ibañeta y furent transférés en 1132 sur ordre de l'évêque de Pampelune, Sanche Larrosa.

 

Le personnage  mythique de Roland.

Le nom de Hroland , de hol-land, horland, roland, vient de land, endroit, lieu , et d’un radical apparenté à l’anglais hole, creux, comme celui d’Olivier, de holi- , qui est un dieu parèdre et son jumeau. Dès qu’une brèche curieuse apparaît entre des parois rocheuses, en particulier lorsqu’il s’agit d’un col escarpé, l’esprit primitif invoque le dieu des cols qu’était Roland. Le Portus de Roland   que j’ai traduit par refuge recouvre certainement une Porta de Rolandi, une porte ou brèche de Roland , à savoir en basque Ibañeta .

La légendaire brèche de Roland se trouve beaucoup plus à l'est dans les Pyrénées centrales, au-dessus du cirque de Gavarnie, dans le département des Hautes-Pyrénées.

Voici ce que rapporte Wiki à propos de la légende qui explique la formation de ce col : «  Selon la légende, la brèche fut ouverte par Roland, le neveu de Charlemagne, alors qu’il tentait de détruire son épée Durandal en la frappant contre la roche à l’issue de la bataille de Roncevaux. Voyant qu'elle ne se cassait pas, il l'aurait envoyée de toutes ses forces dans la vallée et la légende dit qu'elle se serait plantée dans une falaise à Rocamadour dans le Lot, soit à environ 300 kilomètres en direction du nord-nord-est.

Quant au  Pas (passage )de Roland  qui a même signification, il se trouve beaucoup plus au nord, sur la commune d'Itxassou dans le département des Pyrénées-Atlantiques, le long de la Nive

Le motif de l’épée de Roland ou le rite funéraire de la destruction des  objets personnels comme son épée  du héros indo-européen à sa mort.

On sait que beaucoup de peuples dans l’Antiquité et chez les  peuples « premiers » avaient le rite de détruire  les objets du mort sur sa tombe,  parce qu’ils pensaient que , de même que le mort était  , pour nous qui lui survivions ,  brisé et perdu  en quelque sorte , il serait heureux d’avoir avec lui ses femmes , ses chevaux, ses chiens , sa poterie et ses bijoux, sa pirogue avec ses deux rames,  mais qu’il fallait les rendre pour cela inutilisables par les survivants et sacrés ; la barque réelle  devenue une nef merveilleuse qui allait lui permettre de traverser la Voie lactée pour gagner l’au-delà devait être retournée sur sa tombe.

Son épée en particulier , si c’était un guerrier mort au combat  comme le preux Roland.Aussi la mythologie s’est-elle emparée du motif de l’épée incassable, en racontant ses exploits merveilleux lorsque les amis du défunt ou  le  mourant lui-même tentent en vain de la briser avant de finir par  la jeter,  intacte , dans l’océan qui  , sur terre, symbolise la Rivière céleste ou Voie lactée dans le firmament.

.Celui qui fut mon condisciple à Louis –le-Grand et à la rue d’Ulm, Joël H. Grisward ,  a , en effet,  écrit un article intitulé Le motif de l’épée jetée au lac : la mort d'Artur et la mort de Batradz dans « Romania »,   Année 1969   , 359 ,  pp. 289-340, qui jette quelque lumière sur le fait mythologique indo-européen. L’épée est un talisman de souveraineté qui ne doit pas passer en de mauvaises mains. C’est un double de son possesseur, écrit J Grisward.A l’approche de sa mort, le héros essaie  en vain de la briser contre des rochers , puis la jette vers la mer ou un lac (symbole de la Rivière céleste ou Voie lactée et donc de l’au-delà), au sein de laquelle  elle disparaît dans l’attente de l’héritier prédestiné, Lancelot ou Perceval.

Voici le début de l’article de J. Grisward :

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éclairés, il semble que le somptueux motif de l’épée  jetée vau lac ait jusqu’à présent échappé à toute tentative d’élucidation.[…]

 

 

« M .  J. Frappié fut le premier à signaler […] une scène  de la Karlamagnus saga  qui pouvait offrir quelque parenté avec notre épisode : « Quand Charlemagne retrouve Roland mort, Roland tient Durandal dans sa main droite, l’olifant dans sa main gauche. Plusieurs chevaliers  essayent de prendre l’épée ; mais la main de Roland s’est crispée sur la garde,et ne veut pas lâcher prise.Chalemagne, après avoir prié Dieu, s’approche à son tour ; alors la main s’ouvre ; Roland  rend Durandal à son seigneur. Charlemagne  enlève et garde le pommeau, à cause des reliques qui y sont encloses. La lame, il la jette dans un cours d’eau voisin . »

 

 

 

 

 

Note sur le nom de l’épée d’Arthur , Excalibour.

Il est à rapprocher d’Euskalduna, qui en basque signifie la souveraineté,  le peuple basque , qui donne euskaldura  , puis avec l voyelle vocalisé en li,  euskalidur, avec métathèse du w de eusk-, eskalidwur, eskalibur..

La langue basque s’appelle euskera.

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