dimanche 5 septembre 2021

SCHLIEMANN ET TROIE EN 2021

 

           SCHLIEMANN ET TROIE EN 2021

 

David Trail, dans Scliemann of Troy, 1995, New York, chapitre XCI, jette le doute sur le fait que le lieu fouillé par Schliemann serait la Troie homérique : « Strabon nous rapporte que la plaine d’Hissarlik –Troie  avait était un bras de mer au temps de la guerre de Troie et que par la suite il avait été comblé par les alluvions d’un fleuve.  Si la mer était venue battre les murs de Troie, comment les Grecs auraient-ils pu occuper , comme Homère nous le dit,  la plaine entre la cité et la mer ?Schliemann, Burnouf et Virchow ont creusé des puits dans différentes parties de la plaine et leurs conclusions furent que , jadis,il y avait  un bras de mer au nord de la plaine  et que le Menderes (le Scamandre homérique) avait coulé beaucoup plus près d’Hissarlik qu’aujourd’hui .Grâce à une série de sondages  profonds exécutés en 1977, nous savons aujourd’hui que, ,aux temps préhistoriques, la plaine était couverte par un bras de mer extensif qui submergeait même Hissarlik dans la période dite Troie 6 et beaucoup plus  dans la période dite Troie 2, mais qui , du temps de Strabon,s’était réduite à une très petite baie à l’embouchure de la rivière. Aussi Strabon avait-il parfaitement raison et les découvertes de Schliemann, Burnouf , et Vinchow , fondées sur des échantillons inappropriés, étaient dans l’erreur. » N. B : les couches sont décomptées à partir de la plus ancienne, si bien que plus le chiffre est bas , , plus les restes sont anciens. La Troie homérique est traditionnellement réputée être la Troie 6-7a.

Pour sa part, Moses Fi,nley , dans son célèbre essai Le monde de l’Odyssée,  appendice 2, , New York, 1977,écrit : « Il existe un fait indubitable, c’est que ni Schliemann ni ses successeurs n’ont ,jamais trouvé le moindre fragment liant la destruction de Troie 7a  à la Grèce mycénienne ou à  une invasion d’une autre origine. On ne connaît rien , dans l’archéologie de la Grèce et de l’Asie mineure ou bien dans les tablettes du linéaire B , qui soit lié au mythe homérique  d’une grande coalition grecque contre Troie, pas plus qu’à une mention de la guerre de Troie.Il n’y a rien qui accuse un conquérant comme Agamemnon, ou une coalition mycénienne , ou même une guerre. Caskey le confirme lorsqu’il a écrit : « les restes matériels de Troie 7a ne prouvent aucunement  que la ville ait le moins du monde fait l’objet d’une attaque.  Si la citadelle n’a pas été ravagée par les Grecs sous le commandement d’Agamemnon , nous n’avons aucune raison  d’appeler Troie cette Hissarlik. »

Le professeur Fausto Codino, dans Introductione a Omero,  Turin ,  1990, , 16, , écrit : « Il n’est pas sûr du tout  que l’incendie de Troie 7ait été causé par une action militaire. Si Troie a été réellement conquise et détruite, il n’est pas certain que les conquérants aient été des Achéens venus de Grèce. »

Fritz Graft écrit dans  « Il mito in Grecia », Bari, 1977, qu’ «  Il est véritable que Troie 7 ait  été détruite par une action violente, mais cela peut être un tremblement de terre suivi d’un incendie ; il n’y a aucune preuve  d’une attaque par des ennemis. »

Strabon avait déjà écrit cette Troie,  qui correspond à celle de Schliemann,  ne constituait pas le site de Ilion, si l’on considère la question par rapport à ce qu’en raconte Homère. »

Même en France , et de plus sous  le patronage de l’Association Guillaume Budé, un savant homériste Charles Vellay , de 1936 à 1938, a publié trois  brochures : Nouveaux  aspects de la question de Troie,

Controverse autour de Troie,

Comment se pose aujourd’hui la question de Troie,

a contesté l’identification faite par Schliemann,et ce,   même  après la découverte  ou pseudo-découverte de vestiges à Hissarlik.

Enfin , plus récemment, le suédois Martin P. Nilsson , dans , New York, 1963,s’étonne de la mention  des Ciliciens et des Lyciens,dont nul ne connaît la présence ailleurs que

 dans le sud –est de l’Asie mineure (voir ci-dessous).

James G. Macqueen, dans The Hittites,  remarque que c’est probablement dans la riche plaine d’Eskisehir, à plus de 180 milles des Dardanelles , que se trouvait  la Wilusa hittite et  qu’elle ne saurait se confondre avec Ilion –Hissarlik. De son côté le professeur Dieter Hertel qui a travaillé sur le site de Hissarlik, dans son ouvrage Troy, Bologne, 2003,  écrit que Wilusa et la cité de Schlimann n’ont rien à voir avec la Troie homérique.

Hissarlik –Ilium était seulement une citadelle très bien fortifiée à l’embouchure des Dardanelles , comme les fouille de Rose et de Korfmann l’ont montré.

 Après la revue de ces autorités internationales récentes  faites d’après Vinci, interrogeons maintenant le catalogue des navires au chant II de l’Iliade.

Dans le Catalogue  arrivent les premiers,au vers 819, ,  après les habitants de Troie d’Hector,  les Dardaniens d’Enée  qui sont ses voisins les plus proches , ceux chez lesquels il a choisi sa femme Andromaque , comme son père avait choisi Hécube chez les Phrygiens de la grande Phrygie voisine elle aussi..  Deux épisodes de la brève carrière d’Achille nous permettent de préciser la région :

1) I, 366, Thèbes ,Kaÿstrum , de kuba -strum, strum signifiant la ville,le nom étant resté pour désigner un fleuve, aujourd’hui Cybistra, qui figure sur la carte du Gaffiot , p.930,  à l’article Lycaonie, au ,nord  de Séleucie ,  de kubais+ (a)ndr, rivière,  la ville d’Eetion , le père d’Andromaque, est prise par les Achéens et avec elle Chrisèis , de Chrysa. Plus loin, apparaît Thèbes Hypoplakie , altération par incompréhension de Plakie, de phl°gwia, c’est-à-dire   la Thèbes phrygienne, de la grande Phrygie, opposée aux Thèbes d’Egypte et de Béotie (Sapphô la nomme ainsi), , dont les habitants sont appelés Ciliciens , et Achille leur a volé un cheval, XVI, 152 ; Brisèis (II, 689, XVIV, 295 vient de Lyrnessos  (Termessos aujourd’hui sur ma carte de Gaffiot, p.931, à l’art. Lycia  ), VI,394 sqq.  Selon Dictys, II, 27,  Ajax  a   pris Pitya , latin Pitaium, en Carie ] ,  Zéléia, latin Zélia , Pline ,5, 141, ville de Troade,  Gargaros [près de l’Ida]  Arisba [en Troade],  Gorgitae [pour Cercetes ,  mont de Samosate en Leukassyrie, aujourd’hui Samsat] Scèpsis [ville de Mysie citée par Xénophon ] et Larissa en Leukassyrie,  et il a capturé beaucoup de bétail dans l’Ida.  Durant

L’hiver,  il  répète ces opérations en Phrygie (la grande Phrygie, au nord de notre Troie de Cilicie) .

2) Iliade, 20, 89 sqq. Enée reconnaît qu’Achille l’a poursuivi dans l’Ida (Taurus)  lors de son raid contre le bétail troyen et lorsqu’il saccagea Lyrnessos (c’est-ce la Termessos de Tite-Live , 38, 15 , 4) et Pedasos., Pedasos, celle qui est riche en sources, grec pègè, nous aide à localiser ces raids, car Pline, 5,122, nous apprend que c’est la même ville qu’Adramutte, dans le golfe turc d’Edermit , de adramutte. Les  habitants sont les Lélesges et les  Troyens.

L’auteur du Catalogue des navires , tout de suite  après avoir présenté Hector et ses Troyens, puis Enée et ses Dardaniens, passe à Pandaros et à ses Lyciens. Mauvais coup pour les partisans de Hissarlik , car la Lycie est à l’autre bout du royaume !  

 En effet, Pandaros habite la Lycie, chant 5, vers 105 : « le jour où je suis parti de Lycie «  et vers 173 : «  en Lycie, personne ne se flatte de l’emporter sur toi ». Chant XVII, 151 sqq. : (c’est Glaukos qui s’adresse à Hector : «   Hector, jamais plus les Lyciens  ne lutteront contre les Danaens pour Troie… Si les Lyciens m’écoutent, nous retournerons dans nos demeures…  (Hector lui répond : )

Ami, je te croyais supérieur en prudence à tous ceux qui habitent la fertile Lycie….  Troyens , Lyciens et braves Dardaniens,soyez des hommes, amis ! 

 Vers 824-827 :« Puis viennent ceux qui possédaient Zélée, non loin du pied de l’Ida, les Aphneioi troyens ,  qui boivent l’eau glaciale (j’ai corrigé melan qui est surprenant, noir , en kelan, glacial) de l’ Aisèpos  que commande  le glorieux fils de Lycaon, Pandaros, dont

l’ arc est un don d’Apollon lui-même. »

Zéléia en  Lycie  est une  ville fondée par Carcabos , le grand-père de Pandaros  , lui-même  fils de Lycaon.  Après avoir tué son père  Triopas ou Dynas , qui était roi des Perrhèbes  dans la Phrygie du nord, , il fut purifié par Trôs , le roi de Troade,  qui lui accorda, en outre, une concession sur laquelle il fonda Zéleia, actuelle Cybistra citée par Cicéron  , proconsul de Cilicie en 51 av. J. C.  . Voici ce que nous apprend le Net  à son sujet : « Ereğli s'est appelée Héraclée Cybistre ou simplement Cybistre (en grec : Ἡράκλεια Κύβιστρα ; en latin : Cybistra). En 51 av. J.C., Cicéronproconsul en Cilicie campe « à l'extrémité de la Cappadoce, non loin du mont Taurus, près de la ville fortifiée de Cybistre1 ». Il était alors chargé de rétablir l’autorité romaine dans la région et « de remettre la Cappadoce sous l'obéissance du roi Ariobarzane, et de le réconcilier avec ses peuples. »

Héraclée, Ereglise de Konya en turc (Conisium en Mysie selon Pline, 5, 126, plutôt que Iconium au sud qui figure sur la carte de Gaffiot comme Cybistrum) ) est une  ville est sur le plateau anatolien à l'entrée des Portes de Cilicie, cette position sur la route menant de Konya à Adana joue un rôle important dans son histoire.

Le bas-relief hittite sur la rive méridionale du lac du barrage d'İvriz à une quinzaine de kilomètres au sud-est d’Ereğli est le témoin d’une présence humaine très ancienne dans la région (IIe millénaire av. J.‑C.).

1.  Cicéron« Lettres à des familiers, livre XV, 4 » [archive], sur Itinera Electronica»

Lycaon reçut son nom, pour honorer le plus jeune fils de Priam tué par Achille, Iliade, III, 333, XX, 81, XXI, 34 sqq,  XXII, 46, XXIII, 746.  Il est possible que Hécabè, dorien Hekaba, de kekagwa , ce   qui explique la forme latino-étrusque et française  Hécube , la 2e femme de Priam, soit originaire de Zéleia –Kubisthra , de Kugws°sa   et la sœur de Carcabos, de  kahagwas, Hécuba venant de  hag°wa.

 Larisa, au  vers 841, 36, p 153, citée par Pline, 5,121, est-elle  à ranger dans cette région lycienne . Pélasgôn au vers 840  et Pélasgou au vers 843 associés à Larissa sont étonnants . Selon Dictys, II, 27,  Ajax  a   pris « Pitya  Zéléia, Gargarus , Arisba, Gorgitae, Scepsis et Larissa, et il a capturé beaucoup de bétail dans l’Ida ». 

Teuthamos est un  roi d’Assyrie, appelé aussi Tautanès, dont le règne coïncide avec la guerre de Troie. Priam lui envoya des ambassadeurs pour lui demander du secours. Il se rendit à sa prière et lui envoya .1) selon Diodore de  Sicile, II, 22 appuyé par une scholie des Chroniques d’Eusèbe, I, 66,  10000 Ethiopiens de Suse et 200 chars de guerre, sous le commandement de Memnon. Homère ne semble pas connaître ce renfort qui vient des Chants cypriens.

2) Pylaios , petit-fils de Teutamos,  qui, avec son frère Hippothoos, conduit un contingent venus de Larisa , selon Strabon, XIII,3, 02, , p. 620 et Dictys de Crète,  II, 35: (vers 840 sqq.) « Hippothoos conduit les tribus des Pélasges aux bonnes lances, des Pélasges habitant la plantureuse Larisa. Ils ont à leur tête Hippothoos et Pylaios, rejetons d’Arès, fils du Pélasge Lèthos, fils de Teutamos. » Ces Pélasges étaient issus de Pélasgos fils de Larisa. Celui-ci avait deux  frères  avec lesquels il partagea la Thessalie en trois royaumes dont l’un s‘appela la Pélasgiotis. Cinq  générations plus tard, les descendants furent expulsés par les Curètes et les Lélesges et , tandis qu’une partie d’entre eux finit par émigrer en Italie, une autre émigra en leukosyr , où elle fonda une Larisa.

Bien curieusement, deux vers ont été rajoutés postérieurement pour tenter de résoudre cette difficulté pour ceux qui tiennent à tout prix à Hissarlik et pour les colons dont parle Leak , soucieux , vers le VIe siècle,  de légitimer leur présence en feignant d’honorer les rois fantoches d’Ionie,  Glaucos et Sarpédon  , les vers 876 -877 : « Sarpèdon, lui, commande aux Lyciens, ainsi que Glaucos sans reproche . Ils viennent de loin, (tèlothen) de la Lycie  et des bords de son Xanthe tourbillonnant. » La précision tèlothen , qui signifie au loin,est pour ceux qui , comme moi,  situent Troie en Cilicie. en contradiction complète avec la place de la Lycie tout de suite après les Dardaniens . Le mot loin  est un indice qui doit éveiller notre attention, car il peut aider à fixer un lieu. En revanche, l’adverbe tèlé , loin, est  bien venu en  862 : Phorkys conduit les Phrygiens avec Ascagne pareil aux dieux. Ils viennent de loin (tèlé) , de l’Ascanie. » Il s’agit de la petite Phrygie (Phrygia minor), opposée à la grande Phrygie (Phrygia major) près de Troie-Sileucie . .Homère l’appelle encore en 24, 545, kathuperthen,  la Phrygie qui est au-dessus de Troie , au nord , la Grande phrygie. Telè ou tèlothen sont appliqués justement aux Paeones , II, 849, ou aux Halizones, II, 856.  L’auteur de cette interpolation en a remis une couche, pour ainsi dire, avec tèlé et tèlothen :V, 478 et 479 Sarpèdon , 478 :  tèlôthen èkô tèlou gar Lukiè  Xanthô épi  dinenti, et les bords de son Xanthe tourbillonnant ,

Sarpédon est le petit-fils du Sarpèdon crétois, frère de Minos, qui  passa en Lycie et eut un fils nommé Evandre qui épousa la fille de Bellérophon, Laodamie. De ce mariage naquit notre Sarpédon qui, avec Miletos, fonda Milet et Sardes.  Milètos , qui alla d’abord à Samos où il fonda une ville Milet , alla de là en Carie où il fonda une seconde Milet  , Millawanda.

L’auteur de l’interpolation  des deux  derniers vers du chant II a confondu le  fleuve et la ville de Xanthe avec son célèbre temple d’Apollon lycien, près de la ville de Termera,  peut-être par la suite Tekmesa . Même la Phrygie est dite loin

 

  Pour le fleuve des  vers 824-827  ,  citons Strabon,602,  qui était originaire de Paphlagonie (de même Démètrios de Skepsis , que suit ici Strabon , est originaire de Scepsis dans cette région) : pour lui , l’Aisèpos, auquel a été selon moi rajouté le nom  d’ andeiros (variantes andiros, andèros signifiant rivière , qui n’est pas cité dans la liste des fleuves en Il. , 12,20, de l’indo-européen adura, cf .l’Adour ) est un affluent du Scamandre qui prend sa source dans le pays de Caresèna ; la ville de Andeira dont le  nom dérive de celui de la rivière , en indo-européen adura ,est située  selon Strabon (610 et 614) près de Scepsis (la ville natale de Dèmètrios) , Pionidae et Gargaris , citée dans Il. , 8, 48 et 15,152, ville  près de la cime méridionale de l’Ida  citée par Quintus de Smyrne, 10, 90 etc., où Zeus possède un temple).    Strabon, 602, l’Aisèpos   se jette dans le Scamandre à partir de la Karèsènè, une région montagneuse peuplée de nombreux hameaux et bien cultivés, s’étendant auprès de la Dardanie jusqu’ aux villes de Zéleia et de Pitueia. »

La Dardanie est le même mot qu’Ascanie.   Le nom du fleuve de Troade,Karsos ou Karèsos , Il. 12, 20,  la ville de Coracensium , ville de Cilicie citée par Tite Live, 33,20 et les Ceracica sacra, fête  en l’honneur de Mithra , C. I. L.,  6, 751, nous précisent  la localisation.

  Examinons maintenant  le passage de ce chant II, relatif à la région d’Ilium – Hissarlik, vers 835-sqq : Puis ceux de la région de Percote et du Practios (de

phr°g- , phrygien , de la grande Phrygie + Tia ,Cf .Tyana, nom de ville ) ceux de Sestos et d’Abydos, ceux de la divine Arisbè. Ceux-là ont à leur tête Asios , l’Hyrtacide, commandant des guerriers , Asios , l’Hyrtacide, que de puissants coursiers à la robe de feu amènent d’Arisbè, des bords du Selleis. »

Allen , p. 152, commente sobrement : Phaerops , fils ou ami de Asios , apparaît à Hector tel un double , 17, 582 sqq , comme venant d’Abydos , qui est la capitale de la région , contrôlant le trafic de l’Hellespont. Pline, 5,141, nous indique que Percote est une ville de la Troade (de la région d’ Ilium -Hissarlik) .Quant à Practios, le Bailly nous indique qu’il s‘agit d’un fleuve de Troade, aujourd’hui Bargus ou selon d’autres le lac de Muskakoï. Virgile nous parle d’Arisba comme une ville de Troade  dans l’Enéide, 9,264. Quant au Séllèeis, Sellèentos, ce serait un fleuve de Troade. Notre bilan est maigre concernant  une région importante pour les partisans de Schliemann

    Reprenons notre catalogue des Troyens au chant  II, vers 827, après la Lycie de  Pandaros voisine de Troie.     

Tout le texte jusqu’à la fin du chant est interpolé

d’additions et  surtout l’ordre géographique n’est pas respecté, l’ordre naturel des vers est chamboulé.

La Carie et Milet (Millawanda), vers 868 p. 165, 15, avec le mont Phthirius, de pt , pitys, pin et du mot grec strobilos donnant –ir-ios,   aiguille de pin, par métonymie et en lien avec la religion de Cybèle, le Méandre, vers 869 (nom signifiant rivière andre , de indo-européen adura, cf. l’Adour,  des Meiones) , le promontoire de Mycale , cf. le nom de Mycènes et am’uraghen , l’endonyme des Berbères ; langage qualifié de barbarophônos,altération probable de berbérophone,  Cf.  l’empire Amurru, ,  agriophônoi, allothrooi, alloglôssoi : Homère  n’était pas un  linguiste .

Ephèse (Apasa) : vers  828, les habitants d’Adrestia (Kedrus de tedres aujourd’hui par métathèse syllabique ?) , d’Apaesos (Ephèse), de Pitya , latin Pitaium , ville de Carie, Pline, 5,107 (c’est une allusion au pin qui intervient dans la religion d’Agdistis et d’Atys ;, et nous allons  trouver une 2e  ville Pityia en Troade du sud),   et du mont Tereia, ; 4, p 152,  soit au sens d’observatoire, soit plus probablement en liaison avec Térée, Téreus , roi de Thrace, des Perrhaebes plus exactement, père de Triopas , lui-même ,père de  Carcabos  qui le tue pour sa cruauté tyrannique , puis s’exile auprès de Trôs , roi de Troie, qui lui donne une concession à Zélia, aujourd’hui Soli,  à  l‘est de Séleucie, vers Coracesium , dans la Pisidie voisine de la Lycaonie, ou Soloe, grec Soloi,  patrie du philosophe stoïcien  Chrysippe, de Ménandre l’auteur comique et du poète Aratos. [Les Zéleiens habitaient au pied de l’Ida (du Taurus), buvant l’eau hivernale (correction : kelan et non melan , noire ;l’adjectif se justifie  parce qu’intermittente et coulant surtout en hiver, à la saison des pluies ) de l’Aisèpos (de ai , rivière ),  aujourd’hui Sepu .  Térèe est le père du Lycien  Pandaros. Térée est lié au mythe de Philomèle et de Proknè, l’oiseau phrygien, deux soeurs  dont l’une, Proknè, est donnée en mariage à Térèe. Elle a un fils de son mari, Itys ou  Atys.  Mais Térèe tombe amoureux de sa belle-sœur, Philomèle (en grec , celle qui aime la musique en mode phrygien) ; il lui fait violence et, pour qu’elle ne puisse révéler son crime, Térée lui coupe la langue. La jeune femme trouva quand même le moyen de révéler à sa sœur Proknè en brodant sur fils d’or  ses malheurs.  Proknè décida alors  de punir son mari en tuant punir Térée .Elle tua son propre fils Itys, le fit bouillir.  et donna sa chair à manger  à Térée  à son insu. Les deux soeurs s’enfuirent alors. Quand il s’aperçut de ce nouveau crime, Térée prit une hache  et poursuivit les deux sœurs ; il les rejoignit à Daulis en Phocide, mais les deux sœurs implorèrent les dieux  qui eurent pitié d’elles et les transformèrent , l’une , Philomèle, pour les Romains , en rossignol mélodieux , l’autre, Proknè, l’oiseau phrygien, de phryg +ornis,  en hirondelle migratrice. Les dieux frappèrent de folie Térée qui s’émascula avec sa hache de pierre,  et porta depuis,  comme les Garamantes et les castrats , une plume sur la tête  en forme de huppe. Pour la mythologie, Térée devint l’oiseau appelé huppe, ôpôpos en grec, upupa en latin et on peut sans peine imaginer que le mont Téréiè doit son nom à sa  forme de huppe.

Les Meiônes en  Lydie, vers 864,  p. 165, 14,  du lac Gygée , aujourd’hui Koloè , de gyroè (c’est-à-dire rond, cf. grec gyros ) sous le  Tmôlos sous le neigeux Ida  , le fleuve est l’Hermos. 20,384 : (Achille tue Iphition, le fils  d’Otryntès , conçu ) «  sous le neigeux Tmôlos , dans la fertile Hydè (aujourd’hui Lussay Haydasi au sud du lac) ;  «  tu es mort ici, toi qui est né non loin du lac Gygée où est ton champ paternel , sur les bords poissonneux du Hyllos (de Hydl°nos, Cf. la métathèse donnant de nos jours à partir de Wd°ll , ll°n d°ve, Allandiven) et du Hermos tourbillonnant .  » Sardes , aujourd’hui Sart , n’a pas encore reçu son nom et Homère l’appelle Tarnè (Atarneus,Atarna), aujourd’hui Atar Alam-koy  , métathèse de atarmawa , le l étant un morphème d’adjectif  hittite et koy signifiant rivière,  la rivière  atarna , chant V,  vers 44 : « Pheste le Méonien, fils de Bôros (de Berbôros) est venu de Tarna au sol fertile ».Cette  plaine alluviale devant Sardes est très fertile.Tarna ou plutôt selon Allen, p. 185, Atarneus (Atarna et Tarna chez Stéphane de Byzance à ce mot  et à Apaisos. Il existe chez Pline , 5,122 et 37 , 156, une Atarnea de Mysie  ,ainsi qu’une source  de Tarne.. Atarneus appartient à Teuthrania, de Télèphe, où les Achéens débarquent par erreur. Ni Atarna , ni  Teuthrania   me semblent ne  rien avoir avec la région de Sardes,mais plutôt avec Attalia (de athar° nya) ,  sur la côte entre la Pisidie et la Lycaonie.   

 

Ici devrait être placé le passage  concernant la  région de Hissarlik, avec les vers 835-sqq : « Puis ceux de la région de Percote et du Practios , ceux de Sestos et d’Abydos, ceux de la divine (pourquoi divine ? Parce qu’elle est d’origine hittite ?) Arisbè. Ceux-là ont à leur tête Asios , l’Hyrtacide, commandant des guerriers , Asios , l’Hyrtacide, que de puissants coursiers à la robe de feu amènent d’Arisbè, des bords du Selleis. « 

 

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Les Thraces , vers 844, p . 154,   d’Ainos, aujourd’hui Enos sur la Maritza et les Cicones, vers 846.

Les Paiones (de kwara, pala, pays, patrie, +(ghwzon, terre , cf. Karia, de kwarya) et l’Axios (le Vardar) qui donne son nom au Pont-Euxin, la mer de l’Axos,alors qu’il devait son nom à sa couleur bleu-vert (cf. le mot bleu en avestique) , vers 849 et 850, p . 155 .

Les Paphlagoniens (métathèse de kobalos , latin cavalkus, cheval, au sens de mule, comme Pamphylie , de kwanghw°l-ia ) et les Enètes (d’un mot signifiant âne sauvage ou mule  ,sumérien ansu, arménien ês, latin asinus, grec onos),  p.157 , avec Cytorus (Kidros , aujourd’hui Quitros ou Kotru, ) , Sesamon (citée par Pline 6,5),  le fleuve Parthenios (aujourd’hui Bartan), Cromna (selon certains, Amastris, aujourd’hui Amasserah ), Aegialos (sur la côte) et Erythini. Passage rajouté selon Allen, p. 157, à partir du Catalogue des Troyens des Chants cypriens , qui datent du VIIIe siècle,   , époque  où Sinope , ville importante, n’avait pas encore été fondée, ce qui explique son absence dans les villes.

La Mysie du nord  (les Moesiens ) ,  vers 858, p ;161

Les Phrygiens (petite Phrygie, Phrygia minor, Phrygie du nord, Phrugia hyperthen ) .

Les Halizones , p ;159 et la lointaine Alybe d’où provient l’argent ,  vers 857,11, p.161, Sayce, cité par Allen, p 160. , fait correspondre le nom du fleuve Halys  avec Alybé : « Halybè ou plutôt Alybè,  correspond au hittite  Khaly-wa, « le pays du Halys », exactement comme Arzub(è) correspond au nom de l’empire Arzawa [Carie ]. Les Halizoniens  sont les klhalitu  des inscriptions cunéiformes du roi proto-arménien Rusas II (650 av. J. –C.)  qui dit que ce roi a fait une campagne contre les Moschians (Moesiens du nord), les Hittites et les Khalitu (les Alizones).  Les mines  d’argent du Taurus, travaillées par les Hittites, étaient la première source d’approvisionnement du monde antique  à l’époque préhistorique ». Allen commente : « Alybè et Chalybes correspondent à la moderne  Aleppo, en assyrien haluppu, en arabe halab,  qui était appelée en grec chalubôn.. Aleppo est éminemment hittite et parent de Alys, Halybè et Chalybè. »

 Enfin, certains naufrages d’anciens combattants de retour de Troie vers leur  Grèce natale ont eu lieu, comme celui de Diomède, dans des pays comme l’Egypte et la Libye, où l’on pratiquait  encore des sacrifices humains sur des étrangers de préférence, comme c’était  le cas de Diomède qui réussit malgré tout à s’en sortir. Ce qui m’intéresse, c’est que, si forte qu‘ait été la tempête, il est peu probable que ce soit de Hissarlik,  au nord et  très loin, mais bien plutôt de la Cilicie, beaucoup plus proche, que son navire ait été déporté, et ceci est un indice de plus en faveur de notre localisation de la Troie homérique en Cilicie.

Bref, tout me confirme dans la localisation de la Troie Homérique à Séleucie en Cilicie , où , entre autres, on repère , sur une modeste carte du Gaffiot, à l’article Lycaonie,  les restes  des remparts des Achéens , Tichachea, qu’on ne saurait expliquer autrement.

 

 

 

 

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