Le sacrifice du cheval
d’octobre et les Carnutes
Prenons le passage de
César (La Guerre des Gaules, VII, 2) où il invoque le secret absolu que
les Carnutes demandent d’observer aux
autres conjurés, réunis dans le Bois de Moléans. « Les chefs
carnutes demandent que, puisque pour le
moment il leur est impossible, par des échanges d’otages entre eux, d’éviter la divulgation de leurs
actes, l’on s’engage du moins, par des serments solennels autour des étendards
rassemblés, « quo more eorum gravissima caerimonia continetur »,
ce qui dans leurs coutumes constitue la
cérémonie la plus solennelle, à ne
pas les abandonner, quand ils auraient commencé la guerre. » La seconde
partie de la phrase prêtée par
l’interprète de César à Conconnetodumnos surprend, car on attendrait
plutôt : les Carnutes demandent à
leurs alliés de s’engager à ne pas révéler leurs projets de guerre aux
Romains en participant au sacrifice
humain, « ce qui dans leurs coutumes
constitue la cérémonie la plus solennelle »,- gravissima caerimonia,-destinée en
réalité à consacrer l’autorité sur les
conjurés des chefs carnutes Conconnetodumnos et Cotuetos , l’un comme comme
roi suprême ou dictateur , l’autre comme roi pendant l’insurrection contre les
Romains. César qualifie, sans donner de justification, de
« déments » (op. cit, VII, 3) les deux chefs carnutes Conconnetodumnos
et Cotuatos et pour avoir accompli ce
sacrifice d’êtres humains accompagné d’anthropophagie rituelle. Certes, les sacrifices humains ne
faisaient pas peur, en principe, à César. On le voit lorsqu’en -46, pour calmer
une mutinerie, il fait sacrifier sur le Champ de Mars par le flamine de Mars
deux victimes dont les têtes sont transportées su palais Royal. Il faisait
appel alors à un rituel héréditaire oublié, qui ne fait que reproduire, mais,
écrit Georges Dumézil dans Fêtes d’été et d’automne, Un sacrifice
humain,
Gallimard, Paris, 1975, p 168, « avec une double majoration, -deux
victimes au lieu d’une, des victimes humaines et non plus animales, -le
sacrifice du cheval. »
Deux
types de sacrifices suprêmes des
indo-européens : le sacrifice du cheval ou ashvamedhu en sanskrit (à rapprocher du gaulois Epomeduos ou Eporedorix) et le sacrifice humain suprême, ou naramedhu en sanskrit (ou purushamedhu).
Georges Dumézil,
op. Cit. , p. 167,
écrit : « Immédiatement au-dessus du « sacrifice du
cheval » vient un sacrifice d’être humain » (purushamedhu). Il est présenté sous deux formes , dont l’une,
celle que développe par exemple le Satapatha
Brahmana (13, 6, 1-2), est un grandiose massacre qui a peu de
chances d’avoir été jamais pratiqué, mais dont l’autre ne mérite pas d’être,
comme on l’a fait parfois, sommairement récusée. Or, cette variante […] a ceci
de remarquable qu’elle se fait dans la forme du sacrifice du cheval […]
Comme celui du cheval, ce sacrifice est une cérémonie destinée à accroître la puissance d’un roi. »
Toujours selon Dumézil,
le scénario du sacrifice du cheval est le suivant : « le cheval
destiné au sacrifice doit errer librement, pendant une année entière [période
qui peut être réduite à six mois], non seulement sur des terres appartenant au
roi sacrifiant, mais à travers les
royaumes voisins ou plus lointains, partout où l’entraîne son humeur, et il
faut qu’il revienne ou soit récupéré intact au bout d’un an. Alors seulement il
peut être étouffé, en conclusion d’un rituel très riche. Pendant cette
année de liberté, sa protection est assurée par une escorte » de cent
jeunes gens à qui seront dévolues des parties bien précises du cheval.
Quant au sacrifice qui nous intéresse, le sacrifice humain (naru , comme purusha, signifie le laboureur , cf. to plough ,labourer , en anglais, puis
par extension tout être humain, ,signifie
homme, à comparer avec l’accusatif grec anera, ou avec en grec drôps et anthropos , et avec le
surnom latin Nero, Néronis, guerrier,être viril ), il consiste à faire errer vers le
soleil levant 609 personnes de toute condition
sociale : laboureurs, guerriers et prêtres, à les asperger d’eau sacrée,
et à les attacher sur un bûcher
pour les offrir aux dieux afin de
« sacrer » le roi. On voit
l’énormité de ce sacrifice, surtout
lorsqu’on y ajoute une anthropophagie rituelle.
L’interprète gaulois qui était l’informateur de césar,
lorsque le général lui demanda si les Carnutes avaient un dieu de la guerre,
n’eut pas de mal à répondre oui et à songer à Rudiobos ou à Rudianus, comme on
l’appelait chez les Carnutes. .Mais lorsque César lui demanda s’ils avaient un dieu de la musique et des arts, comme Apollon, l’interprète songea probablement au dieu
gaulois Ogmios. Selon les documents irlandais, c’est un dieu au nom parent,
savoir Ogam , qui a découvert l’alphabet
écossais qui porte son nom, cette écriture ogam
qui ressemble aux sillons gravés sur les
« pseudo- polissoirs »., ceux-ci évoquant les cordes de la cithare du
dieu grec. Son nom est apparenté au grec ogmos, sillon. Ogam descend d’Elada, qui
signifie « art poétique, science » en gaulois. Il n’y avait
pas de cloison étanche entre les dieux gaulois identifiés par la
suite à Mars et à Apollon et nous sommes
gênés de voir un surnom : attribué à Apollon,
Toutiorix, alors que nous serions tenté de l’attribuer au Mars gaulois, ce Teutatès dieu de la tribu (teuto en gaulois) dont le poète Lucain
nous donne le nom. Vendryès ,
cité par de Vries, op .cit, p.81, fait remarquer,
dans Religion, p ;273, que ce nom interprété comme le dieu roi de la tribu convient mal à la nature
d’Apollon. . Il faut ajouter qu’on ne voit pas très bien pourquoi le Mars gaulois
est le dieu de la tribu. Peut-être faut-il rapprocher Toutiorix du gaulois Eporedorix, celui qui est reconnu roi par le
sacrifice du cheval et de Epomeduos, celui qui fait le sacrifice
du cheval. Il faut ajouter qu’on ne voit pas très bien pourquoi le Mars gaulois
serait le dieu de la tribu. Une
explication, selon moi, consisterait à
dériver Toutiorix, non de teuto,tribu, mais de ta
(sge)tès de Tasgétès,ou Moritagetes ,
à
comparer avec le vieux haut allemand
gersta, grains d’orge, et avec le grec Taygète, où
tay (tau) remonte à , déyva, l’orge. Le mori-
qui fait songer au nom de la déesse irlandaise de la guerre Moriggu, recouvre un nori, lieu du sacrifice (de la déesse de l’orge), gaulois medhui. En ce cas, Teutatès, le nom de Mars, viendrait de Teu (de
tva, dva, divinisé) tatè, grains d’orge, de tasgetès. Toutiorix appliqué à l’Apollon gaulois,
signifierait donc celui qui confère la royauté
roi par le sacrifice de l’orge.
Le Mars carnute.:
Mocetes, Rudianos,
A Orléans, on a
trouvé en 1902 une inscription mentionnant un dieu Mocetis ou Mocetes. : B. Robreau, dans « Les dieux des Carnutes : Mars, Jupiter, Apollon »
in Mmoire XXXIV-2, numéro 90, octobre novembre, décembre 1990, p.
3-49, p. 37, pense que Mocetes
« semble assimilable à un Mars Mogetius,
connu à Bourges et, plus lointainement,
à Saint-Pons de Thomières (Languedoc) ». Mogetes vient de ma,
grand e, du gaulois ve, semences, et
de gesta, grains d’orge,ma-ugesta, à comparer avec Segesta,
la déesse des moissons, où le latin se
ou swe , cf . to sow, semer, en anglais, signifie
semences, graines, et avec
le latin seges, de segets ,
moisson , champ d’orge, ainsi qu’avec le
vieux haut allemand gersta, grains
d’orge,
Rudiobos
est le dieu des sillons pour l’orge,
de rud, cf. lut, sillon, et de iobos,
indo-européen yaw-, sanskrit yavah, grec, zéia, orge, devenu Rudionos
, Rudianos ,dans certains dialectes gaulois ;carnutes
notamment , ou encore Mogounos, de ma et de Rudianos, le grand Rudianos Ce dieu Rudianos a laissé dans le
Loir-et-Cher le nom de Ruan.et ailleurs le nom des Ruthènes et de Royan. Son
correspondant latin est Libera
de Rudera, qui est identifiée
à Cérès. La déesse de la guerre irlandaise a pour nom Moriggu et son nom est l’équivalent féminin de Mars, archaïque Mavors , ou du grec Arès., de arew- .Le nom de Mars,
Martis, archaïque Mavortis , vient de ma,
nourricier, et d’une racine werkw,
qui donne plusieurs noms du
sillon , en lituanien welku, et
en grec , aulax, ou ôlka, cf. le vieux haut allemand gersta, grains d’orge, d’un mot gaulois proche du latin granum, et dhsa, orge, et avec le grec Taygète, où tay (tau) remonte à dva , divinisé. En ce cas, Teutatès, le nom de Mars, comme Tasgetes, de Teu (de tva, dva, divinisé) et de tatès, grains d’orge, de ta(ges)tès. A Neuvy-en- Sullias, près
d’Orléans, donc chez les Carnutes, on a
découvert un grand cheval de bronze avec sur le socle une inscription, qui cite
également Cassiciate, cassic signifiant
jument en gaulois. Il pourrait s’agir de Rudianos sous la forme d’une jument et on reconnaît la
déesse Epona, qui figuire sur les pièces de monnaie. .
Mars Loucetios est attesté avec sa
parèdre Nemetona. Loucetios (on a, pour la ville, une forme
archaïque Lukotekia, qui se retrouve
dans le nom de la déesse favorable à Ulysse , Leukothéa, de leukotékia, mais
interprétée comme la déesse blanche), de luk,
sillon et de okesta, , grains d’orge,
sillons pour l’orge, à comparer avec le
vieux haut allemand gersta, grains d’orge,
a donné le nom ancien de Paris, Lucetia
Parisiorum,la Lutèce des Parisii, encore que l’on ignore son emplacement
exact ; César nous indique seulement qu’elle est située île de la
seine, pas forcément l’île de la cité. Les archéologues penchent pour une île
en face de Nanterre. Sa parèdre est précisément attestée comme Nemetona .Marianne Mulon, dans Noms de lieux d’Île- de- France,
Editions Bonneton , Paris,1997, p.40 , écrit : « Nanterre
était-elle un site fortifié ?Un sanctuaire , en tout cas. La plus
ancienne mention,nemptodoro, du VIe
siècle, indique une formation comportant un premier élément nemeto (que nous retrouverons à propos du nom de Nemours) :
d’abord « enclos sacré des cérémonies religieuses », puis «
temple ». Bourg sacré sur une route antique à la limite des tribus
gauloises Carnutes et Parisii., Nanterre a pu avoir aussi un rôle défensif.»,
qui expliquerait l’adjonction du gaulois
doro, site fortifié .
Loucetios ou Lukotekia a donné Teutatès. Peut-être faut-il rapprocher Toutiorix du gaulois Eporedorix
ou Epomeduos,celui qui est reconnu roi par une course de chars tirés par des chevaux, Il faut ajouter qu’on ne voit pas très
bien pourquoi le Mars gaulois serait le
dieu de la tribu. Une explication, selon moi, consisterait à dériver Toutiorix, non de teuto,tribu, mais de ta
gestès de Tasgétès,ou Moritasgetes:
Toutiorix appliqué au Mars gaulois,
signifierait donc celui qui confère la royauté
roi par le sacrifice de l’orge. De même pour le nom de Vercingetorix,
à analyser en urk, sillon, geto , orge, et rix ; roi,
celui qui est fait roi dans un sacrifice
des sillons de l’orge,.
L’ « Apollon »
carnute.
L’interprète gaulois qui était l’informateur de césar,
lorsque le général lui demanda si les Carnutes avaient un dieu de la guerre,
n’eut pas de mal à répondre oui et à songer à Rudiobos ou à Rudianus, comme on
l’appelait chez les Carnutes. .Mais lorsque César lui demanda s’ils avaient un dieu de la musique et des
arts, comme Apollon, l’interprète songea
probablement au dieu gaulois Ogmios. Selon les documents irlandais, c’est un dieu
au nom parent, savoir Ogam , qui a
découvert l’alphabet écossais qui porte son nom, cette écriture ogam qui ressemble aux sillons gravés sur les « pseudo-
polissoirs »., ceux-ci évoquant les cordes de la cithare du dieu
grec. Son nom est apparenté au grec ogmos,
sillon. Ogam descend d’Elada, qui
signifie « art poétique, science » en gaulois.
Il n’y avait pas de
cloison étanche entre les dieux
gaulois identifiés par la suite à Mars et à
Apollon et nous sommes gênés de voir le Toutiorix surnom : attribué à Apollon, alors que nous serions tenté de l’attribuer
au Mars gaulois, ce Teutatès dieu de la tribu (teuto en gaulois) dont le poète Lucain
nous donne le nom. Vendryès ,
cité par de Vries, op .cit, p.81, fait remarquer,
dans Religion, p . 273, que ce nom interprété comme le dieu roi de la tribu convient mal à la nature
d’Apollon. .
Mars, dieu agraire au départ, se spécialisa
comme dieu de la guerre et un Apollon archaïque lui succéda, agraire lui aussi.
Les noms de déesses ou de dieux doivent beaucoup aux céréales : le nom de
Latone, la mère d’Apollon, vient de Blaton, proche du gaulois blatso, blé, comme dans les noms de peuples : les Latins ou les Baltes., par exemple. Hécatè, de sekw ;
semer, anglais to sow, la sœur
d’Apollon, signifie celle qui crée des sillons
tandis qu’Apollon lui-même est Hécatos, le semeur. On retrouve le gaulois blatso, blé,sous la forme
bolos, dans telle épithète homérique
de l’Apollon lycien, hékatèbolos,
celui qui sème le blé Apollon était adoré en Lydie sous le nom de Plodans, de blatso, le dieu du blé, à rapprocher du nom du dieu souterrain Pluton. Il existe toute une série au consonantisme
plus archaïque que blatso, indiquée
par l’ étrusque , et qui nous donne , en lien avec le sanglier ( porkos en grec, porcus en
latin) un nom étrusque du dieu du monde
souterrain ,Phorkeus , ou Orcus,de kwserkws , ainsi que le nom
du héros Persée, Perseus. Le P
grec ou le B de certains dialectes helléniques et du celtique, ainsi
que le F latin correspondent au kws étrusque. Citons le tokharien bahr, le breton bara, pain, le latin far, frumentum, le grec puros ,
blé, le vieux- slave pyro, le lituanien purai , l’italique panisc ; le mot désignant en
grec le seigle , briza (aujourd’hui vriza
en Thrace et en Macédoine, cf. grec et iranien oruza , riz) est à comparer avec le grec kritha, grain d’orge. Le blé
sarrasin, ainsi appelé à cause de la couleur noire des Sarrasins, était, dans l’Antiquité, appelé en raison de
sa couleur (rajah, noirceur en
sanskrit, Eréboss , mélan ou Kuanos en grec) orobos
en grec ou, dans certains dialectes, erebinthos ou encore werge, comme dans telle autre épithète homérique de l’Apollon
lycien : Hécatèwergos, celui qui
sème du blé noir, le mot wergos venant de swergos , en latin, ervum..
Quelques
épiclèses du dieu
Atepomaros est une épithète d’Apollon, qui signifie la pierre (maros) où est sacrifié le cheval (epo) d’octobre (gaulois ato, huit, sanskrit asta, vieux
haut allemand ahto , anglais eight, , huitième mois d’une année
qui commençait à l’équinoxe de Mars).
Bernard Robreau,
dans « Les dieux des Carnutes :
Mars, Jupiter, Apollon » in
Mmoire XXXIV-2, numéro 90, octobre
novembre, décembre 1990, p.
3-49, p. 68, écrit: « Il est possible que les Carnutes aient
également désigné Apollon par un
surnom attesté par l’inscription
de Mauvières dans l’Indre » [de medhuaria,
le lieu du sacrifice, cf. Meuvaines ,
de medhuania , Meuves
de medhu, sacrifice, Mesves
-sur- Loire ] .Il ajoute : « Un indice en est fourni par une
inscription orléanaise(CRL, XII, 3067) qui comporte un anthroponyme restitué comme (Ate) pomari [génitif, à rapprocher du gaulois Epomeduos ,celui qui
fait le sacrifice du cheval ou Eporedorix, celui qui est reconnu roi
par une course de
chevaux ].
Tasgetès .de Tagestès, à comparer pour la première syllabe ta- avec le grec Taygète (cf. la population des Gètes), où tay (tau) remonte à dva , divinisé et avec le latin Segesta,
déesse des moissons, seges,segetis,
champ d’orge,moisson et avec le vieux
haut allemand gersta, grains d’orge,
d’un mot gaulois proche du latin granum,grain , et de dhsa,
orge,, l’ensemble signifiant l’orge divinisé .
Moritasgetès
est un dieu honoré chez les
Sénons à Sens, à Montargis et à Tréguères en particulier, ainsi qu’à
Alise-Sainte-Reine. Ce pourrait être une association des Mars et Apollon- Tasgétès gaulois.
Grannos est une
forme dialectale de Belenos, de gwranos
Bélénos (latin Bellona,de beltsona , déesse de la guerre), ou (B) Lenos ou Grannos, de gwranos , -forme dialectale de Belenos.
Sachant que les Carnutes accentuaient l’avant-dernière
syllabe et faisaient disparaître la dernière, la toponymie nous donne en
Eure-et-Loir Valainville, de balena, dans la commune de Saint-Maur, le nom de la Beauce, de beltsa attesté
par un grammairien, celui du dolmen de Beaumont,
de beltsa, à Trizay -lès- Bonneval
et, ailleurs, Bellême, de beltsima, le sillon nourricier (Ma).
Artémis
Orthia est adorée.à Lacédémone et en Arcadie, laconien vortheia avec digamma initial, sanskrit urdhvah, latin rectus, de
wrekhw, celle du sillon. En effet, orthos et orthios
signifient couramment droit,
qui n’est pas courbe en grec, mais au
sens premier ces mots désignaient un trait droit, un sillon. Artémis
est appelée Ortugia, parce qu’elle
est née à Délos et que le nom ancien de l’île était Ortygie, nom qui était
aussi celui de la presqu’île de Syracuse
en Sicile.
Son nom est à rapprocher de celui de la déesse
Artio, adorée en Suisse,où l’ on a trouvé
un bronze , à Muri (du dieu de la guerre Morig),représentant une déesse qui tenait dans la main gauche des
fleurs et des fruits, avec un ours qui s’avance . Apollon Smintheus (cf
anglais mouse, latin mus, etc.)est l’Apollon qui protège les
rats et souris, dévoreurs de céréales ;
par la suite, le rat a été remplacé par un oiseau granivore, comme la
colombe, mis en syrien
(cf . Sémiramis, élevée par des
colombes) ou le corbeau ou la corneille et a donné le nom d’Artémis, la colombe
du sillon. A Vienne- en- Val, près
d’Orléans, où un dieu associé à Minerve
et à Hercule a un oiseau à ses pieds, « peut-être un corbeau » (B. Robreau, op. cit. p. 67). De plus, à Naveil, près de Vendôme, on a trouvé la
partie inférieure d’une statue de marbre blanc avec un oiseau à ses pieds.
La caille, en grec ortux
, attesté comme gortux par Hésychius
, c’est-à-dire wortux, confirmé par
le sanskrit vartakah, néerlandais kakkel donnant caille en français,est l’oiseau qui
picore les grains d’orge (yug, de indo-européen yew,)des sillons (vorth). Il n’est pas étonnant que le nom d’Ortygie, la caille des
sillons pour orge, soit donné à Artémis.
Calypso,
la nymphe de l’Odyssée, et son île de Ogygie.
L’île de Malte était pour les Anciens l’île aux sillons pour les grains d’orge,
l’ ’île ôgygie, de owortugia, avec disparition du digamma
à l’intervocalique et chute du r. ögygie
est le nom aussi de la Thèbes d’Egypte, de la Thèbes de Béotie et d’une porte
de Thèbes de Béotie. Le mot qui n’était plus compris était employé dans le sens
de très ancien, de primitif, et l’eau du Styx, le fleuve infernal, est dite
ôgygienne. , par Hésiode, Pindare et les Tragiques, c’est-à-dire antique. N’en
déplaise à V. Bérard, dans Calypsô et la
mer de l’Atlantide, qui la voyait près de Ceuta., sur la côte africaine, en
face de Gibraltar. Calypsô est
identique à Cérès, à l’île de Malte,Tarxios, de kalkwsios, celle qui fait croître. .
« Apollon »
Andrastos, sacrifice d’êtres humains d’octobre
Jan de Vries, dans La religion des celtes, Payot, Paris,
1977, p.1 45, cite un passage de Dion
Cassius Histoire romaine,
LXII, 6, 7 sur la reine Boudica, de bhurica, latin far, grec puros, reine
des Iceni. « Elle aurait offert en sacrifice des femmes romaines.
Elle libérait un lièvre, et si la course de l’animal lui paraissait être de bon
augure, elle offrait ses actions de grâce à Andraste (ou Andate). On peut sans
doute identifier cette déesse à l’Andarte dont le culte est attesté pour les
Vocontii. » On retrouve en grec ce nom Adrastos dans la mythologie. Andrastos
est à comparer avec le nom du sacrifice
humain suprême, naramedhu en sanskrit. Le nom se décompose en andra,
être humain , cf grec andros,
homme, sanskrit nara, , et en astos,
huit,huitième mois, octobre ; c’est une abréviation par
euphémisme, ; le lièvre et l(ours avaient-ils
parfois remplacé le cheval dans le sacrifice ?.
Le medhuanum où se réunissaient les druides
carnutes : le Bois de Moléans , dans la commune de Saint- Maur- sur
-le –Loir et Valainville.
Gilbert, p.
127 , a eu l’intuition que le lieu recherché par tant d’auteurs où ,
selon César, se seraient réunis tous les druides de Gaule en Territoire carnute
(voir B. ROBREAU, Les Carnutes et le centre de la Gaule,
SAEL, Chartres, 1997)se trouvait auprès du Bois
de Moléans , dans la commune de Saint- Maur- sur- le -Loir : «Le Loir
s’enfonce en formant un ravin très profond, dessinant une courbe vers l’Est,
puis descend vers le Sud en suivant les pentes nord et ouest d’une forte colline (avec pentes
fort escarpées) dite le Bois de Moléans ; ce bois est donc entouré au nord
et à l’ouest par une boucle du Loir, au sud par le gros ruisseau dit la Conie, et, à l’est, par un ravin (sans
ruisseau) guère moins profond. Personnellement, si j’avais été un druide
cherchant un « bois sacré » où installer un centre religieux
tranquille et isolé, je me serais installé sur cette colline très boisée et
entourée de deux côtés (nord et ouest) par un profond ravin creusé par le Loir,
et du côté sud par un ravin moins profond creusé par la Conie, le côté est
étant délimité par un ravin assez profond quoique sec […]Au pied du coteau nord
de la colline du Bois de Moléans, il y a
un château de Mémillon, et, au- dessus du château, dans les bois, il y a […] un
monticule conique entouré de fossés pleins d’eau et appelé le Fort de la Motte
[….].Un peulven [menhir] renversé , 2 dolmens et un bloc regardé comme un autel des sacrifices [le groupe du Baignon
dont 4 monuments sont encore visibles] se trouvent à gauche de la route de
Saint-Maur à Flacey, entre la route et la rivière du Loir, dominant le ravin
formé par la boucle de la rivière ; de la route, on voit des pierres
paraissant hautes au-dessus du sol, mais peu longues ;[…] on m’a dit à
Saint-Maur qu’il y avait 2 dolmens et 1 dolmen démoli. Ce sont probablement les
mêmes pierres dont Lejeune a parlé en disant qu’à un quart de lieue de Saint-Maur il y avait une Grosse Pierre de 16 pieds de haut
[est-ce, vu sa hauteur de 5 mètres,
un menhir?] le long du chemin menant vers le moulin [disparu aujourd’hui,
le moulin du Tartre], et 2 dolmens brisés entourés de 15 pierres ».
Moléans ,
comme Mauléon, Meudon, Médan, ou Milan , dérive du composé Medhuanos , du gaulois medhu (sanskrit medhu), sacrifice, avec
un suffixe adjectivant -anos, signifiant (le lieu ) du sacrifice.
Dans Saint-Maur
, maur vient du gaulois mar, la pierre sur laquelle est sacrifié le cheval dans le sacrifice du cheval, ashvamedhu
, nom que l’on retrouve dans le gaulois Epomeduos, celui qui fait le sacrifice du
cheval ( epo). Le nom mar a été secondairement christianisé. Quelle
pouvait donc être cette pierre qui donne
son nom à Saint-Maur? Gilbert, on l’a vu,
parle d’ « un bloc regardé
comme un autel des sacrifices », d’une pierre druidique au sens propre dans le groupe mégalithique du
Baignon, Elle « se trouve à gauche de la route de Saint-Maur à
Flacey, entre la route et la rivière du
Loir, dominant le ravin formé par la boucle de la rivière ; de la route,
on voit des pierres paraissant hautes au-dessus du sol, mais peu longues.»
Le caractère sacré de l’obscur village de Saint-Maur et de son
l’église dédiée à saint Maur a
survécu dans la ferveur populaire grâce à des pèlerinages très anciens -ferveur curieusement disproportionnée pour
ce saint inconnu qui, en tout état de cause, n’a rien à voir avec le disciple
de saint Benoît et n’est jamais venu en
France. Il y a 14 autres saints du même nom, dont 5 martyrs.
Le pèlerinage a lieu le 15 janvier, ce qui est la date de la fête du
saint Maur qui était l’élève de saint Benoît, mais reprend peut-être plus ou moins la date solsticiale du
vieux rassemblement annuel des druides carnutes. Mais le premier lieu de
rassemblement religieux était Valainville,
où subsiste ne chapelle, Le nom de Valainville , la ferme(villa) de la déesse du blé, vient de belis-, blé, +suffixe gaulois de nom propre féminin -ain. La divinité Eponina , sous son nom
Beltisma, est représentée sur la
façade, comme sur une autre église de Saint-Denis- d’Authou.
Mémillon, du
gaulois Memillon , est à rapprocher
du latin Mamilia qui intervient aussi avec la ‘ Mamilia dans le rituel du Cheval
d’octobre. Jacques Guillemin,
« Saint-Maur –sur-le- Loir, mottes féodales et châteaux « in Bulletin de la société archéologique d’Eure-
et- Loir, n°52, 1er tr. 1997, p.3, évoque la situation d’une
tour en bois au sommet d’une motte
féodale, la Tour Mémillon, qui, pour
nous, fait écho à la Tour Mamilia. C’est un mot gaulois, comme l’atteste mirmillonium, qui désigne en latin
l’armement du sacrificateur et mirmillones, gladiateur armés du mirmillonium pour un combat rituel. Tel
devait être l’armement des hommes, -les mirmillones,
ou en grec myrmidones, - qui s’affrontaient après le sacrifice des
chevaux, combat qui était l’équivalent atténué du sacrifice humain nécessaire plus anciennement pour
« sacrer « le roi. On le retrouve dans myrmidones, le nom des guerriers d’Achille. Ceux qui, pour réfuter l’étymologie
indo-européenne de Mémillon , voudraient tirer argument du nom de Guillelmus de
Mansio Melinis (la maison de Milon ou
Ménélas), Mesium Milonis en1232, Mansium Menelaüm vers 865, lequel est attesté en 1194 comme
premier seigneur de Mémillon (op.cit.
, p.10) ne doivent pas oublier qu’il s’agit là d’une étymologie de scribe
ennoblissante et que, en 1200-1201, on l’appelle Mesmillo., ou de Mesmillon.
, puis en 1215 Mémillon. A Rome, les annalistes ont pareillement
essayé de donner une existence à un Octavius ( le huitième mos, octobre)
Mamilius , né à Tusculum, qui est l’allié de Tarquin le superbe et fait tout
pour que celui-ci , à la tête (imperator)
des latins insurgés, reprenne le pouvoir sur les Romains.
Selon
Faustus, cité par G. Dumézil, op. cit , p. 146 , une
course , à bord
de chars à deux roues pour les Indiens et les Romains, à bord de raeda ou chariot à quatre roues pour
les Gaulois (raeda étant un mot gaulois selon Quintilien , I, 5, 57 et 68 ), avec pour enjeu la tête du cheval immolé , « s’engage
entre les gens de Suburre et ceux de la Sacra Via, pour accrocher cette tête , les gens de la Via Sacra au mur de la Regia
[le palais où habitaient les rois étrusques de Rome], les gens de Suburre à la Tour Mamilia. La queue du même cheval
est portée à la Regia avec tant de célérité qu’il doit encore en tomber des
gouttes de sang sur le foyer de l’autel, pour
faire participer la royauté au sacrifice. » Selon Plutarque,
dans Questions romaines, 97, cité par
Dumézil, op. cit. , p.144, les hommes de Suburra et de la Via Sacra, après
le sacrifice du cheval, se combattent à
mort avec des javelots et le gagnant
emporte la tête du cheval sur le mur de la Régia pour les gens de Suburra et à
la Tour Mamilla pour les hommes de la
Via sacra. Chez les Carnutes, la
compétition devait avoir lieu entre Mémilllon, équivalent gaulois de
Mamilia, et Meuves, où l’on peut
supposer que se trouvait le Palais royal de Conconnetodumnos, et où la
queue du cheval était apportée encore faiblement saignante
au bout d’un trajet de 3 à 4 minutes. Les têtes des chevaux finissaient
dans la Fosse aux chefs, chef au sens
de tête, dans la commune de Saint- Christophe, tout près du Bois de
Moléans. Bien qu’il soit tentant de
rattacher Mamilia au nom de Mars, redoublé comme dans l’ethnonyme sicilien
Mamertin (les descendants de Mars, de Ma,
nourricier, et aro, labourer), il est
plus séduisant encore d’analyser
le gaulois memilion en sacrifice d’êtres humains, gaulois medhu, sacrifice, et gaulois
nar, homme, sous la forme d’un génitif pluriel naron, par conséquent de
medhunaron, devenu medhuron, puis Mémillon, donc comme renvoyant
anciennement à un sacrifice humain à Mars, sacrifice dans lequel au fil du
temps le cheval a été substitué à
l’homme.
Le toponyme de Meuves,
dans la même commune de Saint-Maur –sur –le -Loir, vient du gaulois medhu, correspondant au sanskrit
medhu, de maidhu, sacrifice, lié au
radical indo-européen qu’on retrouve dans le latin madeo, être humide de sang, dans
le grec machaira, de maidhara, , couteau sacrificiel, dans le
perse mârt , mort et ce toponyme
renvoie au sacrifice des chevaux.
Le
souvenir des deux chefs carnutes Conconnetodumnos et Cotuetos dans la région.
Comme
nous l’indique le nom du chef gaulois
Brennus , blé , de belenos, ,les
chefs portaient souvent des noms de céréales. De même, Conconnetodumnos, chef d’un important pagus (subdivision de la civitas ou nation des Carnutes), a laissé la première partie de son nom à la Conie, la rivière du royaume de
Conconnetodumnos. Le patronyme gaulois est apparenté au grec kenchros, millet à grappes ou millet des
oiseaux (panicum italicum),
orge, et
aussi à konkos ou kokkos, grain (d’orge), qui donne le gaulois concon-+ –etos(de edhea, orge,) et à dumnos,
fourré, buisson, champ. Mais peut-être est-ce une altération volontaire, pour
des raisons de secret religieux, de methuos
, c’est-à-dire l’homme qui fait le sacrifice, et peut-être son nom véritable
était-il Conconnetomedhuos, celui
qui fait le sacrifice de l’orge , donc celui qui fait le sacrifice d’êtres
humains, à comparer avec le nom
gaulois attesté d’Epomeduos, c’est-à-dire celui qui fait le sacrifice du
cheval. Le siège du royaume était peut-être près du Bois de Moléans, dans le
hameau de Conie, à Conie-
Molitard, union de deux communes, Molitard étant l’altération de de molitor,
meunier d’un moulin à eau, car il y en avait deux au bord de la Conie.
Saint-Maur et surtout le bois de Moléans
se trouvaient dans son royaume
A la tête
d’un autre pagus, Cotuetos (du patronyme gaulois répandu Cottus auquel les Alpes Cottiennes
doivent leur nom), dont le nom était
apparenté au grec kachrus, grain d’orge grillée, et à dha, orge, devenu – et, (à rapprocher du grec homérique zéia,,
épeautre pour les chevaux, du sanskrit yavah,
orge, de la racine yew-), a laissé
son nom à Thuy (de [co] tuet) sur la commune de Logron. Il y
avait à Thuy de nombreux mégalithes, qui, vers 1950, furent étudiés et photographiés en
hélicoptère par un passionné se prospection aérienne (Alain Lelong ?)(,
mais je n’ai malheureusement pu
retrouver les textes et les photos qui auraient paru dans l ’Echo, mais l’exploitant agricole les a
démolis et a même fait disparaître le
dernier sous un dépôt d’ordures ! Le royaume de Cotuetos devait s’étendre
jusqu’au château de Chantemesle (dont le nom signifie la pierre à orge) :
là se trouvait le « polissoir » qui assurait la fécondité des
moissons du royaume de Cotuetos.
Le père de Cotuetos portait le même nom, selon la
tradition gauloise, et a laissé son nom à
Douy.
Les haras
de Cotuetos à Crenne (Lanneray) et la déesse Eponina.
Le nom de
Crenne vient du gaulois (Epo)carrina, bâti comme le neutre pluriel latin equirla,
de equi curria, course de chars,carrus étant la forme gauloise du latin currus et désignant un
chariot à quatre roues.Un suffixe locatif en -na est ajouté au radical carri-,
remise pour les chars de course. .
. Le toponyme est assez fréquent en
Gaule ; il désigne ici le haras de Cotuetos ; les mangeoires pleines d’orge étaient placées
sous la protection de la déesse des chevaux et de l’orge, savoir Epona, Eponina ou Eponina. Les Gaulois, nous apprend César, ne connaissaient pas les
statues à proprement parler, mais seulement ce que César appelle des simulacra ; la chance a fait que,
dans la région de Crenne, je sois tombé
sur un simulacrum de la déesse des
chevaux Eponina (voir photo ci-jointe),
qui est un autre nom de la déesse du
millet ou de l’orge, Belsima, de Beltsima, laquelle donne son nom à la
Beauce. Ce n’est pas un hasard si, à Saint-Maur ou plutôt à Valainville (on a,
sur la façade de la chapelle, le même
visage de la déesse qui présidait aux cruels sacrifices, -comme d’ailleurs à la
chapelle de Saint-Hilaire des Noyers,
aujourd’hui Saint-Denis d’Authou.).
Simulacrum de Eponina à Crenne (Lanneray), haras de Cotuetos
Coni
et Logron, souvenirs des premiers habitants
Ibères.
Ces Ibères ont laissé leur nom à Austricum, aujourd’hui Chartres, de Carnutarum civitas, la cité des Carrnutes, et à Logron, à rapprocher de Logroño au nord de l’Espagne sur l’Ebre. Une tribu des Ibères s’appelait
les Austriconi. On les retrouve en Corse dans l’Ostricon , sur la côte orientale, au sud , et dans le nom des sauvages Laistrigones de l’Odyssée (-11000 avant notre ère selon Bâl Gangâdhar Tilak) .que les Anciens mettaient
déjà en rapport avec un peuple dans la
région de Formies au sud du Latium, à la limite de la Campanie. C’est aussi le nom d‘un peuple de Sicile au pied de l‘Etna,
ainsi qu’en Mauritanie (Austoriani) ; c’est surtout,
pour nous, dans cette région chartraine
peuplée d’Ibères, plus exactement
par les Ostricons qui peuplèrent les premiers cette région, avant
les Carnutes gaulois. Il
nous faut citer encore, près d’Illiers, le lieu-dit le Coni. On peut en rapprocher le nom du cap Cuneus
au Portugal. .Le mot latin cuniculum
qui veut dire lapin, connil en ancien français, ne peut s’appliquer ici, le
lapin ayant été introduit d’Espagne en Gaule beaucoup plus tard. Pline l’Ancien cite les îles
Cuniculariae entre Bonifacio en Corse et la Sardaigne, «
les îles des Kunéens ». Ce
sont aujourd’hui les îles Lavazzi , dont
le nom est l’ altération de Laas Trugonée qu’on retrouve en
Sardaigne près de la Punta delle Vacche
(pointe des Basques ) , laas étant compris comme la pierre mais provenant de Lais ( trugones),correspondant au
grec homérique Laistrygones. Le nom des îles Cuniculariae (de kun-ik-oidai-ria, avec 3 suffixes dont un suffixe ethnique, -ikos,
un autre signifiant pays en basque,
–herria, l’ensemble voulant dire
, non pas îles aux lapins, mais îles appartenant aux Kunii
A partir
de Ostricones, par aphérèse, on a les
noms de Kunésiens, de Kunii et leurs
multiples variantes, comme Coni près
d’Illiers. .Le lapin a en latin le nom de cuniculus,
que le grec a emprunté et qui vient du nom de cette tribu ligure, les Cunii .
D’où vient ce nom de tribu ibère, Laistrugones?
Il est l’altération de Cantigours,
les Ouigours du Serpent (kant), les Keltrigours ou Celtibères, qui ne sont pas des métis celtes, les Cantabres. Nous retrouvons le dieu serpent dans le nom de Nermont, ancien dolmen
vraisemblablement, qui signifie l’entrée des enfers (mound) gardée par le serpent, niger
, qui avait le sens de serpent avant de prendre la signification de noir.
Le nom des Ligures est l’altération de nigures, le peuple du Serpent Un autre nom d’origine basco- ibère dans la
commune de Châtillon -en- Dunois est la Canterie,
qui signifie le pays (-ria de herria , pays en basque)et cant, orge.
Les noms
des céréales.
La Beauce, de belsa (attesté par un
grammairien latin du Ve siècle) doit son nom au nom gaulois du blé, à comparer avec Bellême ou avec
Beaumont (nom d’un dolmen de Trizay- lès- Bonneval) de Bellsima mond, . Belstima ou Bellima correspondent au latin Bellona, de beltsona, la sœur de
Mars, et viennent
du gaulois blato, céréale, blé en particulier, qui donne le nom de Blois , de blatso, blé. .Le nom d’une autre sœur de Mars, la déesse Enyo, de Venyô, , une déesse de la guerre , est lié au nom de l’avoine, avena,
en latin , qui donne des noms de ville comme
Avenio, Avignon. De même, panisk
, le sorgho, donne le nom du dieu Pan. Les divinités qui devinrent celles du
vin et deb l’ivresse étaient au départ des dieux des céréales dont l’Antiquité
utilisait le caractère stupéfiant : le seigle avec son ergot redoutable
pour Dionysos, le seigle divinisé, de
iranien onusos, , cf le grec oruza ,signifiant riz par la suite, et
briza, seigle, et de di, divinisé ; Bacchus, de kakhus, boisson sacrée à base d’orge fermentée et voisine de
la bière appelée d’ailleurs en grec le vin à base d’orge ; le grec
sicilien iachos, sanglier, On songe à Zagreus, dont le
nom serait l’altération d’un nom de l’orge correspondant à kakkhrus en grec, qui se transforma en toutes sortes d’animaux,
notamment en sanglier (en Sicile, le sanglier s’appelle iacchoss et fait référence à Bacchus),
le dieu de l’orge fermentée), en taureau, et en
cheval de labour pour tenter d’échapper aux Titans qui voulaient le
démembrer. Le dieu phrygien Sabazios est aussi
lié au sanglier (son nom est une
variante phrygienne du grec sus,
sanglier, de sawa+dzis, divinisé) et il passe pour avoir, le premier,
eu l’idée de soumettre les bœufs
au joug, au lieu de continuer à employer les chevaux de labour . On
considère Zagreus et Sabazios comme des
Dionysos plus anciens.
Le nom des céréales s’applique à l’une ou à l’autre, au hasard de la
géographie et de l’histoire. Il est souvent composé de deux éléments :
-
l’un signifiant grain (latin granum, grec kri dans kritha, orge, latin , grec kokkos ou kenchros, grain de millet, ou encore
sêmen, cf . latin simila, qui a donné le français semoule ;
-
-l’autre la céréale en cause, au nom parfois réduit à
t ou à d lorsqu’il s’agit de l’orge, grec dhéa,
par exemple dans le gaulois blato,
blé, dans le latin d’origine étrusque frumentum (grec brômos, avoine,
gaulois brennos, bran) composé de frumen- et de - t pour
orge ou, avec d pour dhéa, orge, dans
le grec d’origine hittite puramidoentos..
Le mot signifiant pain ou blé, dès
l’époque homérique, est en grec sitos,
de si, semence (cf anglais to sow, semer, latin sero, de siso, sevi, satum ) et t
pour dhea, orge. Le nom du seigle
en latin secale ou sequale
-
est à
décomposer en sê-, semence, et en -quale, de kwar, engrain, cf. far,
épeautre, grec pyros,
La série
du gaulois blatso, blé, gallois blawd.
On retrouve blatso,
blé, dans telle épithète homérique de l’Apollon lycien, hékatèbolos, celui qui crée des sillons pour le blé (bolos). Hécatè, la sœur d’Apollon,
signifie celle qui crée des sillons
tandis qu’Apollon lui-même est
Hécatos, le semeur. Apollon était adoré en Lydie sous le nom de Plodans, de blatso, le dieu du blé, à rapprocher du nom de Pluton. Les noms de déesses ou de dieux doivent
beaucoup aux céréales : le nom de Latone, la mère d’Apollon, vient de Blaton, Il existe toute une série au consonantisme
plus archaïque que blatso, indiquée
par l’ étrusque , et qui nous donne , en lien avec le sanglier( porkos en grec, porcus en
latin) le nom du dieu du monde souterrain Phorkeus
, Perseus, ou Orcus,de kwserkws . Le P grec ou le B de certains dialectes helléniques et du celtique, ainsi
que le F latin correspondent au kws étrusque. Citons le tokharien bahr, le breton bara, pain, le latin far, frumentum, le grec puros ,
blé, le vieux- slave pyro, le lituanien purai , l’italique panisc ; le mot désignant en
grec le seigle , briza (aujourd’hui vriza
en Thrace et en Macédoine, cf. grec et iranien oruza , riz) est à comparer avec le grec kritha, grain d’orge.
Le blé sarrasin, ainsi appelé à cause de la couleur
noire des Sarrasins, était, dans
l’Antiquité, appelé en raison de sa couleur (rajah, noirceur en sanskrit, Eréboss
, mélan ou Kuanos en grec) orobos
en grec ou, dans certains dialectes, erebinthos ou encore werge, comme dans telle autre épithète homérique de l’Apollon
lycien : Hécatèwergos, celui qui
sème du blé noir, le mot wergos venant de swergos ; en latin, ervum.
L’origine du pain.
Le sorgho ou
gros mil, grémil, grenil au XIIIe
siècle en ancien français, dont le nom
vient de grain de Syrie, (granum) syricum, est connu de l’antiquité dès le
Ve siècle avant J.-C. puisque par Xénophon dans l’Anabase, I, 2, 22 évoque , vers 400 av . J. - -C., sa culture en Cilicie et la nomme mélinè, latin milium (d’après une note de l’abbé Perrin ce serait panicum miliaceum ou millet commun, ou
millet à panicules (panic- millet). Pline
l’Ancien (18, 53) cite cette
céréale sous le nom de paniccum , sorgho,
millet.. XENOPHON, op. cit. , cite les
cultures de cinq céréales : outre la vigne, ce sont : sèsamon,
le sésame,mélinè, , le sorgho,
kenchros, le millet ( panicum italicum, selon une note du même
auteur , millet à grappes ou millet des oiseaux), puros , le froment et kritha,
l’orge..
Le nom du
pain, panis en latin, vient du nom de la céréale utilisée
anciennement pour le fabriquer, le sorgo
ou gros mil en Sicile, panicum, et du
millet ou petit mil à Rome, panicula , diminutif de panisc-, ,cf. pastilla, de panistilla, , gâteau sacré d’orge ou de
millet . Il faut partir, pour expliquer la forme archaïque panisc, de Kwaniks, parent du grec kankhrus, ou kenchros. En
Sicile, nous savons qu’en-8500 environ, la céréale cultivée était le panisc, car nous avons, pour un menhir
englouti en même temps qu’une ’île voisine de la Sicile en même temps que la plupart de ses premiers habitants, le nom Pantellaria , qui vient de
paniscellaria, de panisc-ul -aria , le pays (herria en ibèro- basque) du millet à panicules (panic- millet, panicum miliacum, en grec melinè , sorgo. A la suite du
tsunami, les populations rescapées, directement ou indirectement, se
réfugièrent en Corse, -dans les montagnes cette fois, le plus loin de la mer et
de ses capricieuses turbulences, à Pancheraccia, altération de
Pantellaria. Le long menhir retrouvé sous l’eau avait pour fonction de
faire pousser très haut le sorgo sicilien. Le pain a donné son nom à la tribu
des Parisii et à notre capitale
Paris, Parisiorum. Quant à Lutèce, en latin Lutetia, située à l’origine sur une île de la Seine près de
Nanterre, il se décompose peut-être en lut,
sillon, pour orge, et, de dhea.
Conclusions récapitulatives de cet essai.
Les chefs
Conconnetodumnus et Cotuetos voulurent profiter de la réunion annuelle
des druides carnutes au Bois de Moléans
pour se faire reconnaître respectivement comme chef suprême et comme roi des Carnutes, avec l’espoir ,
comme Vercingétorix et son père, de devenir ensuite les roi et souverain de toute la Gaule. Pour
cela, ils n’hésitèrent pas à remettre en honneur l’horrible sacrifice humain et
équin le plus archaïque qui fût,
remontant à leurs ancêtres indo-européens, avec, de plus, la pratique rituelle de l’anthropophagie.
Faut-il rappeler qu’au chant XXII de l’Iliade
Achille, le roi des Myrmidons , c’est-à-dire de ceux qui pratiquent les
sacrifices humains, dit à Hector : « Ah ! Que ne puis-je te dévorer
le coeur tout cru ! »
Quant au scénario probable de ce grandiose sacrifice royal, 606 hommes de
toute condition ont été immolés sur un
bûcher installé à l’emplacement du
Fort de la Motte à Mémillon, comme l’indique. le nom de Mémillon (de medhu naron, sacrifice d’hommes) .
Toutefois, au lieu du mode d’exécution indien par le feu, il se peut que
les Carnutes aient choisi, comme les Romains, un autre mode d’exécution :
les étouffer, comme ils le faisaient des chevaux.
Quant aux
queues des chevaux sacrifiés ,
représentant la dernière gerbe d’orge coupée et par conséquent la divinité
elle-même, elles sont enterrées vers Meuves ( de medhu, sacrifice, à rapprocher des noms de Meuvaines et de Mesves
-sur- Loire), sur les pierres « dont Lejeune a parlé en disant
qu’à un quart de lieue de Saint-Maur il
y avait une Grosse Pierre de 16
pieds de haut, le long du chemin menant vers le moulin [du Tartre, porté moulin
ruiné sur la carte IGN] , et 2 dolmens
brisés entourés de 15 pierres » (Gilbert, op . cit.), chaque pierre étant particulière à un cheval..
Plus loin , à
Edeville (la ferme d’Ede, de [Epom]eduos , celui qui
sacrifie les chevaux, avec attraction du nom du propriétaire de la villa
gallo-romaine fouillée en 1924, Aegidius), il est possible que d’autres parties des
chevaux ,comme la colonne vertébrale
ou le quartier médian du cheval, aient
été enterrés, car on a retrouvé des squelettes équins lors des fouilles de 1924
qui ont mis au jour également une villa gallo-romaine , près de la ferme de M.
Levacher. B. Robreau , op .
cit. , p. 46, à propos du culte gaulois des têtes coupées , évoque
les fouilles du sanctuaire de Ribémont- sur- Ancre où l’on a trouvé des
ossuaires constitués surtout d’os longs
ou iliaques provenant de plusieurs
centaines d’hommes en majorité jeunes et robustes, avec également quelques
os longs de chevaux intercalés, mais où
les crânes humains sont toujours absents ; peut-être la fosse des
chefs sur la commune voisine de Saint -Christophe est-elle l’endroit où les têtes
coupées étaient jetées ; le culte des têtes coupées concerne aussi la Provence
à Entremont et à Roque pertuse où le dieu
Rudianus est attesté par une stèle ornée d’un cavalier surmontant des têtes
coupées.
En Italie du nord, les palio comme celui de Sienne,
ont pris la succession de ce vieux rite indo-européen.
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