Lapérouse, le véritable
découvreur des îles Loyauté en
1788.
Les Instructions prescrivaient à Lapérouse « en quittant
les Tonga,de venir « se mettre par
la latitude de l’île des Pins, située à la pointe du sud –est de la
Nouvelle-Calédonie ; et après l’avoir reconnue, de longer la côte occidentale qui n’a point
encore été visitée ; et il s’assurera si cette terre n’est qu’une seule
île, ou si elle est formée de plusieurs. » Lapérouse exécute à la lettre toutes ces
instructions : de Tonga, il gagne le sud de la Nouvelle-Calédonie, s’y assure que le
sud de la terre calédonienne appartient
à une seule île, gagne l’île des Pins où
éclate avec les insulaires un grave
incident qui endommage l’une de ses frégates. Il longe ensuite la côte ouest de
la Calédonie et afin de déterminer où finit la Grande Terre par rapport aux
nombreuses îles comme les Belep, contourne par le nord la Grande Terre où les
autochtones de l’île Yandé aperçoivent deux énormes pirogues qui tournent, dans
le lagon, à la pointe Paava Tanlo. Il fait escale à Pouébo, et non à Balade
comme Cook. Il y fait escale trois jours,
fait provision de bois de chauffage sur l’îlot Poudioué et se ravitaille
en eau. A Pouébo, Lapérouse laisse des
pieds de pommiers malaques (Syzigium
malaccense) appelés pommiers canaques par les Calédoniens, tandis que les
autochtones de la côte est les appellent les pommiers des Européens, ce qui
laisse supposer qu’ils les doivent au botaniste et « jardinier »
Collignon. Il revient en arrière vers Balade pour joindre l’îlot Poudioué qu’il
déboise complètement : il suffit de comparer les vues de l’îlot laissées
par Cook et celles de d’Entrecasteaux
pour prendre conscience du fait qu’entre les deux passages l’îlot a été
déboisé.
Il navigue ensuite au large de la côte est pour éviter le
grand récif Mangalia. Ce faisant, Lapérouse rencontre les îles Loyauté. Il est ainsi le
véritable découvreur de ces îles
qui n’ont pas encore de
nom : d’abord, Lifou, puis Maré.
La découverte de Lifou avant les Britanniques.
A Lifou existent des traditions
sur le premier navire aperçu, traditions que le professeur australien D. Shineberg
a rapportées à Lapérouse, sur la base du rapport du santalier Simpson. Ce santalier,
en 1844, fit escale à, Lifou et y recueillit le souvenir du premier navire
européen.
Selon les gens de Lifou, le navire fut aperçu à Chépénéhé (toponyme signifiant
le lieu du mouillage); il était très grand ; il avait deux gaillards d’avant
et d’arrière, de grands canots et beaucoup d’hommes portant des chapeaux à
cornes, avec des vestes rouges et bleues
(la langue lifoue n’a pas de terme propre
pour désigner le bleu). Ce ne peut
pas être la gabarre britannique,
la Fancy, qui passa devant Lifou en 1796, sans s’y
arrêter. Les hommes avaient des boucles à leurs souliers et portaient des
gants. Le navire resta à l’ancre pendant deux jours à environ un mille à
l’intérieur de la pointe sud. L’équipage coupa un cocotier avec un instrument en
fer (lifou fao, du français fer, pour désigner la hache), et les gens de
Chépénéhé montraient encore en 1844 la base coupée de ce cocotier qu’ils
regardaient comme étant le souvenir des premiers blancs qu’ils aient jamais
vus.
On peut supposer que Lapérouse,
mis en garde par les incidents de l’île des Pins, décida de n’approcher qu’une
frégate à la fois, la seconde restant au large pendant ce temps , prête à venir
en aide à la première, ou faisant le tour de l’île. Une chaloupe de la Boussole avait été endommagée par les
naturels de l’île des Pins et il fallait
un espar pour la réparer. C’est la
Boussole, commandée par Lapérouse,
qui mouilla à Chépénéhé, avec à bord Collignon, le botaniste de la Boussole, dont nous retrouvons
encore le nom, à peine altéré, dans celui du village de Kedegne qui fut fondé à cette époque et nommé ainsi en son honneur. Dès le départ de l’expédition à Brest,
les frégates avaient été chargées de graines
à semer, ainsi que d’une soixantaine d’arbres en pots à planter dans les terres lointaines et, sur
l’île Sainte- Catherine, Lapérouse avait embarqué quelques orangers,
citronniers et mandariniers en pots ainsi que des graines et des pépins. L’expédition
en
avait planté à l’île de Pâques. Collignon laissa à Lifou des orangers et des mandariniers qui
prospérèrent, mais il n’y a pas trace de maïs da ns cette île , semble-t-il, si
bien qu’on peut imaginer que les grains de maïs ne poussèrent pas.
Selon les gens de Lifou, le navire fut aperçu à Chépénéhé (toponyme signifiant
le lieu du mouillage); il était très grand ; il avait deux gaillards
d’avant et d’arrière, de grands canots et beaucoup d’hommes portant des
chapeaux à cornes, avec des vestes
rouges et bleues (la langue lifoue n’a pas de terme propre pour désigner le bleu). Ce ne peut pas être la gabarre britannique, la Fancy,
qui passa devant Lifou en 1796, sans
s’y arrêter. Les hommes avaient des boucles à leurs souliers et portaient des
gants. Le navire resta à l’ancre pendant deux jours à environ un mille à l’intérieur
de la pointe sud.
La découverte de Maré,
par Lapérouse en 1788, cinq ans avant le britannique Raven en 1793.
C’est Lapérouse qui a découvert Maré. En 1887, le Maréen Louis Saiwene
déclare que, peu avant un navire britannique (le Britannia
de Raven en 1793, navire britannique que les Maréens appellent Betischo par altération du mot anglais British, réellement le second navire à être passé devant Maré) Lapérouse , et plus probablement, son
botaniste, Collignon, « laissèrent
dans l’île une hache (encore fao dans
leur langage, emprunt au français fer),
des graines d’orangers et de mandariniers, ainsi que quelques grains de maïs qu’il
apprit aux indigènes à mettre en terre», ceci
vers Tadine. . Les gens de Maré
font remonter au don de Lapérouse
l’introduction de cette plante si précieuse pour eux. Lapérouse a aussi
offert aux Maréens une poule plus grosse que ces poules indigènes qui venaient de l’île voisine de Tanna.
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