dimanche 29 janvier 2017

DES VESTIGES DE L’EXPEDITION LAPEROUSE À VANIKORO IDENTIFIES D’APRES LEURS ARMOIRIES, OU LES DEUX CLOCHES DE LA BOUSSOLE, LES PIERRIERS ET LES POMPES. LES DEUX CLOCHES DE LA BOUSSOLE A La cloche signée « Pichard », cloche du fronteau avant de la Boussole. Une grande cloche a été retrouvée à Vanikoro, pesant 35 kilos, soit environ 69 livres, sans le battant qui ferait 4 kilo environ : elle est signée PICHARD, avec deux branches de houx et l’avertissement en latin Ne objecta ! (Ne t’y frotte pas ! Qui s’y frotte s’y pique !). Elle a été récupérée en mer par Claude Magnier sur le site de la faille du récif, site selon moi du bateau de secours des naufragés, et non de la Boussole comme en le croit souvent.. .Or, le houx est la marque d’Aigrefeuille d’Aunis, aigrefeuille venant du pluriel latin acrifolia qui signifie feuilles piquantes, acrifolium désignant le houx. Dans la paroisse d’Aigrefeuille se trouvait l’actuelle commune des Forges qui fabriquait les objets en bronze pour l’arsenal de Rochefort et c’est à Rochefort que la gabarre le Portefaix avait été armée le 26 avril 1785 avant de changer de nom à deux reprises, devenant d’abord l’Astrolabe, puis, à partir du 1er juin 1985, la Boussole. Le vice-amiral Duperrey, le 3 décembre 1829, répond au Ministre de la Marine : « Chacun des bâtiments de cette expédition avait deux cloches, une grande et une petite ;celles de la Boussole provenaient de son précédent armement. ; et , quant à l’Astrolabe, la grosse cloche se trouvait à bord à l’époque de son réarmement., et la petite fut délivrée en complément le 23 juin 1785…. Ce n’est donc qu’au port de Rochefort qu’il est possible de s’assurer si, à cette époque ou précédemment, la grosse cloche du bâtiment a pu être livrée dans les magasins de l’arsenal par le sieur Bazin [Pichard pour nous]. … Suivant l’usage, la grosse cloche [du fronteau avant] était restée constamment à bord pendant le désarmement de ce bâtiment. ». Une certitude : cette cloche PICHARD est donc la cloche du fronteau avant de la Boussole. Illustration, p. 38 in Bicentenaire du voyage de Lapérouse , 1785-1788 , colloque Lapérouse d’Albi, mars 1985, association Lapérouse-Albi France, 1522 p . Annexe, p.1-55 B La cloche à trois fleurs de lis, deux en haut, une en bas, cloche de fronteau arrière de la Boussole. Dillon a trouvé à terre une petite cloche de fronteau arrière, pesant 5 kgs (sans battant), soit environ 9 livres, proche avec le battant du poids habituel des cloches de fronteau arrière de 14 livres et comptant trois fleurs de lis, deux en haut, une en bas: c’étaient aussi les armoiries de la ville d’Aigrefeuille près de Rochefort. Il s’agit donc de la cloche de fronteau arrière de la Boussole, qui avait été armée sous le nom de Portefaix dans ce port de Rochefort. En somme, les deux cloches de la Boussole ont été retrouvées et elles équipaient toutes les deux la Boussole. Manquent les deux de l’Astrolabe. Illustration, p. 40, op. cit. C La cloche la plus énigmatique, la cloche signée « Bazin ». Illustration, p. 42, op. cit. La plus célèbre des cloches de Vanikoro est celle dont parle Jules Verne dans Vingt mille lieues sous les mers, « une cloche en bronze, dit-il, portant l’inscription : « Bazin m’a fait », marque de la fonderie de l’Arsenal de Brest vers 1785 » , ce qui est faux, même si cela a été répété à l’envi. Mais cette cloche n’a pas le poids requis pour être ni une cloche de fronteau avant ni une cloche de fronteau arrière, donc pour être une cloche de navire. C’est Dillon qui rapporta cette cloche , qu’il avait récupérée à terre : il nous décrit la cloche comme présentant, d’un côté saint Jean Baptiste, de l’autre côté la Sainte Famille mais la description doit être complétée ainsi : il y a , d’un côté saint Jacques à la gauche d’une croix et , à la droite, saint Jean avec de l’autre côté la Sainte Famille (Joseph, Marie et Jésus).C’est une allusion au curieux nom de la paroisse nantaise de « Saint Jacques Saint Jean Sainte Famille » , où se trouvait le couvent franciscain de Nantes, Saint Jean étant l’évangéliste et non saint Jean -Baptiste comme l’a cru Dillon. Or, à bord, figurait ce qu’on a retrouvé dans la faille du récif, une cloche d’office, une clochette, un grelot (qui était peut-être une objet d’échange destiné aux insulaires), une pierre d’autel (4 fragments dont certains ont été trouvés sur l’épave de l’Astrolabe), une boîte à huiles saintes, un crucifix avec 2 fleurs de lis et l’inscription INRI, un étui à missel en bois orné d’une fleur de lis, une médaille religieuse. Le Père Laurent Receveur, blessé à Tutuila et enterré à Sydney où il mourut des blessures, qui lui furent infligées par les insulaires samoans, était un franciscain et avait servi un temps au couvent franciscain de Nantes (couvent dit des cordeliers). On peut supposer que cette cloche était un souvenir du couvent nantais et qu’elle lui appartenait. En effet, les Bazin étaient une famille de fondeurs nantais selon Champeaux, Dictionnaire des fondeurs de cloches, 1886, et ils étaient spécialisés dans les cloches d’églises ou de couvents : selon Berthele, Enquêtes campanaires, ils avaient fondu deux cloches en 1754 pour le grand séminaire de Nantes (elles étaient pareillement signées Bazin ,sans prénom ) ; ils avaient aussi fondu une autre cloche , en 1779 pour une église de Vendée (elle signée pareillement Bazin sans prénom ). Jean Bazin le père est l’auteur de la grande cloche de Saint-Martin, paroisse de Châteauthébaud en 1753, Les plus connus des Bazin sont Jean Bazin père et Jean Bazin fils, qui figure sur la liste de la milice bourgeoise de Nantes de 1774 à 1778, avec l’indication « fondeur de la ville ». La cloche appartenait ainsi au Père Laurent Receveur, qui avait dû servir à Nantes comme régent dans un collège de la paroisse de « Saint Jacques Saint Jean Sainte Famille ». Le canon signée Jean Bazin Nantes : à l’origine en lest sur l’Astrolabe ? On rencontre une autre fois le nom de Bazin sur un pierrier en bronze trouvé dans la faille du récif, avec « Fc (fecit) J(ean) Bazin à Nantes 1779 Dragon » . Le Dragon est le nom d’un bateau corsaire anglais capturé dans la Manche en 1781 et transformé en corvette par la Marine royale. Il était percé pour 20 canons et 4 obusiers ou pierriers. En 1782, et le 11 décembre 1787, il est à Brest d’où il part pour Saint-Domingue où les Anglais l’attaquent. Son épave a été fouillée par le Musée de la Marine et François Gendron. Le scénario qu’on peut imaginer est que Jean Bazin fils fond le canon à Nantes en 1779 et que la Marine le lui achète en 1781 pour le Dragon, mais , comme il n’y a de place à bord que pour quatre obusiers, elle reprend son pierrier et le remise à Brest : le Comte d’Hector le fournit en lest à Lapérouse. Etant donné que c’est sur la faille du récif, donc sur l’épave du bateau de secours principalement construit avec des éléments de l’Astrolabe, que le pierrier a été repêché, on doit en déduire que le pierrier fut chargé sur l’Astrolabe. DEUX PIERRIERS DE LA BOUSSOLE. Les deux pierriers d’une livre de la Boussole. Sur les 3 pierriers d’une livre que portait chaque bâtiment, on en a repêché deux dont l’un, rapporté par la Dunkerquoise, de la faille du récif, donc venant du bateau de secours, se trouve à l’entrée du bâtiment de la Marine nationale à la pointe Chaleix Nouméa. Sur le tourillon droit figure le poids en livres, soit 149 ½ ; sur le tourillon gauche, une marque de fondeur lue N231, mais qui se compose en réalité des armoiries de Ruelle-sur-Touvre, près d’Angoulême en Charente : deux canons de marine stylisés encadrant une ancre de marine surmontée d’un organeau. Les fonderies de Ruelle fournissaient Rochefort où fut armée la Boussole. L’autre pierrier, repêché en 1964 sur le même site par l’expédition Delauney, appartenait à Reece Discombe, avec le poids de 152 (livres) et le même sigle. LES CANONS FLEURDELISES Les canons en cuivre avec fleurs de lis. La plupart des canons ont été fabriqués dans l’île d’Indre, en Loire-Atlantique, commune d’Indret, près de Nantes, comme les ancres. Un tel canon de 2 pouces avec fleur de lis a été rapporté par Dillon ; un autre canon en cuivre avec fleur de lis a été vu en Micronésie à Pohnapé . LES POMPES Sur la faille du récif, donc en provenance de l’épave du bateau de secours avec des objets provenant majoritairement de l’Astrolabe, l’expédition Becker a retrouvé quatre corps de pompe, dont deux portent « Poisson père m’a fait à Rouen ». Or, la toile nous apprend que Poisson était le nom d’une célèbre famille de fondeurs de Rouen, qui fournissait les arsenaux du Havre en Seine maritime. C’est dans ce port du Havre que fut armée en 1782 la gabarre l’Autruche destinée à devenir l’Astrolabe. C’est donc une réutilisation sur le bateau de secours d’une pompe de l’Astrolabe. Sur ce site du bateau de secours, l’expédition Becker a repêché quatre corps de pompe dont l’un au moins mesure 86 cm. Or, les dimensions caractéristiques des corps de pompe de la fonderie de Rochefort, en Charente maritime, où fut armée la gabarre le Portefaix destinée à devenir la Boussole, sont de 2 pieds 98 pouces, soit 86,7 cm. Ce corps de pompe de la faille est donc une récupération pour le bateau de secours d’un corps de pompe de la Boussole, armée à Rochefort. Sur le site de l’Astrolabe, le commandant Benier en 1886 a repêché trois corps de pompe dont l’un semble être de 96 cm, ce qui correspond aux dimensions de l’arsenal de Brest , comme du Havre Ce sont les dimensions de deux des trois pompes repêchées par le commandant Benier en 1886 sur le site de l’Astrolabe,dont l’une porte l’inscription L 283 (livres) et la dimension de 2 pieds 98 pouces, s

DES VESTIGES DE L’EXPEDITION LAPEROUSE À VANIKORO IDENTIFIES D’APRES LEURS ARMOIRIES, OU LES  DEUX   CLOCHES DE LA BOUSSOLE, LES PIERRIERS   ET LES POMPES.                      
 LES  DEUX   CLOCHES DE LA BOUSSOLE
A La cloche signée « Pichard », cloche du fronteau avant de la Boussole.  
Une  grande  cloche a été  retrouvée à Vanikoro, pesant 35 kilos, soit environ 69 livres,  sans le battant qui ferait 4 kilo environ : elle est  signée  PICHARD, avec deux branches de houx et l’avertissement en latin  Ne objecta ! (Ne t’y frotte pas ! Qui s’y frotte s’y pique !). Elle a été récupérée en mer  par  Claude Magnier sur le site de la faille du récif, site selon moi du bateau de secours des naufragés, et non de la Boussole comme en le croit souvent.. .Or, le houx est  la marque d’Aigrefeuille d’Aunis, aigrefeuille venant du pluriel latin acrifolia  qui signifie feuilles piquantes, acrifolium  désignant  le houx. Dans la paroisse d’Aigrefeuille se trouvait l’actuelle commune   des   Forges qui fabriquait les objets en bronze  pour l’arsenal de Rochefort et c’est à Rochefort que la gabarre le Portefaix avait été  armée le 26 avril 1785 avant de changer de nom à deux reprises,  devenant d’abord l’Astrolabe, puis,  à partir du 1er juin 1985,  la Boussole. Le vice-amiral Duperrey, le 3 décembre 1829, répond au Ministre de la Marine : « Chacun des bâtiments de cette expédition avait deux cloches, une grande et une petite ;celles de la Boussole provenaient de son précédent armement. ; et , quant à l’Astrolabe,  la grosse cloche se trouvait à bord à l’époque de son réarmement., et la petite fut délivrée en complément le 23 juin 1785…. Ce n’est donc  qu’au port de Rochefort  qu’il est possible de s’assurer si, à cette époque ou précédemment, la grosse cloche du bâtiment a pu être livrée dans les magasins de l’arsenal par le sieur Bazin [Pichard pour nous]. … Suivant l’usage, la grosse cloche [du fronteau avant] était restée constamment à bord pendant le désarmement de ce bâtiment. ». Une certitude : cette cloche PICHARD est donc la cloche du fronteau avant de la Boussole.
Illustration, p. 38 in Bicentenaire du voyage de Lapérouse , 1785-1788 ,  colloque Lapérouse d’Albi, mars 1985, association Lapérouse-Albi France, 1522 p . Annexe, p.1-55
B La cloche à trois fleurs de lis, deux en haut, une en bas, cloche de fronteau arrière de la Boussole. 
 Dillon a  trouvé à terre  une petite cloche de fronteau arrière, pesant  5 kgs  (sans battant), soit environ 9 livres,  proche avec le battant du poids habituel des cloches de fronteau arrière  de 14 livres et comptant  trois fleurs de lis, deux en haut, une en bas: c’étaient aussi   les armoiries de la ville d’Aigrefeuille près de Rochefort.  Il s’agit donc de la cloche de fronteau arrière de la Boussole, qui avait été armée sous le nom de Portefaix dans ce port de Rochefort.
En somme, les deux cloches de la Boussole ont été retrouvées et elles équipaient toutes les deux  la Boussole. Manquent les deux de l’Astrolabe.
Illustration, p. 40, op.  cit.
C La cloche la plus énigmatique, la cloche signée « Bazin ».
Illustration, p. 42, op. cit.
 La plus célèbre des cloches de Vanikoro est celle dont parle Jules Verne   dans Vingt mille lieues sous les mers, « une cloche en bronze, dit-il,  portant l’inscription : « Bazin m’a fait », marque de la fonderie de l’Arsenal de Brest vers 1785 » , ce qui est faux, même si cela a été répété à l’envi. Mais cette cloche  n’a pas le poids requis pour être ni  une cloche de fronteau avant ni une cloche de fronteau arrière, donc pour être une cloche de navire.  C’est Dillon qui rapporta cette cloche , qu’il avait récupérée à terre : il nous décrit la cloche comme présentant, d’un côté  saint Jean Baptiste, de l’autre côté la Sainte Famille mais la description  doit être  complétée ainsi : il y a , d’un côté saint Jacques à la gauche d’une croix et , à la droite,  saint Jean   avec de l’autre côté  la Sainte Famille (Joseph, Marie et Jésus).C’est une allusion au curieux nom de la paroisse nantaise de «  Saint Jacques Saint Jean Sainte Famille » , où se trouvait le couvent franciscain de Nantes,   Saint Jean étant l’évangéliste et non saint Jean -Baptiste comme l’a cru Dillon.
Or, à bord, figurait ce qu’on a retrouvé dans la faille du récif,  une cloche d’office, une clochette, un grelot (qui était peut-être une objet d’échange destiné aux insulaires), une pierre d’autel (4 fragments dont certains ont été trouvés sur l’épave de l’Astrolabe), une boîte à huiles saintes, un crucifix avec 2 fleurs de lis  et l’inscription INRI,  un étui à missel en bois orné d’une fleur de lis, une médaille religieuse. Le Père Laurent  Receveur, blessé à Tutuila et enterré à Sydney où il mourut des blessures, qui lui furent infligées par les insulaires samoans,  était un franciscain et avait servi un temps  au couvent franciscain de Nantes (couvent dit  des cordeliers). On peut supposer que cette cloche était un souvenir du couvent nantais et qu’elle lui appartenait.  En effet, les Bazin  étaient une famille de fondeurs nantais  selon Champeaux, Dictionnaire des fondeurs de cloches, 1886, et ils  étaient spécialisés dans les cloches d’églises ou de couvents : selon Berthele, Enquêtes campanaires, ils avaient fondu deux cloches  en 1754  pour le grand  séminaire de Nantes  (elles étaient pareillement  signées Bazin ,sans prénom ) ; ils avaient aussi fondu une autre cloche , en 1779 pour une église de Vendée  (elle  signée pareillement Bazin sans prénom ). Jean Bazin le père est  l’auteur de la grande cloche de Saint-Martin, paroisse de Châteauthébaud en 1753,
 Les plus connus  des Bazin sont Jean Bazin  père et  Jean Bazin fils,  qui figure sur la liste de la milice bourgeoise de Nantes  de 1774 à 1778, avec l’indication « fondeur de la ville ». La  cloche appartenait  ainsi au  Père Laurent Receveur, qui avait dû servir à Nantes comme régent dans un collège de  la  paroisse  de «  Saint Jacques Saint Jean Sainte Famille ». 
Le canon signée Jean  Bazin Nantes : à l’origine en  lest sur  l’Astrolabe ?
On rencontre une autre fois le nom de Bazin sur un pierrier en bronze trouvé dans  la faille du récif, avec «  Fc (fecit) J(ean) Bazin à Nantes 1779 Dragon »  . Le Dragon est le nom d’un bateau corsaire anglais capturé dans la Manche en 1781 et transformé en corvette par la Marine royale. Il était percé pour 20 canons et 4 obusiers ou pierriers. En 1782, et le 11 décembre 1787, il est à Brest d’où il part pour Saint-Domingue où les Anglais l’attaquent. Son épave a été fouillée par le Musée de la Marine et François Gendron.
  Le scénario qu’on peut imaginer est que Jean Bazin fils fond le canon à Nantes en 1779  et  que la Marine le lui achète  en 1781 pour le Dragon, mais , comme il n’y a de place à bord que pour quatre obusiers,  elle reprend son pierrier et  le remise  à Brest : le Comte d’Hector le fournit en lest  à Lapérouse.
Etant donné que c’est sur la faille du récif, donc sur l’épave du bateau de secours principalement construit avec des éléments de l’Astrolabe, que le pierrier a été repêché, on  doit en déduire  que le pierrier fut chargé sur l’Astrolabe.
       
                  DEUX PIERRIERS DE LA BOUSSOLE.
Les deux pierriers d’une livre de la Boussole.
Sur les 3 pierriers d’une livre que portait chaque bâtiment, on en a repêché deux dont  l’un, rapporté par la Dunkerquoise, de  la faille du récif, donc venant du bateau de secours,  se trouve à l’entrée du bâtiment de la Marine nationale à la pointe Chaleix Nouméa. Sur le tourillon droit figure le poids en livres, soit 149 ½ ; sur le tourillon gauche, une marque de fondeur lue N231, mais qui se compose en réalité des armoiries de Ruelle-sur-Touvre, près d’Angoulême en Charente : deux canons de marine stylisés encadrant une ancre de marine surmontée d’un organeau. Les fonderies de Ruelle fournissaient Rochefort où fut armée la Boussole.
L’autre pierrier, repêché en 1964 sur le même site par l’expédition Delauney,  appartenait à Reece Discombe, avec le poids de  152 (livres) et le même sigle.
                LES CANONS FLEURDELISES
Les canons en cuivre avec fleurs de lis.
La plupart des  canons ont été fabriqués  dans  l’île d’Indre, en Loire-Atlantique, commune d’Indret, près de Nantes,  comme les ancres.
Un tel canon de 2 pouces avec fleur de lis a été rapporté par Dillon ; un autre canon en cuivre avec fleur de lis a été vu en Micronésie à Pohnapé .
                                 LES POMPES
Sur la faille du récif, donc en provenance de l’épave du bateau de secours avec des objets provenant majoritairement de l’Astrolabe,   l’expédition Becker  a retrouvé quatre corps de pompe, dont deux portent « Poisson père m’a fait à Rouen ». Or, la toile nous apprend que  Poisson était le nom d’une célèbre famille de fondeurs de Rouen, qui fournissait les arsenaux du Havre en Seine maritime. C’est dans ce port du Havre  que fut armée en 1782 la gabarre l’Autruche destinée à devenir l’Astrolabe. C’est donc une réutilisation sur le bateau de secours d’une pompe de l’Astrolabe. Sur ce site du bateau de secours, l’expédition Becker a repêché quatre corps de pompe dont l’un au moins mesure 86 cm. Or, les dimensions caractéristiques des corps de pompe  de la fonderie de Rochefort, en Charente maritime,  où fut armée la gabarre le Portefaix destinée à devenir la Boussole,   sont de 2 pieds 98 pouces, soit  86,7 cm. Ce corps de pompe de la faille  est donc une récupération pour le bateau de secours d’un corps de pompe de la Boussole, armée à Rochefort. 
Sur le site de l’Astrolabe, le commandant Benier en 1886 a repêché trois corps de pompe dont l’un  semble être de 96 cm, ce qui  correspond aux dimensions  de l’arsenal de Brest , comme du Havre 
Ce sont les dimensions de deux des trois pompes repêchées par le commandant Benier en  1886 sur le site de l’Astrolabe,dont l’une  porte l’inscription L 283 (livres) et la dimension de 2 pieds 98 pouces, soit  86,7 cm propre à l’arsenal de Rochefort. C’est donc bien un corps de pompe de l’Astrolabe. Toutefois, les dimensions d’un 3e semblent  être de 96 cm, au lieu des 86 cm attendus, mais cela pourrait  correspondre  aux dimensions  de l’arsenal de Brest qui aurait complété l’armement pour la mettre en réserve.
            

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