vendredi 13 janvier 2017

LE MYTHE DE LA LOUVE ALLAITANTE DE ROME ET SA SIGNIFICATION VÉRITABLE

Le mythe de la louve allaitante fondatrice de Rome et sa signification véritable.
On s’est interrogé dès l’Antiquité sur le sens de cette louve, lupa, qui allaite les jumeaux fils de Mars, Remus et Romulus. Certains ont voulu prendre le mot  lupa dans le sens de prostituée (cf lupanar) : le mot ibère lupa, grec lukos, n’était plus compris des Romains. Il désignait en réalité un polissoir lié à l’invention de l’agriculture céréalière avec des stries qui furent  prises pour les mamelles d’une louve ou d’une laie. La fête des Lupercales nous a gardé le souvenir du nom entier lup-arca, arca désignant la roche massive que nous appelons polissoir et l’ensemble signifiait la roche aux sillons magiques consacrée au dieu de l’agriculture Mars.
photo:  laie à mamelles carte postale
         Sirona     
Les pseudo-« polissoirs »  sont en réalité des  pierres commémoratives de la mort des grains de blé ou d’orge (lupus désigne en latin une sorte de houblon, peut-être d’orge sauvage à l’origine)  plantés dans les sillons, mort nécessaire pour les anciens à leur renaissance et leur germination.  Voir mon article
.De même qu’à Göbekli Tepe  se trouve une figurine représentant un sanglier avec,  gravés sur le flanc, quatre  sillons, de même on peut voir à Malte un bas-relief du sanctuaire  de Cérès  représentant  aussi un sanglier qui présente des sillons sous le ventre, pris par les profanes et les  touristes pour des mamelles (voir la carte postale ci-jointe : le sanglier  avec les sillons est en bas à gauche). Que ce soit à Gobek-li ou à Malte, le pictogramme du sanglier évoque la mort de l’orge, car le nom du sanglier, porcus,  évoque le nom du dieu des morts, Orcus ou Phorkus.
Le mot  sillon dans les langues indo-européennes provient du radical  *swe/olk, gonfler,  et désigne, non pas la tranchée proprement dite, mais ses bords formés de la terre écartée.  Le grain passe pour y mourir  avant de pouvoir pousser, ce qui avait excité les railleries de Voltaire quant à l’ignorance botanique du Christ. Celui-ci dit en effet (Evangile de Jean, 12, 24) : « Si le grain de blé qui est tombé à terre  ne meurt, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit.», ou, autrement traduit, le grain de blé doit être mis en terre et y mourir pour rapporter. L’invention de l’agriculture liée aux semailles procède du fait de mettre en terre,  à une certaine profondeur, des grains de blé ou d’orge, comme les cadavres. Le mégalithe aux sillons est une autre forme qu’a prise au fil du temps la barre transversale au sommet des  menhirs de Göbekli Tepe  et,  comme cette barre,   il représente, la mort du blé divin, la mort de Perséphone ou Proserpine, épouse de  Orcus, qui se retire sous terre  pendant la saison froide. .
Le radical  ibère lup-, lut-, rut-, sillon.
Le radical lup- signifiant sillon se trouve dans le nom d’une peuplade anatolienne préhistorique, les Louvites, dans les noms de Lycie de et Lydie.  Lut-, étant parent du  latin ulcus, sillon,  se retrouve avec rhotacisme dans le nom maltais du géoglyphe (carl) rut, sillon (pour orge, qui se dit carl en maltais ancien).Les carl rut maltais sont à Malte des  sillons parallèles de plusieurs kilomètres. A noter qu’on trouve aussi  ces profonds sillons dans l’îlot englouti au large de la Sicile,  la Pantellaria vecchia .
.Ce sont ces sillons placés de chaque côté de certains menhirs qui ont donn,é lme symbole d’Ahura Mazda, où les sillons sont devenus le symbole des ailes de la lumière (lux, lucem en latin), tandis que Mazda est apparenté au nom du dieu agraire  Mars. De même, le nom latin d’une sorte de  mors à gourmette pour cheval récalcitrant,  lupus, rappelle les stries parallèles du sillon.
 Le sillon qui présida à la fondation de Rome, tracé par Romulus,  et le meurtre de Rémus qui le franchit, violant l’interdit de Mars.  
D’où vient le nom de Rome ?De  Rôma de vrôma, orge ou folle avoine, apparenté au  grec brôma , nourriture, orge, bromos,folle avoine,  briza, seigle (vrisa en Macédoine aujourd’hui), bibrôskô, manger, dévorer , bora,pâture,nourriture,  latin vôro, sanskrit girati : la  racine est gwerh-, gwre- ou gwrô-, latin granum. Les noms de Rémus et de Romulus (le fils de Rome) sont dérivés tous les deux de Roma. De même, le nom du Tibre, génitif Tiberis, est à rapprocher de celui de la Loiregénitif Ligeris.
Les jumeaux Rémus et Romulus allaités par la louve sont les fils de Mars, dieu agraire originellement dont le champ de mars était sacré. C’est le Champ de Mars que Romulus entoura d’un sillon sacré. 
Les champs de Mars et de Bellone italo- celtiques, puis  gaulois, héritiers de ces   géoglyphes maltais et siciliens appelés Carl rut, les sillons pour orge, qui sont les modèles du sillon circulaire tracé par Romulus autour de la future Rome.  
La Nasa a publié des clichés en 2015 de géoglyphes découverts dans les steppes du nord du Kazakhstan en Asie centrale,  datant du début de l’âge du fer  en Asie, de –800 par conséquent. Que sont devenus en Europe   ces mystérieux  géoglyphes maltais et siciliens longs de plusieurs kilomètres, représentant des sillons et qui étaient appelés à Malte  Carl (mot ibère pour grain d’orge) Rut (sillon)? On a trouvé en Touraine de très longs  ensembles (plusieurs centaines de mètres en ligne droite) de fossés et de talus,   c’est-à-dire de sillons, d’une largeur de 8 à 12 mètres, en particulier en Forêt d’Amboise (2 endroits), dans la Forêt Bélier (commune de  Monnaie) et dans un bois situé à l’ouest du champ de courses de Chambray. L’auteur de l’article qui les mentionne, Jean -Mary Couderc , dans « Les enceintes quadrangulaires de Touraine », in Acres du 9eme colloque de l’association française pour l’étude de l ’âge de fer, Châteaudun, 16-19 mai 1985, Editions Errance, Paris, 1989, p.76 , évoque à leur propos le lacis de fossés et de talus devant la porte des fossés de César à  Nouzilly près de Tours et cite son article de 1984 sur le sujet (« Les enceintes en terre de Touraine (II) »,  Bull. Soc. Archéol. de Touraine, XL, p. 735-787, 11 figures, 21 photogr.) Parlant de l’enceinte du Chatelier (commune des Hayes, Loir –et- Cher), il  indique que le sillon «  qui a fait le tour de l’enceinte  continue au lieu de s’arrêter au point de raccordement et forme comme une antenne enserrant le grand talus, puis se subdivise de façon complexe à proximité du chemin. »  Chaque fois que les archéologues parlent d’antenne, il s’agit du  même phénomène : à l’origine de ces enceintes, il y avait les sillons droits et on a réutilisé plus tard leur tracé pour constituer un côté de l’enceinte.Telle fut l’origine du rempart qui ceignit Rome.
  Ces enceintes, trop négligées,  sont souvent appelées Camp romain ou Fossé  de César  et elles sont très nombreuses   dans toute l’Europe celtique : Espagne, Allemagne du sud, Lorraine,  Calvados près de Coutances, à Lithaire (le Camp romain ), Lithaire venant  de ridh tir(ial) , Rudiana tir (terrain) ial [découvert],  Touraine ,  nord Sénonais,  Eure-et-Loir , à Lanneray et dans au moins six autres communes..
Bernard Robreau, dans « Les dieux des Carnutes : Mars, Jupiter, Apollon » in Mémoire XXXIV-2, numéro 90, octobre novembre, décembre 1990,  p.  48, s’interroge : « Ne faudrait-il pas interpréter les viereckeschanzen [en allemand, enceintes à quatre coins,  nom donné en Allemagne du sud à ce type de géoglyphe défini , peut-être top étroitement , comme des « enceintes quadrilatérales à fonction cultuelle de la Tène finale »], nombreux en pays carnute, comme des sanctuaires de campagne dédiés au Mars gaulois ? Cela expliquerait […] leur fréquente association par deux en forêt de Marchenoir, en forêt de Rambouillet ou même à Lanneray dans le Perche dunois. » Et il renvoie pour Lanneray à son étude, B.  Robreau et A. LEROY, « Les deux enceintes quadrilatérales du Bois des Goislardières à Lanneray (Eure-et-Loir) », in Les Viereckschanzen et les enceintes quadrilatérales en Europe celtique (=Actes du IX è Colloque AFEAF tenu à Châteaudun, en 1985), 1989) ainsi qu’aux articles concernant Marchenoir  dans le Loir- et- Cher, plus exactement Briou et  son lieu-dit Moncelon, et Rambouillet.
Examinons les quatre  ou cinq enceintes de Lanneray.
1) La moins connue est  la Friche des Bois de la Butte, dans la Section G1 du cadastre de Lanneray, dite du Gouffre, au nord de la Forêt.   H. Leplège dans  Lanneray .Ses Châteaux, ses hameaux et lieux- dits. Sa préhistoire, Amicale des Anciens Elèves de l’Ecole de Lanneray, Châteaudun, 1991,  p.  46, écrit à son propos : « Ce mot butte [féminin de but, du francique but, souche, puis cible de flèche], naturellement, faisait penser à la présence possible  de tumulus ou d’une autre structure archéologique  A l’endroit de ce champtier, il n’y a plus, depuis un bon nombre d’années, ni bois ni butte, tout est nivelé et en cultures, sans vestige apparent quand le sol est nu. » Le Littré donne pour butter le sens d’ « ameublir la terre en pyramide autour du pied d’une plante »  et pour butte le sens de «  petit tertre ».  Mais ici butte vient en réalité du gaulois vut, sillon, de la racine indo- européenne wolkw, gonfler, et c’est par incompréhension que le mot butte a été utilisé comme signifiant tertre. 
Quant au  mot friche , au sens premier  , il est employé pour désigner un  endroit qui a subi un gros travail de déforestation, car ces  géoglyphes sont l’aboutissement d’ un processus  complexe de défrichage de la forêt primaire  et de « triple labour » en profondeur ,- dont témoigne le nom du site préhistorique voisin de  Montgasteau, (Saint-Denis –les- Ponts) où gasteau renvoie à un mot d’origine gauloise jachère , au sens premier extraction des racines et des branchages avec  adjonction de cendre et de fumier, etc. , étant précisé que , depuis, la forêt a repoussé et que, comme par hasard , c’est dans des forêts qui furent jadis défrichées que l’on trouve le plus souvent nos mystérieux sillons .
 Le mot gouffre  utilisé dans le titre de la Section G1 du cadastre  de Lanneray, dite du Gouffre , renvoie, non à un gouffre (il n’y en a pas), mais à un  mot ibère signifiant sillon, parent du  grec kolpos, pli, qui nous a donné en français les mots golfe et gouffre,  du radical indo-européen kswolkw , gonfler, qui donne aussi luk , sillon. La section du gouffre signifie donc la section du « sillon », de la butte si l’on préfère.
2) La prospection aérienne a permis  à Alain Lelong  d’en dresser le plan : il s’agit, aux « Chemins de la Touche »,  de deux enceintes contiguës, dont l’une est trapézoïdale, non loin probablement d’un site appelé Le Moulin à vent. « Il s’agit vraisemblablement d’un ensemble agraire », conclut-il, p. 68, dans son article  « Le problème des grandes enceintes du sud de l’Eure-et-Loir », in Les Viereckschanzen et les enceintes quadrilatérales en Europe celtique, op. cit. ,  où il évoque la présence d’autres  enceintes à Conie -Molitard, à Alluyes, à Neuvy- en- Dunois ,à Villiers- Saint- Orien (Orien venant du nom du  dieu gaulois  Rudianus), à La Chapelle -du Noyer et à Trizay -lès- Bonneval. Notons qu’à Trizay il y a la trace de trois moulins comme à Conie- Molitard (molitor désignant en latin le meunier d’un moulin à bras).
A cause des homonymes, je précise que la Touche  en question désigne un bois, aujourd’hui totalement défriché; et que c’est cette  Touche qui  figure dans la section I dite de l’Eglise  et dans la section O dite de la Touche (champtier de la Touche), où se trouve aussi le champtier du Moulin à vent.  Le nom entier du chemin est chemin de Lanneray à la Touche.  A remarquer, dans la section H dite de Touchémont,  le nom du  champtier de la Rouzannerie, qui garde  le souvenir de Rudianos, le dieu gaulois+un suffixe en –erie, ainsi que le champ voisin des Rougeaux, le champ de Mars,  de rougel. , de Rudi(anos)  +gaulois -ialo, clairière, à rapprocher, par exemple, du nom de Ruillé- sur- Loir près du Mans.
 3) Le second toponyme est Le Bois des Buttes, ou bois des Goislardières (malgré les deux noms, l’un ancien, l’autre relativement récent, il s’agit d’un seul bois). Il  comprend deux enceintes d’environ un hectare, chacune, l’une au Nord, et l’autre au Sud. Le sol en avait aussi été défriché, mais la forêt a repoussé  dans ce qui constituait des  clairières.  L’enceinte Sud a été  appelée localement, comme souvent, le  Camp romain.
 Pour tenter de déchiffrer le mystère, il nous faut étudier les données de la toponymie.
 Moncelon, à  Briou,  dans le Loir-et-Cher, cache un Mon -Sirona (Mon –serona),  tandis que Rambouillet dissimule un  champ de Mars- Rudiobus, de Ru (di) obus +suffixe  gaulois –ialo, clairière, champ, espace découvert, ainsi que le confirme le gallois tir ial, terrain découvert.   Marianne Mulon, Noms de lieux d’Ile- de- France, introduction à la toponymie, Editions Bonneton,Paris,1997, p. 16, indique que le diminutif Rambouillet désignait  un petit Rambeuil,.qui est attesté comme fief en 1244 et qui est englobé aujourd’hui dans le territoire de Rambouillet. « L’enfant a dévoré le père ! », conclut avec humour  la philologue.
Passons maintenant à la toponymie du Bois des Buttes et aux hameaux voisins : Villestain, Guignarderie, la vallée des Serins. .
Villestain, pour uil-esta, mentionné en 1586,  se décompose en une finale –esta(in) , orge, cf. vieux haut allemand gersta, et en vil , de vut , sillon, donc sillon pour orge. .
Dans La Guignarderie, mentionnée en 1417 comme La Guignardière, de sinarherria,  et qui désigne, non pas une ferme précise , mais un lieu, celui de l’enceinte Nord ,  on identifie une métathèse de Sirona, savoir  sinaro et un suffixe ibèro -basque   en –herria,  qui signifie emplacement .
Tout près se trouve une Vallée des Serins, où l’oiseau chanteur des Canaries prend la place, par un trait d’humour, et grâce à une homonymie,  du nom de l’orge d’origine ibère devenu chante , cf. les nombreux noms en chante- : Chantemesle, etc.
  Autre écart voisin : la   Haloyère, prononcé localement la Halogère, de halogersta, littéralement sillon (lituanien welku, grec aulax, ôlax,  alox,  ôlx,  (s)elkos comme latin sulcus,  ôlax )  à orge ( gersta à rapprocher du vieux haut allemand gersta). Le mot qui signifie sillon  est proche du mot qui signifie meule,  grec aleuron, farine, aleiar, aleô, moudre, arménien aram.  On peut en déduire qu’un  moulin n’était pas loin et que Sirona est la déesse du grain broyé ou,  ailleurs,  grillé, mort avant de renaître. On a retrouvé à Libouville les deux meules du moulin, la grande portant d’ailleurs  des sillons.  Il y a un  fond de cabane gaulois derrière la Poterie., c’est-à-dire à la Haloyère,  et , la prospection aérienne de A. Lelong ayant détecté la présence d’une ferme « indigène » voisine, on est en droit de penser que ces deux enceintes étaient le sanctuaire de cette ferme carnute cultivant de l’orge. 
En nous fondant sur la toponymie, les deux divinités Rudiobus ou  Teutatès et Sirona sont concernées par ces quatre  enceintes. Les quatre enceintes de Lanneray sont  des  champs de Mars et de Bellona,  délimités par les fameux sillons, et ce sont,  pour leur donner leurs noms gaulois, le champ de Rudiobus  ou Teutatès  (enceinte sud dont le nom  Teutatès (ta) survit dans Villestain et dans chante avec  l’allusion contenue  serins ) et le champ de Belena , déesse liée à Apollon Belenos ou Sirona (enceinte nord dont le nom survit dans la Guignarderie), à rapprocher des noms du  pain en grec, sitos, de sidos, de sei-,  graine, cf .la déesse latine des semailles  Seia  , et de dza, orge, grec zeia , et du mot silo, seiros chez Varron, 1, 57 ou en grec classique  siros ) que sont dédiées  les deux enceintes du Bois des Buttes, l’une, l’enceinte Sud  pour la vie et la croissance du grain dans le sillon, sous la protection de  Mars,  l’autre pour le fait de broyer le  grain au moulin, sous l’égide de  Sirona.
 Le conservateur du Musée des Antiquités nationales à Saint- Germain-en- Laye, Alain Duval, remarque, dans « Monde des morts, monde des vivants : qu’appelle-t-on « sanctuaire » à l’époque de la Tène ? », op. cit. ,  p. 164, que les trouvailles de Felbach –Schmiden en Allemagne, qui ont révélé des restes d’une statuette en bois interprétée comme celle d’une divinité (Sirona) et surtout la présence de graines, invitent à considérer certains  enclos, non comme funéraires, mais  comme des sanctuaires des vivants dédiés «  aux semailles, aux richesses » « et s’adresseraient davantage à ceux qui travaillent le sol.  ». .Tel pourrait être le cas des Viereckeschanzen de  Lanneray.
A propos de la statuette en bois, on peut supposer que c’était la figuration de  Sirona. Or, au Boulay, non loin du Bois des Buttes, se trouve un simulacrum de pierre qui peut être celui d’Epona, la déesse gauloise protectrice des chevaux, mais aussi être celui de Sirona -Belena: on trouve à Valainville (de Belena  villa), sur la façade de la chapelle, comme d’ailleurs à la chapelle de Saint- Hilaire- des- Noyers (anciennement Bellenville,  de Belena villa), le même fruste visage (ci-dessous, cliché de Madame Yvonne Cochard).


Simulacrum de Sirona- Belona (Lanneray)

  .Ajoutons que le Tchèque  J. Waldhauser a découvert (op .  cit. , p.49) un four avec des graines de millet incinérées  dans l’ enclos de Markvartice en Bohème celtique, le pays des émigrés Boïens de César,  vartice signifiant sillon à céréale, souvent l’orge, ici le millet en langue celtique, comme dans un autre enclos appelé Vazice en Tchéquie   (op. cit.,  p. .45) cf .  Varize en Eure-et-Loir.  . En grec,  ortux, attesté par Hésychius  avec digamma , soit gortux,   comme le vartice de Bohême, c’est-à-dire wortux, confirmé par le sanskrit vartakah,  le grec  ortugia. , ou ôtugia, désigne la caille, c’est-à-dire, étymologiquement,  l’oiseau qui  picore les grains d’orge (orge en indo-européen yew-,  donnant en grec ug) des sillons (vorth). Mark pourrait renvoyer , dans Markvartice,  au four en pierres, mark signifiant pierre. 
Les  dieux agraires des Gaulois d’Eure-et-Loir.
Le nom de Latone, la mère d’Apollon,  vient de Blaton, le blé.   Apollon est appelé Hécatos dans l’ lIlade et le mot, de sens obscur, signifie probablement le semeur d’orge. Sa soeur jumelle est dite Hécata, la semeuse d’orge et son nom comme sa fonction évoquent  la déesse égyptienne Héket. . En lydien, on a un nom d’Apollon, Pldans,  de blatso, le germe du blé, à rapprocher du nom de Pluton.  Les épithètes homériques, obscures, du dieu et de sa soeur, Hécatèbolos et Hékaergos, s’analysent en liaison avec le nom des céréales : bolos le blé, ou  wergo, le blé noir.
Les cordes de la  lyre d’Apollon sont une représentation  des sillons. Les géoglyphes maltais appelé  carl  ruts  dont le nom signifie sillons pour grains d’orge, s’analyse en : carl  , grain d’orge , de kardha, en grec kritha ,  en latin hordeum , en gaulois ksordheon (  qui donne en français le mot escourgeon,orge d’automne) ,  en allemand Gerstenkorn, du vieux haut allemand gersta , de kwr(n), grain, et de dhea, orge, , grec homérique dzeeai, épeautre , à rapprocher  du sanskrit yavah,  orge , et rut, de luk , sillon,  parent de la racine swel/swolk , gonfler, qui donne en latin sulcus, sillon.
En Bretagne, les noms de Mané Rutual ou de Mané Lud contiennent ce mot sillon sous la forme lud ou rut--ual, -ual signifiant découvert, superficiel (cf tir-ial, terrain découvert , clairière défrichée en gaulois) et il y a quatre rangées de bâtons coudés  dans  lesquels on a vu à juste titre des épis ou germes  de sésame (et non , comme parfois, des crosses d’évêque !), accompagnés d’une tête de jument, c’est- à- dire de la déesse Cérès. Mané  est parent du latin milium, millet et  de  sesamon, sésame.
En Eure-et-Loir, le  « polissoir » disparu de Germignonville  a laissé  son nom à la commune : c’est la ferme (villa) de la pierre aux grains de millet, du gaulois Germilion,  de  ger, grain,  et de milion, millet (latin milium, grec mélinè).
Voilà la richesse des mots apparentés au nom de la louve romaine.



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